------Zéralda
!... Un nom presque aussi éclatant qu'une sonnerie de trompette
de cavalerie... le nom d'un village d'Algérie, comme tant d'autres,
chargé de souvenirs et d'histoire.
------Zéralda,
créé en 1844, se situait sur le littoral à 30 kms
à l'ouest d'Alger, au fond de la célèbre baie de
Sidi-Ferruch
qui vit se dérouler le débarquement de l'expédition
française de juin 1830 et celui des troupes alliées en novembre
1942. Son territoire de 3200 ha était limité au Nord par
une plage continue de 6 km de sable fin; à l'ouest par l'oued Mazafran
dont Douaouda
et Koléa occupaient la rive opposée ; au sud par les collines
du Sahel constituant la commune de Mahelma ; à l'est enfin par
un oued baptisé "Ravin
des voleurs" avec Staouéli
pour vis-àvis.
------Que
trouvèrent les français en arrivant sur ces lieux ? Bien
peu de choses en vérité. Il en avait pourtant été
autrement dans un lointain passé, principalement à l'époque
romaine. Des écrits signalent en effet les ruines de thermes, ce
qui suppose un habitat important. On trouva aussi quelques traces éparses
de la "via romana" qui venait de Carthage (Tunisie), reliait
Icosium (Alger) à
Tipasa et à Césarée (Cherchell) pour aller
jusqu'à Volubilis (Maroc). Les invasions vandales et arabes étaient
passées par là...
------En 1830
les soldats de la 2è division du général Loverdo
qui combattirent dans le secteur pour protéger le flanc droit du
camp de Sidi-Ferruch, purent découvrir, de la mer vers l'intérieur
des terres, le paysage suivant : une immense plage avec sans doute au
large les bateaux du corps expéditionnaire à l'ancre ; ensuite
des dunes de sable non boisées poussant des langues envahissantes
sur les terrains voisins. Ces dunes empêchant tout écoulement
des eaux de ruissellement vers la mer faisaient de la plaine limitrophe
une zone marécageuse, envahie d'une végétation épaisse
et luxuriante. Toujours plus au sud amorçant les premières
pentes du Sahel, des collines de faible hauteur étaient couvertes
d'herbes folles avec d'importants maquis broussailleux où prospéraient
à l'envi : palmiers nains, figuiers de barbarie, ronces et agaves
(aloès). Quelques mechtas de bergers disséminées
mais pas de douars, pas de trace d'activités agricoles ou autres.
C'est dans ce cadre que 14 ans plus tard, sous l'impulsion du comte Guyot
et sous l'autorité du maréchal Bugeaud, fut décidée,
le 13 septembre 1844, l'implantation du centre de peuplement de Zéralda.
------Rappelons
que le nom de baptême fut "El-Zeradla",
mais allez donc prononcer ce mot ! La déformation en Zéralda
sonnait mieux et s'imposa.
Implantation militaire
------Les mobiles
de cette implantation furent essentiellement militaires. Les autorités
installaient les nouveaux villages de façon à former des
lignes de défense successives disposées en arc de cercle
autour d'Alger. Avec Douéra et Mahelma, Zéralda formait
la troisième de ces lignes. Par ailleurs la distance entre Staouéli
et Koléa, centres déjà exis
tants, était d'une vingtaine de km, ce qui faisait beaucoup pour
les troupes à pied. Il fallait une position de bivouac intermédiaire
: ce fut Zéralda à 7 km à l'ouest de Staouéli
et à 12 km de Koléa.
------La nécessité
de pouvoir se défendre contre d'éventuelles incursions,
imposa le choix d'une colline qui dominait les environs (celle-là
même où furent découverts les thermes romains). Le
plan établi avait la forme d'un trapèze ; il fut divisé
en lots urbains et en lots de jardin, une place publique figurait au centre
ainsi qu'un bivouac avec un abreuvoir et un lavoir, un petit cimetière
était aussi prévu. Le génie entreprit la mise en
état des lieux: délimitation des lots, tracé des
rues, ébauche d'un fossé de ceinture renforcé de
redoutes avec 2 portes, l'une vers Staouéli, l'autre vers Koléa.
------Le problème
capital de l'alimentation en eau sembla résolu en édifiant
un barrage en amont vers l'oued dit "Ravin de Mahelma" qui,
descendant du Sahel, bordait Zéralda sur son côté
est. Par différence de niveau une conduite enterrée amenait
l'eau à un réservoir creusé au sommet de la colline,
point culminant.
------La surface
cultivable nécessaire à l'établissement des colons
fut estimée à 300 ha.
------Chose
curieuse, les terres entourant le futur village appartenaient à
deux anglais Mr de St John, consul général d'Angleterre
à Alger et Mr Tulin vice-consul. Cette propriété
de 900 ha qui s'appelait "Haouch Mohamed Kodja"
avait appartenu à un secrétaire du Dey d'Alger et avait
été régulièrement acquise par les deux diplomates.
L' expropriation se traita à l'amiable. Les colons arrivèrent
au printemps 85. Le projet initial prévoyait 30 familles, 15 de
ces familles venaient volontairement de Dely
Ibrahim, premier village de colonisation avec
Kouba
(1832). Elles étaient d'origine allemande pour la plupart et
elles avaient déjà une solide expérience des difficultés
à surmonter. Les 15 autres familles devaient venir de France. L'armée
avait pris du retard, les habitations n'étaient pas faites, il
fallait loger sous la tente et même en troglodytes dans des grottes
existantes sur la pente sud de la colline, pente raide et rocheuse. Mais
comme partout en Algérie la volonté et le courage ne manquaient
pas. Il en fallait d'ailleurs une sacrée dose, car très
vite les difficultés surgirent. La maladie fit des ravages immédiats,
la zone marécageuse qui bordait les dunes était infestée
de moustiques et le paludisme sévit. Le choléra s'y joignit
car l'eau fournie par le barrage de retenue croupissait au soleil. Les
premières familles installées et celles qui suivirent furent
décimées. Le cimetière initial s'avéra vite
trop petit et il fallut en aménager un autre plus grand et hors
murs.
Des travaux de Titan
------Le problème
de l'eau potable fut solutionné par la captation et l'aménagement
d'une source située plus en amont sur les berges du "ravin
de Mahelma".
------L'assèchement
des marécages fut entrepris, tout d'abord on creusa un canal à
travers les dunes, en leur point le plus étroit pour prolonger
le "Ravin de Mahelma" jusqu'à la mer. Ensuite un autre
canal, très long, capta les eaux de ruissellement et les ramena
vers cet exutoire. Pour finir on construisit une conduite de 1 mètre
de diamètre et 200 mètres de long enterrée sous les
dunes pour drainer vers la mer les eaux du "grand lac" en son
point le plus bas.
------Que
l'on songe à l'ampleur du travail ainsi accompli ! Scrapers, buldozers
et autres pelles mécaniques n'existaient pas encore. Il fallut
bien des années de labeur et d'épreuves pour arriver à
dompter une nature hostile. Insensiblement les conditions de vie s'améliorèrent
; les colons arrivaient, les terres étaient défrichées
et mises en culture. Il fallut à plusieurs reprises agrandir le
village. Le fossé de ceinture qui ne fut d'ailleurs jamais achevé,
fut vite débordé. La route Alger- Koléa réalisée
par l'armée désenclava la région, une économie
essentiellement agricole prenait son essor. Au milieu de tout cela, la
vie spirituelle eut toujours beaucoup d'importance car dans les épreuves
les gens avaient besoin du secours de la religion.
------Dès
la création de Zéralda, une simple baraque de planches,
édifiée sur la place publique, avait fait office de lieu
de culte. C'est en 1875 que fut achevée l'Eglise définitive
construite au sommet de la colline du village. Elle fut inaugurée
par Monseigneur le Cardinal Lavigerie. Fait remarquable une chorale de
100 indigènes catholiques participa à cette cérémonie,
à signaler également que c'est dans cette même église
Sainte Marie Madeleine que l'actuel curé de la paroisse de Six-Fours,
le père Jean-Yves Molinas sentit naître sa vocation religieuse
sous le ministère de l'abbé Stephani.
------Parallèlement
la vie administrative s'organisait. Dépendant initialement du district
de Koléa, Zéralda passa en 1860 sous la tutelle de
Chéragas, puis sous celle de Staouéli jusqu'en
1905. C'est donc tardivement et après maintes démarches
et pétitions que "l'indépendance"
fut acquise et que Zéralda devint une commune de plein exercice.
------Les
équipements publics furent surtout réalisés à
partir de cette époque. Le premier groupe scolaire de 6 classes
fut inauguré en 1905.
------La mairie
logée jusque là dans les locaux de fortune, fut définitivement
établie et construite au centre dans l'artère principale
(route nationale 11).
------Une
salle des fêtes, un abattoir, un stade suivirent ainsi qu'une gendarmerie
et un dispensaire. Cette histoire semble être une réplique
de celle du Far West américain et cette similitude ne fit que se
renforcer avec l'arrivée du train, thème de nombreux westerns.
La voie ferrée
------Dans les années
1900/1910 l'événement majeur fut la construction et la mise
en service de la voie ferrée de la Société des Chemins
de Fer sur Route d'Algérie (CFRA)
société qui exploitait les tramways algérois.
Cette ligne partait de la capitale et suivant le tracé de la RN
11, desservait les localités du littoral. Elle franchissait l'oued
Mazafran après Zéralda, par un pont métallique rail-route
de style Eiffel ; elle se partageait ensuite en deux tronçons l'un
vers Koléa, l'autre vers Castiglione.
------L'un
de nos anciens qui connut cette époque nous raconta que le jour
de l'inauguration de la ligne coïncida avec le jour de la grande
fête annuelle du village ; le train marquant un arrêt en plein
centre, la fête se vida et la foule s'embarqua dans et sur les wagons.
Ce fut un joyeux voyage jusqu'à la gare de Mazafran et tout le
monde revint à pied (4 km) au milieu des rires et des chansons.
------Le train
donna un coup de fouet à l'économie locale. Les premières
années il avait fallu subsister, c'est-à-dire nourrir les
hommes et les bêtes, mais l'autosuffisance fut vite atteinte. Plus
tard on avait planté de la vigne et miracle ! La douceur du climat
avait permis la réussite spectaculaire d'un raisin de table extrêmement
précoce, le chasselas. La totalité de la récolte
était expédiée en France grâce à la
relative proximité du port d'Alger et aux nombreux bateaux qui
assuraient des traversées régulières. Les trains
accédant directement aux quais d'embarquement, permirent d'augmenter
considérablement les tonnages expédiés. Ce fut le
pactole et cela entraîna la monoculture du chasselas. Ce faisant,
camions hippomobiles et diligences disparurent du décor car voyageurs
et marchandises suivirent le progrès. Plus tard encore l'arrivée
de familles du sud de l'Italie, des Baléares et de Catalogne, marqua
l'amorce d'un changement des cultures avec l'introduction du maraîchage
méditerranéen. Celui-ci finit par prendre une place prépondérante
et d'autant plus large qu'on avait pu entre-temps délimiter en
sous-sol une nappe phréatique quasi inépuisable, hélas
insoupçonnée en 1844. Ce fut la corne d'abondance et le
début d'une ère de grande prospérité, les
années de "vaches maigres" étaient loin et les
pionniers des premiers temps, du haut d'un paradis qu'ils avaient bien
mérité, pouvaient voir leurs rêves réalisés
au-delà de leurs espérances et cela en moins d'un siècle.
------A tel
point qu'en 1936 la municipalité amorça une mise en valeur
touristique de la plage. Elle y aménagea un lotissement balnéaire
qui s'appela plus tard les "sables d'or"
et qui fut envahi par la foule des algérois. Un
village de vacances fut ouvert en 1950 à l'ombre des superbes
pinèdes qui, plantées quelques décennies plus tôt,
fixaient définitivement les fameuses dunes. Ce centre afficha aussitôt
complet grâce à l'afflux des touristes métropolitains
mais il dut être fermé en 1954... et pour cause.
La joie de vivre
------Au fil des
ans les Zéraldéens avaient certes beaucoup travaillé,
mais ils n'avaient pas oublié d'organiser leur vie et leurs loisirs.
Ils étaient tous pêcheurs et chasseurs et pour raconter leurs
exploits (ou leurs tartarinades selon les mauvaises langues), ils disposaient
des comptoirs de 5 bars ou plutôt de 5 "cafés"
comme on disait alors. Le café avait un rôle social équivalent
à celui des forum des villes antiques. Pour rencontrer ses amis,
traiter ses affaires, parler sport ou politique ou, pourquoi pas, philosophie,
les zéraldéens n'avaient pas d'autre choix : le café
était incontournable. Il eut ses détracteurs, en particulier
vers 1850, un certain géomètre, chargé d'établir
un plan des terres à distribuer à un groupe de nouveaux
colons, préconisa de leur attribuer un seul lot important plutôt
que plusieurs petits lots séparés ; cela afin de les empêcher
dans leurs déplacements incessants d'un endroit à un autre
de s'arrêter à l'unique café du village comme faisaient
d'habitude leurs prédécesseurs... Et pourtant l'anisette
n'était pas encore inventée !
------La convivialité
de ces cafés engendra assez tôt une vie associative très
active. Ce fut d'abord en 1898 la naissance de l'Avenir
Musical, harmonie qui compta jusqu'à cinquante exécutants
plus une clique ; cette société s'illustra dans des concours
fédéraux et nationaux tant en Algérie qu'en métropole.
Elle offrait périodiquement des concerts à la population.
Ce fut ensuite l'Etoile Sportive Zéraldéenne
avec principalement son équipe de foot et aussi sa section
des boulomanes et celle des gymnastes. Sous son maillot à damier
noir et blanc, l'équipe de foot évoluait en première
division ; elle eut ses vedettes et en maintes occasions ses heures de
gloire. Les matchs dominicaux drainaient sur le stade la foule des amateurs
et les commentaires allaient bon train durant toute la semaine, d'autant
qu'un club de supporters éditait un hebdomadaire local baptisé
"Coup Franc".
------En dehors
des matchs, les zéraldéens disposaient de deux salles de
cinéma pour meubler leurs loisirs. Mais ils pouvaient aussi profiter
du grand air en été en allant "Aux
sables d'or" ou en hiver en se promenant à travers
la "forêt des planteurs".Cette
forêt de 600 ha avait été dès 1845, attribuée
à l'administration des eaux et forêts ; elle se situait dans
l'angle sud est du territoire communal. Pour compléter les essences
sauvages, l'administration y planta des pins et des eucalyptus. C'était
un immense espace vert placé sous l'autorité d'un garde
forestier. On allait y cueillir les champignons, les cyclamens et les
arbouses. Le dimanche, c'était l'invasion des citadins et pour
le lundi de Pâques ou de Pentecôte c'était pour les
amateurs de pique-nique,
l'occasion d'y venir savourer la "mouna"
traditionnelle.Cette forêt nous amène aussi à rappeler
les liens de Zéralda avec l'armée.
La légion étrangère
------Puisque l'armée
avait porté le village sur les fonts baptismaux, ces liens avaient
été très étroits.
------Une
section du génie avait même construit un casernement dans
l'agglomération et y était restée longtemps. En 1940,
les "Chantiers de jeunesse" créés après
l'armistice, établirent un camp permanent dans la forêt.
En 1942, l'armée d'Afrique reprenant le combat aux côtés
des alliés, l'administration militaire hérita de ce camp
et l'attribua au 1er régiment de Tirailleurs Algériens de
Blida, pour y loger une Cie d'instruction. A partir de 1945, les renforts
destinés aux troupes qui se battaient en Indochine, y furent regroupés
et formés.
------Les
rapports entre ces unités et la population furent toujours excellents
comme ils l'étaient entre l'Etat-Major et la municipalité.
Le commerce local profitait évidemment de la présence de
ces garnisons qui contribuaient ainsi à la prospérité
générale. Notons aussi que cela entraîna d'assez nombreux
mariages car comme dit la chanson "qu'elles sont jolies les filles
de mon pays! "
------En 1955
après la perte de l'Indochine et le début de la guerre d'Algérie,
le camp de la forêt fut occupé par le 1er Bataillon
Etranger de Parachutistes. C'était
une troupe valeureuse qui avait durement combattu à Dien Bien Phu.
------Rapidement
cette unité augmenta ses effectifs et devint le 1er
REP Fidèle aux traditions de la Légion Etrangère,
ce régiment transforma le camp qui devint un modèle du genre,
l'agréable étant toujours joint à l'utile. Cette
mise en valeur se fit en plus de la participation intense et sans relâche
à la lutte contre les maquis FLN à travers toute l'Algérie.
------La Légion
avait acquis droit de cité à Zéralda, car un peu
de son prestige rejaillissait sur le village.
------Le square
du monument aux morts fut rebaptisé du nom du
colonel Jean Pierre après que ce brillant officier fut tombé
au champ d'honneur à la tête de ses troupes sur la frontière
tunisienne.
------Un carré
fut également réservé dans l'enceinte du cimetière
pour les tombes des légionnaires morts au combat.
------Est-il
besoin de rappeler l'adieu poignant que réservèrent les
Zéraldéens au 1er REP, le jour de la dissolution et de son
départ après l'échec du putsch d'avril 61. Les images
de cet événement diffusées par les télés
étaient suffisamment éloquantes.
------Ce jour-là
notre destin fut scellé. Zéralda aurait pu vivre heureux
et prospère mais De Gaulle cynique émule d'Eole, avait soufflé
son "vent de l'histoire", vent mauvais qui détruisit
et emporta tout... Mais reste notre mémoire.
------Les
Zéraldéens dispersés en 1962 à travers tout
l'hexagone cherchèrent très vite à se retrouver et
dès le printemps 1964 ils se réunirent très nombreux
dans la région d'Avignon. Ce rendez-vous devint ensuite annuel.
Il était organisé par quelques volontaires d'abord d'une
façon informelle puis sous l'égide d'une amicale légalement
constituée et structurée. Chaque assemblée a pour
thème un rappel du passé. Ce fut une fois, une suite de
saynètes retraçant en fresque la vie du village ; en 1998
grâce au concours de quelques anciens, fut célébré
le centenaire de l'Avenir Musical. Une autre année une équipe
de foot au maillot à damiers de l'ESZ affronta une équipe
Pieds-Noirs de Carpentras. Zéralda n'est donc pas mort !
Claude Guiss
------Ce récit
s'est beaucoup inspiré du livre
"Zéralda ou la mémoire
d'un village"
dont l'auteur est Melle Camille
Médinger. Le tome I (années 1844 à 1861) et
le Tome II (recueil de photos et cartes postales) sont déjà
parus. Ils sont disponibles au siège de l'association au prix franco
de 150 F l'un.
Amicale de Zéralda Mme Pacome Guiss
116 rue des Colibris -
83140 Six-Fours
Tél : 04.94.07.26.17
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