D'Oran à Colomb-Béchar
174 km SAÏDA, « l'heureuse »,
petite ville de 23.200 hab., ch.-l. de canton et d'une commune mixte
de 52.700 hab., sur le versant dr. de l'oued Saïda, à
850 m. d'alt., dernière ville du Tell, au centre d'une région
fertile et bien arrosée, au climat rude mais sain.
chemin de fer : gare, bd de Camerone à 1 k.
O. du centre; ligne V d'Oran à Colomb-Béchar, p. 24.
Routes : Alger, 433 k., Ain Sefra, 277 km, Mascara, 73 k,
Sidi-bel-Abbès,98 km, Tiaret 156 k, Tlemcen, 189 k.
Services automobiles : pour mascara, Saint Denis du Sig et
Oran.-Frenda.-M'Zeita.-Bouktoub et Geryville.-Dominique Luciani.-Le
Telagh.-Sidi bel Abbès.
Hôtel : d'Orient, 2, av. Maréchal-Foch
(24 ch. ; rest. : tél. 1-86).
Poste : pl. Bugeaud.
Sports : piscine J.-Vidal, route de Tiaret. - tennis.
Garages : Ford, bd Bezombes(tél. 2-55).- Peugeot,
50, av. Gambetta (tél. 2-20).- Renault, rue Jeanne-d'Arc
(tél. 1-66).
Réjouissances Indigènes : fêtes
de Sidi Blal, en oct., au village nègre Amrous.
Histoire.
D'une Importance militaire considérable, en raison de sa
position au seuil des Hauts Plateaux, Saida avait déjà
été le siège d'un établissement romain.
Elle fut l'une des capitales d'Abd El Kader, qui y mit le feu à
l'arrivée de Bugeaud (1841). Une redoute, origine de la ville
actuelle, y fut fondée en 1844. C'est e là que rayonnèrent
par la suite maintes autres actions : l'occupation de Brézina
par de Géry (1845), celle de Géryville par de Bouscaren
(1852), la marche de la colonne Beauprêtre dans le djebel
Amour (1864), celle de Deligny chez les Ouled Sidi Cheikh (1870),
etc.
La création du centre civil remonte à 1862.
C'est à la prise de Saida que serait attachée
la légende de la casquette de Bugeaud : surpris
par une attaque de nuit, Bugeaud, qui dormait tout habillé,
se porta en hâte sur le point menacé et, quand l'ennemi
fut repoussé, il s'aperçut qu'il
était resté coiffé de son bonnet de nuit. Il
cria alors à ses aides de camp : « Ma casquette (c'est
le nom que portait alors le képi), allez me chercher ma casquette
». Le lendemain, lorsque les clairons sonnèrent la
marche, les zouaves, en mémoire de cette aventure, entonnèrent
en choeur la chanson : «As-tu vu la casquette.....»
Le maréchal ne s'en fâcha nullement. Deux ou trois
jours plus tard, au moment de monter à l'assaut, s'adressant
aux clairons, il s'écria même : «Sonnez la Casquette».
Ce nom est resté à la marche.
La place Raymond-Poincaré marque le centre de la ville.
On y remarque : un monument aux soldats de la Légion étrangère
et de l'Armée d'Afrique morts dans le Sud oranais, érigé
en 1910 (R.Delandre), et un cadran solaire de précision,
exécuté par les légionnaires en 1935. En face,
s'élèvent l'hôtel de ville et la justice de
paix; à l'extrémité du square qui prolonge
la place de ce côté se trouve la mosquée, sur
la place colonel-Ben-Daoud ; à dr. de l' hôtel de ville
s'ouvre la place Bugeaud, avec l'hôtel des Postes; de là,
la rue de Dombasle conduit à la place de la République
où s'élève l'église.
C'est de la place Poincaré que partent les artères
principales de la ville : à g., l'avenue Clemenceau, que
continue le boulevard Maréchal-Joffre et la route de Mascara
; l'avenue Gambetta, partant en face le monument, descend vers la
gare; à côté, la rue du 4 septembre rejoint
la rue du 11-Novembre devant le théâtre; enfin, à
droite,l'avenue Maréchal-Foch, la plus animée de la
ville, monte jusqu'au monument aux Morts de la guerre, au carrefour
de la rue Artistide Briand, à dr., et de l'avenue du Général-Leclerc,
à g. ; en suivant cette artère, après le square
aménagé derrière l'église, on passe
devant la redoute, puis, continuant, on arrivera au cimetière
chrétien, entre la pépinière et un ravin boisé
à proximité de la piscine municipale (1941).
La redoute (p. 217), dans laquelle on pénètre
par la porte de Mascara, est occupé par l'hôpital mixte
et des services d'intendance ; en continuant tout droit, on passera
la porte de Tiaret pour arriver devant la caserne de la Légion.
Après Sidi Bel Abbès, Saïda est le deuxième
berceau de la Légion étrangère.
Environs. 1° Colonne Lamoricière (2 k.
E., route de Tiaret érigée en 1901 et commémorant
les combats contre Abd El Kader,
2° Ruines de Saïda d'Abd El Kader (2 k. S.), on
suit la route jusqu'au-delà de l'oued Saïda, puis on
prend à g. un chemin qui conduit aux ruines, consistant en
quelques pans de murailles informes. En redescendant, on visitera
le pittoresque ravin bordé d'une haute falaise rouge à
laquelle Abd El Kader avait adossé sa forteresse. Le ravin
est bordé de pins, qui ont été plantés
par le service des Forêts.
DE SAÏDA A TIARET (156 k. N.-E. ; routes D. 48 et N. 14 ditesRocade
Sud ; service automobile (jusqu'à Frenda). La route
passe derrière l'église, longe la redoute et atteint
(2 k.) la colonne Lamorière (ci-dessus). Parcours
accidenté. 25 k. On découvre à g. le
fond cultivé de la vallée, aux pentes boisées
(chênes, trembles et térébinthes parmi lesquelles
on aperçoit les pittoresques *chutes de l'oued Tifrit......................................
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