HIER A L'INSTAR DES 4.000 PÈRES
TRAPPISTES DU MONDE
Les moines cisterciens de l'Abbaye de N.-D. de l'Atlas
ont célébré le huitième centenaire de Saint-Bernard
Le huitième centenaire de la
mort de saint Bernard, grand législateur de l'ordre cistercien,
a été célébré, hier 20 août,
avec une ferveur toute particulière par les quelque quatre mille
pères ou frères trappistes du monde.
A l’abbaye de Notre-Dame de l’Atlas, près Médéa,
maison-fille de la célèbre abbaye de N.-D. d’Aiguebelle
et seul couvent occupé par cet ordre en Afrique du Nord, les
principaux offices religieux furent rehaussés par la présence
au trône de S.E. Mgr Pinler, évêque de Pruciade,
vicaire capitulaire d’Alger, entouré de Mgr Mercier, vicaire
apostolique du Sahara et du Révérendissinre Père
Dom Jean-Marie Fricker, abbé du monastère.
Dans le chœur, parmi les Pères trappistes vêtus de
leur ample coule blanche, on remarquait M. le chanoine Nachez, supérieur
du grand séminaire de Kouba. M. l’aumônier Declercq,
curé de Rouïba, et de nombreux prêtres et religieux.
Parmi les fidèles qui avaient pu accéder exceptionnellement
à la chapelle du monastère, nous avons noté MM.
les représentants de M. le député-maire d’Alger
et de M. Vignau, délégué de Médéa
à l’Assemblée algérienne, ainsi que M. Cortés,
président de la conférence de Saint-Vincent de Paul de
Médéa. La grand'messe pontificale
Après l’office de Tierce, qui suivit de peu l’arrivée
au monastère de S.E. Mgr Pinier, une procession solennelle eut
lieu dans le cloître provisoire, tout proche du définitif
qui s’élève lentement.
Puis ce fut la grand-messe pontificale célébrée
par S.E. Mgr Pinier, assisté de M. le chanoine Weicherding, curé
de Blida, et de deux pères trappistes.
Après l’Évangile, M. le chanoine Nachez fit le panégyrique
de Saint Bernard, se demandant « quelle est la qualité
que l’on doit le plus admirer chez un tel saint ».
Puis le prédicateur souligna à quel point « il était
vain d’opposer la vie contemplative à la vie active »
car suivant les préceptes même de Saint-Bernard «
l’action doit être une forme de la contemplation et la contemplation
vivifie l’action. »
Au sujet de la grande influence qu’eut Saint-Bernard sur son siècle.
M. le Chanoine démontra que « ce grand personnage malgré
lui, qui s’est toujours appliqué à être un
humble, avait sauvegardé l’unité de l’Église
en une période particulièrement critique de son histoire.
»
Après avoir exalté « son sens des hommes et des
événements » le prédicateur souhaita que
soit suivi par de nombreuses âmes l’exemple de « cet
homme de Dieu qui fut également le plus mystique des hommes d’action
et le plus agissant des mystiques ».
Au cours de l’après-midi, S.E. Mgr Pinier devait également
marquer de sa présence les vêpres pontificales.
Avant l’arrivée du prélat, ies pères trappistes,
qui se lèvent habituellement à 1 h. 30, heure solaire,
avaient déjà participé, en pleine nuit, aux matines
et aux laudes de la Sainte-Vierge, aux matines et laudes canoniales,
au chant de Prime, ainsi qu’à différents travaux
manuels et études, durant lesquels est observée la plus
stricte loi du silence.
Ayant pu longuement visiter ce couvent à l’occasion de cette
fête, sous la conduite du R.P. Prieur Joseph et ayant pu recueillir
de précieux renseignements sur son histoire et son développement,
nous en reparlerons prochainement et relaterons la vie ascétique
des « moines du silence » qui prient dans cette abbaye.
