Alger, Algérie
: vos souvenirs
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---------"Mais que sont ils tous devenus ?" ---------Ces
copains, compagnons, amis, camarades, de toutes conditions et de toutes
religions. ---------Qui
se souvient des chasses au Tawel (orthographe non garantie) et combats
de pistolets à plomb à air comprimé, des échanges
d'illustrés, les Tintin, Pecos bill, Zorro, Battler Briton, Roy
Rodger, Bibi fricotin, Pieds nickelés, et bien d'autres titres
que le temps a effacé de ma mémoire ---------Que
sont devenus les amis et amies, les premiers flirt, des boum, rue Burdeau,
rue Abbé de l'épée et autres lieux dont les noms
m'échappent, les filles et les garçons, qui ont dansés
des slows langoureux sur Only you, sur les rock d'Elvis ou de Ray Charles,
les mêmes qui ont pleuré plus tard sur " et j'entend
siffler le train ", ceux avec qui on avait monté un embryon
d'orchestre pour détrôner , les Chaussettes et les chats
(on avait peur de rien), les ''athlètes'' en maillot, épais
comme des stockfisch,( prononcer stokafitche) des plages de la Madrague
ou Sidi Ferruch, ou nous y allions, en bande, en tapant une targa, sur
nos Mob . 50 cc., Garelli, Peugeot, Flandria, plus tard sur des 125, Ariel,
Triumph, Terrot, Peugeot, Puch, Jawa, Rumi, Lambretta, Vespa et autres
machines de légendes aujourd'hui remplacées par les belles
japonaises. ---------Où
sont les copains du quartier avec qui nous partagions des cochonneries
buccales, qui nous coupaient les lèvres et nous niquaient les dents,
achetées chez le " moutchou " et qui faisaient notre
régal. Les boites de coco, le réglisse sous toutes ses formes,
les gros caramels, les ZUT, les sifflets, les roudoudou, les mistral,
les sucres d'orge et les chewing gum, pas des Américains, non,
non, des biens de chez nous, des verts et des roses, dont je vous laisse
deviner le nom en 5 lettres (pas celui de Cambronne, non) réponse
plus tard. ---------Où sont passés les complices de drague, les sosies d'Elvis ou de James Dean, (ça y croyaient !), les copains des séances de ciné du dimanche matin à l'Hollywood, ou des dimanches après-midi , au Rex, le cinéma du curé, pour voir, Les "Compagnons d'Emmaüs", ou "si tous les gars du monde voulaient se donner la main", les westerns à l'ABC, les films de caps et d'épée à l 'Empire ou les premiers Lino Ventura en N&B, dans le "Gorille vous salue bien" , les films à l'eau de rose au Versailles, les péplums au Régent, de guerre au Debussy, l'aventure au Français ou au Colisée, quant au Rialto et au Majestic, c'était hors de nos frontières.
---------Où
sont les complices des premières Bastos, Job, globe ou Melia, allumées
avec les allumettes "le
jockey", que l'on essayait de fumer, en cachette, bien
sur. Avant le vraies, on s'était entraîné aux eucalyptus.
---------Sans oublier les copains du cathé. et de la communion avec pélérinage à Madame l'Afrique, ceux des rameaux, ceux avec qui on a partagé tchoutchouka et mouna à Sidi Ferruch, pendant que " les vieux " tapés le carton ou essayés de téter le boulitch à la partie de boules, les compagnons de tours de pistes aux stades Leclerc ou Tagarins, les invités aux mariages des cousins, cousines, amis des amis de la famille, et ambiance assurée avec l'accordéon du tonton et enfin ceux avec qui, plus tard, ont à fait les manifs, nombreuses et variées. ---------Comment voulez vous après tout ça qu'on est eu le temps d'avoir la tête dans les livres et les cahiers de classe, j'avais " ot choz à faire, môa M'sieur. "***** ---------Mais, au fait ? . Suis- je le seul à me poser toutes ces questions ?, allez tchao. ---------Et oila, une tranche de vie, vécue, d' Yves Jalabert, dit le titi pied noir. ---------À
lire tout ça on pourrai croire que j'ai passé une éternité
dans ce pays, et non, né le 29 juin 1944, parti le 28 juin 1962,
18 ans tout juste. Elevé avec mon frère dans une famille
modeste. J'ai commencé à travailler à 15 ans½.
---------Si
je raconte tout ça ce n'est pas pour flatter mon ego, pas par nostalgie,
mais simplement pour retenir un peu le temps, pour transmettre, aux miens
et aux autres. |