Les membres du comité du
Vieil Alger ont eu la faveur de visiter, rue Socgémah, la résidence
du chef de la justice en Algérie, où, de la meilleure
grâce les accueillirent M. le Premier Président et Mme
Saignat, à qui ils furent heureux de présenter leurs
hommages. admirer ce magnifique intérieur où ont été
réunies toutes les siductiais de l'art arabe. Dans la cour
de marbre, M. Henri Klein, président, après avoir exprimé
aux aimables hôtes de la maison l'unanime reconnaissance du
comité, présenta l'histoire du lieu, rappelant le souvenir
touchant de la princesse Khedionedj (petit géranium), fille
du dey Hassan, devenue aveugle, dit la légende, pour avoir
trop contemplé sa beauté en son miroir. Evocation suivit,
de la destinée de l'immeuble qui fut successivement, propriété
Bacri, mairie d'Alger, hôtel des procureurs généraux,
puis des premiers présidents Détail fut donné
des fêtes mondaines, honorées de la présence de
princes royaux, de souverains, auxquelles sous Louis-Philippe, sous
l'Empire, cette demeure prêta son cadre. Diverses anecdotes
furent citées en l'occasion.
lire sur ce site :
Extraits
des-Feuillets d'El Djezaïr, Henri
Klein
Quelques
Monuments -suite 3
-- Hôtel
du Premier Président (Première Mairie)
- Le Théâtre
Ce fut dans l'une
des plus élégantes maisons de la ville, au n°
38 de la rue Socgemah (actuellement n° 9) que fut installée
la Mairie en 1830.
Cette maison en une partie de laquelle logeait le Sous-Directeur
de l'Intérieur, fut par décision ministérielle
du 14 novembre 1838, attribuée en totalité au Procureur
Général. C'est aujourd'hui la résidence du
premier magistrat de la Cour d'Alger. Cet immeuble était
dénommé au moment de la Conquête : Hôtel
Bacri ( Nom de la famille dont s'est associé
le souvenir à celui de la Conquête.). Une
ruelle voûtée s'ouvrant sur la gauche du porche d'entrée
et débouchant sur le passage Mantout, portait le nom de :
passage Bacri. (Voir à
Rues, impasse Bacri).
Un acte ancien fait connaître que cette maison était
située "au-dessus de la chapelle de Sidi-Ahmed-ben-Abd-Allah",
saint personnage inhumé dans la
rue Socgemah en 1458.
Au début de l'occupation, et avant que l'État n'en
eût pris possession, l'immeuble avait été loué
pour 25 ans au prix annuel de 1.000 boudjous, à un sieur
Gantois. Ce dernier en réclama la restitution en 1835. Mais
il fut débouté de ses prétentions.
L'État qui après expropriation, l'avait acquise pour
80.000 francs, du prince Omar et de la princesse N'fiça,
enfants d'Hussein, se déclara légitime et permanent
propriétaire de cette demeure. Celle-ci appartenait antérieurement.
à la princesse Khedaouedj-el-Aamïa (l'aveugle), fille
du Dey Hassan. Une légende dit que cette princesse qui était
d'une rare beauté, perdit subitement la vue tandis qu'elle
se contemplait en un miroir. De là, le surnom qui lui fut
donné. Son prénom "Khedaouedj"
signifie : Petit Géranium.
L'un des salons de la jolie résidence du Procureur général
a été enrichi sous le Maréchal Pélissier,
d'exquises broderies murales, oeuvre du sculpteur Latour.
Ce palais est vraiment remarquable. Sont d'un réel intérêt
son vestibule, ses escaliers, ses couloirs, ses galeries, ses salles
revêtues à profusion de Delft, de faïences siciliennes,
sa cour à colonnade de marbre et à lanternes turques.
Mais son grand attrait s'exerce surtout en ce grand salon, tout
de dentelle, oû le plâtre fouillé présente
un délicieux décor de fleurs, d'entrelacs, de stalactites
qui s'entremêlent harmonieusement au long des murailles, aux
creux des voussures, dans le cadre des claustras aux vitraux polychromes.
Là, descendit en 1832, le baron Pichon, Intendant civil de
la Régence. En 1833, y fut organisée la première
exposition agricole d'Alger.
En ce cadre furent données par la municipalité, de
magnifiques fêtes où parurent les princes d'Orléans.
Après 1839 d'autres fêtes suivirent, qu'offrirent les
Chefs de la Justice. Le roi Louis II de Bavière, grand amateur
de choses d'art, l'Empereur Napoléon III vinrent en cette
résidence.
La Mairie fut en 1839, transférée rue Porte-Neuve
au n° 120, en 1850 rue du Vieux-Palais, en 1883, boulevard
de la République.
Elle sera prochainement boulevard
Carnot. De juillet à décembre 1830, elle avait
été au Consulat de France, rue Jean-Bart (actuel Hôtel
du Général d'Artillerie). Sous les Turcs, elle était
en la rue (disparue) de la Couronne (voir à Rues).
Magistrats
municipaux :
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