Géographie
de l'Afrique du nord
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Le texte ci-dessous n'est que la partie concernant MAGINOT. Je l'ai extrait du texte complet (auteur : Georges Bouchet) que vous pouvez retrouver ici. |
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C / LES VILLAGES DE COLONISATION On sait que parmi les 7 sous-préfectures de 1959,
Djelfa et Tablat
avaient été d'abord de simples villages de colonisation.
Sans compter ces deux cas particuliers sur lesquels je ne reviendrai pas,
et sans compter non plus les hameaux jamais promus communes, il a été
créé dans tout le Titteri, sauf erreur de ma part, 24 villages
européens entre 1848 et 1924.
4 / Sous la troisième république après 1918 Après la guerre, en ce qui concerne la colonisation française, il convient de ne pas confondre l'apparence et la réalité : l'apparence est tout à fait brillante, la colonisation devient " crépusculaire ". L'apparence est celle d'un nouvel essor. La France reçoit en mandat 4 territoires à administrer : 2 mandats B (Cameroun et Togo) et 2 mandats A (Syrie et Liban). Oublions le recul de Cilicie face aux Turcs en 1920. Au Maroc nous continuons, au nom du sultan, à étendre le bled makhzen aux dépens du bled siba des montagnes et du sud berbérophones. En Algérie le succès de la colonisation paraît si assuré que nous commémorons avec faste le centenaire de la conquête, en 1930, immortalisée, pense-ton, par la construction du monument de Boufarik à la gloire des colonisateurs. En réalité,
en 1930 c'en est déjà fini en ce qui concerne la colonisation
rurale : les 2 derniers villages (Gaston Doumergue et Médrissa)
ont été créés en 1928. Il n'y en eut pas d'autres
pour plein de raisons qui étaient apparues avant 1914 et qui s'aggravaient
: Plus inquiétant encore : les colons, pour la première
fois en 1902, vendirent plus de terres aux indigènes qu'ils ne
leur en achetèrent. Après 1918 ce déséquilibre
devint permanent. Il s'enclencha ainsi un processus insidieux qui s'accélèrera
après 1945. Pour exposer cet exode rural qui vide les villages
de colonisation lentement mais sûrement, je cède la parole
à A.Rossfelder qui le décrit fort bien dans son " onzième
commandement " page 235. Ce phénomène a commencé très tôt, parfois dès le début. Dans le Titteri nous l'avons mesuré, par exemple, à Hoche ou à Masqueray. Il n'est pas perçu par les Français qui vivent dans les grandes villes de la côte. La tentation de revendre sa concession le plus vite possible
est telle qu'en 1924 le gouverneur
Théodore Steeg signe le 9 septembre un décret qui modifie
les conditions d'attribution des lots : Dans le Titteri seuls deux ou trois villages ont été créés après 1918, à la limite des steppes : deux d'entre eux se trouvent sur la route de Boghari à Sidi-Aïssa par Arthur (la RD 136) et le troisième à l'extrémité orientale de la haute plaine du Sersou. Je dis deux ou trois car je ne suis sûr de la date de création que pour deux villages. Les deux villages de la RD 136 d'Arthur à Sidi-Aïssa Maginot (ou Chellalat el Adhaouara) L'origine du nom de
ce village est celui d'un personnage politique français rendu célèbre
par un ensemble de fortifications imprenables, mais pas incontournables,
comme chacun le sait depuis mai-juin 1940. Mais cette " ligne Maginot
" n'est pas du tout la raison qui a motivé la dénomination
d'un village de colonisation créé bien avant les travaux
de fortification commencés en 1929. La date de création ne m'est pas connue (si quelqu'un la connaît avec assurance, je suis preneur), mais il est sûr qu'elle est intervenue entre 1907 et 1927. Le guide Joanne de 1908 ne le mentionne pas. Cette période, un peu avant ou un peu après la guerre, est tout à fait compatible avec sa situation à la lisière méridionale de l'Atlas tellien, pas loin des hautes plaines steppiques. Maginot fut rattaché à la commune mixte de Sidi-Aïssa. Le cadre naturel est bien illustré pas la photo ci-dessous
Les activités sont purement
agricoles. Les colons avaient reçu des concessions de
plus de 40ha, et sans doute d'au moins 70ha ; ce qui leur permettait de
réussir avec des cultures de céréales en dry farming
et mécanisées. Il se peut que certains aient ajouté
des revenus tirés de l'élevage de moutons qui est de tradition
dans cette région, en association avec des pâturages d'hiver
sur les hautes plaines, et d'été sur les éteules. La tribu des Adhaouara qui a donné son nom au lieu-dit, était célèbre au XIXè siècle pour ses élevages de chevaux. L'intendance militaire lui aurait acheté des montures pour les spahis des places de Médéa et d'Aumale. En 1962 seul l'élevage de moutons s'était maintenu et même développé. L'aspect du village est éparpillé : pas de maisons jointives le long de trottoirs bien aménagés, mais des bâtiments dispersés. Les colons ne manquaient pas de place. La route, qui est aussi la rue principale, grimpe sur une colline où se trouve la mosquée : du haut du minaret carré il doit y avoir une belle vue sur toute la contrée. Au contraire, l'église est en bas. Des arbres ont été plantés en bordure de l'agglomération et forment des espaces boisés et des lieux de promenade.
Maginot est à 35 km de Sidi-Aïssa son chef-lieu
de CM jusqu'en 1957, à 62 km d'Aumale et à 100km de Médéa,
chef-lieu du département et de la subdivision militaire. Le contre-maquis de Si-Chérif
: 1957-1962. Si Chérif est un militaire de carrière qui
tint garnison en Allemagne, à Madagascar (1948) et fit deux séjours
en Indochine entre 1951 et 1955. Lorsqu'il rentra au pays la rébellion
avait commencé. Il avait la réputation d'être messaliste,
ce qui n'était pas bien vu par le FLN. Là se place un épisode
de sa vie resté obscur ; ce qui m'oblige à utiliser le conditionnel.
Il aurait été enlevé en 1955 par le FLN, sur la route
d'Aumale. Il aurait alors participé, de gré ou de force,
aux combats du FLN contre la France. Mais il se serait opposé à
ses chefs, après une opération calamiteuse, et, se sentant
menacé, se serait enfui après avoir tué quelques
cadres du FLN.
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