Les chemins de fer
Les trains à vapeur des C.F.R.A. sur les quais d'Alger
Dossier réalisé par Jean Capolini, Henri Martin, Francis Rambert et Christian Ripoll

Cet article sur les voies des CFRA sur les quais d'Alger est paru dans le numéro n° 274 (juin-juillet) de la revue "Voie Etroite".
Autorisation a été délivrée de le voir mis en ligne (sous sa forme brute) sur mon site sous réserve de mentionner la revue.
Ce dossier a été réalisé par Jean Capolini, Henri Martin, Francis Rambert et Christian Ripoll ( qui participent à ce site), puis adressé à la revue qui a bien voulu le faire paraître.
P'tit train de la Haute Somme et Musée des chemins de fer à voie étroite
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sur site : juin 2016

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Les trains à vapeur des C.F.R.A. sur les quais d'Alger  

 

       Pour les Algérois des années 1950, les C.F.R.A. c'étaient des trolleybus, des autobus et quelques vieux tramways circulant sur une seule ligne depuis la Place du Gouvernement jusqu'au Ruisseau en passant par les boulevards dominant le port. Mais, à la fin du 19ème siècle, les Chemins de Fer sur Routes d'Algérie méritaient bien leur nom ayant obtenu, en 1892, la concession de plusieurs lignes de chemins de fer à vapeur à voie étroite (écartement de 1055 mm).  


 Les lignes des C.F.R.A. autour d'Alger
Lignes
DUP
Ouverture
Longueur km
Rayon minimum
des courbes en m

Déclivité
maximum

Alger - Koléa
16/01/1892
04/12/1900
46
50
20 ‰
Mazafran - Castiglione
16/01/1892
01/04/1903
11
50
20 ‰
Alger - Rovigo
16/01/1892
16/10/1898
37
40
25 ‰
Maison - Carrée - Aïn -Taya
19/09/1905
27/01/1909
20
35
30 ‰

 
       Deux de ces lignes, ouvertes tant aux voyageurs qu'aux marchandises, reliaient Alger à  Castiglione et Coléa (ou Koléa) vers l'ouest, à Rovigo
puis, en 1908 et 1909, à Fort de l'Eau et Ain Taya, vers l'est.

 

reseau vapeur
Le réseau vapeur autour d'Alger

 
       Les trains de marchandises à destination de Fort de l'Eau, Ain Taya et Rovigo partaient de voies établies sur les quais, entre le bastion XV et la gare Molière, dans la partie sud du port d'Alger, lieux d’échanges et de transbordements des diverses marchandises (vins, primeurs, etc...) avec les nombreux cargos amarrés aux quais ou avec les lourds chariots de transport encore hippomobiles, évitant ainsi la traversée de la ville. Par contre, partant de la station, en impasse, munie d'une bretelle, de la rue Waïsse, ou, à certaines époques, de la place du Gouvernement, les trains de voyageurs tractés par des locomotives à vapeur traversaient Alger en circulant, au milieu des véhicules hippomobiles ou automobiles, sur les boulevards avec, pour les riverains, les nuisances (fumées, escarbilles, bruit) inhérentes à ce type d'énergie.  

convoi tracté
Convoi tracté par une locomotive vapeur sur le boulevard de la République au niveau du square Bresson

automotrice vapeur
Automotrice vapeur ˝Rowan˝ sur le boulevard de la République ua niveau de la place du Gouvernement
 

station waisse, boulevard carnot
Boulevard Carnot, la station Waïsse des C.F.R.A
 

       Pour cette raison, mais surtout du fait du fort accroissement du trafic voyageur, (ou par souci de modernisation) les C.F.R.A. décidèrent en 1898, d'électrifier la portion la plus urbanisée de ces lignes entre les Deux-Moulins, à l'ouest et Maison Carrée, à l'est, les tramways se substituant aux trains à vapeur pour cette desserte. Pour les trains de marchandises de la ligne Alger-Coléa, il avait été alors, nécessaire de faire relayer, depuis les Deux-Moulins (en passant par le centre de Saint-Eugène, les voies sur le boulevard Pitolet en front de mer n'ayant pas encore été installées) jusqu'au port d'Alger, les locomotives à vapeur, par des tracteurs électriques, qui consommaient beaucoup d'énergie.  

un convoi de marchandises
 Parti des Deux-Moulins un convoi de marchandises attelé à un tracteur électrique des C.F.R.A. passe devant la caserne de la Salpêtrière, avenue Malakoff, et se dirige vers le port d'Alger.
 

       Ces convois devaient traverser tout Alger, en empruntant les voies du tramway électrique, et en utilisant un raccordement, vers les quais, construit en 1897, par un viaduc constitué d’un pont métallique franchissant les voies normales (écartement 1435 mm) du chemin de fer du PLM ou de l’État (PLM-EA), suivi d’une rampe d’accès leur permettant ainsi de descendre sur les quais au niveau de la gare Molière, située en fin de faisceau des voies au sud du port.Cela nécessitait un nouveau relais de traction au niveau des ateliers CFRA de la rue Sadi Carnot prolongée. 

pont metallique
Au fond, de gauche à droite, le pont métallique, la rampe d'accès et les infrastructures de la gare Molière en 1918.(Document ARDHAN)  

       Afin de supprimer ces contraintes, les C.F.R.A. firent, creuser, à partir de 1900, entre El Kettani et l'Amirauté, un tunnel, permettant, à partir d'août 1905, au service marchandises de la ligne Alger-Coléa d'être effectué entièrement par locomotives à vapeur, sans emprunter, comme autrefois, les tracteurs électriques depuis les Deux-Moulins jusqu'aux ateliers des C.F.R.A. de la rue Sadi Carnot prolongée. Le 16 mai 1906, les voies sur les quais sur le port d'Alger étaient terminées et ouvertes à l'exploitation. Cet ensemble de voies permettait également la liaison avec les voies de la ligne vapeur partant du port d'Alger pour Rovigo et Aïn Taya en évitant le passage sur les boulevards. Cette liaison et ces voies sur quai étaient, sauf circonstances particulières, destinées exclusivement à la circulation des trains de marchandises. Avec la mise en service du tunnel de l'Amirauté et, en 1906, des voies sur le front de mer de Bab-el-Oued aux Deux-Moulins et l'installation et le développement de voies de manœuvres, de garage et de triage, électrifiées, permettant un relais traction entre vapeur et électrique, à la gare de Bab-el-Oued, celle-ci devint tête de ligne pour les directions de Coléa et Castiglione, avec relais traction pour les convois électriques voyageurs, en provenance de la station Waïsse ou de la place du Gouvernement, ainsi qu'en correspondance avec les tramways électriques de la ligne des Deux-Moulins.  

gare bab-el-oued
Les nouvelles installations de la gare de Bab-el-Oued, avenue Malakoff, avec au  fond, le bâtiment "voyageurs". A gauche des voies ˝vapeur˝ la voie du tramway électrique de la ligne des Deux-Moulins

         Pour les directions Rovigo et d'Aïn Taya, la tête de ligne voyageurs était à la station de la rue Waïsse, les convois voyageurs étant tractés par une motrice électrique, avec de nombreuses haltes, notamment à la gare C.F.R.A. du Champ de Manœuvres, partagée avec le réseau électrique urbain, jusqu’à la gare de Maison-Carrée, où le relais était pris par une locomotive à vapeur. 

rue sadi carnot prolongée
Rue Sadi Carnot prolongée, la gare des CFRA pour les tramways électriques et les trains pour Rovigo. 

       Mais à partir du 1er septembre 1920, les C.F.R.A. décidèrent de transférer le service de messageries de l'arrêt de la rue Waïsse vers les gares de Bab-el-Oued et de Mustapha (rue Molière), la station d'Alger-ville (rue Waïsse) n'étant plus affectée qu'au service voyageurs (délivrance de billets, enregistrement des bagages personnels des voyageurs, des articles de messageries ne dépassant pas 40 kg et des colis postaux), ces limites étant également applicables aux autres arrêts du service électrique : Deux-Moulins, Champ de Manœuvres et Nouvel-Ambert.  

echo 22 aout 1920
(Écho d'Alger du 22 août 1920)

      Après la construction du tunnel, la nouvelle voie débouchant sur les quais au niveau de l'Amirauté envoyait un petit embranchement vers la jetée (pour utilisation militaire ?) et longeait le Sport Nautique et la Direction du Port, puis émettait tout au long des quais, jusqu’aux faisceaux de voies de la gare Molière, au sud du port, divers embranchements justifiés économiquement et commercialement par les transbordements de marchandises qui pouvaient y être effectués.  

le sport nautique
A la sortie du tunnel de l'Amirauté, la voie longe le Sport Nautique encore sur pilotis. Sur le quai de la jetée de l'Amirauté on distingue l'embranchement (à usage militaire ?)
 

      Après le Sport Nautique une bifurcation envoyait une voie au plus près du quai jusqu'au débarcadère des voyageurs de la Compagnie Générale Transatlantique.

embranchement
Partie de l'embranchement allant jusqu'au débarcadère de la Transat
 


voies des cfra
La voie des CFRA sur le quai au niveau du futur môle Al Djefna
 

        L'autre voie, doublée d'une voie d'évitement servant de garage, longeait les voûtes jusqu'aux escaliers de la Pêcherie, puis continuait en contrebas du Boulevard de la République, tout à côté des deux voies du PLM jusqu’à la gare d'Alger.

  bifurcation apres stade nautique
Bifurcation après le Sport Nautique  

les deux voies
En contrebas de la rampe Chasseloup-Laubat, les deux voies du PLM-EA (à gauche) et la voie des CFRA, le long des hangars (à droite)

       Avant même que des hangars y aient été construits, la partie du quai laissée libre entre ces deux voies était immédiatement occupée par un improbable amoncellement de marchandises variées, barriques de vins, barils d'huile, caisses diverses, destinées à l'exportation, qui, déchargées des chariots, n'attendaient qu'à être embarquées sur les cargos

Avant la construction des hangars, amoncellement de marchandises entre les deux voies de l'embranchement des CFRA Avant la construction des hangars, amoncellement de marchandises entre les deux voies de l'embranchement des CFRA  

         Un peu avant la gare d'Alger, la voie principale C.F.R.A s'écartait des voies du PLM-EA et  poursuivait son parcours entre l'enceinte de la gare et les quais qu'elle longeait en envoyant un embranchement pour la desserte du port marchand au plus près des quais.  

Au niveau du môle Al Djefna, devant les bâtiments de l'entreprise Prosper-Durand, la voie des C.F.R.A. se rapprochant des quais avec un embranchement pour la desserte du port marchand. Au premier plan, les deux voies des PLM-EA pénétrant dans l'enceinte de la gare d'Alger.

Au niveau du môle Al Djefna, devant les bâtiments de l'entreprise Prosper-Durand, la voie des C.F.R.A. se rapprochant des quais avec un embranchement pour la desserte du port marchand. Au premier plan, les deux voies des PLM-EA pénétrant dans l'enceinte de la gare d'Alger.
 

      La construction du môle Al Djefna en 1908 et l'édification de la gare maritime, en 1927, imposèrent la création d'un nouvel embranchement double longeant les bâtiments de la "Transat", au nord et de la "Mixte"au sud, de part et d'autre de l’embranchement du PLM-EA, au centre du môle.  

Après l'édification des gares maritimes sur le môle Al Djefna, double réseau des dessertes des CFRA (à gauche et à droite le long des bâtiments) avec, au centre, les voies du PLM-E
Après l'édification des gares maritimes sur le môle Al Djefna, double réseau des dessertes des CFRA  (à gauche et à droite le long des bâtiments) avec, au centre, les voies du PLM-EA

       Après la gare maritime et la gare du PLM-EA, la voie principale se rapprochait alors des docks en envoyant tout au long de son parcours de nombreux embranchements pour la desserte des différents quais et, à partir de 1908, vers l'arrière-port d'Alger.  

Sur cette vue de l'arrière gare, côté Pêcherie, à gauche, la voie principale des C.F.R.A. et l'embranchement desservant les quais marchands et, plus bas, les deux voies du PLM-EA pénétrant dans l'enceinte de la gare d'Alger.
Sur cette vue de l'arrière gare, côté Pêcherie, à gauche, la voie principale des C.F.R.A. et l'embranchement desservant les quais marchands et, plus bas, les deux voies du PLM-EA pénétrant dans l'enceinte de la gare d'Alger.


A droite, la voie principale des C.F.R.A. entre la gare et le quai. A gauche, sur le boulevard le kiosque ·Waïsse·
A droite, la voie principale des C.F.R.A. entre la gare et le quai. A gauche, sur le boulevard le kiosque "Waïsse".

Détail de l'image précédente montrant , à droite, la voie principale des C.F.R.A. entre la gare et le quai.
À  droite, la voie principale des C.F.R.A. entre la gare et le quai.
 

Entassement de marchandises diverses près de la voie CFRA sur le quai du port marchan
Entassement de marchandises diverses près de la voie CFRA sur le quai du port marchand
 

   Elle passait ensuite, avec une voie d’évitement, près des hangars-abris de la Chambre de Commerce, bâtiments surmontés d'un étage, édifiés en 1897 et complétés en 1907 par de nouveaux bâtiments sans étage, et desservait les chantiers de construction.  

Avant 1907, la voie des CFRA longeant les hangars-abris de la Chambre de Commerce
Avant 1907, la voie des CFRA longeant les hangars-abris de la Chambre de Commerce  

Au niveau des nouveaux bâtiments de la Chambre de Commerce, la voie CFRA, doublée d'une voie d''évitement, se rapprochant des voies du PLM-EA, près de la passerelle des hangars-abris
Au niveau des nouveaux bâtiments de la Chambre de Commerce, la voie CFRA, doublée d'une voie d''évitement, se rapprochant des voies du PLM-EA, près de la passerelle des hangars-abris
 

Près des chantiers de construction
Près des chantiers de construction
 

       Elle contournait alors le bastion XV près du square Laferrière (rebaptisé plus tard square Guynemer), et s'éloignait du bord des quais, se rapprochant de la gare de l'Agha.

 

Entre les nouveaux hangars-abris de la Chambre de Commerce et le bastion XV, la voie principale des C.F.R.A., longeant les chantiers de construction,
Entre les nouveaux hangars-abris de la Chambre de Commerce et le bastion XV, la voie principale des C.F.R.A., longeant les chantiers de construction.

       Elle passait ensuite à distance du môle à minerai pour enfin parvenir aux faisceaux de voies de la gare Molière à partir desquelles la voie passait par le viaduc au-dessus des voies du PLM-EA, et traversait le dépôt de la rue Sadi Carnot.  

La voie des CFRA entre le môle au minerai et les bâtiments de Prosper Durand
La voie des CFRA entre le môle au minerai et les bâtiments de Prosper Durand.

        Elle rejoignait alors les voies communes des tramways électriques jusqu'à Maison-Carrée.  

       A certaines périodes ou dans certains cas, les convois voyageurs pouvaient être amenés à circuler exceptionnellement sur les voies des quais avec terminus au niveau de la voie d'évitement et de garage située au bas des escaliers de la Pêcherie

. Au bas des escaliers de la Pêcherie, à droite, la voie PLM-EA et, à gauche, les voies des C.F.R.A., avec la voie d'évitement et de garage servant occasionnellement de terminus pour les convois voyage
Au bas des escaliers de la Pêcherie, à droite, la voie PLM-EA et, à gauche, les voies des C.F.R.A., avec la voie d'évitement et de garage servant occasionnellement de terminus pour les convois voyageurs

Cliquer ICI pour une image plus grande.
arrets sur les quais
Localisation des arrêts C.F.R.A. sur les quais.

 

.       Ainsi les après-midi de jours de courses à l'hippodrome du Caroubier, outre le renforcement de la desserte par tramways électriques au départ de la Place du Gouvernement et circulant sur les boulevards, avec un départ toutes les 10 minutes, les C.F.R.A. mettaient en service deux automotrices à vapeur Rowan partant du bas des escaliers de la Pêcherie et circulant sur les quais, marquant les arrêts au bas des escaliers du square Bresson, au bas des escaliers des hangars-abris de la Chambre de Commerce (à hauteur de la rue Loverdo), boulevard Laferrière, rampe d'accès de l'Agha et rue Molière et passant à l'Arsenal  pour être rendues à l'hippodrome pour l'ouverture des courses. Le retour était assuré dans les mêmes conditions par des tramways électriques partant de l'hippodrome toutes les 10 minutes et par les deux automotrices à vapeur Rowan qui quittaient l'hippodrome 5 minutes après la dernière course, marquant les mêmes arrêts pour arriver au bas des escaliers de la Pêcherie, ainsi que par un train vapeur, partant de Maison-Carrée et arrivant également à la Pêcherie.  

(Écho d'Alger du 26 novembre 1920)
(Écho d'Alger du 26 novembre 1920)
 


       Les C.F.R.A. ne perdaient pas l'occasion de profiter des grandes fêtes organisées dans les villages de l'Algérois pour augmenter la fréquentation de leurs lignes ainsi que les recettes. Ainsi vers la mi-juillet, lors des fêtes de Maison-Carrée, le service électrique était doublé, le dimanche et le lundi, à partir de 13 h 05 jusqu'à la fin du service et un train à vapeur voyageurs supplémentaire partait de la Pêcherie à 19 h 30 pour arriver à Maison-Carrée à 20 h 33, le retour (moyennant  un tarif doublé) étant assuré par des trains supplémentaires en direction d'Alger-Pêcherie, partant de Maison-Carrée le dimanche à 0 h 01 et 0 h 21 et, le lundi à 23 h 01

(Écho d'Alger du 8 juillet 1921)
(Écho d'Alger du 8 juillet 1921)

   

       De même, aux environs du 15 août, à l'occasion des fêtes de Guyotville, il était prévu, à 20 h 30, un train spécial au départ de la Pêcherie, arrivée à Guyotville-gare à 21 h 24 (avec arrêt à Bab-el-Oued, Deux-Moulins, Pointe-Pescade, Bains-Romains, Villa-Bains et Cap-Caxine) et pour le retour un train spécial (à tarif doublé) partant à 0 h 30 de Guyotville-gare pour une arrivée à la Pêcherie à 1 h 25.  

(Écho d'Alger du 11 août 1921)
(Écho d'Alger du 11 août 1921)
 

       Toujours à Guyotville, vers la mi-septembre, lors de la Fête des Vendanges, un train spécial était également programmé suivant le même itinéraire et avec le même tarif.

(Écho d'Alger du 11 septembre 1921)
(Écho d'Alger du 11 septembre 1921)
 

 

       De même, certains jours particuliers et notamment certains dimanches, à la demande de l’administration du Grand Hôtel et Casino de Fort de l'Eau les C.F.R.A. mettaient en service une automotrice à vapeur Rowan au départ de la Pêcherie à 10 heures du matin et marquant les mêmes arrêts, sur les quais, que lors des jours de courses hippiques ainsi que les arrêts du parcours électrique au-delà de l'Arsenal pour arriver à Fort de l'Eau vers 11 heures 30., retour à 11 heures du soir pour arrivée à la Pêcherie vers minuit .

(Écho d'Alger du 24 juillet 1920).
(Écho d'Alger du 24 juillet 1920).
 

 

       Pour certains jours de fêtes comme le dimanche et le lundi de Pâques ou de Pentecôte, les C.F.R.A. mettaient en service de nombreux trains supplémentaires pour répondre à la demande des usagers, désireux de consommer la traditionnelle "mouna"(sorte de grosse brioche qu'il était de coutume de partager, pour Pâques, lors du premier pique-nique de l'année) sur les plages des stations du littoral à l'ouest et à l'est d'Alger. Ces jours-là, le départ se faisait au bas des escaliers de la Pêcherie pour les trains supplémentaires à destination de Coléa, Castiglione et Guyotville, qui empruntaient alors le tunnel de l'Amirauté, le départ des trains supplémentaires à destination d'Aïn Taya se faisant à la station "Waïsse" comme ceux des trains réguliers. Les C.F.R.A. avisaient les voyageurs : ˝en cas de mauvais temps, les trains supplémentaires seront supprimés sans autre avis.

(Écho d'Alger du 26 mars 1921)
(Écho d'Alger du  26 mars 1921)
 

 

       Pendant la période d'été (du 15 juillet au 15 septembre), propice à la plage et aux bains de mer, un train à vapeur spécial  mais à tarif normal, pour voyageurs (sans bagages) était aussi mis en service, avec départ de la Pêcherie à 13 h 57, arrivée à Guyotville-Mairie à 14 h 56 (avec arrêt à Bab-el-Oued, Deux-Moulins, Pointe-Pescade, Bains-Romains, Villa-Bains, Cap-Caxine et Guyotville-gare). Le train de retour partait à 17 h 20 de Guyotville-Mairie pour une arrivée à la Pêcherie à 18 h.

(Écho d'Alger du 12 juillet 1921)
On rétablit quelques trains pour la période d'été.

   

       Des circonstances exceptionnelles pouvaient aussi amener les C.F.R.A. à modifier les itinéraires habituels des trains à vapeur. Ainsi, en juillet, lors d'un contentieux entre les C.F.R.A. et la Compagnie Centrale d’Énergie Électrique, celle ci décida de cesser la fourniture de courant aux C.F.R.A., qui durent remettre en service leur propre usine de la rue Alfred de Musset dont la production était nettement insuffisante pour assurer l'intégralité du service des tramways. Afin de limiter la consommation électrique des tramways, le terminus, départ et arrivée, des trains à vapeur de la ligne d'Alger à Coléa et Castiglione, fut ramené de la gare de Bab-el-Oued à la Pêcherie, passant par le tunnel de l'Amirauté et économisant ainsi, entre la station Waïsse et la correspondance à la gare de Bab-el-Oued, l'énergie utilisée habituellement par les motrices tractant les convois plus lourds, constitués de plusieurs voitures voyageurs et de fourgons. Seuls les fourgons à bagages de ces trains à vapeur circulaient alors entre la rue Waïsse et la gare de Bab-el-Oued, remorqués par une motrice électrique ne prenant qu'un nombre limité de voyageurs

.

(Écho d'Alger du 4 juillet 1920)
(Écho d'Alger du 4 juillet 1920)
 

   

       Après son rachat par l’État, en 1926, l'exploitation du réseau vapeur fut retirée aux C.F.R.A., en 1928, et confiée, pour les lignes de Coléa - Castiglione et de Rovigo - Aïn-Taya aux Chemins de Fer Algériens de l’État qui, en raison de la baisse de fréquentation liée à la concurrence des transports automobiles, supprimèrent, en 1935, les trains de voyageurs avant de cesser totalement l’exploitation des trains vapeur sur voies étroites.  

Dossier réalisé par Jean Capolini, Henri Martin, Francis Rambert et Christian Ripoll  

Sources documentaires
- Arrivetz J. Chemins de fer régionaux et urbains, 1988, 210. Les transports d'Alger
- Bejui P., Raynaud L.,Vergez- Larrouy J.P. Les Chemins de Fer de la France d'Outre-Mer, vol. 2, L'Afrique du Nord, Le Transsaharien, éditions La Régordane, 1992
- Chaix. Indicateur 1914-
- Le Génie Civil, 1918, tome LXXII n°2, 1248, 21-24. Les Tramways électriques d'Alger
   

Sources Internet
-
Lartilleux H.
-Le réseau des Chemins de Fer sur Route d'Algérie (C.F.R.A.) sur http://www.alger-roi.fr/Alger/transports/chemin_fer/textes/2_chemin_de_fer_sur_route_algeriens_afn67.htm-
-Divers articles de L’Écho d'Alger de 1912 à 1944 trouvés sur
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899/date.r=l'echo-d'alger.langFR

- Service Géographique de l'Armée, 1934,  Alger et ses environs,
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530621328.r=alger
- Service Géographique de l'Armée, 1904-1906, révisé en 1934-35, Alger et ses environs.
http://alger-roi.fr/Alger/plans/alger_militaire_34_35/plan_alger_militaire_34_35.htm
- Chemins de Fer sur Routes d'Algérie : Recueil des Assemblées Générales (25décembre 1906)
http://www.entreprises-coloniales.fr/afrique-du-nord/Ch._fer_route_Algerie.pdf

- Bulletin Municipal Officiel de la Ville d'Alger, n°208, 5 octobre 1905, 301-339. Décret portant déclaration d'utilité publique de nouvelles lignes de tramways dans le département d'Alger.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55848665
- Bulletin Municipal Officiel de la Ville d'Alger, n°247, 20 mai 1907, 139-147. Décret relatif aux voies de quai du port d'Alger.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5569344v

- Journal Général de l'Algérie et de la Tunisie
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32801360z/date
   

Iconographie

- Cartes postales : collection Renée et Francis Rambert
-
Photographie des installations de la gare Molière : ARDHAN