Médéa à 91 km d'Alger - Algérie
L'ABBAYE DE TIBHARINE
PARMI LES PÈRES CISTERCIENS DE LA STRICTE OBSERVANCE
Sur le portail une inscription « Défense d’entrer: cloître »
Là est la limite d'un monde : celui du silence, du renoncement

Echo d'Alger du 22-8-1953 - Transmis par Francis Rambert

L'ABBAYE DE TIBHARINE
PARMI LES PÈRES CISTERCIENS DE LA STRICTE OBSERVANCE
Sur le portail une inscription « Défense d’entrer: cloître »
Là est la limite d'un monde : celui du silence, du renoncement


« DÉFENSE d’entrer, cloître » peut-on lire sur une pancarte clouée au petit portail rustique qui clôt l’Abbaye de N.-D-de l’Atias- C’est là la limite d’un monde !

Le monde de la Prière, de l’Étude et du Travail manuel dans un esprit de charité et de mortification. Dans le mutisme absolu, source de paix pour l’âme et pour l’esprit.

« On ne connaît pas assez la valeur de la méditation », nous murmure le R.P. prieur Joseph, qui, tout souriant, est venu nous ouvrir le « Césame », quelques instants auparavant, dans l’intention de nous faire visiter le couvent.

Ce père-trappiste, avec son « sens des hommes », avait certainement décelé dès le début l’émotion mêlée d’étonnement qui nous avait étreint lorsque le frêle panneau de bois s’était refermé sur nous, avec un petit grincement. Mais il n’en avait rien dit.

Il nous avait alors suivi discrètement du regard et avait su choisir sa minute pour dire ce qu’il fallait. En effet, nous commencions seulement à être pénétré par le grand silence qui régnait en ce lieu.


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HIER A L'INSTAR DES 4.000 PÈRES TRAPPISTES DU MONDE
HIER A L'INSTAR DES 4.000 PÈRES TRAPPISTES DU MONDE
Les moines cisterciens de l'Abbaye de N.-D. de l'Atlas
ont célébré le huitième centenaire de Saint-Bernard
21-8-1953

janvier 2025

L'ABBAYE DE TIBHARINE
L'ABBAYE DE TIBHARINE
L'ABBAYE DE TIBHARINE
PARMI LES PÈRES CISTERCIENS DE LA STRICTE OBSERVANCE
Sur le portail une inscription « Défense d’entrer: cloître »
Là est la limite d'un monde : celui du silence, du renoncement
Echo d'Alger du 22-8-1953
janvier 2025
AU MONASTÈRE DE TIBHARINE TOUS LES CORPS DE MÉTIER SONT REPRÉSENTÉS
AU MONASTÈRE DE TIBHARINE TOUS LES CORPS DE MÉTIER SONT REPRÉSENTÉS
AU MONASTÈRE DE TIBHARINE TOUS LES CORPS DE MÉTIER SONT REPRÉSENTÉS
Son DISPENSAIRE REÇOIT 10.000 CONSULTANTS
L’HOSTELLERIE - HAVRE DE PAIX - SERT UN EXCELLENT VIN DE L'ABBAYE
Echo d'Alger du 23-8-1953

janvier 2025
« FRÈRES IL FAUT MOURIR... "
« FRÈRES IL FAUT MOURIR... "

« FRÈRES IL FAUT MOURIR... "
la phrase fameuse de CHATEAUBRIAND n’est qu’un mythe du poète...

Les trappistes sont heureux de vivre... et s’ils bêchent la terre c’est pour subsister !Echo d'Alger du 25-8-1953
janvier 2025


L'ABBAYE DE TIBHARINE
L'ABBAYE DE TIBHARINEA L'ABBAYE DE TIBHARINE
PARMI LES PÈRES CISTERCIENS DE LA STRICTE OBSERVANCE
Sur le portail une inscription « Défense d’entrer: cloître »
Là est la limite d'un monde : celui du silence, du renoncement


« DÉFENSE d’entrer, cloître » peut-on lire sur une pancarte clouée au petit portail rustique qui clôt l’Abbaye de N.-D-de l’Atias- C’est là la limite d’un monde !

Le monde de la Prière, de l’Étude et du Travail manuel dans un esprit de charité et de mortification. Dans le mutisme absolu, source de paix pour l’âme et pour l’esprit.

« On ne connaît pas assez la valeur de la méditation », nous murmure le R.P. prieur Joseph, qui, tout souriant, est venu nous ouvrir le « Césame », quelques instants auparavant, dans l’intention de nous faire visiter le couvent.

Ce père-trappiste, avec son « sens des hommes », avait certainement décelé dès le début l’émotion mêlée d’étonnement qui nous avait étreint lorsque le frêle panneau de bois s’était refermé sur nous, avec un petit grincement. Mais il n’en avait rien dit.

Il nous avait alors suivi discrètement du regard et avait su choisir sa minute pour dire ce qu’il fallait. En effet, nous commencions seulement à être pénétré par le grand silence qui régnait en ce lieu.

Certes nous savions que nous allions chez des moines de « l’Ordre Cistercien de la Stricte observance » qui avaient renoncé, par amour des hommes, aux plaisirs factices de ce monde, mais nous n’en eûmes vraiment conscience que lorsque nous les vîmes, c’est-à-dire à l’instant même où le père parla, « On ne connaît pas assez la valeur de la méditation... »

Dans la vaste cour de ferme transformée en cloître, tels des êtres de légendes, ils se croisaient, irréels et illuminés d’une joie Intérieure, en s’adressant, à chaque passage, un profond salut de tête.

Les uns, les pères choristes, capuches sur la tête, étaient vêtus d’une vaste coule blanche, les autres, les frères convers, étaient habillés en brun.

Ici il n’était nullement besoin de paroles vaines ou déclamatoires pour expliquer le sens profond de la Règle.

Les murs eux-mêmes, par leur austère dépouillement, les couloirs, les salles communes, du réfectoire au dortoir, du « scriptorium » au chapitre, prêchaient le renoncement au superflu.

Et comme l’on comprenait tout à coup que les sages législateurs de l’ordre, de saint Benoît à l’abbé de Rancy en passant par saint Robert de Molesme, saint Etienne Harding et saint Bernard, aient été tous d’accord pour inscrire en tête des « choses » superflues, l’usage immodéré de la parole !

Oasis de paix

Il est vrai que le chemin tortueux qui conduit jusqu’à ce monastère de montagne, prépare le pèlerin, ou le visiteur, à mieux saisir le sens de ce mutisme.

Cette route en lacets, poussiéreuse et chaotique, semble s’élever symboliquement en plein ciel : à l’ouest, l'Ouarsenis étend à l'infini ses vallonnements désolés, tandis que le massif du Zaccar, à demi-noyé par un halo de chaleur, troue le ciel de sa masse grisâtre. Au nord, le pic Mouzaïa resplendit au soleil.

Soudain, après un dernier tournant, les petits bâtiments du monastère apparaissent, enfouis dans un écrin de verdure : c’est la fécondité après l’aridité, l’oasis de paix contre laquelle les forces du mal ne semblent avoir aucun pouvoir : « Défense d’entrer, cloître ! ». Visite des bâtiments conventuels

La plupart des bâtiments conventuels de ce monastère, c’est-à-dire ceux qui sont strictement réservés aux moines, sont des locaux appelés à disparaître au profit du nouveau cloître, dont une des quatre ailes est déjà achevée. Car, conformément au plan traditionnel dans l’Ordre de Citeaux, les bâtisses principales, à l’instar de celles d’Aiguebelle, doivent être groupées autour de la chapelle
et du cloître.

On appelle ainsi le quadrilatère de galeries au centre duquel se trouve le « préau ». C’est dans cette partie que les moines marchent en méditant et en priant, au cours de leur temps libre.

C’est là que nous les avons aperçus pour la première fois, glissant, comme des ombres en se saluant entre eux.

Si l’on en juge par l’aile achevée, la future abbaye de N.-D. de l’Atlas sera certes plus imposante, « fera davantage couvent classique ». Pourtant, c’est avec un bien grand amour que le R. P. Prieur nous a fait visiter le cloître condamné, péniblement élevé avec des moyens de fortune, dans une ancienne cour de ferme, lors de la prise de possession des locaux. en 1938.

Pour être moine, on n’en est pas moins homme et malgré la stricte observance de la règle du renoncement, un sentiment indéfinissable doit l'envahir lorsqu’il voit se tourner lentement sous ses yeux cette page de vie monacale, sur laquelle est inscrite la transformation d’une ferme en couvent. Le vieux cloître rustique avait bien son charme malgré, ou peut-être à cause, de ses imperfections.

Et puis, que de prières intenses, de pensées élevées, de souffrances généreusement offertes pour le rachat des hommes ont dû « recueillir » ces pauvres colonnades de briques...

En son préau central, sous la croix de fondation d’une simplicité émouvante, se trouve la dépouille mortelle du premier Père trappiste qui s'est éteint à Tlbharine. Depuis, un cimetière a dû être créé à quelque distance de là. Le réfectoire

Abrité par le vieux cloître, l’actuel réfectoire est aménagé au rez-de-chaussée du principal corps de bâtiment de l’ancienne ferme.
C'est une grande salle carrée aux murs nus et blanchis à la chaux.

Sur l’un d’entre eux, en son milieu, se détache un grand crucifix de couleur noire.

Dans un coin est disposée la chaire du directeur; à tour de rôle, les trappistes s’y relaieront, au cours des repas, pour y lire les textes saints.

Le reste de l’ameublement consiste en des tables et des tabourets à peine dégrossis.

Lors de notre visite, le couvert était mis : une écuelle en fer, un gobelet, une fourchette et un couteau étaient disposés devant chaque chaise. Autour de ces ustensiles, groupés par portion, se trouvaient des fruits, un morceau de pain, une petite bouteille de vin et, exceptionnellement, pour le jour de la Saint Bernard, un gâteau de maïs. Le menu d'un trappiste

Le trappiste ne mange ni viande, ni poisson. Les bases de son alimentation sont les légumes et les laitages. Encore, pendant le Carême et l’Avent, le lait est-il supprimé !

Pendant ces repas, il prend son petit déjeuner à 6 heures, soit quatre heures après s’être levé ; le moine n’a pas le droit de faire remarquer qu’une quelconque portion ne lui a pas été servie. C’est à son voisin de table de s’apercevoir qu’il lui manque quelque chose et de le signifier, à sa place, au Frère serveur

Rien ainsi ne peut le distraire de la lecture sainte qui se fait à ce moment, si ce n’est le souci de venir en aide à son prochain !
Le moment des collations est donc plus peut-être que tout autre, en mesure de nous faire percevoir, à nous profanes, la vie profonde de la Journée monastique à travers son « écorce » extérieure. Ce que l'on fait au couvent

Et pourtant, Dieu sait si la jour née d’un trappiste est chargée !

Celle-ci commence à 2 heures du matin ; les jours de fêtes à l’heure ou l’heure et demie.

Jusqu’à l’aube, ces moines prieront pour les insouciants qui se sont en dormis sans être en paix avec eux-mêmes. Au lever du soleil, après un intervalle de temps libre, les religieux de chœur se réuniront à nouveau pour le chant de Prime.

Dés lors, par les heures liturgiques, ils vivront à l’unisson de la nature jusqu’au moment du coucher, c’est-à-dire jusqu’à 19 heures en hiver et 20 heures en été.

Ces six heures de repos, dans une pièce jamais chauffée - Tibharine est à 1.000 mètres d’altitude ! - ils les prendront sur une paillasse posée sur des planches dans une cellule exiguë disposée dans un vaste dortoir...

Lundi, en poursuivant la visite de l’abbaye, nous verrons les trappistes à la chapelle, au chapitre, au scriptorium, aux champs, à l’atelier, aux écuries, aux cuisines, au dispensaire, a l’hostellerie, à l’huilerie, partout enfin où ils peuvent appliquer la règle de l’Ordre qui est de prier, de se mortifier pour son prochain et de travailler dans le silence, pour subvenir aux besoins de la communauté