Urbanisme, architecture à Alger, en Algérie
un impressionnant réseau souterrain de 165 km
Ces voies obscures assurent l'hygiène de la Cité
Illustrations, textes extraits de "Alger-Revue, été 1957"
mise sur site le 4-10-2007...+ le 21-5-2008

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Cette courte notice n'a pour but que de donner des renseignements succincts sur la question des égouts de la ville d'Alger.

CONSTITUTION DU RESEAU
Le réseau d'égouts de la ville d'Alger mesure 165 kilomètres.

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Travaux dans le collecteur M'Kacel
Travaux dans le collecteur M'Kacel

De sections et de formes diverses, ces ouvrages se répartissent comme suit :
- dalots : 26.000 mètres
- buses : 67.000 mètres
- visitables : 65.300 mètres (dont 1800 m. à système séparatif)
- collecteurs : 6.700 mètres (dont 3100 m. à système séparatif).

A.- Dalots
Ce réseau est le plus ancien. Il comprend, notamment pour la Casbah, d'anciens égouts turcs établis un peu au hasard, suivant le tracé de ruisseaux et ravins qui s'écoulaient vers la mer.

B.- Buses
Le prix d'établissement de ce typed'ouvrage, beaucoup plus économique que celui d'un dalot, fait que son utilisation a pris un grand développement. Les buses sont employées au remplacement des dalots vétustes, ainsi qu'a l'extension du réseau d'assainissement, partout où la nécessité d'ouvrages visitables n'est pas indispensable.
Leur diamètre varie de 0,30 à 1 mètre.

A noter que la desserte des grandes cités H.L.M.: Saâda, Mahçoul, Climatde-France (groupe A et B), et Eucalyptus, a nécessité la pose de 12.500 mètres de buses de différents diamètres.

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Voici une vue de la tête amont du collecteur M'Kacel après un gros orage(danger pour les égouts). On peut remarquer sur la droite l'énorme masse de détritus retenus.D'où la nécessité de barrages de protection.
Voici une vue de la tête amont du collecteur M'Kacel après un gros orage(danger pour les égouts). On peut remarquer sur la droite l'énorme masse de détritus retenus.D'où la nécessité de barrages de protection.

C - Egouts visitables
Ces ouvrages ont été établis dans d'anciens thalwegs, dans les voies à pente très faible, ou nécessitant des égouts de forte section.
Suivant leurs dimensions, ils sont dénommés :
- a) égout primaire (section moyenne : 2 m. x 1,70),
- b) égout secondaire (section moyenne : 1,70 x 0,80),
-c) égout tertiaire (section moyenne : 1 m. x 0,60).

Et leur longueur se répartit comme suit :
- primaire : 11.442 mètres,
- secondaire : 32.750 m. (dont 1.781 m. à système séparatif),
-tertiaire : 21.108 mètres.

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Vue du grand collecteur nord lors de la finition (attaque Changarnier amont), voûte et pied droit terminés
Vue du grand collecteur nord lors de la finition (attaque Changarnier amont), voûte et pied droit terminés
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Collecteur de l'oued Kniss partie aval entre le Ruisseau et la mer.
Collecteur de l'oued Kniss partie aval entre le Ruisseau et la mer.

A l'exception des égouts de Bab-el-Oued, de l'égout dit " de la Marine" et du collecteur Nord mentionné ci-dessous, ces ouvrages se déversent dans le port.

Plusieurs de ces égouts, notamment ceux de la partie basse de l'ancienne commune de Mustapha, ont un fonctionnement défectueux au moment de pluies torrentielles, dû en partie à l'extension des terre-pleins du port où n'ont pu être établis que des ouvrages à pente très faible pour prolonger des ouvrages à forte déclivité.

D - Collecteurs
Les collecteurs reçoivent les eaux des égouts visitables qui reçoivent eux-mêmes les affluents des égouts élémentaires :

Un de ces collecteurs draîne l'Oued M'Kacel, qui a été dévié sur une longueur de 950 mètres pour reporter son exutoire à la pointe El-Kettani (Bastion I) et permettre ainsi l'assainissement de la plage de Bab-el-Oued où doit s'édifier un bassin de natation. La largeur de ce nouvel ouvrage, du type séparatif est de 4 m. 80, sa hauteur de 4 m. 25.

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Le collecteur de l'oued Kniss (ravin de la Femme Sauvage) est aussi appelé à desservir la future cité des Anassers. Ici, les travaux de prolongement amont, vers Hydra, finition de la voûte.
Le collecteur de l'oued Kniss (ravin de la Femme Sauvage) est aussi appelé à desservir la future cité des Anassers. Ici, les travaux de prolongement amont, vers Hydra, finition de la voûte.

- Le collecteur Bab-Azoun du type mixte dessert la zone comprise entre la place du Gouvernement et le boulevard Laferrière côté Nord. Il se déverse dans le bassin de l'Agha.

- Le collecteur Nord destiné à mener hors du port près des 2/3 des eaux souillées de toutes provenances transformera la situation précaire actuelle.

Le 1e. tronçon de ce collecteur du type séparatif long de plus de 2.000 mètres de 5 m. 10 de haut et de 4 m. de large a été mis en service en février 1956. Il a permis de détourner les 8/10e des eaux du collecteur Bab-Azoun qui se jetaient dans le port.

- Le collecteur de l'Oued-Kniss est un ouvrage intercommunal situé à la limite Sud de la commune d'Alger, qui est géré par un syndicat comprenant les communes d'Alger, Kouba, Birmandreïs, Hussein-Dey et d'El-Biar, dont le Maire de la ville d'Alger est le président.

HISTORIQUE DES GRANDS COLLECTEURS
La réalisation des grands collecteurs remonte à 1894, année où fut votée la loi relative à l'établissement du tout à l'égout. A cette époque des propositions en vue d'exécuter des grands travaux édilitaires furent soumises à la ville. Le souci de ne pas obérer les finances municipales fit rejeter successivement toutes ces offres.

En 1904, date à laquelle la commune de Mustapha fut réunie à la ville d'Alger, le problème de l'assainissement se posa dans toute son ampleur, et la première étude des collecteurs fut dressée en 1905 par les Services techniques municipaux.

Depuis, plusieurs projets furent étudiés.

En 1915, le projet du collecteur Nord était finalement approuvé par l'administration supérieure et le 26 mars 1916 le Conseil municipal votait le projet de répartition financière.

La situation provoquée par la guerre 1914-1918 ne permit pas de mener à bien ce projet.

En 1940, il n'en fut pas de même et l'arrêté gubernatorial du 9 août 1940 confiait la construction du premier tronçon du collecteur Nord, compris entre le boulevard Laferrière et l'exutoire du Kassour, sur une longueur de 2.173 mètres au Service des Ponts et Chaussées.

Arrêtés fin 1942 par le débarquement allié, les travaux furent repris fin 1945.

Des difficultés financières ayant entravé leur marche, ce premier tronçon ne fut terminé que le 7 février 1956.

Le Service de l'Hydraulique et de l'Equipement rural chargé de poursuivre l'étude de cet important ouvrage prévoit sa finition en trois fronçons :
- ler tronçon : boulevard Laferrière-Agha
- 2è tronçon Agha-Carrefour Galliéni
- 3è tronçon : Carrefour Galliéni-Roosevelt-Ravin des 7-Sources.

L'étude du ler tronçon (boulevard Laferrière-Agha), d'une longueur de 500 mètres est terminée. Le montant des travaux projetés est de l'ordre de 300 millions de francs.

Comme on le voit cet ouvrage coûte extrêmement cher et sa réalisation doit donc s'étaler sur plusieurs années.

Une fois réalisé, le collecteur Nord, constituera une amélioration très importante du réseau d'égouts et permettra l'assainissement de la plus grande partie du port. Mais la tâche ne sera pas pour autant achevée, car l'assainissement de la partie Sud de la ville demande la réalisation d'un autre collecteur allant du Champ-de-Manoeuvres au Ruisseau.

A. FOUREY,
Ingénieur chef de division, Chef du Service de la Voirie.

supplément au 21-5-2008.- De Gérard Lecomte

Ingénieur des travaux publics, je travaille actuellement sur le chantier du dédoublement du collecteur OUED M'KACEL, à FRAIS VALLON.

Le projeteur algérien m'a indiqué votre site que je trouve fabuleux.

Né en Tunisie, en 45, je l'ai quittée en 1961 pour des raisons d'études.

J'ai été très marqué par la guerre d'Algérie et j'avais visité l'Algérie en 1972, lors d'un séjour de 6 mois pendant lesquels je travaillais pour une société française.

J'y termine ma carrière en participant à la construction d'un collecteur enterré de diam. int. 4 m, dont la profondeur moyenne est de 45 m, qui se jette à Bab el oued, près de la caserne située à côté de l'hopital Maillot. exutoire