-L'homme qui va vers l'ouest
...ou Margueritte, mon village
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-------Donc quand tout à été mis au point à cette fameuse réunion, il faut s'occuper des munitions. D'abord le calibre du fusil, en général pour le petit gibier c'est du 12. Pour certains du 16 ( c'est le diamètre de l'âme du fusil ). Les cartouches sont achetées prêtes à être utilisées ou elles sont préparées par le chasseur. Un bon chasseur les prépare lui-même. Le premier jour de la chasse, il emploie des cartouches vides neuves, puis au cours des parties suivantes, il récupère les douilles vides qu'il remplira. En ce cas il enlève l'amorce au bas de la cartouche et la remplace par une amorce neuve, avec un petit outil spécial. La cartouche prête, on y verse une certaine quantité de poudre variable selon la distance prévue pour atteindre le gibier. Puis une bourre, rondelle en feutre plus ou moins épaisse.

-------Des plombs, de grosseur adaptée au type de gibier, et en quantité variable également. Sur ces plombs, une rondelle en carton.

-------Chacun de ces produits est tassé avec un objet en bois cylindrique du diamètre de la cartouche(moi j'appelais cela, un" bourreur ", je ne connais pas encore le nom exact )

-------Quand la cartouche est pleine, on la place dans un appareil appelé sertisseur qui ferme la cartouche en retournant les bords vers l'intérieur de celle-ci. La charge est ainsi comprimée et la cartouche prête à. l'emploi. J'ai toujours voulu assister à la confection des cartouches, et j 'intervenais quand je le pouvais. Quelquefois mon oncle faisait mine de se tromper et moi je lui disais :
" Mais non, tu as oublié la bourre ou la poudre
-Ah oui, tu as raison, heureusement que tu es là " me répondait-il.

-------Puis mon oncle nettoyait le fusil avec beaucoup de sérieux. Avec une tige métallique spéciale, il passait plusieurs fois un linge dans le canon. À chaque passage du linge, il regardait bien à l'intérieur pour vérifier si c'était propre. J'ai regardé quelques fois, comme cela luisait dedans ! Puis il vérifiait tous les mécanismes pour être sûr que tout irait bien le lendemain.

------Enfin arrivait le grand jour. J'avais demandé à mon oncle de me réveiller pour le voir partir. J'étais émerveillé, il fallait voir leur accoutrement : tenue de toile kaki, gros souliers en cuir, des bandes molletières, chapeau à bords, une cartouchière autour de la taille contenant une trentaine de cartouches, la gibecière sur une épaule, sur l'autre la fameuse musette remplie ainsi qu'un petit bidon d'eau, petit bidon rapporté de la guerre, en métal recouvert d'un tissu de drap kaki, sans oublier bien sûr...le fusil.

-------Le départ avait lieu avant le lever du jour pour pouvoir surprendre le gibier à. son réveil. Inutile pendant les préparatifs de marcher sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller les dormeurs de la maison ou les voisins, car les chiens au courant de ce qui se préparait, au premier bruit aussi faible soit-il, aboyaient tous ensemble, pensant tous être de la fête ; ils étaient ensuite accompagnés dans leurs aboiements par tous les chiens du village. Ils savaient déjà la veille qu'il se préparait une sortie en voyant les préparatifs.

-------Mais tous les chiens n'étaient pas emmenés, alors aux jappements et aux sauts de plaisir des sélectionnés, s'ajoutaient les aboiements et les pleurs de ceux qui restaient.

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