Un des problèmes édilitaires les plus irritants
de notre époque est sans conteste celui de la circulation. Trop
nombreux sont ceux qui s'imaginent qu'il suffit simplement de réglementer
pour résoudre. Les solutions réelles réclament davantage
que l'élaboration de simples textes, aussi ingénieux qu'ils
soient. Il est, en effet, dérisoire d'interdire aux automobilistes
de stationner dans les artères de la Ville, si par ailleurs on
ne leur offre pas les " parkings " correspondants.
Actuellement, le nombre de véhicules circulant
dans Alger peut être estimé à environ 45.000, pour
une surface de rue d'environ 400 hectares et d'une longueur totale de
230 kms. A noter qu'il y a lieu de déduire de ce chiffre les rues
de la Casbah, inaccessibles aux véhicules et où même
le Service du Nettoiement doit être effectué par
des baudets.
Mais quelles que soient les impatiences de la population le règlement
du problème de la circulation ne saurait être traité
par improvisation, En premier lieu des études statistiques sont
indispensables pour définir Ies courants et leur importance, d'où
la nécessité de l'installation préliminaire d'appareils
de contrôle et d'une étude minutieuse des résultats
enregistrés par eux. Depuis plusieurs mois déjà ces
études ont été menées : elles ont permis d'établir
un plan de voies nouvelles et des projets de parkings dont le financement
et la réalisation sont activement poussés.
LA CIRCULATION
Les embouteillages d'Alger ne sont pas à décrire.
La situation empire de jour en jour. Le malaise de la circulation à
Alger est dû bien sûr à la configuration générale
de la ville, mais aussi et surtout au fait que la circulation rapide et
la circulation lente des automobiles, celle des piétons et des
transports en commun sont mélangées dans les mêmes
artères. Aucun règlement de police n'est capable de remédier
à une situation aussi confuse. Le principe qui préside à
l'amélioration de la circulation à Alger est basé
sur une séparation des circulations différentes.
En collaboration avec les Ponts et Chaussées, l'Agence du Plan
de la Ville d'Alger a cherché à isoler la circulation rapide.
Dans ce but, une grande artère longitudinale prolongeant la route
littorale a été prévue sur le port, traitée
en autoroute très rapide, sans aucun cisaillement.
Branchées sur cette autoroute, quatre bretelles permettront de
desservir Alger et l'agglomération algéroise ; elles y sont
raccordées par des ouvrages d'art évitant, et les accidents,
et les ralentissements de la circulation dus aux carrefours.
L'une d'elles existe déjà : c'est le Ravin
de la Femme Sauvage relié à la route littorale
par un pont, elle dessert Hussein-Dey,
le Clos-Salembier
et Birmandreïs. C'est en même temps le départ de la
route d'Oran.
Une deuxième bretelle au niveau du Champ-de-Manoeuvre rejoindra
la, prolongation, en cours, du boulevard
Galliéni, et desservira Belcourt
et La
Redoute.
Une troisième bretelle rejoindra par une voie à créer
le boulevard de Lattre-de-Tassigny
qui se perd actuellement dans l'étroite
rue Berthezène. Elle desservira le centre de la ville
et permettra de rejoindre El-Biar.
Une quatrième bretelle empruntera le boulevard de Champagne élargi
desservant Bab-El-Oued
et le Frais Vallon. Elle sera réunie au carrefour des Tagarins
par l'autoroute de Mahcoul qui, prolongée par la route des Hauts
d'Alger et le Chemin des Crêtes, rejoindra l'avenue du Maréchal-Leclerc.
Belcourt et les Halles seront desservis par un embranchement particulier
en raison du trafic occasionné par les Halles.
Tel est dans ses grandes lignes, le schéma directeur de la circulation
routière de l'Alger de demain.
Chaque point de la ville et des environs sera accessible très rapidement
par l'une de ces grandes voies. Ainsi les rues actuelles ne seront plus
que des voies de desserte pour les immeubles et les commerces avoisinants,
et toute la circulation rapide aura été drainée vers
les autoroutes.
L'Agence du Plan de la Ville d'Alger est en train d'étudier une
amélioration comparable dans les transports en commun et les dessertes
de banlieue, ainsi que des cheminements de piétons et des passages
souterrains.
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