Alger - l'Algérie
LES ORIGINES D'ALGER
Le développement et les constructions de la ville d'Alger jusqu'en 1960 (quatrième partie, fin)

L'auteur
Né en 1928 sur les " hauteurs d'Alger " à El-Biar, Georges Mercier a accompli une carrière d'architecte DRIG (diplômé par le gouvernement), d'abord à Alger puis, après l'exode de 1962, à Nice, Carcassonne et enfin Narbonne où il s'est fixé avec sa famille.Algérianiste de la première heure, il a été plusieurs fois président, vice-président et président par intérim du Cercle de Narbonne.Il a écrit plusieurs articles dans l'algérianiste.


extraits du numéro 130, juin 2010, de "l'Algérianiste", bulletin d'idées et d'information, avec l'autorisation de la direction actuelle de la revue "l'Algérianiste"
mise sur site : septembre 2014

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LES ORIGINES D'ALGER - Conférence faite le 16 juin 1941 par Louis LESCHI. Deux plans (120 et 200 ko)
Alger et son Histoire : d'Icosium à el Djezair... Bref historique
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Partie 2
Partie 3

Le développement et les constructions de la ville d'Alger jusqu'en 1960
(quatrième partie et fin)
par Georges Mercier

Le tournant de la Seconde Guerre mondiale

Le conflit allait marquer Alger avec des suites et conséquences qui entreront dans l'histoire douloureuse de la France et de l'Algérie.

itineraire des attaques

Bien que ce soit hors de notre sujet il y a lieu de les évoquer sommairement. Novembre 1942, les alliés anglo-américains débarquent au Maroc et en Algérie. Les Allemands arrivent en Tunisie ( L'algérianiste, revues n° 34, 59, 60, 61, 62, sur les événements capitaux de la Seconde Guerre mondiale.)
Alger deviendra la " capitale de la France libre ".

Son port militaire est une position stratégique en Méditerranée comme la base de Mers el-Kébir à Oran.

Cette position stratégique passait dans le camp des alliés anglo-américains. Ce changement brutal dans la stratégie de la guerre devait attirer sur Alger les bombardements aériens de 1942 à 1944.

Divers autres types d'attaques seront menés contre la ville et son port (Revues n° 86 et 108. De 1942 à 1945 le siège de la France libre se tenait dans le lycée Fromentin à Alger.) mais ce sont les raids aériens de nuit qui laisseront un cruel souvenir aux Algérois. Les bombardiers allemands et leurs chasseurs de protection détectés aux radars étaient contraints d'attaquer Alger en contournant le site par le sud en raison de sa topographie d'amphithéâtre.

Les équipages ennemis devaient alors traverser de terrifiants rideaux de feux en obus et balles traçantes de la DCA, redoutant de plus d'être pris dans les faisceaux des puissants projecteurs qui balayaient la nuit, et de se voir abattus de façon certaine.

Les difficultés d'atteindre le port étaient grandes par la configuration même du site. Aussi il n'y eut que peu de coups aux buts. En revanche bien des bombes furent lâchées au hasard sur la ville et ses environs. Il paraît que les raids sur Alger étaient redoutés par les équipages de la Luftwaffe, car les avions rescapés de la DCA qui regagnaient leurs bases en Sicile ou en Italie étaient attendus en mer par la chasse alliée.
Mai 1945, le monde libre fête la victoire sur l'Allemagne nazie.

Cependant des évènements dramatiques vont endeuiller l'Algérie dans le (Témoignages des dramatiques évènements de Guelma et Sétif en 1945 dans les revues n° 72, 73 et 74 de l'algérianiste.) Constantinois. Le calme reviendra pour accorder un répit de dix ans avant le déclenchement de la rébellion nationaliste algérienne de 1954 qui conduira à l'indépendance algérienne et l'exode des Français d'Algérie.

Toutefois, pendant cette décade de 1945 à 1955, Alger fière d'avoir été la " capitale de la France libre " pendant le conflit mondial n'avait pas cessé de construire et de s'équiper malgré une politique gouvernementale très ambigüe. Dès 1947 il était demandé à l'entreprise Perret de construire les hangars de l'aéroport de Maison-Blanche.

Au sortir de la guerre cette entreprise était certainement la seule capable de traiter de gros chantiers.

Elle se verra aussi confier quelques bâtiments hospitaliers à Mustapha, ainsi que la gare maritime du port sur les plans de M. Urbain Cassan, originaire de la ville de Narbonne, dans le Midi de la France.

D'autre part toujours en 1947 le décret du 5 juin officialisait la nationalisation d'EGA, Electricité et Gaz d'Algérie, voté par le gouvernement De Gaulle le 8 avril 1946 ( Revue n° 41. Texte sur l'E.G.A.). Ce qui devait donner lieu à la construction d'un bel immeuble administratif pour EGA sur le boulevard du Télemly - réalisé par l'architecte Marcel-Henri Christofle, mais dont l'achèvement n'interviendra qu'en 1952.

Le boulevard du Télemly avait pris la place d'un ancien aqueduc romain réutilisé à l'époque turque. Cette voie de crête avait peu à peu perdu de son côté pittoresque aux parcours ombragés et bordés de jardins dans de belles villas qui furent remplacées par des immeubles collectifs représentés sur ces quelques vues: l'énorme masse de l'Aéro Habitat dominant la ville. Bâti dans les années cinquante, l'Aéro Habitat le bien-nommé dominera la ville de sa masse parallélépipédique inspirée des théories de Le Corbusier sur la conception et les plans des architectes associés Miguel, Emery et Bourlier. Cette expression d'architecture formera exception sur le boulevard du Télemly.


L'Aéro habitat (Coll. B.Venis)

Les autres immeubles collectifs seront d'aspect plus traditionnel suivant les diverses personnalités des autres cabinets d'architectes.
Le quartier de La Robertsau sur le Télemly sera doté d'un marché.

En cette moitié du xxe siècle, Alger était une ville neuve, moderne et dynamique où l'on bâtissait encore et encore!

Afin de consolider l'extension de la ville vers l'est, dans l'après-guerre, Claudius Petit, ministre d'Etat devait faire établir un " Plan directeur " des vastes zones du Champ-de-Manoeuvres en englobant dans cette étude les communes suburbaines d'Hussein-Dey et de Maison-Carrée.
Le plan en fut confié au cabinet parisien Zerhfus/Sebag.

Dès 1948 la municipalité ouvrait un grand chantier au coeur de ville. Ce fut le fameux ouvrage du " tunnel des facs " afin de rendre la circulation automobile plus fluide, y compris les transports en commun par trolleybus. Ce tunnel passait sous l'énorme bâtiment des facultés et était doublé d'un autre passage souterrain réservé aux piétons et à quelques commerces. Cette réalisation hardie fut inaugurée ensuite en 1952.

L'activité constructive algéroise de 1950 à 1960

Les années de guerre avaient entraîné en France un lourd déficit de logements tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Les dispositions gouvernementales avaient conduit M. Claudius Petit, ministre de la Reconstruction, à ordonner en 1948 un " plan directeur " pour Alger et ses communes suburbaines d'Hussein-Dey et Maison-Carrée.

Ce plan approuvé, M. Gazagne, maire d'Alger, avait alors lancé dès 1950 plusieurs opérations en secteur public et autorisé quelques promotions de caractère privé. La ville se portait acquéreur d'autre part d'un terrain sur le boulevard du Télemly pour y construire la nouvelle école des Beaux-Arts dont le projet était confié aux architectes Jean-François Darbéda et Léon Claro, professeurs d'architecture de " l'atelier d'Alger ", qui occupait toujours des locaux vétustes dans le quartier de La Marine destiné à la démolition et au remembrement. A rappeler qu'en cette année 1950 le chantier de l'Aéro Habitat démarrait sur ce même boulevard décidément très prisé. L'activité du secteur public devait s'emballer avec:

- L'OPHBM (Office public d'habitations à bon marché) de la ville qui concrétisait au Champ-de-Manoeuvres une première tranche de 1 000 logements confiée aux architectes Lathuillière, Luyckx, Emery et Tombarel dont le plan-masse sera organisé autour du Foyer civique de Léon Claro d'avant-guerre.

- La Régie foncière de la ville devait entreprendre à Bab-el-Oued un programme de 280 logements en un seul bâtiment de dix étages de plus de 120 m de long et 11,25 m de large sur le quartier Léon Roches et qui fut confié aux architectes Daure, Beri, Chauveau et Magrou.

- La Compagnie immobilière algérienne (CIA) entreprenait de réaliser sur la commune d'Hussein-Dey l'opération " La Montagne " de 2000 logements très économiques, 500 en collectifs évolutifs, puis 1 000 logements en individuels et 450 en collectifs y compris tous les équipements publics. Une opération qui sera confiée aux architectes Daure et Beri. Elle s'achèvera en 1955.

- Toujours à Hussein-Dey en secteur industriel sur la rive gauche de l'oued Harrach, l'OPHLM lancera une opération de 1 000 logements avec les architectes Lathuillière, Di-Martino, Dupin et Bettoli. D'autre part, M. Luyckx, architecte, sera chargé des HLM au quartier du Ruisseau, rue Hélène Boucher.

- Afin de résorber les " bidonvilles " de la périphérie, la ville décidait de créer des " Cités d'urgence " et de recasement telles que celle de Maison- Carrée pour environ 700 logements en conception horizontale simplifiée adaptée au mode de vie de la population musulmane, qui respectait une vie intérieure autour d'un patio, une première opération qui sera confiée aux architectes Fayette et Magrou.

Après ce succès, la Régie foncière décida de créer vers Bab-el Oued près de la carrière Jaubert, la Cité Diar-el-Kief de 3000 logements, et une autre de 207 unités à Djenan-el Hassan, avec les architectes Bodienski, Daure et Beri. Tandis que l'immeuble du " Maurétania " se construisait au carrefour de l'Agha avec les architectes Bize et Ducollet, en ces années 1951-1952, la ville s'enfiévrait d'une campagne électorale politico-médiatique des plus ardentes pour la conquête de la mairie dont les travaux s'achevaient.

Il était même décidé d'étendre les enseignements de l'Université d'Alger au domaine nucléaire. Un terrain était d'ailleurs pressenti aux " Quatre Canons ", quartier des hauts de ville dominant la baie. M. Michel Luyckx, architecte, fut désigné pour la réalisation.

En cette année 1952-1953 s'achevait la construction de l'Hôtel du Trésor au quartier de La Marine en cours de reconstruction et s'inaugurait le fameux " tunnel des facs " au coeur de ville. Sans omettre de citer l'imposant ensemble collectif d'appartements du groupe Michelet-Saint-Saëns réalisé
par l'architecte-urbaniste Tony Socard.

La tension des élections municipales retombée fin 1953, le nouveau maire M. Jacques Chevallier, qui avait fait du " logement social " l'un des thèmes favoris de sa campagne allait lancer d'importants programmes sociaux. 1954! La guerre d'Indochine s'achevait. La rébellion armée des nationalistes algériens musulmans débutait aussitôt. Des évènements dramatiques qui ensanglanteront le pays pendant huit ans, mais qui n'auront pas beaucoup d'effets sur la fièvre constructive à Alger. Même les promotions privées se multiplièrent jusqu'en 1959-1960 pour le bonheur des constructeurs qui vivaient une époque bénie où les appartements se réservaient et s'achetaient sur plans.

A rappeler que l'entreprise des Ateliers Durafour avait participé dans sa spécialité à la construction de la Grande-Poste en 1908.

Dès son élection Jacques Chevallier créait, dans le second semestre 1954, un bureau d'urbanisme au sein de la mairie, chargé de le conseiller dans son action municipale. Ce bureau de " conseil " fut vite redouté par les architectes et les promoteurs locaux pour ses avis péremptoires et sans appels (Revue n° 100. Texte de l'auteur.) Jacques Chevallier lançait alors de nouvelles opérations de logements à caractère social qu'il avait fait étudier par Fernand Pouillon, un architecte métropolitain aux ambitions affirmées qui n'allait pas hésiter à concevoir ses projets et réaliser ces opérations en utilisant la pierre d'une carrière des environs de Marseille et que l'OPHLM fit venir par bateaux.

Ces opérations de réelle réussite architecturale devaient être construites en un temps record.

- Diar-es-Saâda (la Cité du bonheur) que l'OPHLM lançait en août 1953 pour 732 logements sur un terrain de 8 ha à l'est de la ville s'achèvera en octobre 1954.

- Sa soeur jumelle Diar-el-Mahçoul (la Cité de la promesse tenue) que l'OPHLM lançait pour 1 550 logements sur un espace de 12 ha et qui s'achèvera en octobre 1955.

- La troisième opération et la plus importante du couple Pouillon - Chevallier devait être " Climat de France " étalée sur 30 ha pour 4500 logements dont son agora-marché des " deux cents colonnes " et son groupe scolaire.

Les aménagements complémentaires annexes comprenaient une mosquée, un dispensaire, un bureau de poste, etc. Ces constructions étaient destinées au recasement des habitants de la Casbah et du quartier de La Marine. Vers les années soixante, ces réalisations ambitieuses et généreuses devaient être rattrapées par la démographie galopante de la population musulmane.

- A citer aussi la " Cité Mahiédine " de Belcourt avec son groupe scolaire destiné au recasement des bidonvilles de ce quartier.

Les journaux l'Echo d'Alger et la Dépêche quotidienne qui avaient soutenu la campagne électorale de Jacques Chevallier vantèrent les mérites des trois opérations " Pouillon ".

Les opérations lancées par la précédente municipalité étaient poursuivies:

- achèvement par la Régie foncière de la Cité Pérez à Bab-el-Oued avec une tranche de 94 logements complétant le groupe Léon Roches.

- achèvement du Groupe des " Eucalyptus " d'environ 700 logements à Bab-el-Oued et de 200 derrière le stade municipal du Ruisseau. Opération réalisée par M. Luyckx, architecte, pour l'OPHLM qui s'achèvera en 1956.

- cette année 1954 verra aussi l'ouverture du chantier de la nouvelle bibliothèque nationale mené par M. Tombarel architecte.

En 1955 commencera la construction du Centre des Invalides de l'Afrique française au quartier du Vieux-Kouba qui sera édifié par Marcel-Henri Christofle architecte.

Son confrère Léon Claro ouvrira le chantier de l'Ecole des Beaux-Arts située sur le boulevard du Télemly.

On verra aussi s'édifier, en ville, l'immeuble de la Banque de l'Algérie d'une dizaine d'étages par Pierre Vago architecte qui avait pris la suite de son confrère Umbsterstock.

1956 ! Le maire d'Alger Jacques Chevallier devait créer le ler juin la Société d'équipement de la région d'Alger, la SERA qui comprenait la ville d'Alger, les deux communes voisines de Kouba et Birmandreïs, la Caisse des dépôts et consignations, la Chambre de commerce, les Chemins de fer algériens, la CIA (Cie immobilière algérienne), et enfin l'Algérie dont la présence dans la société devait fournir la preuve que le gouvernement français portait le plus grand intérêt aux projets de la nouvelle municipalité.

Aussi le maire relança-t-il une ancienne opération d'importance en logements sociaux encore inégalée en France, sur le " Plateau des Annassers " portant sur un espace de 400 hectares, qui était la reprise d'une étude datant de 1948 qu'avait faite le confrère Tombarel.

Il s'agissait d'une future " Cité satellite " de 26000 logements pourvue de tous les équipements publics, sociaux, cultuels et culturels, y compris lycée, hôpital, théâtre et cinémas, commerces et grands magasins. Une véritable gageure que les " évènements d'Algérie " allaient engloutir en pure perte. Comme le fameux " Plan de Constantine " entre autres.

En 1956, les efforts du ministère de l'Education nationale devait multiplier les réalisations dans l'Algérois avec ces constructions:
- rectorat (architectes Christofle et Ferrand).
- Ecole normale d'institutrices, et l'école hôtelière à El-Biar.
- Ecole normale d'agriculture de Maison-Carrée en extension.
- groupes scolaires Léon Roches, Frais-Vallon, Diar-el-Mahçoul, Fontaine- bleue (Bize et Ducollet) et musée (architecte Tony Socard).

Cette année-là vit aussi l'agrandissement de la Grande-Poste par Jacques François Darbéda, qui construira aussi le Central téléphonique d'El-Biar, et enfin à citer aussi le concours d'architecture pour l'immeuble de la résidence Shell au lieu-dit du Petit Hydra qui sera remporté par l'architecte Marcel-Henri Christofle.

Et puis pour finir, en 1956, citons la Compagnie des T. A. (tramways algériens) qui devait installer un téléphérique d'une seule portée de 220 m entre les deux cités jumelles Diar-el-Mahçoul et Diar-es-Saâda en passant au-dessus de la rue de Lyon à la hauteur du cimetière musulman du Marabout.

1957! " Les événements d'Algérie " étaient devenus une véritable guerre. Contre toute attente, tant à Alger et autres grandes villes, que dans les communes suburbaines, de grosses opérations en logements sociaux étaient lancées.

La CIA (Cie immobilière algérienne) va réaliser:
- à Hussein-Dey: la Cité des Eucalyptus de plus de 2000 logements dont elle confiera la réalisation à l'équipe Bize et Ducollet architectes.

- à Birmandreïs: la Cité de la Concorde qu'elle confiera aux architectes Daure et Beri pour plus de 1 000 logements.

- à Réghaïa, l'ARMAF sera chargée de réaliser une opération de 400 logements.

En cette armée 1957, restait toujours en étude le remembrement du quartier de la Marine. En coordination avec le " bureau du plan " l'architecte et urbaniste Tony Socard va enfin établir le tracé définitif d'urbanisme du quartier. Il en répartira l'exécution des îlots entre ses confrères Lathuillière, Ferrand, Regestre, Lugan, Christofle, Legendre, Engel et Deschly.

Le vieux quartier allait être métamorphosé.

Cette année-là verra la pose de la première pierre de l'Institut nucléaire au quartier des " Quatre canons ". D'autre part M. Tombarel, architecte, sera chargé d'édifier la Maison du bâtiment en ville.

1958! Tombarel recevra aussi la commande pour édifier la nouvelle Bibliothèque nationale, et l'immeuble-pont routier du Télemly avec le stade Leclerc et l'aménagement du quartier des Tagarins.

Malgré les très graves événements qui se passaient à Alger en 1958, ainsi qu'en métropole d'ailleurs, les architectes Herbé et Lecouteur, lauréats du concours en 1956 de la basilique chrétienne catholique du Sacré-Coeur, faisaient démarrer ce chantier exceptionnel en haut de la rue Michelet.

La réalisation-chantier devait être suivie par M. Sarger, ingénieur, avec M. Michel Galéa comme chef de chantier.

1959! Le nouveau tripostal d'Alger sera édifié sur les plans et la direction de Léon Claro, architecte. Ce dernier recevra également mission d'architecte d'opération pour la Maison de la Radio et de la TV. Bien que ces deux édifices majeurs pour l'Algérie soient en voie d'achèvement, les événements dramatiques que traversait le pays semblaient avoir marqué un très net ralentissement de l'activité du bâtiment.

1960! M. Emery architecte recevait commande et réalisait un temple protestant à Hussein-Dey.

1961 ! La dégradation de la situation empirait à Alger. Ce qui n'empêcha pas Jacques Vidal architecte de recevoir commande de la municipalité du groupe scolaire de la Rampe Valée, et d'autre part d'être requis pour transformer l'hôtel Saint-George.

1962 ! La France semblait vouloir terminer généreusement sa présence en Algérie par la construction et la finition de " l'Institut d'études nucléaires de l'Université d'Alger " programmé dans les années 1950. Un programme ayant pour vocation d'étendre et d'intensifier les enseignements dans le domaine de la physique nucléaire et des techniques connexes. Les installations d'équipements adaptés à cette destination, tels qu'un accélérateur électronique, un liquéfacteur mixte d'hydrogène et d'hélium, un microscope électronique, etc., avaient posé de très importants problèmes de structures et de fluides à l'architecte M. Luyckx qui avait dû faire réaliser des murs et dalles en " béton lourd " (béton de baryte) allant jusqu'à 1,50 m d'épaisseur ou encore mettre en oeuvre des portes de 120 tonnes, etc. (Baryte: du grec " balle " signifiant lourd. Densité 5,54. Il semble que ce bâtiment très exceptionnel ait connu une autre destination après l'indépendance de l'Algérie. Revues n° 99 et 100.).
Cette année-là, alors que De Gaulle mettait un point final à cent trente-deux ans de présence de la France en Algérie, le chantier de la basilique du Sacré- Coeur s'achevait comme si les moments dramatiques que vivaient les Français d'Algérie n'existaient pas.

Une autre ère, un autre destin pour Alger commençait!

Conclusion:

Malgré l'indépendance et le temps, Alger conservera son visage de ville française. Certains pourront travestir son histoire et ses fondements, la charnière entre les XIXC et XXe siècles aura marqué Alger du talent des bâtisseurs et architectes de cette époque. Ces derniers auront harmonieusement su s'inspirer tant de l'influence haussmannienne, que d'un courant architectural orientaliste, créant un style néo-mauresque, véritable et délicieux joyau pour la ville.

Bibliographie :
- L'entière collection de la revue trimestrielle de l'algérianiste.
- Les feuillets d'El-Djezaïr (tomes 4 et il) du Comité du vieil Alger.
- Esquisses anecdotiques et historiques du vieil Alger, de Fernand Arnaudiès. - L'Algérie et son patrimoine, de Ahmed Koumas et Cherazade Hofa. Dessins français du xixe siècle.
- El-Djezaïr - La mémoire, de Mohamed Sadek Messikh, éd. el Raïs. - " L'école d'Alger - 1830 -1962 ", Collection du musée national des Beaux- Arts d'Alger - Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
- Palais et demeures d'Alger à la période ottomane, par Lucien Galvin (Edisud).
- Mémoire en images, de Teddy Alzieu, éd. Alan Sutton.
- Alger de ma jeunesse, de Jean-Charles Humbert (deux tomes), éd. Jacques Gandini.
- Le pays d'où je viens, par Elisabeth Fechner, éd. Calmann-Lévy. - Documents personnels.
Nota bene: Possibilité de recevoir le recueil entier des quatre parties, en format 21/29 relié. En faire la demande auprès du Cercle de Narbonne.