rue Bab-Azoun à Alger

Extrait de "Alger de ma jeunesse", Jacques Gandini, Éditions J.Gandini, Nice

-----Parallèlement au boulevard de la République, à un angle de la place Bresson, s'amorçait la célèbre rue Bab Azoun; rue à arcades construite de 1830 à 1840, une des plus animées et des plus commerçantes d'Alger, débouchant ensuite sur la place du Gouvernement. Au début du siècle, les Algérois avaient l'habitude de faire quotidiennement la rue Bab Azoun, toujours du côté des numéros pairs "seul fréquenté par les flâneurs élégants", l'autre étant considéré comme "le bazar de l'ouvrier que le Juif sur le seuil de son magasin essayait de retenir au passage".
       C'est au Nord de la place de l'Opéra que se trouvait autrefois la Porte Bab Azoun, où se heurta en 1541, l'armée de Charles Quint. A l'angle de la rue et du square, une plaque de marbre rappelait l'héroïsme du Français, Pons de Balaguer, dit Savignac, porte-étendard des chevaliers de Malte, qui planta sa dague dans la porte.


L'auteur, nommé ci-après, a fait escale à Alger entre autres... et décrit cette rue en détails.
« To see the Arab side of Algiers one must go to the market or the mosques, or better still, climb the steep lanes which lead upward from the Parisian arcades of the Rue Bab-Azoun. In these narrow streets, we saw veiled women hurrying along with the peculiar shuffling gait due to the loose slippers of the East, their painted eyes shining through the thin white yashmak ; then there were dark doorways in which old Arabs sat squatting over their tailoring or shoe-making ; and groups of stalking Bedouins in ragged garments which had once been white, and negroes and Jews and half-clothed children, and all the other fantastic figures which go to make up the pageantry of an Eastern street scene. (Edith Wharton, The Cruise of the Vanadis, Amiens : Presses de l'Ufr Clerc, Université Picardie, 1992, p. 17)
Traduction proposée par Francis Rambert :« Pour découvrir la face arabe d'Alger, il faut aller sur les marchés ou dans les mosquées, ou encore mieux, gravir les ruelles en escalier qui montent depuis les arcades "à la Parisienne" de la rue Bab-Azoun. Dans ces rues étroites, on voit des femmes voilées se hâtant de leur démarche particulière provoquée par le port de babouches orientales, les yeux maquillés brillant à travers le fin haïk blanc ; il y a alors des embrasures sombres dans lesquelles de vieux Arabes sont assis penchés sur leur tâches de couturier ou de cordonnier ; et des groupes de Bédouins élancés vêtus de guenilles qui avaient dû être blanches, et des nègres, des Juifs, des enfants à demi vêtus, et toutes les autres merveilleuses silhouettes qui constituent le faste d'une scène de rue orientale.»

-----Combien de fois l'ai-je parcourue à pieds cette rue! Ne serait-ce que pour rejoindre le lycée Bugeaud. Des magasins d'un bout à l'autre...J'y ai travaillé un mois, en août, dans un cabinet (immobilier?), côté droit en allant vers la place du Gouvernement, après un armurier. J'avais 15, 16 ans.Pour me faire un peu d'argent de poche (je ne mets pas de "s", vu la modestie de la somme , pas besoin de deux poches).J'étais chargé, entre autres besognes, d'aller récupérer l'argent de quelques loyers en retard. Du travail en se promenant ! Puisque, souvent, j'étais envoyé dans les environs de mon quartier.Rue Rovigo, en particulier..

url de la page :http://alger-roi.fr/Alger/bab-azoun/bab_azoun.htm
pages mises sur site le 24/10/2001 à 16 h 45...revues en oct. 2016

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Plan du quartier
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plan Vrillon, coll. perso.
  Plan du quartier.
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