-l'homme qui va vers l'ouest
...ou Margueritte, mon village
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-----Mais revenons à Antoinette et à Michel.

-----Michel, enfant d'une famille nombreuse, 4 filles plus âgées : l'aînée, Joséphine, puis Marie, Rosine, Jeanne, et un frère plus jeune, Pierre.

-----Michel fréquenta l'école communale de la rue Franklin pendant 2 ou 3 années pour savoir un peu lire et écrire. Puis son père décida que Michel serait plus utile on apprenant un métier que de continuer à aller à l'école. Michel accepta volontiers. Pour lui c'était un peu la liberté, il voulait travailler et ramener un peu d'argent à sa famille, comme le faisaient beaucoup de ses copains. Un maçon voisin l'engagea pour quelques sous par jour comme apprenti. Ce début lui sembla très dur, tous les travaux fatigants lui étaient réservés, mais ce travail lui plu et c'est ainsi que Michel devint maçon.

-----Antoinette était la plus jeune de 3 enfants de la famille BRU. L'aînée Manuelle, et la cadette Salvador. Comme il était fréquent à cette époque, les parents n'envoyaient pas souvent leurs enfants à l'école, et encore moins souvent les filles. On considérait que les filles étalent destinées, relativement jeunes au mariage, après avoir trouvé un mari qui pouvait leur assurer un avenir, un avenir de mère et de ménagère. Elles devaient élever leurs enfants, souvent nombreux, tout en s'occupant des corvées habituelles de la maison. Le mari, lui, devait assurer à sa famille les revenus nécessaires.

-----Donc Antoinette échappa avec plaisir aux heures de classe et très jeune fut embauchée à I'usine de cigarettes voisine, rue Léon Roches.

-----D'un caractère très gai, aimant plaisanter, l'ambiance de la fabrique lui convenait totalement. Ça n'était que rires et blagues entre les filles très nombreuses dans les ateliers : il fallait souvent l'intervention des contremaîtres pour les faire revenir à plus de calme.

-----A la sortie, il fallait entendre les cris et rires de toute cette jeunesse, ces adolescentes entre 15 et 18 ans. Quelques "crêpages de chignons " parfois, avaient lieu pour des motifs futiles.

-----Le soir, des garçons attendaient ces sorties. Des plaisanteries s'échangeaient entre les groupes de filles et de garçons : beaucoup d'unions eurent comme origine les sorties des cigarières.

-----Antoinette, elle, était assez surveillée par l'une ou l'autre de ses sœurs, comme d'ailleurs la plupart des filles. Les parents étaient assez sévères et jamais bien loin de leurs enfants.

-----Et puis elle fit la connaissance d'un garçon, Michel, qui habitait rue Condorcet prés de la fabrique. Michel travaillait déjà comme maçon, il était d'un caractère timide et c'est au cours d'une commission chez un commerçant qu'ils se virent pour la première fois. Antoinette alors profitait des commissions à faire pour essayer de revoir Michel. Puis elle mit au courant sa sœur Salvador à qui elle pouvait raconter ses petits secrets : Salvador devint sa complice. Grâce à elle les deux familles se rencontrèrent. Ce qui permettait à Michel et Antoinette de se revoir.

-----Puis tout devint plus clair. On comprit que Michel et Antoinette étalent amoureux l'un de l'autre. Alors commença la période de 'fréquentation'. On appelait fréquentation, le fait, pour deux amoureux, deux fiancés, l'autorisation de pouvoir se rencontrer seuls tout en étant surveillés, de se mieux connaître et préparer leur avenir ensemble. Le mariage fut fixé et, un samedi, à l'Église de Bab-el-Oued, la cérémonie eut lieu devant les deux familles, les nombreux voisins et amis.

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