LODI , dans le Titteri

LODI EN 1900 par Edgar Scotti
extraits du numéro 140, décembre 2012, de "l'Algérianiste", bulletin d'idées et d'information, avec l'autorisation de la direction actuelle de la revue "l'Algérianiste"
mise sur site: octobre 2020

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La colonie agricole de Lodi fut créée en 1848 par une fraction des 912 colons dont 59 enfants de moins de deux ans du 8e convoi parti de Paris le 5 novembre 1848.

Arrivés à Marseille le 19 novembre 1848, ils embarquèrent le 21 novembre sur le "Christophe-Colomb" et débarquèrent à Alger le 29 novembre 1848, pour créer Damiette et Lodi. Ce nom a été donné au nouveau village en souvenir de la bataille de Lodi, ville de Lombardie, remportée le 10 mai 1796 par Bonaparte sur les Autrichiens.

Le village est situé au lieu-dit " Drasma ", au pied du piton du Dakla (1062 m) dans une situation agreste. Le sommet de ce piton du Dakla était couronné par un édifice de forme cubique haut de 2 m terminé par une plate-forme supportant un signal géodésique participant à la triangulation de la carte de l'Algérie.

Le village, commune de plein exercice, est situé à 4 km à l'ouest de Médéa et 94 km au sud-ouest d'Alger.

En 1900 sa population était de 2 908 habitants dont 343 Français et 2 565 autochtones. La commune avait une superficie de 16 090 ha en montagne dont 109 ha de vigne. Lodi est une station de chemin de fer sur la ligne à voie étroite ralliant Blida à Berrouaghia (84 km) par Mouzaïa-les-Mines et Ben-Chicao. Plus tard, cette ligne sera prolongée jusqu'à Djelfa.

Le village de Lodi est situé à 927 m d'altitude. Climat continental, la température passait de 2° au-dessous de zéro en hiver à 36° en été.

A Mouzaïa-les-Mines, sur le territoire de la commune de Lodi, il y avait de magnifiques forêts de chênes-lièges, chênes-verts et de pins d'Alep. D'importantes carrières de gypse (pierre à plâtre) alimentaient des plâtrières.

Administration municipale

Maire: M. Jean Izard; adjoints: MM. André Couchez, Errahmani et Hadj Larbi; secrétaire : M. Charles Bertrand; gardes-champêtres : MM. M. Bodin, Jean Michel; cantonnier: M. Alfred Joffray ; instituteur: M. Charles Bertrand; institutrice: Mlle Irma Chambille; curé: François Soulié.

Douars de la commune:

BouAlem, Ouled-Delmi, Taddinart, Zaouïa, Zeddinart, Ouled Messaoud, Chaâb, Ouled Senen.

Professions

Aubergistes: M""' Couchez et Denise;
boulanger: M. Joseph Messud ;
cordonnier : M. Di Filippi;
entrepreneurs de travaux : MM. Amory et Pascal
Camy; fours à plâtre :
MM. Nicolas Schettino et Jauffret; menuisiers :
MM. Dupoizat et François Januzzi;
épiciers : Mme veuve Goddeberge, M. Moïse Chouraqui;
charron-forgeron : M. Ramoni.

Agriculteurs et viticulteurs

À partir de cépages comme le mourvèdre et le morastel, faranah et merseguerra, la région produisait d'excellents vins rouges et blancs de bonne teneur alcoolique.
MM. Amory, Camy, André Couchez, Simon Couchez, Izard, Marin, Sarradet, Michel, Boissard, Clément Scorbiac, Bergeron, Bouffartigue, Campagne, Honoré Caillaud, Demeuzoy, veuve Goddeberge, Quartero, Raymond, Richard Tridondani.

Les liaisons avec Alger

À partir de 1930, les liaisons avec Alger étaient assurées:
- par la route: autobus Alger-Lodi-Djelfa: transports Delaunay.
- par la ligne P.L.M. de Blida à Djelfa, avec correspondance par la grande
transversale d'Alger à Oran.

Avec quatre trains par jour dans le sens Blida-Lodi.

Trois trains par jour dans le sens Lodi-Blida. Arrêts à La Chiffa, Sidi
Madani, Mouzaïa-les-Mines.

En 1955,1e village de Lodi avait 5 700 habitants sans compter la population
des douars

Lodi et ses écrivains

Les auteurs Guy de Maupassant, Henriette Célarié, Charles Desprez, Victor Prouteau, impressionnés par le régime capricieux des oueds, sont restés insensibles aux efforts des hommes établis dans les gorges profondément déchirées de La Chiffa et des pentes ravinées du col de Mouzaïa.

En 1950, en raison des difficiles conditions d'existence, il ne restait pas beaucoup, dans cette région, de descendants des premiers du 8e convoi parti de Paris le 5 novembre 1848.

Et pourtant, au départ, le citoyen Trélat, représentant du peuple, maire du 12e arrondissement de Paris, leur avait déclaré: " Vos noms et plus tard le culte de votre souvenir seront bénis par vos enfants et vos petits-fils ".

Cette note succincte, sur ce village de Lodi n'a pas d'autre objectif que celui de sauvegarder de l'oubli et du néant le passé algérien de ces colons du 8e convoi.

Elle pourra être développée et complétée par tous ceux qui, dans l'avenir, seront intéressés par Lodi.

Bibliographie
- Le guide Louis Piesse, 1889.
- Le guide Adolphe Joanne, 1908.
- Mme Michèle Salinas, Voyages et voyageurs en Algérie, éditions Privat, Toulouse, 1989.

Remerciements

L'auteur remercie bien vivement toutes les personnes qui ont eu l'amabilité de mettre à sa disposition leurs archives et souvenirs personnels, notamment le Dr Georges Duboucher et M. Jacques Piollenc.