La France fut la première à avoir des consuls à Alger.
(Dès 1220, les Marseillais y avaient créé un comptoir).
Avant 1564, c'était au représentant de la France, à
Constantinople, qu'allaient les réclamations des commerçants
français d'El-Djezaïr.
A cette date, en raison des plaintes nombreuses qu'il recevait de ces
commerçants, cet agent diplomatique proposa à Charles IX
l'établissement d'un Consulat à Alger, ce à quoi
consentit le roi.
M. Berthole fut choisi en septembre, mais il ne put s'installer par suite
de l'hostilité des Algériens.
En 1576, le capitaine Maurice Sauron fut envoyé et accepté
( A la suite de recherches effectuées
en 1927, M. Raoul Busquet, archiviste des Bouches-du-Rhône, signala
pour 1579, le vice- consul, François Guinguillet, négociant
de Marseille.).
Ce fut ensuite M. Bionneau, en 1581.
M. Loys de la Motte Darries succéda à ce dernier en 1585.
Puis ce fut M. Jacques de Vias, conseiller d'Etat et Maître des
Requêtes de Catherine de Médicis.
Toutefois, ces représentants n'étaient pas nommés
par le roi, mais par les Echevins de Marseille.
La France eut aussi comme représentants : MM. Chaix, Baithazard
de Vias, Ricou, Samson Napollon, Blanchard, député de Marseille,
Samson Lepage.
Elle eut ensuite : Le P. Barreau, des Trinitaires de Marseille, 1640;
le P. Dubourdieu, 1661; le P. Levacher, 1671; le chevalier d'Arvieux,
1674; le P. Levacher (à nouveau); de Seignelay, 1685; Piolle, 1686;
Johainde, 1688; Dussault, 1689; Mercadier, 1697; puis Lemaire; Jacques
Durand, écuyer et conseiller du roi; Clairembault, 1705; Jean Beaume,
1717; Gabriel Durand; Thomas Natoire, 1730; Léon Delane qui, ayant
refusé de déposer son épée en entrant à
la Jénina, fut rappelé à la demande du Dey; Lemaire,
conseiller du roi, 1732; Taitbout, écuyer du roi, 1735; Dejouville,
1740; Devant, 1742; Pierre Thomas, 1743.; Alexandre le Maire, écuyer
et conseiller du roi, 1749; Germain Boussu, 1757; Barthélémy
Perou, conseiller du roi, 1757; Théodore Groiselle, vicaire apostolique,
1760; Vallière, 1763; Langoisseur de la Vallée, 1773, qui
reçut le titre de consul général; de Bessaye, 1778;
de Kercy; Vallière (à nouveau), 1791; Jean Bon Saint-André,
1796; Moltedo, 1798; DuboisThainville, 1800; Raguenaud de la Chesnaye,
1809; Ferrier, 1811; Dubois-Thainville, 1814; Deval, 1815; Deval (neveu),
1830.
Où était la maison du Consulat de France à Alger?
C'était, au XVIIème siècle, dans l'actuelle rue de
l'Etat-Major - en cette vaste maison dallée de marbre et parée
à sa base, de fenêtres ciselées qui, près des
bureaux de la Division, fait face à la placette
de l'Etat-Major. Là, résidaient les Lazaristes chargés
de représenter le roi.Cette maison fut endommagée lors du
bombardement de Dusquesne.
Un seul consul civil, le chevalier d'Arvieux, y habita en 1674, ce dont
se plaignit le P. Levacher qui recevait en la dite maison de nombreuses
visites.
Ce chevalier d'un caractère peu facile, vécut en mauvaise
intelligence avec le P. Lazariste. Il demanda bientôt son rappel
à Colbert. Dans ses mémoires se trouvent ces lignes concernant
le religieux envers lequel il se montre injuste :
"Il me traitait de Turc à Maure. Il m'obligea de payer
la moitié de la dépense de toute sa maison quoique la plus
grande partie roulât sur les aumônes pour lesquelles il avait
des fonds. Quoi qu'il en soit, je fus obligé de lui abandonner
tous mes meubles, vaisselles d'argent et d'étain, ma batterie de
cuisine, mon linge de table et quantité de meubles qu'il ne voulut
prendre que sur le pied d'une estimation dont je n'eus pas lieu d'être
tout à fait content. J'en sortis à la fin".
Le Consulat de France fut dans la suite, installé en une maison
peu éloignée de celle des Lazaristes, car il est rapporté
que le siège du dit Consulat était voisin du tombeau de
Ouali-Dadda, tombeau qui se trouvait derrière la mosquée
dont on a fait la Cathédrale, c'est-à-dire : rue du Vinaigre.
En 1686, le consul Piolle ayant été incarcéré,
le P. Montmasson avait recueilli dans la maison de la rue de l'Etat-Major,
les sceaux de la chancellerie.
En 1830, le Consulat de France était en la maison devenue l'Hôtel
du Général d'Artillerie, rue Jean-Bart, maison qui servit
dans les premiers temps de la conquête d'Hôtel des Postes
et du Trésor, lequel fut en 1856, rue
Bab-Azoun, à la caserne Kherratine, puis en 1863, sur
le boulevard de l'Impératrice et rue de la Liberté. (Actuellement,
en bordure du boulevard
Laferrière).
Un croquis d'Alger, fait en 1808 et annexé aux notes du capitaine
Boutin, précise qu'au commencement du XIXème siècle,
la maison du consul de France, située dans le quartier de la Marine,
était encastrée dans les murailles du rempart au bord de
la mer. On y pénétrait par la rue Hammam-Melah, (rue Jean-Bart)
n° 5 et 7 (Misermont).
M. de la Bretonnière confirma les renseignements du capitaine Boutin.
Selon Lucien Misermont, la large fenêtre de la maison précitée,
et qui donne sur la rue Volland, était celle de la chapelle du
Consulat.
En 1808, la maison de campagne du consul de France (on vient de le voir
à l'article : Arago), était la résidence princière
occupée aujourd'hui, par l'Orphelinat des Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul,
de Mustapha-Supérieur.
C'était, en 1827, une villa de
St-Eugène qu'engloba plus tard, le petit Séminaire.
Entre autres attributions, les consuls eurent celle de présider
les Chambres de Commerce françaises d'El-Djezaïr, Chambres
de minime importance toutefois, quant au nombre de leurs membres : deux
ou trois commerçants seulement. La première fut
constituée au XVIème siècle. Avec le temps, le trafic
s'accentua. Une Compagnie d'Afrique fut en outre créée,
qui jusqu'en 1827, exerça sous les auspices de la Chambre de Marseille,
la pêche au corail, à Bône et à La Calle.
La première Chambre postérieure à la Conquête,
fut instituée par un arrêté du Général
Clauzel, le 7 décembre 1830. Elle compta au début "5
Français, 1 Maure et 1 Hébreu". En 1852, une Bourse
fut instituée, qui occupa une construction en bois sur l'emplacement
de l'actuel Café de Bordeaux, laquelle en 1862, disparut pour la
construction du Boulevard. Longtemps, les affaires se traitèrent
au Café de la Bourse. Peu après la prise d'Alger, un tribunal
de Commerce avait été établi. C'est de 1880, que
date le présent Palais
Consulaire.
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