les feuillets d'El-Djezaïr
Henri Klein

Les Consuls de France

sur site le 3-6-2009
Sur les consuls lire ceci et (ou) cela.

46 Ko
retour
 
En cliquant sur les mots ou groupes de mots en rouge, soulignés en rouge, vous accédez à la page correspondante.


La France fut la première à avoir des consuls à Alger. (Dès 1220, les Marseillais y avaient créé un comptoir).

Avant 1564, c'était au représentant de la France, à Constantinople, qu'allaient les réclamations des commerçants français d'El-Djezaïr.

A cette date, en raison des plaintes nombreuses qu'il recevait de ces commerçants, cet agent diplomatique proposa à Charles IX l'établissement d'un Consulat à Alger, ce à quoi consentit le roi.

M. Berthole fut choisi en septembre, mais il ne put s'installer par suite de l'hostilité des Algériens.

En 1576, le capitaine Maurice Sauron fut envoyé et accepté ( A la suite de recherches effectuées en 1927, M. Raoul Busquet, archiviste des Bouches-du-Rhône, signala pour 1579, le vice- consul, François Guinguillet, négociant de Marseille.).

Ce fut ensuite M. Bionneau, en 1581.

M. Loys de la Motte Darries succéda à ce dernier en 1585. Puis ce fut M. Jacques de Vias, conseiller d'Etat et Maître des Requêtes de Catherine de Médicis.

Toutefois, ces représentants n'étaient pas nommés par le roi, mais par les Echevins de Marseille.

La France eut aussi comme représentants : MM. Chaix, Baithazard de Vias, Ricou, Samson Napollon, Blanchard, député de Marseille, Samson Lepage.

Elle eut ensuite : Le P. Barreau, des Trinitaires de Marseille, 1640; le P. Dubourdieu, 1661; le P. Levacher, 1671; le chevalier d'Arvieux, 1674; le P. Levacher (à nouveau); de Seignelay, 1685; Piolle, 1686; Johainde, 1688; Dussault, 1689; Mercadier, 1697; puis Lemaire; Jacques Durand, écuyer et conseiller du roi; Clairembault, 1705; Jean Beaume, 1717; Gabriel Durand; Thomas Natoire, 1730; Léon Delane qui, ayant refusé de déposer son épée en entrant à la Jénina, fut rappelé à la demande du Dey; Lemaire, conseiller du roi, 1732; Taitbout, écuyer du roi, 1735; Dejouville, 1740; Devant, 1742; Pierre Thomas, 1743.; Alexandre le Maire, écuyer et conseiller du roi, 1749; Germain Boussu, 1757; Barthélémy Perou, conseiller du roi, 1757; Théodore Groiselle, vicaire apostolique, 1760; Vallière, 1763; Langoisseur de la Vallée, 1773, qui reçut le titre de consul général; de Bessaye, 1778; de Kercy; Vallière (à nouveau), 1791; Jean Bon Saint-André, 1796; Moltedo, 1798; DuboisThainville, 1800; Raguenaud de la Chesnaye, 1809; Ferrier, 1811; Dubois-Thainville, 1814; Deval, 1815; Deval (neveu), 1830.

Où était la maison du Consulat de France à Alger?

C'était, au XVIIème siècle, dans l'actuelle rue de l'Etat-Major - en cette vaste maison dallée de marbre et parée à sa base, de fenêtres ciselées qui, près des bureaux de la Division, fait face à la pl
acette de l'Etat-Major. Là, résidaient les Lazaristes chargés de représenter le roi.Cette maison fut endommagée lors du bombardement de Dusquesne.

Un seul consul civil, le chevalier d'Arvieux, y habita en 1674, ce dont se plaignit le P. Levacher qui recevait en la dite maison de nombreuses visites.
Ce chevalier d'un caractère peu facile, vécut en mauvaise intelligence avec le P. Lazariste. Il demanda bientôt son rappel à Colbert. Dans ses mémoires se trouvent ces lignes concernant le religieux envers lequel il se montre injuste :

"Il me traitait de Turc à Maure. Il m'obligea de payer la moitié de la dépense de toute sa maison quoique la plus grande partie roulât sur les aumônes pour lesquelles il avait des fonds. Quoi qu'il en soit, je fus obligé de lui abandonner tous mes meubles, vaisselles d'argent et d'étain, ma batterie de cuisine, mon linge de table et quantité de meubles qu'il ne voulut prendre que sur le pied d'une estimation dont je n'eus pas lieu d'être tout à fait content. J'en sortis à la fin".

Le Consulat de France fut dans la suite, installé en une maison peu éloignée de celle des Lazaristes, car il est rapporté que le siège du dit Consulat était voisin du tombeau de Ouali-Dadda, tombeau qui se trouvait derrière la mosquée dont on a fait la Cathédrale, c'est-à-dire : rue du Vinaigre.

En 1686, le consul Piolle ayant été incarcéré, le P. Montmasson avait recueilli dans la maison de la rue de l'Etat-Major, les sceaux de la chancellerie.

En 1830, le Consulat de France était en la maison devenue l'Hôtel du Général d'Artillerie, rue Jean-Bart, maison qui servit dans les premiers temps de la conquête d'Hôtel des Postes et du Trésor, lequel fut en 1856, rue Bab-Azoun, à la caserne Kherratine, puis en 1863, sur le boulevard de l'Impératrice et rue de la Liberté. (Actuellement, en bordure du boulevard Laferrière).

Un croquis d'Alger, fait en 1808 et annexé aux notes du capitaine Boutin, précise qu'au commencement du XIXème siècle, la maison du consul de France, située dans le quartier de la Marine, était encastrée dans les murailles du rempart au bord de la mer. On y pénétrait par la rue Hammam-Melah, (rue Jean-Bart) n° 5 et 7 (Misermont).

M. de la Bretonnière confirma les renseignements du capitaine Boutin.

Selon Lucien Misermont, la large fenêtre de la maison précitée, et qui donne sur la rue Volland, était celle de la chapelle du Consulat.
En 1808, la maison de campagne du consul de France (on vient de le voir à l'article : Arago), était la résidence princière occupée aujourd'hui, par l'Orphelinat des Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul, de Mustapha-Supérieur.

C'était, en 1827, une villa de St-Eugène qu'engloba plus tard, le petit Séminaire.

Entre autres attributions, les consuls eurent celle de présider les Chambres de Commerce françaises d'El-Djezaïr, Chambres de minime importance toutefois, quant au nombre de leurs membres : deux ou trois commerçants seulement. La première
fut constituée au XVIème siècle. Avec le temps, le trafic s'accentua. Une Compagnie d'Afrique fut en outre créée, qui jusqu'en 1827, exerça sous les auspices de la Chambre de Marseille, la pêche au corail, à Bône et à La Calle.

La première Chambre postérieure à la Conquête, fut instituée par un arrêté du Général Clauzel, le 7 décembre 1830. Elle compta au début "5 Français, 1 Maure et 1 Hébreu". En 1852, une Bourse fut instituée, qui occupa une construction en bois sur l'emplacement de l'actuel Café de Bordeaux, laquelle en 1862, disparut pour la construction du Boulevard. Longtemps, les affaires se traitèrent au Café de la Bourse. Peu après la prise d'Alger, un tribunal de Commerce avait été établi. C'est de 1880, que date le présent Palais Consulaire.