Industrialisation de l'Algérie
Textes,
illustrations : "Alger-revue", été 1960 - collection
B.Venis
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Une des principales assises de l'Algérie nouvelle sera sans contredit l'industrialisation du pays. Traiter à fond ce vaste sujet dépasserait singulièrement le cadre d'un article ; aussi bien, n'a-t-on en vue aujourd'hui que d'en donner ici un simple aperçu général. Le lucide et immense effort consenti par la Métropole en ce domaine ne saurait être méconnu. L'INDUSTRIALISATION en Algérie — nécessité rigoureuse et vitale — doit, conjointement à des efforts parallèles dans le secteur agricole apporter d'abord une solution aux problèmes les plus urgents: 1°/ Fournir à tous de l'emploi en dépit d'une démographie galopante (le taux d'accroissement de la population étant un des plus forts du monde — 2,6 % soit environ 240.000 personnes de plus par an). 2°/ Elever le niveau de vie des populations car la transformation sur place des produits élève davantage le revenu national que l'exportation des matières brutes. 3°/Équilibrer la balance commerciale pour remédier à un déficit en accroissement. Voici, à ce sujet, la parole, hautement autorisée de M. François Peugeot, président des Industries mécaniques et de la Transformation des métaux (Déclaration faite à Alger, lors de la remise officielle du 200e arrêté d'agrément d'une industrie dans le cadre du Plan de Constantine.) : « De plus en plus les grands problèmes apparaissent dominés par leurs aspects économiques et humains; le problème algérien n'échappe pas à cette constatation. Il sera pratiquement résolu le jour où chacun en Algérie pourra grâce à son travail accéder normalement à la place qui lui revient dans une économie moderne . Le degré de coopération qui peut être constaté entre les initiatives françaises et algériennes permet de considérer dès maintenant le phénomène de l'industrialisation de l'Algérie comme le développement harmonieux d'une seule et même économie de part et d'autre de la Méditerranée. »
Mais l'industrialisation de l'Algérie n'est pas commandée seulement par des impératifs sociaux; l'évolution économique du pays la rend chaque année de plus en plus nécessaire. Doivent être fabriqués sur place les articles et produits de consommation courante et d'un modèle simple qui sont assurés de larges débouchés; la métropole se réservant la production des articles perfectionnés dont la production requiert des techniques plus évoluées. La part du secteur industriel dans le revenu global intérieur
brut de l'Algérie se situe aux environs de 32% ; l'Algérie possède un
éventail de productions industrielles qui croissent chaque année en volume
et en nombre, et qui ont été orientées de façon à satisfaire les besoins
les plus impérieux du marché intérieur ou à transformer sur place des
produits et matières premières qui étaient auparavant exportés à l'état
brut. A l'industriel qui envisage d'apporter sa participation dans le cadre du Plan de Constantine, s'offrent d'encourageantes perspectives, basées sur les éléments ci-après: 1°/Pays en plein essor, PAYS EN EXPANSION. De 1950 à 1956 la progression dans le domaine de la production industrielle a été d'au moins 50 % dans la plupart des branches, parfois même de plus de 100 %... Si nous observons simplement la quantité de ciment mise sur le marché, elle s'est élevée de 84.000 tonnes en 1947 à 840.000 tonnes en 1957, celle des superphosphates de 50.000 à 120.000 tonnes. celle des cartons et papiers de 4.000 à 32.000 tonnes pour la même période. INFRASTRUCTURE MODERNE. Ici, les atouts de l'Algérie sont considérables. C'est maintenant un fait bien établi: grâce à la découverte au Sahara de réserves d'hydrocarbures d'importance mondiale, elle deviendra dans un proche avenir gros producteur d'énergie. Le gaz naturel en sera la principale source, lorsque l'exploitation en voie de réalisation après la finition des « feeders » qui sur une distance de 650 km relieront Alger et Oran aux puits producteurs, sera en plein fonctionnement. Le gaz d'Hassi-R'Mel étant susceptible d'être vendu aux gros utilisateurs directs de 3 f 15 à 3 f 60 le m3 (pour un pouvoir calorifique égal à celui de Lacq: l'énergie ainsi obtenue aura un prix de revient parmi les moins élevés du monde).
Électricitéet Gaz d'Algérie (E.G.A.) . Son programme de développement anticipe largement sur l'expansion de la consommation. Actuellement se poursuit la construction à la Centrale thermique d'Alger-Port des deux tranches thermiques de 60 M.W. dont la finition est amorcée pour le courant de 1961. De même on procède à la transformation au gaz naturel de la moderne centrale d'Oran-Ravin-Blanc. On projette en outre dans la région d'Oran l'implantation d'une autre centrale thermique, fonctionnant au gaz naturel. E.G.A. affecte pour 1960, 127 millions de NF aux investissements nécessaires au développement de la consommation de l'électricité et du gaz. Ces investissements utilisés principalement pour les centrales thermiques alimentées au gaz naturel, porteront aussi sur l'amplification de son réseau d'interconnexion. La production est passée de 271 millions de kW en 1938, à 1 milliard 192.091.329 kW/h en 1959 dont 402 millions 640.378 d'origine hydraulique, 776.029.923 d'origine thermique et 13.421.028 diesel; 120.270.284 m3 de gaz ont été émis. Son réseau de distribution couvre toute l'Algérie; soit 15.500 km de lignes haute tension interconnectéesà toutes les centrales, ce qui lui assure un fonctionnement sans défaillance. L'EXPLOITATION MINIÈRE : forte progression et nouveaux horizons. La reprise de l'exploitation des ressources minières jointe à celle des nouvelles sources d'énergie abondante et économique, permet d'envisager l'installation d'une sidérurgie comparable à celle des pays européens. Le bilan de la production était en 1959: Fer, 1.901.000 tonnes ; Calamine 300 tonnes ; Blende 62.300 tonnes ; Galène 15.250 tonnes ; cuivre 280 tonnes, pyrite de fer 28.900 tonnes ; antimoine 4.350 tonnes ; phosphates 526.900 tonnes ; argile smectique 133.300 tonnes ; Kieselghur 25.700 tonnes ; barytine pulvérisée 36.000 tonnes. Quant aux perspectives de la production pour 1960, elles laissent espérer: Pour les mines de fer : Ouenza, 2.500.000 tonnes; Zaccar, 300.000 tonnes au moins; Béni-Saf, 150.000 tonnes; Timezit, 120.000 tonnes. Soit au total : 3.070.000 tonnes au moins, contre 1.900.000 en 1959. Pour le phosphate, un seul gisement est actuellement exploité: celui du Kouif. Celui du M'Zaita, est en effet fermé et celui du Djebel Onk, qui prendra bientôt le relai du Kouif, n'est pas encore en service. Les prévisions n'en atteignent pas moins 600.000 tonnes dont le débouché est d'ailleurs assuré.
Ces perspectives sont renforcées par le développement des recherches minières, lesquelles, totalement suspendues en 1958 en raison de l'insécurité, ont repris en 1959 et ne pourront que s'intensifier. Un décret du 23 octobre 1959 a créé un Bureau de Recherches Géologiques et Minières, constitué par la fusion des organismes suivants: — Bureau de Recherches Géologiques, Géophysiques et Minières de la France métropolitaine. Bureau Minier de la France d'Outremer. Bureau de Recherches Minières de l'Algérie. Bureau Minier Guyanais. La concentration des efforts ne pourra qu'entraîner une action plus efficace qui s'étendra sur toute la Communaté. A la lumière de ces chiffres, il apparaît que contrairement à une opinion courante les ressources en minerais en Algérie même en ne tenant pas compte du formidable gisement de Tindouf, sont satisfaisantes, supérieures par habitant à celles de tous les pays d'Europe, Suède exceptée. Transports routiers et ferroviaires. Leurs deux réseaux suivent assez exactement un axe Ouest-Est parallèle à la ligne côtière. De ces voies longitudinales se détachent des lignes et des routes qui desservent les ports ou, en direction opposée, sont des voies de pénétration vers le Sahara. On compte actuellement: -2.500 km de voies ferrées à écartement normal et 1.710 km de voies métriques, la traction moderne étant électrique et diésel-électrique; -55.000 km de routes et chemins, dont 9.600 km de routes nationales et 14.300 km de voies départementales. Dans le programme de l'année 1960, on construira 200 km de routes nationales et 2.000 km de chemins départementaux et communaux. Le parc automobile de l'Algérie, qui ne cesse d'augmenter en forte proportion était pour 1959 de 156.912 véhicules. A noter la spectaculaire prolifération des « poids lourds » en nombre et en puissance. Depuis quelques années seulement l'Algérie et le Sahara sont devenus « terres d'élection des camions de tonnages les plus élevés ». Transports maritimes et installations portuaires. L'Algérie possède sur quelque 1.000 km de côtes 21 ports bien équipés, dont 3 d'importance nationale: en tête Alger, 3e et 7e de France pour son trafic passagers et marchandises, (surface 185 ha, 8 km 400 de quais), puis Oran et Bône qui sont respectivement 90 et 10e pour leur trafic marchandises. Ensuite 6 ports secondaires: d'Ouest en Est, Nemours, BéniSaf, Arzew, Mostaganem, Bougie et Philippeville. Ces ports sont dotés d'un appareillage moderne et perfectionné s'adaptant à tous les chargements, de silos à céréales, de réservoirs de stockage d'hydrocarbures ou de vin, avec pipe-lines à quai. En prévision des répercussions du plan de Constantine sur les échanges maritimes, un programme d'agrandissement des ports d'Alger, Mostaganem, Bône et Bougie est en cours de réalisation. Pour 1960 il porte surtout sur l'achèvement du port pétrolier de Bougie dont la capacité d'évacuation atteindra 15 millions de tonnes. Sera terminé également le môle oblique d'Oran. Les relations aériennes. Grâce aux efforts conjugués des services de l'Aéronautique civile et de l'Infrastructure, bénéficiant en outre de conditions météorologiques favorables, le réseau aérien assure parfaitement les liaisons avec la métropole, l'Europe et l'Afrique, sous le double aspect de tête de ligne et d'escale de transit. En plus s'ajoutent des liaisons intérieures extrêmement ramifiées. On dénombre par année plus de 1.000.000 de voyageurs. L'aéroport d'Alger-Maison-Blanche de classe internationale est le second de France. Puis viennent trois aérodromes de classe « B » : Oran la Sénia, qui sera bientôt remplacé par un nouveau à Valmy, Bône qui sera doté d'un nouvel aéroport et Philippeville, un quatrième est le nouveau Constantine - Ain-el-Bey (depuis cet été) . Il existe en outre 46 aérodromes de classe « C », plus 150 petits (les pistes et bâtiments de ces aérodromes sont l'objet constant d'améliorations et d'agrandissements). Le réseau intérieur, à la mesure de l'immense superficie du territoire est parfaitement distribué. Chaque ville, même de faible importance, est assurée des services des « autobus de l'air », en constante augmentation. MAIN-D'OEUVRE Un vaste réservoir de main-d'oeuvre disponible. C'est l'industrie — directement ou indirectement par les activités dits « services » qu'elle anime — qui doit dans les années à venir procurer l'essentiel du supplément d'emplois et les quatre cinquièmes du supplément de revenus. Mais le problème de la main-d'oeuvre est extrêmement complexe,
tant par sa distribution territoriale et sa classification que par sa
qualité. La répartition sur la carte est très irrégulière. Tandis que
le Sahara, 4 fois grand comme la France ne compte que 800.000 habitants
(dont 500.000 dans les deux départements des oasis et de la Saoura), la
densité s'élve sur les plateaux et devient d'autant plus forte que l'on
s'approche de la mer. Ainsi dons les campagnes entourant Constantine on
trouve 80 habitants au kilomètre carré. D'Alger à
Didjelli, les vallées et montagnes en abritent de 100 à
300, densité égale à celle des plaines flamandes. Les jeunes techniciens qui terminent leurs études ou qui seront bientôt démobilisés, peuvent trouver en Algérie des débouchés intéressants. Le B.O.T.A.L. est en mesure de les conseiller et de les orienter vers les industries qui leur offriront le maximum de chances de réussite (Les industriels et les techniciens peuvent se mettre en relation avec la S. E. D. I. A., section B.O.T.A.L., bureau d'orientation des techniciens en Algérie, 23, rue Desfontaines, Alger.). Une autre initiative, prise par le Comité Armée - Jeunesse d'Algérie, s'adresse plus spécialement aux miliaires en instance de libération et qui veulent trouver du travail en Algérie. Ce Comité se charge de transmettre et de faire aboutir leur demande d'emploi, à Alger: au Bureau de la Maind'OEuvre et du Travail, 88, rue SadiCarnot; à Oran: au Bureau de la Main-d'Œuvre d'Oran-Ouest, 29, rue de la Vieille-Mosquée; à Constantine: au Bureau de la Main-d'OEuvre de Constantine, rue Clauzel et aussi au Service B.O.T.A.L. Par ailleurs « Armée-Jeunesse » reçoit directement les offres émanant de collectivités privées, de syndicats professionnels et d'employeurs divers et en informe les intéressés. Ensuite l'Armée donne toutes facilités aux militaires pour contacter l'employeur de leur choix. La formation professionnelle, tâche primordiale. A cette oeuvre d'importance vitale coopèrent en Algérie, les services de l'Education Nationale, du Travail et de la Main-d'OEuvre, les entreprises privées et publiques et même l'armée. Orientation, préformation, formation professionnelle et enseignement technique permettent au travailleur de valoriser son potentiel de travail. A l'actif de l'Armée.
Il a été créé le décembre 1958 le Service de la Formation des Jeunes en
Algérie, dont les cadres pour le moment sont fournis par l'Armée. Son
action en ce domaine s'exerce par le « Foyer des Jeunes » où des garçons
et des filles de 14 à 21 ans reçoivent une éducation de base
Les enseignements techniques et professionnels. Tout à l'éloge de l'Académie, ces enseignements malgré certaines difficultés, telle que la pénurie de personnel enseignant au début, ont été considérablement étendus tant en ce qui concerne les niveaux techniques, la diversité des branches, que le nombre des établissements. — Au niveau de l'enseignement primaire: 25 centres d'apprentissage et 124 cours complémentaires, en tout 15.702 élèves dont 10.476 musulmans (1959-60) . Chaque année, durant 8 ans, 3.000 nouveoux élèves doivent trouver place dans des établissements dispersés sur l'ensemble du territoire. Ainsi cet effectif doit passer à près de 35.000 en 1960-66, conformément au voeu émis en 1954 por la Commission du Plan d'équipement scolaire. — au niveau du second degré: une école nationale professionnelle, 6 collèges techniques et 15 sections techniques de lycées ou collèges, soit au total en 1959-60 4.628 élèves dont 867 musulmans. Ses chiffres devront totaliser environ 7.500 élèves à partir de 1965-66. Enfin l'Ecole nationale d'ingénieurs de Maison-Carrée, célèbre pour sa préparation aux travaux publics, ingénieurs du bâtiment ou du génie civil, va enrichir son enseignement d'une section préparant à l'Electrotechnique, d'une autre à l'Electronique. En résumé le Plan d'équipement scolaire prévoit pour l'ensemble de ces enseignements techniques 43.000 élèves scolarisés par année dès 1965-66. LE MARCHE ALGERIEN EST EN EXPANSION surtout par l'élévation du niveau de vie Le revenu moyen par tête d'habitant, bien que trois fois supérieur à celui de l'Inde, est environ 5 fois moins important en Algérie qu'en Métropole. Mais la population augmente rapidement: au rythme actuel il y aura près de 13 millions de consommateurs en 1965 et plus de 16 en 1975. Le niveau de vie s'élève également; les ressources des ménages ont augmenté de 68 % en 7 ans, passant en francs anciens de 342 à 600 milliards. La population urbaine adopte de plus en plus les modes de vie et les habitudes de consommation occidentales. Autant de facteurs encourageants pour les débouchés. Aussi la production locale, en dépit de son développement, ne couvre-t-elle chaque année qu'une partie des besoins. Les importations de l'Algérie, en 1959, atteignaient 563 milliards de francs dont 74 % pour les seuls produits manufacturés. Les exportations par contre n'en ont pas couvert le tiers. Par ailleurs à toutes ces promesses, s'ajoutent les possibilités que créera dans les cinq années la mise en oeuvre des programmes établis dans le domaine de l'industrie lourde (sidérurgie, pétrochimie, azote notamment). D'autre part, on peut raisonnablement escompter que les industries algériennes trouveront place sur les marchés extérieurs: en Métropole, dans les pays méditerranéens et en Europe même, dans le cadre du Marché commun, auquel participe l'Algérie. ETUDES, CONSEILS, AIDE TECHNIQUE Mais rien ne pouvait être efficacement entrepris sans la détermination préalable des points d'application et des ordres d'urgences. L'industrialisation tout comme les autres secteurs sur lesquels porte le Plan de Constantine a été étudiée par plusieurs dizaines de commissions ou groupes de travail du Plan tout au long de l'année 1959. Plus de 2.000 personnes ont coopéré à ces travaux. Conseil Supérieur du Plan. Au sommet, le Conseil supérieur du Plan: président M. Salah Bouakouir, secrétaire général adjoint pour les Affaires Economiques. Ce Conseil groupe quarante-trois personnalités de la Métropole et d'Algérie : patronat, organisations agricoles, centrales syndicales, organismes culturels ou sociaux établissements financiers, représentants des grondes administrations. Eléments coordinateurs (centralisateurs). Cinq commissions centrales traitent des questions de principe ou des proets intéressant toute l'Algérie, des relations avec la métropole et l'extérieur. Ressortissent à leur compétence respective: 1°/L'aménagement général du territoire; Concrétisation au niveau départemental. Douze commissions départementales ont la charge de tout ce qui intéresse la vie locale: hydraulique, agriculture, voies de communications, enseignement primaire et technique, équipement sanitaire léger, petites industries et équipement communal. Ces commissions, au sein d'une Algérie très diverse, doivent « serrer » de plus près le concret et rapprocher le plan des populations, élargissant ainsi son assise psychologique. Elements spécialisés d'étude et de conseil: Enfin une dizaine d'organismes d'études coopèrent aux études du plan afin de fournir aux commissions centrales et départementales les éléments nécessaires se rapportant aux zones urbaines, développement industriel, orientations agricoles, améliorations de l'infrastructure. Parmi ces organismes, trois se destinent à l'établissement
des industries. C'est un établissement public destiné à faciliter l'acquisition des terrains nécessaires à l'aménagement de zones industrielles. b) C.O.F.I.D.A.L. (Compagnie Financière pour le Développement Economique de l'Algérie), Alger, 4, boulevard Saint-Saëns, président directeur général M. De Roux. Société de développement régional, la C.O.E.I.D.A.L. a pour objet la participation dans les affaires industrielles, le Financement d'investissements. c) S.O.C.A.L.D.E.X. (Société Algérienne de Développement et d'Expansion) , Alger, 11, rue Enfantin, président-directeur général: M. Reyre, directeur M. Jarry, Société de Développement régional comme la précédente, a également le même objet. La Société pour l'Etude et le Développement de l'Industrie en Algérie (S.E.D.I.A.) : L'oeuvre grandiose que représente le plan d'industrialisation ne peut, tant au stade de la conception qu'à celui de l'exécution, être le fait de la seule volonté concertée des Pouvoirs publics, des professionnels et des financiers, qu'ils soient d'origine algérienne ou métropolitaine. C'est pourquoi s'est formée la Société pour l'Etude et le Développement de l'Industrie en Algérie (S.E.D.I.A.) à laquelle coopèrent 48 organismes, dont les activités recouvrent les secteurs économiques et financiers essentiels de la métropole et de l'Algéie. La S.E.D.I.A. dont les sièges sont à Paris, 97, boulevard Malesherbes et à Alger, Immeuble EI-Djezaïr, place Maréchal-Lyautey, constitue un organe indépendant d'intérêt général, sans but lucratif, susceptible d'agir en tant qu'interprète des directives de la Puissance publique et en tant que conseiller des industriels, des organismes bancaires ou des fédérations professionnelles. AVANTAGES D'ORDRE FINANCIER QUE COMPORTE L'AGREMENT. Pour que dès le démarrage de leurs entreprises les industriels agréés puissent soutenir la concurrence des industries métropolitaines et étrangères, et aussi par ailleurs en vue d'attirer les investissements de capitaux privés, l'Algérie accorde un choix particulier d'avantages financiers et fiscaux fixés notamment d'après des critères de catégorie industrielle et d'implantation géographique. Toutefois précisons: seules sont bénéficaires d'un agrément les entreprises dont la création ou l'extension, reconnues nécessaires au développement économique de l'Algérie, requièrent de ce fait un concours de la puissance publique. En outre il est stipulé que cet agrément doit être sollicité. Les avantages accordés se résument ainsi: 1°/Ristourne de la taxe à la production sur les investissements. Le régime forfaitaire est institué afin de permettre aux industriels de prévoir l'ensemble des avantages qu'ils sont en droit d'obtenir. Cependant il implique les conditions suivantes: a) figurer sur les listes d'activité ressortissant des
groupes A et B telles qu'elles ont été définies par l'arrêté- cadre du
1er mai 1959. L'AMENAGEMENT DES ZONES A VOCATION INDUSTRIELLE PAR LA C.A.D.A.T. L'aménagement du territoire dans les zones industrielles de la région d'Alger a été confié, comme celui d'ailleurs de toutes les zones à vocation industrielle, à la Caisse d'Aménagement du Territoire (C.A.D.A.T.). Il y a d'abord la grande zone de desserrement d'intérêt régional de Rouïba-Réghaïa. Elle s'étend sur 1.100 ha dont 250 seront consacrés à l'habitat; 740 ha ont déjà été acquis à l'amiable ou par voie d'expropriation dont 570 en vue de l'implantation d'industries, 170 en vue de la construction d'immeubles d'habitations. La décision de création date d'avril 1957, la déclaration d'utilité publique de mars 1959.110 ko) 12.000 familles environ, soit 20.000 travailleurs, vont s'agréger au cours des années à venir dons cette zone, près de leur travail. D'ores et déjà, en bordure de la RN 5 aménagée par priorité, 29 industriels sont installés ou s'installent sur 170 h Ils représentent des activités ressortissant à la métallurgie dans 13 cas et particulièrement à la fabrication de tubes en acier comme ceux qui servent à la mise en place du gazoduc d'Hassi R'Mel-Arzew via Relizane et Hassi R'Mel-Alger via Relizane également. Quatre entreprises de travaux publics, 3 entreprises d'électricité, 3 entreprises de bâtiment, 2 représentants de l'industrie chimique et 3 représentants de l'industrie alimentaire dont la brasserie « La Gauloise » se partagent encore ces 170 ha où se trouvent enfin les usines Berliet s'étendant sur 80 ha. Ces dernières ont monté leur premier camion en juin 1958. Pour l'heure elles occupent près de 500 personnes dont 95 % de travailleurs musulmans et elles « sortent » cinq camions par jour. Autre type de zone d'industrialisation ; la zone suburbaine. En ce qui concerne l'Algérois où l'activité industrielle s'était volontiers concentrée depuis un demi-siècle, les zones suburbaines existent depuis longtemps (Gué-de-Constantine et Baba-Ali, Oued-Smar et Maison-Carrée). Ces zones suburbaines de l'Algérois sont susceptibles de développements à la condition qu'un programme en matière d'habitat les équilibre et s'oppose à la poussée simultanée des bidonvilles. On ne saurait pour le moment traiter de futures zones pré-portuaires. Il est prévu, au cours des années à venir, une extension Est du port de commerce jusqu'au niveau du Jardin d'Essai sensiblement. Il y aura donc construction de quais, et de jetées. Il se peut que des bâtiments de petites dimensions puissent être élevés en faveur d'industriels travaillant avec l'extérieur mais il serait prématuré d'essayer d'imaginer ce que pourrait être leur importance. Quant aux quartiers industriels ils ont la facilité de s'étendre aujourd'hui dons l'ancienne commune d'HusseinDey où existent depuis longtemps des tonnelleries, des industries alimentaires, des industries fabriquant de l'appareillage agricole. Ces perspectives permettent d'imaginer ce que sera l'Algérie dons quelques années, singulièrement la ville d'Alger et sa ceinture de villes satellites dont les principales seront le complexe Rouïba-Réghaïa d'une part, Blida d'autre part. L'aménagement se poursuit au rythme des prévisions. Le bon départ a été donné et au 1er juin 1960, 163 entreprises agréées au plan d'industrialisation (sur 269 au total), avaient décidé de s'installer dans l'Algérois. 269 entreprises ont été effectivement agréées au plan d'industrialisation de l'Algérie, au 1er juin 1960, 139 pour extension, 130 pour création. 158 sont d'origine algérienne, 111 d'origine métropolitaine. Les investissements prévus sont au total de 710.221.000 NF, dont l'origine est algérienne pour 192.692.000 NF, et métropolitaine pour 517.529.000 NF. 22.117 emplois nouveaux ont ainsi été créés. 163 entreprises veulent s'installer dans l'Algérois, 68 en Oranie et 38 dans le Constantinois. 89 entreprises s'intéressent aux industries mécaniques et électriques ; 56 aux matériaux de construction ; 33 aux industries alimentaires 31 aux industries chimiques ; 23 aux produits textiles et aux cuirs. |