Pointe-Pescade - Alger
1°/ Ruines du château de Barberousse
à rénover pour résidence secondaire...

mise sur site le 18-11-2004
2°/ Château fort historique de Barberousse

Pourquoi cette différence? Le château fort fut-il visible en son intégralité? Tomba-t-il en ruines par faute d'entretien ? Personnellement, je ne l'ai jamais vu, même en ruines.
Au dos de la carte :« Ancienne maison forte des deux fameux corsaires qui furent rois et maîtres d'Alger pendant le XVIè siècle.
Le premier a la tète d'une escadre de 40 ga1ères s' empara d'Alger en 1516. détrona le Cheik arabe SELIM et se fit proclamer souverain de cette ville....»
BARBEROUSSE, nom donné par les historiens occidentaux à deux pirates turcs du XVIe siècle, deux frères qui étaient les fils d'un renégat grec. Le premier, nommé AROUDJ, était un pirate et se fit proclamer souverain d'Alger. En 1518, il fut battu et tué à Tlemcen par les troupes de Charles - Quint. — Le second, nommé KHAYR-Ed-DIN (Ariodant), fut proclamé après la mort de son frère, souverain d'Alger. Il offrit la suzeraineté de ses Etats au sultan Sélim ler, qui le nomma capoudan pacha (grand amiral). Il fortifia Alger, s'empara de Bizerte et de Tunis, que Charles- Quint lui enleva en 1535. Il ravagea les côtes d'Italie, battit André Doria dans le golfe d' Ambracie, et prit Castel-Nuovo en 1589. Après avoir été victorieux devant Candie, il vint à Marseille comme allié de François Ier. Il mourut à Constantinople en 1546, épuisé par l'abus des plaisirs.
Extrait du Grand Dictionnaire Larotuse Universel du XIX° siècle( perso.)

3°/ Château fort historique de Barberousse
Afrique du nord illustrée du 4-8-1923 - Transmis par Francis Rambert
fév.2021
4°/ Restauration du château fort historique de Barberousse
Afrique du nord illustrée du 20-9-1930 - Transmis par Francis Rambert
mars 2021

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3°/ Château fort historique de Barberousse

3°/ Château fort historique de Barberousse

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1923. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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3°/ Château fort historique de Barberousse

LE CHÂTEAU DE BARBEROUSSE

Sur la route d'Alger à Guyotville. à la hauteur de la Pointe-Pescade, on peut remarquer, sur la première pente de la montagne, les vestiges d'une importante el massive construction aujourd'hui en ruines et qui ne laisse point d'intriguer promeneurs et touristes.

Les Arabes, auxquels il faut recourir pour avoir là-dessus quelques renseignements et chez qui, transmise de bouche à oreille, l'histoire se dénature et s'amplifie jusqu'à la plus folle légende, désignent cet ancien palais sous le nom de château de Barberousse.

Or, la ruine dont nous parlons diffère des forts et batteries turques subsistant encore de nos jours, notamment à la Pointe-Pescade, où l'ingénieux industrialisme de nos commerçants les a convertis en restaurants et il semble qu'elle ait été, en même temps qu'un bâtiment militaire, un palais à usage d'habitation. La salle de réception, désignée chez les Turcs sous le nom de squifa, existe encore, longue pièce de dix mètres sur quatre, d'où des escaliers, aujourd'hui disparus, menaient aux étages supérieurs. Les plafonds, en partie effondrés, étaient à arêtes ; d'autres pièces aliénaient, orientées vers le Nord. On pénètre là par une brèche ouverte dans l'épaisse muraille, on ne sait vraiment comment ni pourquoi, à moins que ce ne soit par le canon.

Appuyée à la montagne, c'est de ce côté que la bâtisse avait ses dégagements, entrées et sorties. Un figuier a poussé en plein cœur de la squifa, trouant les plafonds.

Au premier étage se trouvaient les appartements particuliers composés de nombreuses pièces et dépendances. En avant, dominant la vaste étendue de la mer, des terrasses, et aux embrasures, toutes prêtes d'aboyer rageusement à l'infidèle, des couleuvrines de bronze. Au-dessus, la montagne à cette époque boisée ; au-dessous, sur l'actuel emplacement du village européen, jusqu'à la mer sans doute, des jardins. Là, parmi ses femmes et ses esclaves, dans la lumineuse paix des bosquets et devant la sérénité du très noble paysage, venait se reposer des fatigues de la guerre, des soucis de la politique ou des périls de la course, quelque personnage considérable de l'ancienne Régence.

Du côté Nord-Ouest, le bain maure montre une voûte encore assez bien conservée. Dans le voisinage, on peut descendre dans une pièce singulière, d'usage indéfini, qui n'a point de fenêtres et dont les murs sont encore couverts de peintures. Au lieu de la citerne, qu'on croit tout d'abord, sans doute, une de ces prisons où les bienheureux maris d'alors enfermaient leurs femmes indociles, trop bavardes ou pas assez fidèles - cachot, oubliette, lieu de macération comme on en peut voir dans certaines maisons d'Alger, notamment dans l'ancienne préfecture, rue de la Charte, ou à l'archevêché.

Mélancolie ! L'eau du ciel, le vent, l'usure des siècles, la passée des boulets et aussi la dégradation infligée par les hommes, ont ruiné le château ; la montagne est descendue dans la maison, la pluie a délité le mortier, dégarni la pierre bleue et les briques des murailles. Arcs, voûtes, plafonds lattis de roseaux, tout l'appareillage établit pourtant l'âge de la construction et qu'elle appartient à l'architecture militaire turque du XVIème siècle. Rien d'impossible, après tout, que ce château eut précédé sur ce point de la côte le fort d'Hadj Ali, remontant de la sorte aux temps qu'indique la légende, où florissait sous l'égide violente, cruelle mais qualifiée des frères Khaïr-Eddine, de Salah Raïs ou de Dragut, des modalités d'être qui ne manquèrent point de grandeur et une civilisation certes à l'opposé de la nôtre et qui valut, au contraire de nos médiocrités en marées grises, par le faste des gestes individuels et la frénésie tragique des passions.

C'est à la bienveillance du nouveau et sympathique propriétaire, M. Victor Lafumée, que nous devons le relevé et les vues de celle ruine presque inconnue et curieuse à tant d'égards.


*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1930. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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La Restauration au Château-Fort de Barberousse, à la Pointe-Pescade

La Restauration au Château-Fort de Barberousse, à la Pointe-Pescade

Il y a quelque chose comme sept années que dans L'Afrique du Nord Illustrée, nous donnions quelques renseignements sur les ruines d'un château fort situé à la Pointe-Pescade ; ruines d'ailleurs assez importantes.

Ces restes d'une splendeur disparue, s'étendaient au pied de la montagne, face à la mer. Des créneaux démantelés, des lambeaux de murs élevant lamentablement vers le ciel, la tristesse de leur angles nus, des voûtes crevassées, au travers desquelles un figuier vivace projetait ses rameaux chargés de fruits, telle était la partie supérieure de ces ruines. La partie inférieure était constituée par de lourds contreforts à l'épaulement encore robuste. Les vestiges de deux énormes citernes alimentant le fort complétaient le tableau de ce qui restait de l'orgueilleuse construction dont on attribue la paternité au célèbre Barberousse, premier roi d'Alger de la période turque au XVIème siècle.

Lorsque nous visitâmes le château, il y a bientôt sept ans, en compagnie de son propriétaire, M. Lafumée, ce n'était plus que ruines et, du côté de la montagne, les éboulis avaient à moitié enterré l'ex-demeure seigneuriale. Pendant l'hiver, les eaux de pluie ruisselaient à travers ce qui restait des pièces, le vent soufflait lugubrement en passant par les crevasses des voûtes. L'usure des siècles avait passé par là : les blessures causées par les boulets venant du large, aggravées des déprédations des hommes, toutes ces disgrâces avaient laissé des traces indélébiles de leur passage.

Nous pensions à cette époque que cette ruine irait en rejoindre tant d'autres ; lorsque ces derniers temps, passant à la Pointe, nous fûmes très surpris de voir le château qui abrita le fondateur de la Régence d'Alger, entièrement restauré, grâce à un ami des arts, M. Lafumée. On ne saurait trop féliciter cet ingénieux propriétaire, du respect des traditions.

Comme dans toute restauration sérieuse, M. Lafumée a suivi pas à pas, servilement, la manière de construire du XVIème siècle.

Il commença par boucher les crevasses des murs et des plafonds aux travers desquels on contemplait les étoiles. Les voûtes furent refaites avec leurs arêtes, ainsi que celles qui formaient berceau, comme la sqifa, dont il ne restait que les amorces. Les créneaux furent relevés, et ceux qui avaient disparu furent rétablis ; une massive porte en chêne cloutée de bronze et ornée d'un heurtoir en même métal, le tout dans un impeccable XVIème siècle arabe, vint clore l'entrée. A l'intérieur, des larges escaliers de bois dans le style indigène vinrent remplacer ceux disparus ; les citernes furent remises en état en conservant leur contenance primitive de 160 mètres cubes ; le bienfaisant et précieux liquide si rare à la Pointe, alimente maintenant largement les habitants actuels du château. Grâce à l'épaisseur des murs (de 1 m. 60 à 1 m. 80) on jouit à l'intérieur de cet édifice d'une agréable fraîcheur en été et d'une douce chaleur en hiver ; chaque jour la brise matinale et vespérale vient caresser la façade du château en apportant le bruit du flot proche.

Il y a de cela quatre siècles cette année, exactement, le 30 mai 1830, que celui auquel la tradition attribue la construction de ce château, le légendaire Barberousse faisait périr sous le bâton, Martin de Vargas, digne défenseur du Peñon et chose singulière c'est cette époque qui voit la restauration du monument de la Pointe-Pescade.