VOIRIE

HYGIÈNE et PROPRETÉ DE LA VILLE D'ALGER - 1930

Il faut être déjà, un vieil Algerois pour se reporter au temps lointain où la cité, enserrée clans ses remparts, n'avait pour ses quartiers aristocratiques que les rues des Trois Couleurs et de la Marine dabord, puis les rues BabAzoun et Bab-el-Oued. En allant des portes Bab-el-Oued aux portes d'Isly on ne trouvait après le Square Bresson et la rue Dumont d'Urville qu'un embryon de rue d'Isly où florissaient alors de modestes maisons et de nombreux caravansérails.
(suite sous l'article .)


Echo d'Alger du 23-11-1930 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site: juin 2014

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Il importait, autant d'un côté que de l'autre, de dépasser sous des abrégés de tunnels semblables à celui des portes du Sahel, et de franchir un pont surplombant le fossé des fortifications pour aller soit à Bab-el-Oued, soit à Mustapha.

Il faut aussi avoir le privilège de l'âge pour se souvenir de l'état lamentable souvent, de nos rues, pour pouvoir faire, avec leur état actuel un parallèle entre le passé et le présent.

Nous nous rappelons de façon très nette comment, avec des moyens indigents, se faisaient, tant bien que mal,
l'arrosage des rues, leur nettoiement et l'enlèvement des ordures ménagères. Il nous faudrait, à ce sujet, reprendre un historique que nos lecteurs trouveront facilement dans l'opuscule si intéressant et si sérieux que M. Henri Marcou, directeur du service du nettoiement de la ville d'Alger, a si judicieusement fait paraître à l'occasion de la célébration des fêtes du Centenaire de l'occupation française en Algérie. Cet ouvrage dont la lecture est attrayante par les évocations typiques qu'il renferme mérite qu'on le parcoure.

Nous l'avons feuilleté, lu et relu, et nous nous sommes décidé ainsi à faire, à l'heure matinale, pour nos lecteurs, plusieurs tournées à travers la ville pour nous rendre compte des améliorations considérables apportées au serviice municipal le plus important, puisque de lui dépendent pour nos concitoyens les garanties essentielles d'hygiène et de salubrité.

Une première promenade nous a conduit dans les ruelles du quartier de la Casbah et nous avons suivi, durant tout son travail, une équipe de négros procédant avec les chouaris à l'enlèvement des ordures ménagères. Nous avons pu nous convaincre, nous aussi, que: « La distribution de la ville, sa situation topographique qui l'étage en amphithéâtre, ses escaliers multiples, la présence de passages étroits et montants, celle de quartiers, entassés, mettent les agents d'exécution dans l'impossibilité de procéder à un enlevement uniforme du contenu des poubelles ».

Les âniers centenaires survivent donc dans se quartier arabe conservant un cachet propre à ce milieu pittoresque.

L'enlèvement des ordures ménagères s'y pratique avec toute la conscience et la célérité désirables. Les boites à immondices; toutes du même modèle, soumises à une réglementation rigoureuse ne débordent plus sur la chausée, et son garées clans les couloirs de ses immeubles.

L'entretien de la propreté de tout ce quartier populeux. où la misère surpasse le bien-être, se parfait par des lavages quotidiens et intensifs. Nuit et jour des lances fonctionnent qui répandent dans ces lieux, en abondance, l'eau bienfaisante de la mer. Ainsi que sans discontinuitte se pratique la lutte efficace contre les épidémies éventuelles.

Poursuivons notre chemin et enfonçons nous dans les méandres multiples du quartier de la Marine. Ici, les ânes se raréfient et nous n'on trouvons que quelques rares unités dans des venelles impraticables à tous modes de locomotion.

Ailleurs, lorsque la chaussée s'élargit le charreton apparaît. « Il est modeste de volume et peu encombrant. Un bardot le traîne ». Cet animal, hybride du cheval et de l'ânesse, nous rappehe, d'assez près, ces poneys que nous avons vus dans les exercices du cirque. Ces attelages de charretons correspondent entiérement au service qu'on en pouvait attendre.

Mais voici que nous nous engageons dans les artères plus larges d'Alger la blanche. Plus d'espace est donné aux agents du nettoiement. Là des camionnettes automobiles ont remplacé tombereaux et haridelles, (des engins perfectionnés assurent un enlèvement plus rapide des immondices. Leurs couvercles coulissants ajoutent à l'hygiène de la méthode nouvelle. Plus loin des laveurs, lances en main, dirigent de puissants jets d'eau de mer sur trottoirs
et chaussées. enlevant poussières et detritus agglutinés pour les emporter dans un courant vers les bouches d'égout.

Parcourant toute la longueur des voies les plus importantes, de fortes machines. produits de l'industrie moderne la plus perfectionnée, types usités à Paris et dans les grandes villes métropolitaines de lourds camions...

(suite de la suite dans l'article .)