page créée et mise sur site le 21/10/2001 à 15 h. dernier ajout le 21/04/2002
-Alger, son histoire
-----L'histoire de l'Algérie plonge ses racines dans les temps les plus reculés, la découverte près de Sétif d'outillages archaïques attribués à des êtres humains qui auraient vécu il y a des millions d'années, les trouvailles de crânes, l'homme de Mechta el Arba (région d'Oran) vieux de 300.000 ans prouvent l'existence d'un peuplement et d'une vie dès le début de l'humanité.
extrait de la brohure : "Visages et réalités du mode, Algérie déjà plus de 20 ans, Michel Brouchon, Edipromonte, 83830 Callas "

retour

D'une brochure : "Visages et Réalités du monde " Auteur : ??? Alger et son Histoire
D'Icosium à el Djezair... Bref historique

-------Peuple de marins et de marchands, les Phéniciens explorent les côtes méditerranéennes dès le Xlle siècle av. J.C., fondent des comptoirs, multitude de petits abris portuaires : Annaba, Skikda, Béjaîa, Tigzirt, Alger, Cherchell, Ténès..: Ils pratiquent le troc, vendant aux indigènes poteries, étoffes et emportant en échange laines, ivoires, plumes. Dans l'antiquité, l'Afrique du Nord s'appelait Libye et sa partie centrale, l'Algérie: Numidie. Au Ille siècle av. J.C., la Numidie est dominée par deux Rois: Syphax, allié aux Carthaginois et Massinissa (238-149 . av. J.C.) allié aux Romains. La défaite de Carthage, ayant entraîné la chute de Syphax, Massinissa va réunir les deux royaumes et élever Cirta (Constantine) au rang de Capitale. II agrandit son royaume, stabilise les tribus nomades, développe l'agriculture. La chute définitive de Carthage, favorise l'installation des Romains qui firent de la Numidie "La Province Africa". Ils pratiquent une politique de division qui va se heurter à la résistance de Micipsa (148?118 av. J.C.) et surtout à celle de Jugurtha qui demeure le symbole de la résistance à l'impérialisme romain. Spécialiste et précurseur de la guérilla, il inflige de cinglantes défaites aux légions romaines en leur résistant durant de longues années. Trahi par son allié Bocchus, Jugurtha est capturé par les Romains et son royaume morcelé entre les notables corrompus qui furent les plus chauds partisans de la Pax Romana.

------ Les autres princes durant deux siècles deviennent les vassaux de Rome et furent souvent qualifiés de "rois esclaves". Pendant un demi-siècle, Juba II s'efforce de transplanter dans sa capitale Césarée ( cherchell) la civilisation romaine.

-----L'Afrique romaine, pays prospère et riche. Cette idée, ce ne sont pas les Romains qui nous l'ont transmise, elle fut créée par nos historiens, suivant la tendance de notre esprit à voir plus beau ce qui est plus éloigné. Certes, les plaines et les collines étaient couvertes de riches cultures : vignes, vergers, oliviers. L'huile d'olive était vendue dans le monde méditerranéen, le blé était expédié en grande partie à Rome pour payer l'impôt, mais cette fertilité les Romains ne l'exagéraient pas, lorsque leurs écrivains ont noté les secours envoyés à Rome par Missinissa, ils ont écrit que l'Afrique avait ,fourni 50.000 boisseaux de blé, 30.000 d'orge, moins que la Sicile ou l'Egypte, Le Dey d'Alger en envoyait beaucoup plus à la Convention. Si l'on regarde de plus près, on s'aperçoit que cet éclat de prospérité n'est que superficiel. Les riches propriétaires ne forment qu'une faible minorité de la population s'aventurant peu vers l'intérieur, occupant le Tell et certaines parties des Hauts Plateaux. Rome n'envoya qu'un petit nombre de soldats et de fonctionnaires, sous leur contrôle la population s'administra elle-même et les villes, à des degrés divers, bénéficièrent de liberté de plus en plus importantes.

------Aujourd'hui, ces vestiges puissants défient l'action des siècles et restent debout pour attester de la pérennité de l'oeuvre romaine.Le génie latin, c'est Djémila, Madaure, Khemissa, Lambèse, Timgad... Ces ruines immenses disent encore la gloire de Rome et de ses soldats qui joignaient à l'âpre ténacité des paysans le souci de beauté que leur avait légué la Grèce. Là vivaient des soldats retraités qui attachaient beaucoup d'importance à l'agrément de leur ville, à ce pays qui les avaient conquis. Le christianisme, religion nouvelle qui prône la fraternité entre les hommes et l'abolition de l'esclavage va recueillir de nombreux adeptes chez les Berbères (évêque Donat, sainte Monique, saint Augustin...).

------Mais l'interprétation des textes par l'évêque Donat qui prêche une orthodoxie sacramentelle, le donatisme, oppose en fait les pauvres cultivateurs aux riches commerçants et colons romains. Ces divisions religieuses provoquent de véritables guerres civiles que saint Augustin, évêque d'Hippone, ne peut empêcher. Ces événements associés avec la chute de Rome marquent la fin de la colonisation romaine. Puis, ce pays sera définitivement ruiné par les hordes de vandales de Genséric à qui s'associent les nomades pour piller, saccager...

-----Byzance va essayer de reprendre les destinées du pays en mains, mais n'aura jamais assez d'autorité véritable sur l'Afrique du Nord. Les divergences religieuses, les impôts, la corruption vont créer une scission entre l'autorité lointaine et les tribus berbères qui s'organisent en trois vastes confédérations : les Lowata, les Sanhadja et les Zenata.

------
La conquête arabe marque une nouvelle période importante dans l'histoire de l'Algérie. Elle fut longue et difficile, les tribus berbères s'organisent sous la direction de Kosaïla et de la Kahina. Vaincus sur le terrain, certains se laissent séduire par cette nouvelle religion en raison de sa simplicité, sa tolérance et les formes d'organisation très simple qu'elle prônait. Rapidement islamisés, parfois sous la contrainte financière, les non-croyants devant payer un impôt par tête. Ces populations vont participer aux conquêtes arabes, tel Tarik qui à la tête d'une armée berbère envahit l'Espagne. D'autres entreprennent une lutte sur le plan religieux en optant pour la kharidjisme, les descendants du royaume ibadite se réfugient au désert le M Zab. Tour à tour, des tribus berbères vont dominer le Maghreb avec plus ou moins de réussite. Les Almoravides au Ale siècle profitant de l'affaiblissement des royaumes Zirides et Hammadide vont donner au pays une unité religieuse au profit du Sunisme de rite Malékite, adopter l'art andalou, mosquée de Tlemcen, d'Alger...
------
Des Berbères du Maroc, les Almohades, réalisent pour la première fois l'unité du Maghreb favorisant une période d'organisation, de développement économique et de prospérité; Avec la décadence de cet empire (Xllle au XVe siècle) et la fin du royaume de Grenade (1502) se créent des principautés indépendantes aux nombreuses querelles dynastiques. Une longue période de crise va s'instaurer et profitera aux Portugais et aux Espagnols qui s'emparent de Mers el Kébir (1505), Oran (1509), Béjaïa (1510), Alger (1511). Pour lutter contre ces attaques et cette domination espagnole, les Maures andalous, chassés d'Espagne, et les Berbères firent appel aux Turcs commandés par les frères Aroudj et Kheir ed Dine Barberousse. Ceux-ci contrôlent rapidement le littoral algérien sauf Oran où les Espagnols se maintiennent jusqu'à la fin du XVllle siècle. Les tribus arabo-berbères durent se soumettre de gré ou de force. Les Turcs surent créer des rivalités, s'appuyant sur des tribus privilégiées , exemptes d'impôts, et utiliser l'influence des confréries religieuses. Ces confréries prenant de .plus en plus d'importance donnent à l'Algérie une personnalité orientale d'où émerge une aristocratie religieuse de marabouts et de chorfas. A cette époque, de toutes les nations européennes, c'est la France qui entretient avec la Régence d'Alger les relations les plus suivies. Des commerçants marseillais avaient installé des comptoirs à Bône, à La Calle, à Alger faisant commerce de grains, de laines, de cuirs et de corail. La France était l'alliée du Sultan de Constantinople, mais lorsque les corsaires barbaresques s'attaquèrent aussi aux navires français, la France n'entretiendra plus avec les deys d'Alger d'aussi bons rapports. Cette aristocratie turque ne s'est jamais intégrée à la masse, elle règne en maître, et par ses instincts égoïstes elle va provoquer le déclin de l'Etat, et préparer sa destruction à la veille de la menace coloniale.
------Pour détruire la piraterie qui rend toute navigation dangereuse en Méditerranée et venger l'affront diplomatique que vient de nous infliger le Dey Hussein, la France entreprend en juin 1830 une expédition commandée par le Général de Bourmont. Devant les attaques rapides et précises des armées françaises, le pouvoir d'origine turque va capituler rapidement, et parallèlement va se développer un rassemblement des forces algériennes pour résister à l'envahisseur étranger. Cette résistance eut un chef à sa mesure : l'émir Abd el Kader. Doué d'une intelligence peu commune, d'un esprit moderne et animé d'une foi ardente, il organise rapidement le pays et le prépare à la guerre. Adoptant les structures turques, il étend son influence et consolide l'Etat malgré l'adversité, la trahison et l'incompréhension de certains partenaires... De 1830 à 1840, la France adopte le principe de l'occupation restreinte "La France ne propose ni la domination, ni l'occupation effective de la Régence. Elle a surtout intérêt à être maîtresse du littoral... Le reste doit être abandonné à des chefs indigènes". Pendant cette période, les villes d'Oran, d'Arzew, de Mostaganem, de Bône furent occupées. Après de durs combats, Constantine est prise en 1837, Sétif et Djedjelli s'ouvrent à nous, Philippeville est créée
.précision :avant 1830 cela s'appelait la régence d'Alger , le nom "Algérie" a été crée par l'ordonnance du roi Louis-Phillippe le 31 octobre 1838.»

-----
-En 1840, Bugeaud déclare: "L'occupation restreinte est une chimère dangereuse "; il entreprend une lutte sans merci contre l'émir Abd el Kader qui est contraint de se rendre en 1847. Mais ce n'est pas pour cela que les autres tribus cessent le combat, les Kabyles se soumettent au Général Randon en 1857, de petites insurrections éclatent de temps en temps en pays berbère rappelant aux autorités française qu'ils veulent conserver leur identité et leur indépendance. A ses débuts la colonisation rencontre de grands obstacles, le paludisme, la malaria sévissaient dans les plaines et de nombreux colons ont succombé plus à la maladie qu'aux balles des tribus. Cependant, dès 1834, un médecin militaire, le Dr Maillot préconise la quinine contre le paludisme et cette action atténuera le mal qui persiste en raison d'une hygiène qui laisse à désirer.

------Après la révolution de 1848, embarrassé des ouvriers qui se trouvent sans travail à Paris, le gouvernement décide de les envoyer en Algérie. L'Assemblée Nationale vote 50 millions destinés à la création de 42 colonies agricoles. Le premier départ a lieu le 8 octobre 1848 dans l'enthousiasme général, bénis par les prêtres, ovationnés par la foule, au chant de la Marseillaise, les convois remontent la Seine, empruntent le canal de Bourgogne pour rejoindre le Rhône, puis sont remorqués jusqu'à Marseille d'où les navires de l'Etat les transportent jusqu'à Alger.
------Arrivés dans les nouveaux centres, les colons parisiens sont souvent déçus, les maisons ne sont pas construites, la promiscuité dès baraquements déplaît à beaucoup. Ils n'ont aucune notion d'agriculture, sur 20.000 émigrants en 1851, nombreux sont ceux qui se découragent devant les difficultés, il en reste moins de la moitié et il n'y a que 3.000 concessionnaires. Une deuxième vague de déportés arrive après le coup d'Etat du 2 décembre 1852, certains vécurent dans des conditions épouvantables : "Internés dans des forts ou des pénitenciers comme celui de Lambèse. Leur vie est dure; ils sont enfermés dans des cellules ou dirigés sur des chantiers où le travail est le plus pénible, c'est ainsi que 400 d'entre eux furent envoyés pour ouvrir la route de Guelma à Bône. Soumis à une surveillance sévère, beaucoup contractent les fièvres, et c'est parmi eux surtout que la mortalité est la plus élevée.

------D'autres, par escouades de 20, sont dirigés sur les villages où ils doivent travailler. Chaque escouade reçoit des ustensiles de campement et la nourriture est préparée en commun, des travaux de défrichement, de plantation ou de construction sont exécutés à la tâche, selon des tarifs fixés d'avance, et le tiers de l'argent ainsi gagné est remis aux travailleurs"
. La sollicitude de Napoléon III pour les indigènes lui inspire le senatus consulte du 22 avril 1863 qui donne aux tribus la pleine propriété de toutes les terres dont elles ont la jouissance traditionnelle.

------Au retour de son deuxième voyage en 1865, Napoléon III écrit au Gouverneur Général Mac Mahon
"L'Algérie est à la fois un royaume arabe, une colonie européenne et un camp français". Au vu du peuplement de la colonie, déportés politiques, émigrés, étrangers, Napoléon 111 n'a pas confiance dans l'effort individuel des colons et il favorise, ce qu'on a appelé "la grande colonisation" ou colonisation par des sociétés financières. Déjà, en 1853, la Compagnie Genevoise, composée de banquiers suisses avait obtenu 20.000 hectares dans les environs de Sétif. En 1865, 25.000 hectares sont concédés à la société de l'Habra et de la Macta et 100.000 hectares à la Société Générale Algérienne. Pas un village ne fut fondé, pas un centre ne fut créé. Les années 1866-67 et 68 furent épouvantables, la famine avec toutes ses horreurs décime la population indigène, les ouvriers agricoles, population déjà éprouvée par les ravages du choléra. On a dénombré 35.000 décès en 68. La situation en Algérie devient critique et un changement de politique s'impose quand l'Empire s'effondre. En 1868, Mgr Lavigerie lance un appel en faveur des orphelins musulmans. 15.000 sont recueillis puis installés dans deux villages créés dans la vallée du Chélif à Saint-Cyprien des Attafs et Sainte-Monique.
------Le 24 octobre 1870, le décret Crémieux accorde la citoyenneté française aux Israélites. A partir de 1871, on assiste à une accélération des peuplements européens et à l'islamisation et l'arabisation des régions berbères favorisées par l'administration française.-
-----
La République applique d'abord une politique d'assimilation, puis après 1892 tend à renforcer les pouvoirs du Gouverneur Général.En 1880, à la suite de l'invasion du phylloxéra en France, les paysans du Midi se portent vers le Tell, le vignoble algérien se constitue et il deviendra rapidement une source de profits considérables. En 1901, installation de l'Oratoire du Père Charles de Foucauld à Béni Abbès dans le Sud oranais. En désaccord avec la politique religieuse du Gouvernement qui ne veut pas faire de prosélytisme chrétien chez les musulmans, il pratique le contraire et désire convertir les arabes au christianisme.
------
Au début du siècle, l'agriculture est la principale richesse, une petite industrie s'installe, le commerce est prospère. Après la première guerre, on s'aperçoit que le pays est trop dépendant de la France et qu'un effort doit être fait sur le plan industriel. Lors de la Première Guerre, 173.000 indigènes partirent comme soldats, 25.000 furent tués ou portés disparus. II devient urgent de faciliter le rapprochement des populations françaises et indigènes qui prennent une part de plus en plus croissante à la vie économique.
------"II faut que les indigènes voient en nous autre chose que des gendarmes et des marchands, et que çà et là se dresse à tous, un symbole .de la bonté française". Gouverneur Général Jonnart.
------
Après les années 20, des mouvements nationalistes se dessinent sous l'impulsion de l'émir Khaled, de Messali Hadj (1898 - 1974), du cheik Ben Badis, de Ferhat Abbas... Nombreux seront les Algériens qui participeront à la deuxième guerre mondiale. Le 8 novembre 1942 a lieu le débarquement allié en Algérie. Alger devient le siège du Gouvernement Provisoire de la République Française. Ferhat Abbas présente un manifeste du peuple algérien le 10 février 1943.
------
Un soulèvement éclate dans le Constantinois le 8 mai 1945, à Guelma, Sétif... 103 Européens seront massacrés, il s'en suivra une répression terrible (chiffre officiel : 1.500 musulmans tués, 45.000 selon les nationalistes, 6.000 selon Robert Aron ?).
------Le 27 août 1947, l'Assemblée Nationale adopte par 320 voix contre 88 et 186 absentions le statut de l'Algérie : "groupe de départements dotés de la personnalité civile et de l'autonomie financière". On prévoit l'élection d'une Assemblée Algérienne chargée de gérer en accord avec le gouvernement général les intérêts propres de l'Algérie. Assemblée composée de 120 membres en deux sections (premier collège citoyens de statut civil français ; deuxième collège: citoyens de statut musulman). Ce statut mal appliqué va créer une situation de plus en plus délicate entre les deux communautés et le 1e novembre 1954 des éléments nationalistes regroupés au sein du Front de Libération National déclenchent une insurrection contre laquelle la France met en oeuvre d'importants moyens militaires.
------
Le cessez le feu intervient à la suite des accords d'Evian (7-18 mars 1962). Le scrutin d'autodermination aboutit à l'Indépendance le lier juillet, Ben Kheda, président du GPRA s'installe à Alger le 3 juillet.-
-----
Exode massif des Français et des Européens abandonnant leurs biens (valeur 50 milliards de francs selon "Anfanoma", 25 milliards de francs selon "Anifom"). La constitution adoptée en septembre 1963 instaure un régime présidentiel orienté vers le socialisme, Ben Bella est nommé Président de la République (19.9.1963-19.6.1965). II sera évincé par le colonel Houari Boumédienne (19.6.65-27.12.1978). Le colonel Chadli Benjedid est élu le 7.11.1979. Actuellement, l'Algérie est une république islamique à régime présidentiel, avec un parti unique. Le pouvoir exécutif est représenté par le Président de la République élu pour 6 ans au suffrage universel direct. Le gouvernement nommé par le Président de la République est responsable devant lui. Le pouvoir législatif se compose d'une assemblée populaire nationale de 261 membres élus pour cinq ans au suffrage universel direct.