CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE PROCHE
RÉALITÉ ?
En même temps que son équipement matériel
l'Algérie doit réaliser son équipement " psychologique
"
CAR LE " COUP DE FUSIL " RISQUE DE TUER LE TOURISME ALGÉRIEN
' .
Ici, comme ailleurs, le
mouvement se prouve en marchant! La " Côte d'Azur algérienne
" sera l'œuvre des Algériens eux-mêmes et des
habitants du littoral en particulier.
Les initiatives officielles, pour heureuses qu'elles soient, ne sauraient
suffire. L'initiative privée a un grand rôle à jouer
dans l'aménagement de la cote algérienne. L'essor du tourisme
est conditionné par des problèmes d'équipement
materiel : construction d'hôtels, création de villages
de toile, entretien des plages.
Mais l'Algérie a aussi besoin (l'expression est peut-être
osée) d'un " équipement psychologique ". Dans
ce domaine aussi, tout - ou presque - reste à faire. Le tourisme
sera pour nous une manne providentielle s'il est sagement conçu
et organisé. Qu'on y prenne garde ! Il ne faudrait pas tellement
de " coups de fusil " pour tuer la poule aux œufs d'or.
LES " FUSILLADES "
DU LITTORAL
Soyons net. Il y a, sur le littoral, de nombreux hôtels de parfaite
tenue. Il y a de nombreux hôteliers conscients et consciencieux.
Mais il faut aussi dire (ce que d'ailleurs tout le monde sait) que trop
de restaurateurs exagèrent. On peut évidemment exploiter
le client, mais le client ne revient pas. Trop souvent, dans les auberges
du littoral (qui n'en a fait l'amère expérience ?) le
service est défectueux, et le menu succinct pour une note abusive.
Il appartient aux organisations touristiques de recommander à
leurs adhérents les hôteliers compréhensifs et de
mettre en veilleuse ceux dont l'esprit borné risque de paralyser
le tourisme côtier.
A 1'ancienne clientèle " riche " (très riche
même) s'est substituée une clientèle beaucoup moins
fortunée, a peine aisée. Cette clientèle veut que
le voyage d'agrément qu'elle entreprend lui coûte la moins
possible. Les prix doivent être calculés au plus juste,
" etudiés ", comme disent les industriels.
Et ceci n'intéresse pas seulement les restaurateurs, mais aussi
les transporteurs et, d'une façon très générale,
les commerçants.
La prospérité des entreprises touristiques peut très
facilement et très rapidement être compromise par l'âpreté
au gain de ceux qui en vivent.
ABSENCE DE FORMATION PROFESSIONNELLE
L'hôtellerie algérienne - on l'a dit et redit - est victime
d'une absence de formation professionnelle.
Le mal se fait nettement sentir dès que l'on abandonne les restaurants
" classés " du littoral ; ce mal est aussi bien sensible
aux échelons de direction qu'aux échelons de maîtrise
et de service. Et cela est si vrai que les syndicats d'hôteliers
et restaurateurs ont entrepris de corriger l'impertection.
du service.
M. Raymond Dumény le dit dans le rapport qu'il a adressé
à l'Ofalac et où il déclare notamment :
" L'insuffisance des installations n'est pas seule en cause. Il
reste un problème très important à résoudre
: celui du service. Nous lui avons donné une solution partielle
en créant le Centre de formation professionnelle de Ben-Aknoun
qui forme des employés de restaurant et de réception.
"
Le tourisme, s'il est un acteur de prospérité, doit être
utilise avec beaucoup de soins : c'est un outil
de précision.
INFLUENCE ET PORTÉE
DU TOURISME ALGÉRIEN
Le tourisme estival peut vivre en Algérie. Il doit y vivre. Car
l'entreprise est fortement rentable.
Le tourisme doit être la branche la plus active de la jeune industrie
algérienne, Par son influence et par sa portée ! Le succès
du tourisme algérien c'est la possibilité de donner davantage
de travail aux gens de ce pays, c'est la disparition de " la morte-saison
" avec ses pertes, ses manques à gagner ; c'est une source
nouvelle de revenus, l'amélioration de la balance commerciale.
C'est aussi le rapprochement de la France européenne et de la
France africaine. C'est l'illustration du génie français,
par une plus grande connaissance de l'œuvre admirable accomplie
en Algérie.