Alger, les alentours : Zéralda
Pour faire barrage à l'oubli...
Souvenons-nous de Zéralda, 1844-1962

Merci à M.Edgar Scotti pour cet envoi.
sur site le 5-1-2008

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Ce village créé le 13 septembre 1844 sur 3 118 hectares dépendait encore en 1900 de la commune de plein exercice de Staouéli. Comme Douaouda, ce village a été construit sur l'emplacement de l'ancienne tribu des Ouled Sidi- Embarek. Une koubba située à Koléa perpétue le souvenir de Ben-Allal-ben-Embarek tué le, 11 novembre 1843 au combat d'El-Malah dans la province d'Oran contre les soldats du 2me Chasseurs d'Afrique. Son corps fut inhumé, avec les honneurs militaires rendus par les soldats Français, dans cette koubba élevée à proximité de la mosquée du même nom. Ce lieu de pèlerinage situé au sud de Koléa, à côté d'une source abondante, entre un palmier et un cyprès figurait sur toutes les cartes. Selon une légende, la semence de ces deux arbres aurait été ramenée de la Mecque.

A cette époque, le territoire des Ouled-Sidi-Embarek, situé dans cette partie du littoral où dans les méandres du Mazafran il n'y avait que des marécages, pas de route, pas de pont. Des hommes arrivent de France, mais aussi de tout le pourtour méditerranéen. Pour survivre il faut assainir, pour assainir il faut planter des arbres.

Avant d'arriver à Douaouda-Marine la route traversait des dunes où les services forestiers avaient judicieusement planté des pins. Déjà en 1900, une maison forestière abritait des gardes, chargés de mettre l'écorce des jeunes tiges à l'abri de la dent des chèvres.

Le village était situé à 29 kilomètres au S-O d'Alger

A environ cinq kilomètres de Zéralda, la route nationale 5 franchissait l'oued Mazafran sur un pont en fer long de 77 mètres. De magifiques roseaux, (cannes de Provence) utilisés dans la confection des haies brise-vents de tout le Sahel, poussaient sur les rives de l'oued Mazafran.

Pont sur le Mazafran
Pont sur le Mazafran
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Situé à 40 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer, Zéralda n'en était éloigné que de 2 000 mètres.

Avec une température de 10° C en hiver et de 25° C en été, la région bénéficiait d'un micro-climat très favorable à l'arboriculture et aux cultures maraîchères.

A partir de 1892, les Chemins de Fer sur Routes d'Algérie (C.F.R.A) construisirent une ligne ferrée à voie étroite de 1,055 m de largeur, longeant le littoral de Castiglione, à l'ouest d'Alger à Aïn-Taya à l'est, en traversant toute la ville par les boulevards.

A partir de la rue Waisse trois services journaliers dans chaque sens desservaient la place du Gouvernement, Bab-el-Oued, Deux-Moulins, Pointe Pescade, Bains-Romains, Villas-Bains, Cap-Caxine-phare, Guyotville-gare, Les Dunes, La Trappe, Staouéli, Sidi-Ferruch, Zéralda, C'est à Mazafran, aussitôt après Zéralda que la voie bifurquait, d'une part vers Douaouda, Fouka et Castiglione et d'autre part vers Les Tuileries et Koléa.

En 1900, les liaisons avec les centres du littoral étaient assurées par un service régulier de voitures d'Alger à Koléa.

ADMINISTRATION MUNICIPALE EN 1900.

Avec une population de 415 habitants dont 378 européens, le village était administré par M. Eloi Marguier, adjoint au maire de Staouéli, siégeant au conseil municipal de cette commune de plein exercice.
- Curé : M. l'abbé Féral,
- Institutrice : Mlle Sylvestre à l'école laïque,
- Garde forestier : M. Stievenard,
- Postes et télégraphe : Mme Coulon, receveuse,

Zéralda avait en 1900, une école congréganiste de Saint-Joseph ainsi qu'un refuge pour accueillir et secourir les pauvres.

Entouré d'arbres, le village disposait en abondance d'une eau d'excellente qualité.

ARTISANS ET COMMERCANTS EN 1900.

Zéralda est situé sur une ancienne voie romaine, dans une zone de passage, à la bifurcation de plusieurs routes traversant une région boisée avant de s'enfonçer à l'intérieur des terres. Le village abritait de nombreux commerçants et artisans spécialisés dans la réparation du matériel agricole, le conditionnement, l'expédition des ressources du sol et de leurs sous-produits.

- Aubergistes : MM. Attard, Bertino, Corbière, Ferraro.
- Boulanger : M. Robert.
- Boucher : M. Mas.
- Cafetier : M. Corbière.
- Distillateur : M. Marguier.
- Entrepreneur de maçonnerie : M. Jean Roëdo.
- Epicier : Mme Vve Attard, MM. Vigny et Gaspard Médinger.
- Forgeron-ferrant : M. Puig Pierre.
- Foudrier : M. Phalip.
- Hôtel : M. Ferraro.

AGRICULTEURS - VITICULTEURS EN 1900.

Encouragés par les pouvoirs publics, des viticulteurs firent appel à une main-d'oeuvre spécialisée locale ou originaire du bassin méditerranéen composée des " hortalizas ". Ces maraîchers, puisatiers des provinces d'Espagne arrivaient avec leur gargoulette, " alcarazas ", pour forer des puits, niveller des planches. Des vanniers dressaient des haies brise-vents, afin de protéger les plants de tomate " repiqués " sur des sols légers en coteaux, disposant d'abondantes ressources en eau sous un climat tempéré.

Au début du XXème siècle citons parmi ces propriétaires : le comte de Périgord dont la propriété était gérée par M. Ballof, M. Auguste Chavannes, Mmes Vves Jules Daudignon, Benoît Gazin, Jean Guiss, Joseph Huin, Eugène Kleene, Baptiste Kleene, Joseph Pétry, Jean Wolf, Joseph Trottier, MM. Gaspard Médinger, Edmond Parodi, Rechtemwald, Melle Sabatëry, MM. Michel Alvado, Vigny, Giraud, Robert Indove, Gaden, baron de Fierlaud, François Tixador, Régis Cély, Fortuny, Gugliemetto, Véran, Meyer, Attard, Laurent Carail, Eloi Marguier, Joseph Bohren, Joachim Ferrando, Palisser, Joseph Cano, Baptiste Rigo, Barcelo, Raymond Bac, Vidal, Guiraud, Bertrand, Ponsolle, Viguier, Kanneguisor.

Les services forestiers avaient une pépinière de 6 hectares et la commune de Zéralda louait 41 hectares à différents viticulteurs.

Nous noterons parmi ces agriculteurs la présence de plusieurs veuves qui, en attendant la majorité d'un fils assumaient la gestion de petits vignobles.

AGRICULTEURS-VITICULTEURS EN 1954

En raison de la douceur de son climat, cette région du littoral avait une nette vocation agricole basée sur une majorité de petites propriétés de 1 à 4 hectares. Cette partie du littoral ouest d'Alger, où les terres Iégères se réchauffent rapidement au moindre rayon de soleil, fournissait les neuf dixièmes des tonnages de tomates, haricots verts et courgettes exportés.

Semées en pépinières en novembre les graines de tomates fournissaient des plants qui étaient mis en terre début janvier à raison de 35 000 pieds à l'hectare. Conduits sur une seule tige, ils étaient pincés au-dessus du 3ème bouquet floral. La tomate primeure arrivait chez les expéditeurs fin mai, pour être aussitôt, triée, mise en cageots et embarquée à destination des ports et marchès de la métropole. Pour les mêmes raisons, cette région du littoral ouest d'Alger, permettait d'exporter sur la métropole et à l'étranger, dès le 20 juin des cépages de raisins de table de variétés précoces comme " Madeleine " et " Chasselas de Guyotville ". Toutes ces cultures arrivant hors-saison entretenaient l'activité de très nombreuses entreprises de fourniture et de réparation du matériel agricole, d'emballages, d'expédition et de transit sans oublier le fret maritime.en cales réfrigérées.

VIGNOBLES ET CULTURES INTERCALAIRES EN 1953.

Dans de nombreuses régions d'Algérie, il n'était pas rare de proposer de substituer des cultures vivrières à celle de la vigne. Ceci sans tenir compte de l'exclusive vocation viticole de terroirs comme ceux de régions d'Oranie, de l'Algérois ou de celle de Bône. En raison d'un climat favorable et de sols légers se réchauffant facilement, les coteaux de Zéralda comme tous ceux du Sahel, permettaient d'obtenir sur une même parcelle en mars avril, une récolte précoce de pommes de terre cultivées en intercalaire, suivie en juin juillet d'une production de " Chasselas de Guyotville " raisin de table ou plus tard en août de Carignan et Cinsaut à vinifier.

Soixante douze déclarants dont les noms suivent se partageaient 888 hectares de vigne, soit une moyenne de 12 hectares par viticulteur.

MM. Adam, Amrane Ali, Roger Assier, Jean-Marie Barcelo, Jacques Barcelo, Benani Ahmed, Pierre Bénimélis, Célestin Bertino, Alphonse Blanquer, Charles Bonnemaison, Boudaoudi Mohamed, Joseph Bour, Marcel Brandon, Edmond Calas, Compagnie des cultures, Armand Conte, Daoudi Mohamed, Fernand Conte, François Conte, Armand Covès, Jean-Baptiste Covès, Simon Covès fils, François Crémadès, Robert Descalzi, Robert Dreyfus, Fagot-Barraly, Martin Ferrer, Fesquet, Joseph Frau, Raphaël Frau, Roger Fréchou, Vincent Garcia, Adolphe Guiss, Claude Guiss, François et André Magliozzi, Sauveur Magliozzi, Henri Marguier, Emle Merlo, René Merlo, Albert Mico, Antoine Mielle, Nicolas Orfila, Jacques Ortunio, héritiers Pansin, Angélo Rancalo, Paul Ratel, héritiers Rechtenwald, MM. Rechtenwald-Lecrosnier, Arsène Rozié, André Salerno, héritiers Serres, héritiers Solbès, Eugène Vigny.

Enfin, Mesdames veuves : Ben Maamar, Joseph Crémadès, S.Covès, Gaillard, Guiss, Robert Mestre, cultivaient une cinquantaine d'hectares de vigne, en attendant le retour d'un fils du service militaire.
Sur ces 888 hectares dont 27 cultivés par des musulmans soit 3.% ,72 viticulteurs produisaient 41 894 hectolitres de vin rouge et 4 360 de vin blanc, soit en moyenne une cinquantaine d'hectolitres à l'hectare.

Ceci sans compter une production en pleine expansion de raisin de table, triée ciselée, conditionnée en cageots dans des ateliers d'expédition.

A Zéralda la viticulture n'était qu'une composante de l'activité agricole dominée par les cultures vivrières et notamment par la production hors saison de légumes primeurs : tomates, carottes, haricots verts.

DES METIERS ÉT DES HOMMES EN 1960.

Vignobles et cultures maraîchères nécessitaient en effet plus de 150 heures de travail par hectare et par an à une main d'oeuvre spécialisée de tailleurs, greffeurs, vanniers et conducteurs de tracteurs. Sans compter le personnel employé par les expéditeurs, les transporteurs, par la coopérative des primeuristes ou par celle des viticulteurs.

En 1960, la mairie administrait 5 300 habitants. Le village avait plusieurs organismes bancaires spécialisés dans le financement de la production agricole : Crédit agricole, Comptoir d'escompte, Compagnie algérienne.

Parmi les stations d'emballage citons celles des établissements Anglade et Mayol, de MM Félix Andrès, Joseph Bellès, Abel et Célestin Bertino, Joseph Conte, Jacques Ferrer, Mme Vve Garcia, Jean Gemoz, Augustin Pérez, Joseph Pucio, Charles Raffin, Etienne Rovéda, André Rovira,

Il convient de ne pas oublier deux stations expérimentales développant leurs recherches dans deux domaines très différents. L'une était spécialisée dans les productions maraîchères de l'ouest algérois.
L'autre de pisciculture d'eau douce, située à l'embouchure du Mazafran, était dirigée par le Dr Roger Dieuzeide, inspecteur des pêches. Elle étudiait la faune, la flore dans une zone de sédimentation où les eaux du fleuve se mêlaient à celles de la Méditerranée.

LA VIE QUOTIDIENNE A ZERALDA.

La forêt des planteurs où le service des Eaux et Forêts avait toujours sa maison forestière, était en automne parcourue par les ramasseurs de champignons, panier dans une main et couteau dans l'autre, à la recherche des précieux ceps et bolets.

Zéralda avait aussi son " hôtel-restaurant du square " tenu par M. Henri Viennot, le café de " l'Union " de M. André Manigand et à Zéralda-plage le " Pills ", sans oublier son Centre d'estivage saharien des " sables d'or " son village de toiles. Il y avait déjà un restaurant vietnamien, le " Kim-Son " tenu par Mme Rouvier.

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Hôtel des Sables d'or.
Hôtel des Sables d'or.

Les soins médicaux étaient prodigués par un dispensaire municipal ainsi que par les médecins Georges Assan, Vincent Gatto, Pierre Legendre, René Muller.

La pharmacie de Mme J.Covès Valière assurait sept jours sur sept, l'exécution des examens biologiques et la délivrance des médicaments.

Zéralda, ce n'était pas que des maisons ou de belles cultures maraîchères, c'était aussi des hommes, des femmes, des enfants et aussi des vieillards qui se souvenaient que certains de leurs parents étaient venus de Suisse, de Rhénanie, d'Espagne ou d'Italie. Au début, beaucoup de malades du paludisme, du typhus étaient inhumés dans une tombe, à même le sol, protégée par un entourage de fer forgé, dans un cimetière, rapidement devenu trop petit. Le dimanche 8 novembre 1942, la région assista au débarquement des troupes alliées conformément à un plan élaboré, 120 ans plus tôt, par le capitaine Boutin.

Après la deuxième guerre mondiale, Zéralda vivait au rythme du déroulement des saisons, des récoltes de tomates, courgettes et haricots verts. En été, les estivants animaient les terrassses des restaurants et des rues menant vers le sable blond de la plage et l'azur de la mer.

Tous les jours, l'activité était réglée par les arrivées et les départs des autobus des Messageries du littoral et transports Mory qui, à partir du n°4 du boulevard Carnot desservaient d'Alger à Ténès, tous les villages maritimes du Sahel.

Les autobus Chausson de la Société Roques partaient du n° : 9 de la rue Colonna d'Ornano à Alger à destination de Bou-Haroun, Castiglione, Chiffalo, Staouéli et Zéralda.

POUR NE PAS OUBLIER LES VICTIMES DE L'HISTOIRE.

Dans les années soixante Zéralda vécut à l'écoute des événements qui secouaient toute l'Algérie et notamment sa capitale

Parmi les malheureuses victimes d'enlèvements, citons Mme Anne-Marie Hortal de Douaouda. Issue d'une de ces familles de " hortalizas " venues en Algérie pour cultiver " à moitié ", ces terres de la chaîne de collines du littoral. Dans ce système, le produit de la récolte de pommes de terre et tomates était partagé entre le propriétaire du sol et le jardinier.

Personne ne vint au secours de Mme Hortal, enlevée avec M. Robert Péres, le 1e" juin 1962, sur la route entre ce centre et Koléa. Les recherches, aussitôt entreprises par MM. Paul et Charles Hortal pour les retrouver, se heurtèrent, comme pour des milliers d'autres, notamment des harkis, à un mur d'indifférence.

Exposés aux risques d'assassinat, d'enlèvement et d'atroces mutilations, abandonnés,les habitants de Zéralda traumatisés étaient attendus au coin de leurs rues familières par de jeunes gens, leur proposant des valises en carton pâte, les gratifiant, en échange de leurs billets, d'un :" fini le pain blanc ".

Agriculteurs, bouchers, boulangers, charcutiers, garagistes, médecins, pompiers, tous ceux qui animaient les rues des villes et villages, s'entassaient sur les quais d'Alger, attendant d'accéder à une chaise longue dans les coursives d'un des navires de l'exode aménagé en transport de troupe.

D'autres pour rejoindre Maison-Blanche, empruntaient la route moutonnière, où sur les blocs du rivage des centaines d'automobiles se consumaient en dégageant une fumée épaisse et nauséabonde. Dans la grande salle de l'aéroport, assis sur leurs pauvres valises, des hommes qui ne connaissaient de la France que les forêts des Vosges, leurs femmes, leurs enfants, leurs parents, voyaient débarquer d'autres Français narquois, s'exclamant bardés de certitudes : " Vous voyez, la France continue ici avec nous, mais pour vous, l'Algérie c'est fini " !

Heureusement, pour tous ceux ceux qui les prononcèrent en ces jours dramatiques de 1962, ou des milliers de Français étaient jetés sur les routes de l'exode, peu nombreux sont ceux des " rapatriés d'Algérie " qui se souviennent encore de ces phrases cruelles, douloureuses à entendre.

Pour eux, avec courage et détermination, d'autres sillons étaient à ouvrir. Sans plus attendre, tout restait à recommencer, dans le souvenir de leurs aïeux et dans le respect des lois d'un pays, qui, à la suite d'une guerre cruelle, avait oublié ses traditionnelles valeurs d'accueil.

Toulouse le 8 novembre 2007.
Edgar SCOTTI

REMERCIEMENTS

Il convient de remercier tous ceux qui, par leurs précieux encouragements et grâce à l'aide de leurs archives, nous permirent de rédiger cette note succincte sur les événements qui émaillèrent 118 années de vie à Zéralda, Nous exprimons nos sentiments de bien vive gratitude au Dr Georges Duboucher, à MM. Francis Curtès, Louis Dulac, Gérald Légier et Jacques Piollenc.

BIBLIOGRAPHIE.
- Divers annuaires de 1893 à 1961.
- Annuaire général de l'Algérie et de la Tunisie 1901.
- Hippolyte Truet. Traité pratique de culture potagère pour l'Afrique du Nord, avec une préface du professeur Maire. Editions P et G Soubiron. Alger 1934.
- La production et le marché des vins en Algérie éditions 1953- 1955.
- Le petit train à vapeur des C.F.R.A. édition de l'Algérianiste n° : 39 d'octobre 1987.
- L'oeuvre agricole française en Algérie, ouvrage collectif édité par l'association amicale des anciens élèves des écoles d'agriculture d'Algérie. Préface de M. Marcel Barbut, inspecteur général de l'agriculture.
- Français d'Algérie disparus (1954-1963) des familles témoignent. Edition du cercle algérianiste, colloque de Perpignan 2004.

DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES.
- Photos et cartes de la collection personnelle de l'auteur.