A l'époque de la Conquête, les
villas couvraient déjà, une étendue considérable.
Quelques-unes ont été précédemment mentionnées.
Dans un rapport qu'il adressait à Paris, en avril 1830, et où
il était question des environs d'El-Djezaïr, un de nos agents
diplomatiques disait : "Les jardins et les maisons de campagne,
à l'entour de la ville, sont très nombreux. Dans la partie
Ouest, ils s'étendent sur trois lieues, y compris la montagne d'Aboudaria
(Bouzaréah). Dans la partie Est, sur trois quarts de lieue, et
derrière la ville, sur deux lieues."
Voici ce qu'un officier écrivait au même sujet, en la même
année :
"Mon régiment n'est point encore entré dans la ville.
Nous campons à deux cents toises environ des ruines du Fort l'Empereur,
dans le plus beau site du monde : chaque soldat a pour tente un palmier
ou un large platane, et un ruisseau d'eau vive à ses pieds."
"Ce ne sont là que haies de lauriers-roses et d'aubépines,
massifs de figuiers et de vignes, larges puisards ombragés de sycomores
et d'acacias". (Hatin).
Le général de Bourmont écrivait d'autre part, le
1er juillet 1830 :
"Le camp est établi au milieu de jardins dont les ombrages
étonnent ceux qui sont habitués à considérer
l'Afrique comme un pays entièrement dépouillé de
végétation. Chaque jardin a des puits dont l'eau fraîche
et pure suffit aux besoins de l'armée. De petits ruisseaux renfermés
dans des conduits, servent à abreuver les hommes et les chevaux".
(Archives du Ministère de la Guerre).
Mais cette richesse végétale, on l'a vu, ne devait pas durer
longtemps. Jardins et buissons furent bientôt dévastés
pour les besoins militaires. Bientôt aussi - heureusement - soldats
et colonisateurs se mirent à l'ouvrage pour faire, en compensation,
s'épanouir sur cette banlieue, une végétation nouvelle
qu'on désira non moins utile qu'agréable, et qui s'étendit
amplement.
C'est ainsi qu'en 1834, 18.300 arbres de catégories différentes
furent plantés aux environs de la ville, et que 25.500 oliviers
sauvages furent greffés. Le Jardin Marengo était en même
temps créé sur les escarpements dominant la sortie de Bab-el-Oued.
Quelques mots maintenant sur les villas, tout d'abord sur celles où
résidaient les Consuls*.
* La plupart des maisons de campagne des consuls se trouvaient, soit dans
la vallée
dite des Consuls, au-dessous de Bouzaréah,
voit dans le ravin des Consulats que coupe le chemin des Aqueducs (Télemly).
En ville, les chancelleries se trouvaient, la plupart, dans une rue voisine
de la porte de la Marine, qu'on nomma pour cette raison, rue des Consuls.
Le Consulat d'Espagne y occupait le n° 23. Cette maison appartenant
au Beylick, ainsi d'ailleurs, que celles des consulats d'Amérique,
d'Angleterre et de Portugal.
Les consuls n'avaient le droit d'arborer leur pavillon national que sur
leurs villas. En ville, ils étaient soumis à certaines vexations
: interdiction d'y paraître à cheval, d'entrer dans la Jenina,
l'épée au côté. Obligation de se découvrir
devant le palais.
Ces villas étaient :
Le Consulat de Danemark, au quartier des Aqueducs, qui fut plus tard transformé
en Orphelinat par Mgr Dupuch, avec l'appui de la maréchale Bugeaud,
de Mme de Bar, femme du lieutenant général de la Province,
et du colonel Marengo. Le Consulat de Suède, situé au-dessus
du précédent. Cette maison de campagne souffrit beaucoup
de la présence des troupes. Avant de la livrer à M. de Bourmont,
le consul avait fait enfermer en une chambre, tous ses objets précieux.
A son retour, tout était disparu.
Le Consulat d'Espagne, le Consulat de Hollande, à l'entrée
d'El-Biar,
tous deux déjà signalés ailleurs.
Le Consulat de Toscane, dans la maison occupée aujourd'hui par
les religieuses du Bon-Pasteur.
Au delà du
Frais-Vallon et en face de la villa Osub-Mohammed (quartier
de la Poudrière) : le Consulat de Naples, près duquel les
Français, en 1830, rencontrèrent de nombreux juifs qu'ils
furent sur le point d'égorger, les prenant pour des Bédouins
( Dans ces parages, les troupes placées
en observation, virent arriver de nuit, une longue théorie de gens
venant d'Alger. C'étaient aussi des Juifs, parmi lesquels se trouvait,
avec son frère, le négociant Bacri, accompagné de
sa remarquable fille.).
Dans le voisinage de ce vallon où coulent, près du Marabout
de Moudjebeur, et à travers le Bosquet des Francs, les eaux de
Aïoun-Skhakhna (les eaux chaudes),
se trouvaient proches de la Poudrière, le Café et la Fontaine
Ta Ressas (Fontaine du Plomb).
En arrière est un autre vallon, dénommé jadis par
les Turcs : Bakché-Déré
(le jardin de la rivière) où fut en 1830, attaqué
un bataillon du 4ème Léger dont une partie des hommes terminaient
le nettoyage de leurs armes. Au-delà, dans la vallée des
Consuls : le Consulat du Portugal.
Plus bas, le Consulat d'Amérique, où en 1830, une très
cordiale réception fut faite par le représentant de cette
nation aux officiers français descendus en reconnaissance de la
Bouzaréah. Les consuls étaient réunis là,
sous la garde de douze vieux janissaires. Il y manquait toutefois, les
consuls d'Angleterre et de Naples ( Dans
deux ou trois maisons du voisinage on avait mis à l'abri, des centaines
de femmes juives. A son arrivée en ces lieux, le général
Achard fit placer des sentinelles à toutes issues. Aucune visite
clandestine n'eut lieu en ces maisons, sauf, dit-on, celles que voulurent
bien permettre certaines de ces protégées.).
En contre-bas de la précédente résidence, le Consulat
d'Angleterre, aujourd'hui campagne Laquière.
A la même hauteur que ce dernier, le Consulat de France, qui fut
englobé plus tard dans le Petit Séminaire.
Cette villa était réputée pour sa beauté.
On y voyait un superbe tilleul dont les branches entrelacées à
celles de plusieurs érables, formaient un délicieux cabinet
de verdure. Cette campagne fut occupée en 1841, par M. Lacroust,
banquier et président du Tribunal de Commerce. Elle était
ainsi désignée sur les anciens actes : "Propriété
limitée, au Nord, par le ravin de Sidi-Brahim et à l'Ouest,
par l'oued Zeghara".
Prés de la maison d'Angleterre, se trouvait la jolie campagne du
Scheikh-ul-Islam, qui devint propriété de la famille Sudaka.
Au-dessus de la basilique, subsiste toujours l'ancienne villa du Beït-el-Mal
Chef (des Domaines), que possède M. Baba Ameur.
En voisinage du lieu où fut élevée la basilique et
sur la gauche de la montée qui y accède, apparaissait l'ancien
Consulat de Belgique.
Avec ces campagnes, nombre de villas habitées par des familles
musulmanes, parsemaient les côteaux de la banlieue.
C'étaient au midi :
La villa de l'Agha, qui sera décrite
plus loin.
Les villas Mahi-Eddin (à Fontaine
Bleue), jadis à l'Amin Sekka (contrôleur de la Monnaie),
où sont demeurées intactes, avec le jardin séculaire,
d'exquises parures d'émail.
La villa Kseb-el-Hand (des roseaux
de l'Inde), près du cimetière musulman de Belcourt, qu'habitèrent
les héritiers de Mustapha-Pacha, et au-dessus de laquelle se trouve
la grotte de Cervantès.
Abd-el-Tif, au-dessus du
Jardin d'Essai, aujourd'hui : villa des peintres orientalistes.
Baba-Rouchi, ou Maison des Pirates,
sur le haut de la falaise, originale avec ses blancs arceaux. Construction
attenante à la villa mauresque dont est propriétaire le
professeur de Droit Peltier qui y a réuni de remarquables collections
d'art. A cet ensemble, la légende a associé le souvenir
du raïs Hamidou.
Hussein-Dey - dans la commune de ce
nom - que posséda le dernier souverain de la Régence.
Cette propriété avait quarante-sept arpents. Elle fut en
1830, confiée par le Dey à Sir Robert William de Saint-John,
consul d'Angleterre, administrateur des biens de celui-ci. La troupe l'occupa
bientôt. Elle fait maintenant partie du domaine de l'Administration
des Tabacs. (Voir à : Villas occupées, Hussein-Dey).
A l'entrée de la Mitidja : la ferme de Yahia Agha (la Maison Carrée),
près de laquelle, de chaque côté de l'embouchure de
l'Harrach,
se trouvaient deux batteries dressées là pour empêcher
les navires étrangers de venir faire de l'eau en période
d'hostilités.
Au-delà, sur le promontoire de Matifou
: les fermes de Daly-Bey, de Ras ousta (tête
de la plaine) d'où le nom de Rassauta. Ces fermes étaient
voisines de l'étang de Sidi-Aïssa, aujourd'hui desséché,
qui s'étendait entre le haouch Zutach et le marabout El-Touri.
Sur le promontoire de Matifou, le prince de Mir, général
polonais déjà cité, reçut du Gouvernement
dix mille hectares pour une durée de dix ans. Après ce laps
de temps, il devait acquitter annuellement envers l'Etat, une rétribution
de un franc par hectare. Malgré de louables efforts, son exploitation,
comme il a été rappelé, ne réussit pas.
A Kouba
: Bou-Derba, qui fut longtemps
une caserne de gendarmerie.
Sur les coteaux voisins de la mer : Korsy-el-Djeloua
(le siège du panorama) - près du nouveau cimetière
de Mustapha - d'où s'offre une vue superbe.
Mustapha-Raïs, à Mustapha-Supérieur.
Mustapha-Pacha (1
Voir plus loin à : Palais d'Été de Mustapha-Pacha.),
devenue Orphelinat de Saint-Vincent-de-Paul, remarquable par ses somptueuses
cours, enrichies de faïences azurées, de marbres artistement
ouvrés, de bois de cèdre aux délicates ciselures.
Le duc de Rovigo qui avait d'abord rêvé de faire son palais,
du Jardin du Dey, propriété qu'il préféra
dans la suite convertir en hôpital militaire, songea â établir
sa résidence d'été à Mustapha-Pacha. Mais
il renonça à ce nouveau projet quand il vit que les frais
de transformation devaient s'élever à soixante mille francs.
En danger de perdre Mustapha-Pacha, le Génie avait cru devoir réclamer
pour le casernement des troupes, les deux grandes mosquées de la
ville.
Djenan-el-Muphti, merveille d'architecture
arabe, où furent réunies de précieuses pièces
d'art par les propriétaires, Sir E. Arthur et sa femme.
Cette villa, à la construction de laquelle travaillèrent
des esclaves chrétiens, présente en l'une de ses salles,
une pierre pieusement conservée, où avait été
gravée cette inscription :
John Robson
With my hand this 3th day
Jannary in the jarr
1692
En français :
John Robson
avec ma main, ce troisième
Jour de Janvier
1692
|
Le roi Edouard VII et la reine Alexandra
se rendirent en cette villa en 1905. En fut l'hôte, la princesse
de Battenberg.
Léguée à la colonie en 1917 par la propriétaire
qui décéda en 1923. Le nom d'Arthur fut, par reconnaissance,
donné à un centre voisin de Berrouaghia.
Le Colonel de Villebois-Mareuil qui fut tué au Transvaal, habita
autrefois cette villa.
Mustapha-Khiat, qu'habita le général
Yusuf. (Voir à l'article : Villa Yusuf).
Djenan-Kbodjet-el-Kheil, qui devint
en 1846, Palais
d'Eté du Gouverneur et dont tout le monde connaît
les richesses. (Voir à ce dernier titre).
Le Bardo, somptueuse villa où
les marbres et les faïences composèrent un décor du
plus délicieux effet, tant dans les salles que dans les jardins.
Aujourd'hui musée
d'ethnographie. (Voir plus loin à : "Le Bardo").
A El-Biar : Djenan-Ali-Raïs,
non moins luxueuse que la précédente, mais d'un charme tout
autre.
Djenan-Raïs, jadis Raïs-Hamidou
(voir à ce titre), où fut déposé l'acte de
la capitulation d'Alger. Devenue propriété du Bach-Agha
Ben Chiha.
A l'entrée de la villa se lit cette inscription :
Dans cette campagne
Fut installé, le 29 juin 1830,
Le quartier général
Du Comte de Bourmont
Pair de France,
Commandant l'armée française,
Et reçue du dey Hoseïne,
La ratification de la Capitulation
Livrant à la France
La ville et les forts d'Alger,
Le Lundi, 5 juillet 1830.
|
Gener et Bayot.- Place d'Alger et mosquée Es-Sida
(entre les pages 208 et 209)
|
Aux Tagarins,
et près du lieu où fut le fort de l'Etoile : Djenan-Yusuf-Khodja,
devant laquelle serpentait le chemin pavé en partie (Ce
chemin commençait à la Casbah. Très étroit
d'abord, il s'élargissait jusqu'à dix et douze mètres.),
du Fort l'Empereur.
Dans le quartier d'Hydra
: l'ancienne résidence de Yahia Agha,
dénommée aujourd'hui : Château-d' Hydra; dans le voisinage
se trouvait ombragé d'arbres centenaires, le pittoresque établissement
dit : Café d'Hydra. (Hydra : le coteau, la pente, selon Cherbonneau).
Fondée en 1779 par Ali-Agha, le premier des 15 généraux
qui commandèrent la cavalerie des deys. Habitée en 1830
par le consul de Suède, Schultz, puis par le Dr Bowen. Dans la
suite par le Comte de Saint-Amand, par M. de Suzencovitz, par la Comtesse
de La Villegontier, par la famille israélite anglaise Leyar, par
M. Peltzer. Mme Peltzer en est l'actuelle propriétaire. L'Empereur
y vint en 1865. Alphonse Daudet en fut l'hôte. Villa remarquable
et par ses jardins et par son décor intérieur qui comporte
d'appréciées faïences anciennes, de somptueux marbres,
de fines dentelles de plâtre.
Plus avant, dans le Sahel : Ben Aknoun,
séjour jadis, d'un marabout dont le nom était Ben Sahnoun.
(Voir à : Villas devenues militaires).
A
Dély-Ibrahim : la villa d'Hussein,
qui devint après 1830, la Maison Retranchée.
Près de Chéragas,
en face du marabout Sidi Khalef : la maison du
khaznadji Braham, établie sur un plateau qu'environnaient
les villas des officiers de ce haut fonctionnaire (Quelques-unes
de ces maisons, que les propriétaires crurent sous la puissance
d'esprits malins, furent abandonnées et tombèrent en ruines.
Là se trouvait le marabout Sidi ben Eh.).
Ailleurs encore, près de Birkadem
:
Djenan-el-Bey, à la jolie colonnade
extérieure.
Cheikh-el-Bled, qu'habitait le chef
municipal d'El-Djezaïr.
Ben-Négro, propriété
du chef de la province.
Ben Siam, que signale de loin son
pin séculaire.
Khazna-Dar, la maison du Trésorier.
Djenan-ben-Abd-el-Kader, autrefois
au chef de la police.
Djenan-Safar, à l'orfèvre
du Dey.
Kaki-el-Bab, villa du préfet
de la Porte, qui fut enrichie d'une remarquable collection de faïences
persanes et hispano-mauresques par son ancien propriétaire, Ch.
Arnould.
La plupart de ces villas furent occupées militairement après
1830. Dans une lettre du 18 décembre 1831, le commandant Duvivier
demanda : Ben Négro, Ben-Siam et Sheikh-el-Bled, chacune pour deux
compagnies. Khasna-Dar fut occupée par le 67ème de Ligne
( A quelque distance, en voisinage de
Birmandreïs et dans un ravin pittoresque, se trouve le marabout Sidi-Yahia
très fréquenté des femmes indigènes. Le saint
inhumé là, vivait au XVIlè, siècle. L'oukil
du lieu est le calligraphe bien connu: Bakir Hafiz Khodja. Le site de
Sidi-Yahia fut décrit par maints écrivains.).
A la Bouzaréah :
Ben-Dran, dans la vallée de
l'Oued el-Larandj (des oranges amères), qu'habita l'israélite
Ben-Dran ou Durand, interprète de l'armée, lequel fut le
premier indigène décoré de la Légion d'honneur
( Au sommet de la Bouzaréah se
trouve un pittoresque cimetière où fut enterré au
XVIlléne siècle, le saint Medjdouba, cimetière que
décorent des palmiers centenaires. Les saints, Sidi Ali et Sidi
Amar, y reposent également.).
Bou-Akeuz, à l'École
Normale, qui fut en 1830 la résidence du Saïdgi
(trésorier- payeur).
Ben-Zakheut (aujourd'hui ruinée),
ancienne villa de Bacri, que la fille de celui-ci, Mme Foa, légua
en 1912, avec les terres avoisinantes, au Bureau de bienfaisance musulman.
Dans cette villa, jadis somptueuse, à l'entour de laquelle subsistèrent
les restes d'un magnifique jardin, le chef de la nation juive donna souvent
des fêtes où se rendit le Dey. Une voie dallée y conduisait,
qui s'amorçait au chemin d'Alger à la Bouzaréah (
Le long de ce chemin aride se voyaient
plusieurs massifs de maçonnerie renfermant de grands pots de terre
qu'on remplissait d'eau tous les jours, pour les voyageurs assoiffés
(Rozey, 1833).).
Djenan-Srir, à la famille Amar
( Un membre de cette famille devint
chef de la nation juive, sous Hussein.), dont celle-ci devint
propriétaire en 1766, ainsi que le prouve un acte dressé
alors par le cadi Hanefi d'Alger.
Djenan-ben-Taleb, jadis au sieur Haïm
Durand, englobée aujourd'hui dans les bâtiments de l'Observatoire
( A une certaine distance, au-dessous
de l'Observatoire, fut inhumé autrefois le saint, Sidi Ben Nour,
dont le tombeau dut être déplacé pour l'installation
d'une batterie.).
Djenan-Bach-Chaouch (1Les
quartiers de la Bouzaréah et de la Vigie étaient ceux où
les Israélites, avant la Conquête, estivaient de préférence.),
à la famille Lévy-Brahm.
Djenan-Bou-Derbah, au président
du Conseil municipal d'Alger institué par le général
de Bourmont.
Raïs-Hamidou, dont les ruines
pittoresques se dressent non loin de la vigie, sur l'arête de Bouzaréah
( Au bas de la pente se trouve, sur
la route du littoral, Aïn-el-Djedj (fontaine des poules). Cette dénomination,
dit le Général Berthezéne dans une lettre au Ministre,
se rapporte au souvenir suivant : "Le grand-père de l'agha
actuel, Mahi-Eddin, portait un jour des poules au marché. S'apercevant
que celles-ci avaient soif, il descendit de sa monture et, d'un coup de
bâton, fit jaillir, sur le bord du chemin, une source que les habitants
dénommèrent pour cette raison, Aïn-el-Djedj,".
A mentionner encore dans les environs : le ravin de Beni-Messous,
où furent retrouvés des monuments mégalithiques.).
Au pied de la colline, au quartier de la Pointe-Pescade
( Dans la baie de la Pointe-Pescade,
les navires étrangers attendaient l'autorisation d'approcher du
port d'Alger.) : une villa bastionnée,
Château Barberousse,(voir
une carte postale)que possédait aussi le Raïs Hamidou.
Aujourd'hui modernisée malheureusement. Le fondateur de la Régence
Barberousse ne fut pour rien dans sa construction. Edifiée 150
ans après la mort de celui-ci, par un corsaire du même nom.
Se défiant de ce raïs, Mezzo-Morto le fit étrangler
et s'empara de ses biens. Ce château fut négligé dans
la suite, en tant qu'oeuvre défensive, les batteries côtières
du lieu se trouvant mieux placées.
Jusqu'en 1926, sa ruine romantique ajouta agréablement au pittoresque
du site.
Dans le voisinage :
Djenan-el-Bey-Titteri , Djenan-el-Berbery,
toutes deux possédées pour une moitié, par le capitaine
d'Etat-Major Saint-Hippolyte qui, en 1831, devint avec un associé,
acquéreur du jardin du Dey, pour peu de temps toutefois, ce domaine
étant devenu, en 1832, hôpital militaire (4Un
acte passé chez Me Oury, notaire à Alger, rue de la Marine,
établit que ces deux villas devinrent, le 28 juillet 1836, la propriété
du sieur de Villalba, adjoint au maire, délégué à
la Pointe-Pescade, à charge pour celui-ci de servir aux Maures
qui les possédaient, une rente annuelle de trois cents boudjous,
soit cinq cent quarante francs et un capital de sept mille francs.).
Ben Mrabet, où résidait
le conseiller municipal de ce nom, en fonctions en 1830.
Au delà du quartier Bab-el-Oued
: le Jardin du Dey, créé
en 1878, et dont il est question à la suite de ce chapitre.
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