CARREFOUR
JONNART/FOURREAU LAMY
------- Les photos actuelles, celles qu'on
trouve sur le site, masquent complètement ce qu'était ce
carrefour jusqu'en 1950 / 51.
-------L'avenue Jonnart, en aval du lycée
Fromentin et de la rue Shakespeare n'était, sur 200 mètres,
qu'un étroit chemin le long d'un haut mur en pierres de granit
bleu, surplombant des jardins en contrebas.
-------Le mur était couvert d'une
épaisse fourrure de lierre exubérant qui dégringolait
de la terrasse au dessus. Un vieux portail rouillé, avenue Fourreau
Lamy, lui donnait accès par un long escalier. Il semblait bien
que personne ne passât jamais par là !
-------Ce bout d'avenue Jonnart ne méritait
pas son qualificatif, tant il ressemblait à un passage privé
! Il rejoignait l'avenue Fourreau Lamy en plein milieu de sa courbe serrée
qui l'enroulait autour des maisons, dans sa montée vers la Colonne
Voirol et Hydra.
-------Pourtant les trolleybus l'empruntaient
pour desservir La Redoute, ou le Clos Salembier. Quand deux d'entre eux
se trouvaient nez à nez, il fallait toute la virtuosité
des conducteurs pour réussir le croisement sans casse. En général,
l'épreuve se soldait par une gerbe de lierre dans la voiture montante
!
-------Un jour, des bûcherons
sont venus nettoyer les jardins, abattre les arbres, faire place nette
en contre bas de l'étroite avenue.
-------Puis des géomètres ont
planté leurs jalons.
-------Puis des charpentiers ont monté
un long échafaudage en forme de pont, style western, tandis que
d'autres posaient une voie de wagonnet Decauville.
-------Puis une centrale à béton
montée en bout de voie ferrée déchargeait son mortier
dans les wagonnets que d'autres vidaient au pied du pont. Lentement, un
haut et long mur en béton a poussé.
-------Puis des camions ont déversé
des milliers de mètres cubes de remblais qu'un bataillon d'ouvriers
étendaient à la pelle sous les rouleaux des compacteurs
qui allaient et venaient inlassablement. A force, ils sont montés
au niveau des avenues.
-------Alors la circulation fut détournée,
un coup à droite, un coup à gauche, pour éviter le
chantier du moment. Les trolleys descendaient perches baissées,
grâce à la pente. Pour monter, la compagnie des TA devaient
sans cesse déplacer ses fils pour les implanter au droit des voies
de circulation, si changeantes que les déraillements de perches
étaient nombreux.
-------Et enfin, après deux années,
plus peut être, le carrefour que vous pouvez voir sur les photos
était terminé.
-------Il était tel
qu'on le voit sur les photos. Comment est il aujourd'hui ? En 1980, soit
30 ans plus tard, son dessin n'avait pas changé, preuve qu'il fût
bien dessiné dés le premier jour
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