-L'EXPEDITION d'Alger,
de 1830, qui nécessita la constitution d'une flotte de plusieurs
centaines de navires, sur laquelle furent embarqués trente-sept
mille hommes, quatre mille chevaux, un énorme matériel de
guerre et un immense approvisionnement de denrées de toutes sortes,
imposa, on le sait, par sa préparation, à l'état-
major français et aux divers services auxiliaires de l'armée
une somme de travail considérable. Cependant la victoire ne marqua
point la fin de l'effort auquel on avait été contraint par
cette entreprise, car du jour de la capitulation de la Cité des
Corsaires, surgit pour nos officiers le difficile problème de l'installation
des troupes au sein de leur conquête.
A leur arrivée en effet, les soldats du général de
Bourmont ne trouvèrent, dans Alger, que sept mauvaises casernes
aménagées en réalité pour 2.000 janissaires
seulement.
Aucun hôpital n'existait (Sauf celui improvisé
pour les blessés turcs des récentes batailles, par le captif
Pfeiffer, étudiant en Médecine, qui donna ses soins à
plus de 2.000 malades.).
Les seuls magasins militaires étaient ceux de la Jénina
et de la Marine.
On réussit pourtant à loger en cette ville, 15.000 hommes
(dont 1.200 cavaliers).
Après les forts, les casernes - des édifices civils et religieux
(environ quarante), de riches maisons particulières et nombre de
villas furent successivement occupés.
On créa ensuite des casernes en bois et un hôpital, dans
les jardins du Dey, pour
1.200 malades.
Mais l'embarras augmenta lorsque, en raison de l'insalubrité des
bivouacs, il fut décidé que les troupes du dehors rentreraient
en ville.
Il y eut encombrement partout.
L'intendant Denniée proposa alors, pour le logement des soldats,
les maisons situées au long des remparts Bab-Azoun et Bab-el-Oued,
dont les propriétaires, dit- il, seraient dédommagés
par l'attribution d'immeubles appartenant au Beylik - l'État -
(celui-ci possédait un quart de la ville). Le projet fut accepté.
Toutefois, il ne fut qu'en partie réalisé et suivant une
autre conception, car l'arrêté que prit à ce sujet
le général Clauzel, ne fut pas appliqué, les bureaux
de Paris s'étant prononcés pour la conservation des biens
du Beylik.
On utilisa encore les maisons des Turcs déportés, qui furent
séquestrées en vertu d'un arrêté du 10 juin
1831.
Cependant l'état sanitaire de l'armée était de moins
en moins satisfaisant.
Du 25 juin au 10 août 1830, il y avait eu, dans les hôpitaux,
un mouvement de 9.000 malades non compris ceux traités dans les
infirmeries régimentaires; 300 hommes étaient, en outre,
soignés dans les villas de la banlieue.
Un nouvel hôpital fut, en conséquence, créé
au Palais de Mustapha Pacha (Orphelinat Saint-Vincent-de-Paul), à
Mustapha-Supérieur,
par l'intendant Denniée et par le sous-intendant d'Arnaud, qui
firent construire des baraquements pour 1.000 malades, avec 20.000 planches
envoyées de Palma.
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Hôpital de Mustapha-Pacha (extrait des Feuillets)
|
Un hôpital fut aussi établi à Mahon
pour nos soldats.
L'installation française, toutefois, fut cause de multiples ruines,
non seulement dans Alger, mais aussi dans les environs.
Il fallait coûte que coûte loger une quantité d'hommes
considérable. Il fallait d'autre part, se donner de l'air en cette
cité où les places faisaient défaut. Dégradés
par de nouveaux occupants et non restaurés, beaucoup d'immeubles
devinrent bien vite inhabitables.
Le général Brossart rapporte que le nombre des maisons de
campagne détruites autour de la ville fut de neuf cents (
Les démolitions furent non moins nombreuses à Oran où
l'armée put utiliser comme combustible en 1831, 300.000 solives
provenant d'immeubles détruits. (Pichon).).
Le Moniteur du 12 janvier 1832 nous apprend que, terrorisés par
ces démolitions continuelles, 20.000 indigènes avaient déjà,
à cette époque émigré dans le Levant.
Le baron Pichon, intendant civil de la Régence, que son désaccord
avec le général en chef rendit peut-être un peu sévère
à l'égard de l'armée, dit à ce sujet :
" Je n'ai pu voir qu'un ou deux jardins mauresques assez bien
conservés, grâce à ce qu'ils ont, de bonne heure,
été occupés par des officiers généraux
: celui de Hamden et celui acquis par le général Brossart."
"Qu'on y mette un détachement, ils seront ruinés comme
les autres."
"Les détachements, en effet, dévastent tout : les menuiseries
et même les solives qui soutiennent les toits. La maison tombe en
ruine aux premières pluies. Les orangers, les figuiers, les oliviers
- soit des vergers, soit des bordures - ont le même emploi que les
boiseries. Nos bûchers sont alimentés, en grande partie,
de ce bois."
"C'est un spectacle affligeant que ces monceaux de décombres,
occupant la place d'habitations que tout annonce avoir été
fort jolies. J'en ai compté une vingtaine dans un rayon de quatre
à cinq cents pas!..."
"Des lieux qui faisaient hameau : Birmandreïs,
Birkadem et plusieurs autres, sont aujourd'hui des ruines,
à deux ou trois maisons près."
"Il reste, de ces dévastations, des ferrements, des cuivres
que le soldat, quand il vient à la ville, vend aux Juifs. Ceux-ci
en font collection, les vendent aux négociants d'Alger qui les
enfutaillent et les envoient â. Marseille ou à Livourne".
On peut encore voir, autour d'Alger, près de
Ben-Aknoun, par exemple, des villas ruinées dont les
murs se dressent parmi les buissons. Il convient cependant de dire qu'avant
la conquête, nombre de villas étaient déjà
en ruines, abandonnées, dès longtemps, par leurs propriétaires
qui les croyaient hantées d'esprits malins.
Il est curieux maintenant de constater que la dévastation des jardins
d'El-Djezaïr avait été déjà, avant la
conquête, préconisée par l'un de nos agents diplomatiques.
Dans le rapport, en effet, qu'il adressa à Paris, le 30 avril 1830,
sur la demande du ministre de la Guerre, M. Guys, envoyé du Ministère
des Affaires Etrangères, disait au sujet des ressources horticoles
d'Alger :
" ... Ces divers arbres pourraient fournir, pour quelque temps,
du bois à brûler qu'on apporte ordinairement des montagnes
de l'intérieur".
Dans le cadre de la ville, les démolitions eurent lieu, à
l'entrée de la rue BabAzoun et à l'endroit où fut
créée la place du Gouvernement.
Les destructions nécessitées en cette partie de la cité
furent commencées par le Génie (Le 16
novembre 1831, le général Berthezéne prit un arrêté
approuvant le procès verbal de la première conférence
tenue pour la création de la place publique d'Alger et mettant
20.000 francs à la disposition du chef du Génie pour les
premiers travaux.). Sous le général Berthezéne,
un marché fut passé avec un colon qui, moyennant une certaine
somme, devait effectuer les démolitions et enlever les décombres.
Le colon céda son marché et mourut peu après. Le
cessionnaire, faute d'argent sans doute, suspendit les travaux et la place
demeura inachevée.
Le Génie, alors, reprit l'oeuvre interrompue et employa les matériaux
dégagés à l'exhaussement de la batterie, voisine
de la place, dont la situation était si défavorable, que
les vagues venaient battre les canons (Ces canons étaient,
en 1835, au nombre de 21 (L. Beaulard).), oxydant ceux-ci de
façon inquiétante. (D'après Carpentier, 1832).
L'établissem'ent du plan primitif de la place du Gouvernement fut
confié à un architecte, nommé Luvini.
Le projet de celui-ci comportait la construction, sur cette place, d'un
palais de marbre pour le Gouverneur et d'une salle de spectacle (uvres
non réalisées. Cette place que l'on orna tout d'abord d'orangers
fut, en 1844, agrémentée (en sa partie Nord) d'un jet d'eau
à vasques de bronze. En 1845, une statue équestre du duc
d'Orléans y fut érigée. Plus tard, sous l'Empire,
un candélabre de bronze surmonté d'une aigle fut placé
en son milieu.).
Dès le début, l'armée et les services publics occupèrent
dans la ville et sa banlieue, 114 maisons, 60 magasins et 4 fondouks,
appartenant au Beylik. Furent occupés en outre 55 bâtiments
appartenant aux villes saintes de La Mecque et de Médine, 11 propriétés
de la Grande Mosquée, 29 possédées par des particuliers.
En tout, 273 maisons. Dans ce nombre étaient comprises plusieurs
mosquées.
Le défenseur le plus ardent de ces temples fut M. Pichon qui écrivait,
à leur sujet, au Président du Conseil :
" ... Depuis mon arrivée, et dès
que j'ai entendu parler de la Commission dite des "Locaux militaires",
je n'ai entendu qu'un haro continuel sur les mosquées et sur la
nécessité d'en prendre encore cinq ou six, outre les six
ou sept que nous avons déjà. C'était avec une espèce
de jubilation et d'ironie que certaines personnes - qui s'avisent ici,
sans se soucier de savoir si cela entre dans les vues du Gouvernement,
et dans ses intérêts, d'être des exterminateurs systématiques
du culte musulman, et des populations qui le professent - m'abordaient
pour me saluer de l'impossibilité où je serais de les sauver."
"Ces impertinences ne m'ont jamais ému. J'ai heureusement
d'autres juges de mes actes que ces juges ignares et passionnés.
J'ai donc attendu que le travail de la Commission arrivât."
M. Pichon explique ensuite que le Génie, ne pouvant entretenir
les locaux occupés, les laisse tomber en ruines et en réclame
de nouveaux.
"C'est là, dit-il, M. le Président, la cause, depuis
les casernes jusqu'aux logements des officiers, de la ruine progressive
d'Alger, que je vous ai si souvent signalée".
Il ajoute encore que le Génie veut que pour la défense,
il n'y ait plus de mosquées sur le bord de la mer." Or,
déclare-t-il, "il y reste les deux plus grandes : la Vieille
Mosquée (la Cathédrale, celle où officie le Muphti)
et la Mosquée Neuve. On dit qu'en cas de sédition on peut
s'y porter et intercepter la défense. Avec ce raisonnement, il
faudrait abattre tout le côté droit de la rue de la Marine.
Ces mosquées sont sous le feu des batteries du port, sous le feu
des vaisseaux mouillés dans la rade; elles sont voisines des grandes
casernes et l'on ne manquerait pas de les occuper. La défense d'Alger
ne peut, en aucun cas, dépendre de ces deux mosquées".
L'intendant Pichon écrivait encore au Ministre au sujet des mosquées
:
"Vous sentez bien, Monsieur le Président, qu'à mes
yeux, la première loi étant le salut de l'armée,
je ne pourrais un moment hésiter à prendre toutes les mosquées,
jusqu'à la dernière, s'il y avait nécessité.
Mais pour les personnes que je signale, cette destruction est une affaire
de goût et de passion. Il ne s'agit point de nécessité".
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Amiral Duperré
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Général de Bourmont
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Monuments religieux
retenus par l'armée ( Pour autres renseignements
historiques, voir Devoulx)
Les monuments religieux occupés par la troupe furent
:
Dans la Casbah :
L'ancien oratoire des Janissaires.
La jolie mosquée aux colonnes élégantes, que
fit édifier Hussein, dont on fit en 1830, un dortoir pour les soldats
et qui dans la suite, servit de magasin d'habillement. (Actuellement salle
du Musée de l'Armée).
La mosquée à minaret octogonal, voisine de l'entrée
de l'ancienne citadelle. La troupe y logea jusqu'en 1839, époque
à laquelle elle fut remise aux Domaines. Elle devint alors église
catholique sous le vocable de Sainte
Croix.(Le petit édifice, à colonnes torses, bordant
ce temple, était le tribunal de l'agha, duquel relevaient les tribus
environnantes. Il est englobé maintenant dans l'église).
La chapelle de Sidi-Essid et la mosquée Feurn-ben-Chekour (rue
de Toulon) qui furent en 1833, affectées au casernement de la Gendarmerie
et plus tard, en 1844, firent partie de l'École de broderie arabe,
dirigée par Mme Luce Ben Aben, et dont l'emplacement est aujourd'hui
occupé par une école publique.
La Mosquée d'Ali-Pacha, enclavée dans la caserne Médée
supérieure, qui fut bâtie en 1750, par le Pacha Ali, sur
l'emplacement de la Zaouïa de Sidi Akhal. (Théologien du XVIIème
siècle).
Ce temple, désaffecté depuis 1830, fut en 1870, transformé
en chapelle pour le séminaire que l'archevêque Lavigerie
avait été autorisé d'installer en ce lieu.
En 1876, quand les casernes Médée furent transformées
en Académie militaire, la chapelle disparut et fut remplacée
par la salle dite "des Maréchaux".
La Djamâ Souk-el-Kettan (mosquée du marché au
lin), rue Porte Neuve, restaurée en 1820 par le Sid Mustapha Saïdji
qui servit, en 1841, au logement des tambours de la milice.
La mosquée Sidi-Heddi, que fonda le Raïs Mami, au quartier
Tiber Routin (rue de la Lyre). Après avoir appartenu à l'armée,
elle servit de local à une école arabe-française.
La chapelle de Sidi-Betka, l'un des saints personnages à l'influence
desquels les Musulmans attribuèrent la défaite de Charles-Quint
devant Alger. Cette chapelle était située hors de la porte
d'Azoun, sur la falaise (où fut créé le quartier
Bresson).
Les corsaires, en sortant du port, avaient coutume de la saluer de leur
artillerie.
Dans cet établissement se tenaient les fossoyeurs du cimeiière
Bab-Azoun. Là, étaient déposés les corps des
janissaires qui, sur l'ordre du Pacha, avaient subi le supplice de la
strangulation.
Ce monument religieux fut, avec sa mosquée, occupé, après
1830, par le Génie et par les Ponts et Chaussées. De 1842
à 1854, il fut successivement transformé en marché
aux huiles et en halle au blé.
La chapelle Sidi-Aïssa de 1682 (actuel îlot du Cinéma
Splendid), autrefois voisine de la caserne Didon que remplaça en
1875, le bâtiment des douaniers, relogés aujourd'hui, rue
Berthezène.
La chapelle de Sidi Abd-El-Kader El-Djelani (rue
Waïsse), mort à Bagdad au Xlème siècle,
et au nom duquel tous les mendiants arabes demandent l'aumône. Un
puits voisin, dont l'eau passait pour miraculeuse, avait été
creusé par celui-ci. Ce sanctuaire, très fréquenté
des musulmans, disparut en 1866, sous les ouvrages du Boulevard, passant
en ce lieu. Est considéré comme arbre-marabout, le palmier
Bugeaud dont les racines sont supposées s'étendre jusqu'à
la nappe d'eau qui alimenta le puits du saint.
La mosquée Mezzo-Morto, située rue
Bab-Azoun et rue de Chartres, qu'édifia vers 1685 le
pacha El Hadj Hossaïn, renégat italien. Cette mosquée
était remarquable par sa
coupole originale et son svelte minaret plaqué de faïences.
Elle fut en 1830, transformée en hôpital. Le Génie
la remit, en 1836, aux Domaines qui peut après, la firent démolir.
La Zaouïa Tchektoun (rue de l'Aigle), contiguë à
la caserne Kherratine. Cet édifice existait au XVIème siècle.
Il fut annexé à cette caserne en 1830, puis en 1838, à
l'hôpital civil qu'on installa dans les locaux de celle-ci - et
ensuite à la Poste et au Trésor qui furent transférés
en cet endroit.
La mosquée Khédar-Pacha (rues Scipion et Bab-Azoun),
construite dans le goût berbère (avec toits à tuiles),
par le pacha Khédar en 1596. Cette mosquée servit d'annexe
à l'Hôpital Kherratine, jusqu'en 1837. Elle fut démolie
à cette époque.
La mosquée de Souk-el-Louth (du Marché aux Planches),
rue Juba, que l'on donna à l'administration du Beïl-el-Mal
(des Domaines), et qui fut détruite en 1836.
La Zaouïa Ketchaoua (rue du Lézard), édifiée
en 1786 par El Hadj Mohammed Khodja Makatadji, secrétaire du palais
du Dey. Cet édifice fut occupé jusqu'en 1835, par la Gendarmerie
puis par le Beïl-el-Mâl, et enfin démoli.
La Djama Ech-Chouach (des chaouchs du Palais), attenant à
la Jénina, qu'occupa Kheir-ed-Din. Elle servit, après 1830,
de corps de garde ( La jolie mosquée voisine
: Es Sida, où le Dey allait prier, le vendredi, la mosquée
Mekaïssia et la Zaouïa d'El-Kissaria disparurent quand fut créée
la place du Gouvernement.).
La Mosquée Ech-Chemaïn (de la rue des Marchands de
bougies), à l'aile des rues Cléopâtre et Bab-el-Oued,
dans le quartier dénommé, en 1740, Souk-el-Kheracin (des
savetiers). Cette mosquée, occupée en 1830 par l'intendance,
fut démolie en 1841.
La Mosquée Ed-Djenaïz - des Funérailles - (rue
d'Orléans), qui fut rebâtie en 1545, par El Hadj Pacha, lequel,
à cette époque, gouverna la Régence par intérim.
Le nom de cette mosquée est celui que portait jadis la rue d'Orléans
où passaient les convois funèbres sortant de la Grande Mosquée
et se rendant au cimetière de Bab-el-Oued. Cette mosquée
dépendit, en1837, de l'hôpital Civil et fut utilisée
en 1838 comme magasin central des Hôpitaux militaires.
Dans le quartier de la Darse :
Mesdjed-el-Marsa, la Mosquée du Port, attenant à
la grande voûte de l'Amirauté, près de laquelle se
trouvait le Bordj-el-Kébir (le grand fort). Cette mosquée
fut englobée en des bâtiments nouveaux.
Le Marabout de Sidi-el-Roberini, également à l'Amirauté,
que décore de façon pittoresque un palmier étalé
sur sa façade, et dont une moitié fut occupée par
des batteries.
La Mosquée de Bab-el-Djezira (de la porte de l'Ile), à
l'angle des rues de
la Marine et des Consuls, qui fut construite, en 1693, par
le Dey El Hadj Chaban Khodja, mort étranglé, et qu'agrandit
Hassan Pacha, en 1795. Cette mosquée formait voûte sur l'entrée
de la rue des Consuls. Elle servit de caserne au Génie de 1830
à 1834.
La Zaouïa El-Kechach, ancien n° 28 de la rue des Consuls,
qui fut annexée au Magasin Central des Hôpitaux Militaires.
La très ancienne mosquée El-Kechach, - même
rue que la précédente - de style berbère, comme la
Grande Mosquée et Sidi-Ramdan. Ce temple, qui fut affecté,
en 1831, au Dépôt des Lits Militaires, servit ensuite d'hôpital
civil, puis de Magasin Central des Hôpitaux de l'armée. Devenu
Ecole des Beaux Arts.
La mosquée Abdy-Pacha, rue Macaron, que le pacha Abdy fit
construire, en 1725, près de la caserne des Lettrés (El
- Mokryen), nom dont le peuple fit Makroun, et la population européenne
Macaron (Selon Delvoux). Caserne démolie depuis
peu.).
Le pacha Ben Bakir y ajouta en 1748, une école. Les deux édifices
ont été affectés au Casernement en 1830, ainsi que
la Caserne des Lettrés.
La Mosquée Kâ-es-Sour (du pied du rempart), 13 rue
du Quatorze Juin, voie classée en 1910, au titre historique, par
M. Jonnart.
La Mosquée d'Aïn-el-Harnra (de la fontaine rouge),
rue Philippe, qui était située près de l'hôtel
du colonel du Génie. Elle fut, en 1837 affectée au casernement
militaire, et disparut plus tard, lors de la démolition de la voûte
formant l'entrée de la rue Philippe.
La mosquée Sebath-el-Hout (voûte du poisson), au quartier
Boteka (5 rue des Consuls), qui servit jusqu'en 1838 d'entrepôt
de grains, puis de caserne jusqu'en 1845. La voûte qui lui donna
son nom présentait sur l'une de ses pierres, un poisson sculpté.
La mosquée Sidi-Amar-et-Tensi (15,
rue Jean-Bart), que bâtit, il y a plusieurs siècles,
le célèbre marabout de ce nom. Une caserne y fut établie
en 1830. La Direction de l'Artillerie y fut ensuite installée.
La mosquée d'Ali-Khodja, 10 rue Bisson, dans l'ancien quartier
Hamnaam-el-Malah (des bains d'eau salée). Il est fait mention de
cet édifice en un acte de 1621. Cette mosquée, dont le minaret,
curieusement aménagé en logements, porte aujourd'hui le
n° 10 de la rue Doria, a été après 1830, convertie
en magasin pour les effets du Campement. Elle a été aliénée
en 1844.
La mosquée Ben-Negro ou Djama-Setti-Myriem (de Madame Marie),
à l'angle des rues Bab-el-Oued et Sidi-Ferruch, qui fut affectée,
en 1830, aux Effets et Lits Militaires. Cette mosquée construite
en 1660, fut démolie en 1837. Son minaret se dressait sur la rue
Bab-el-Oued.
La mosquée Ali-Bitchnin (devenue Notre-Dame-des-Victoires),
où fut installée la Pharmacie Centrale (Celle-d
occupa, plus tard, la Caserne Macaron.) de l'Armée.
Cette mosquée date de 1622. Le choeur de l'église actuelle
était jadis à découvert. Il s'y trouvait un jardin
et un jet d'eau.
La jolie porte sculptée qui décorait naguère, l'entrée
de l'église dans la rue de la Casbah, est l'oeuvre du maître
Lablabtchi, amin des menuisiers. Elle a été, sur les instances
du Comité du Vieil Alger, transférée pour sa conservation,
au Musée des Antiquités. Chaque battant présente,
ciselées, des rosaces, des arabesques et cette inscription, en
caractères arabes : "Que la volonté de Dieu soit faite."
Cette porte provenait de la mosquée Ketchaoua, devenue la
Cathédrale. Elle fut donnée au temple chrétien de
la rue de la Casbah, en 1843. Le minaret, haut de 15 mètres, mais
dont la solidité semblait douteuse, fut réduit en 1860 (
La croix de l'église fut, en 1851, renversée
par la foudre, le même jour où, à Sidi-Ferruch, en
1847, avait été détruite par la mer, une primitive
pyramide élevée en 1844, à la mémoire de l'Armée
de la Conquête. Ce fut du Maréchal Pélissier que N-D.
des Victoires reçut son maître-autel. En 1923, l'église
eut son caractère mauresque modifié par des ornements d'un
genre différent. En l'ancien mirhab, furent installés les
fonts baptismaux.).
La mosquée de Sidi-er-Rahbi, du XVIème siècle,
en face de la précédente, à l'angle nord des rues
Bab-el-Oued et Tourville, qui demeura annexée, de 1832 à
1840, au Magasin Central de la Pharmacie militaire.
Hors de la porte Bab-el-Oued, près du
fossé, sur, le côté gauche de la route
: l'asile Bou-Touïl, petit édifice bas, servant, la
nuit, de refuge aux indigents à qui des distributions de pain étaient
faites, et le jour, de poste aux fossoyeurs des cimetières de Bab-el-Oued.
Cette modeste construction qui, en 1830, fut affectée au casernement
et plus tard, devint le quartier d'un détachement d'artillerie,
abrita en 1860, sous le nom de: Pavillon des Cent Gardes, les cavaliers
de l'escorte de Napoléon III. Cet édifice disparut lors
de la construction du
nouveau Lycée.
Attenant à Bou-Touïl, au bas d'un sentier qui montait au marabout
Sidi-Abd-erRahman : la mosquée d'El - Mocella, oratoire
où s'arrêtaient les convois funèbres qui se dirigeaient
vers le champ de repos de Bab-el-Oued. Cette mosquée dont le front
se parait de géraniums, était surmontée de deux coupoles
surbaissées et pourvue d'un minaret. Un bouquet de palmiers, de
lauriers-roses et de bellombras l'encadrait très agréablement.
Elle fut construite par Mahmoud, chef de la Milice, en 1675.
El-Mocella servit au casernement en 1830, et fut démolie en 1862,
quand furent commencés les travaux du Lycée.
En face d'El-Mocella, sur l'ancien sentier de Sidi-Abd-er-Rahman: la
chapelle de Sidi-Salem, qu'avoisinaient une fontaine et un haut palmier
transporté, en 1862, au square de la Régence. Cette chapelle,
où furent logées des troupes, en 1830, disparut aussi en
1862. Une pièce des archives militaires nous apprend qu'elle fut
restituée au Sid Ben Salem, sur ordre du Gouverneur, le 19 avril
1847.
Près du marabout Sidi-Abd-er-Rahman, dans le fossé des remparts:
la zaouïa de Sidi-Amar-et-Tensi (le Ténesien), du XVIème
siècle, qui fut occupée en 1831 par la Gendarmerie. Elle
appartint à l'Armée jusqu'en 1861. La construction du Lycée
entraîna sa destruction.
La mosquée de Sidi-Saadi, au-dessus du Jardin
Marengo, contre le nouveau rempart - élevée,
dit-on, par un pacha reconnaissant à qui le marabout Sidi Saadi
aurait prédit son élévation au pc Génie. En
1850, elle servi elle servit de dépôt des poudres aux Contributions
Diverses.
La mosquée de Sidi-Djami, en face de l'entrée inférieure
du Jardin Marengo, qu'occupa longtemps la Gendarmerie. Elle fut louée,
en 1850, aux Trappistes. On la dénomma: Petit-Staouëli. Auprès
de cette mosquée avait été enterré le sid
Yahia, avant-dernier agha.
La chapelle Sidi-Yacoub, dans le voisinage de la Salpétrière,
bâtiment auquel elle fut annexée dès 1830.
Cet édifice, connu aussi sous le nom de Marabout de l'olivier,
a été remis par l'autorité militaire à la
ville d'Alger, le 27 mars 1865, à la condition que celle-ci ferait
à ses frais, le raccordement du chemin de ronde de la Salpêtrière
qui passe là, avec la route départementale de Saint-Eugène.
Les arcades mauresques, vestiges de ce marabout, qui apportaient une jolie
note d'originalité à ce coin, disparurent en 1910. Une maison
nouvelle a été élevée en ce lieu.
Citons encore, parmi les édifices religieux
des environs d'Alger :
La mosquée de Birmandreïs (bâtie par le pacha
Abdy, en 1721) que les soldats habitèrent, ainsi que la mosquée
de Birkadem (du puits de la Négresse).
Le marabout de Kouba, annexé au camp établi, en 1833,
sur des terrains appartenant aux Maures Abd el Tif et Souk Ali, et occupés
par la suite par le Grand Séminaire ( Le camp
de Kouba fut remis aux Domaines en 1848. La même année, le
25 mai, le clergé en prit possession).
Ce marabout, sur leur demande, fut remis aux Arabes de la région
en octobre 1846. La localité où se trouvait ce petit monument
(Kouba), se nommait : quartier d'El-Kouba (d'où le nom du village
actuel). Cet édifice religieux fut construit en 1545, par Hassen-Pacha.
A cette liste, il convient d'ajouter :
1° - Les voûtes de la Mosquée El-Djedid (de la Pêcherie)
( Construite en 1660, à l'aide de fonds offerts
par le peuple sur l'emplacement de la Zaouïa Bou Anan. Classée
ainsi que la Grande Mosquée, au nombre des monuments historiques.)
qui servirent de magasins à l'armée et dont remise fut faite
aux Domaines le 3 octobre 1864. Un sieur Cimato en devint locataire à
cette époque.
2° - Les sous-sols de la Grande Mosquée (
Mosquée du Xè siècle. Ce furent les condamnés
militaires du Fort-Neuf qui travaillèrent à la construction
de la galerie extérieure à colonnes de marbre, qu'inaugura
en 1837, le duc de Nemours.) qui, après avoir été
utilisés, furent loués à des particuliers. Le sieur
Picon les occupa de 1836 à 1838.
Un rapport militaire fit connaître que, dans la mosquée même,
des soupentes furent établies le long des murs perpendiculaires
à la grande façade, en vue d'une installation de lits (qui
n'eut pas lieu).
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