-l'homme qui va vers l'ouest
...ou Margueritte, mon village
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-----Le cerisier que j'avais remarqué au début de mon arrivée, avait remplacé ses billes vertes par de belles cerises rouges. Quelquefois aidé de Sauveur j'en cueillais moi-même. Comme le tronc se divisait en 2 grosses branches, mon frère me faisait la courte échelle et j'arrivais, en bien me tenant à la branche, à en ramasser, quel plaisir de savourer ces cerises sucrées! J'aidais à mon tour Sauveur à monter sur l'arbre, c'était plus difficile pour moi, il était trop lourd mais comme il était plus grand il y arrivait quand même. Pierre était trop jeune et on risquait de le faire tomber en le hissant, c'était maman qui l'aidait à grimper. Une autre chose qui me faisait plaisir, c'était d'aller prendre des oeufs dans le poulailler, mais en m'assurant qu'il n'y avait plus de poules à l'intérieur, ni de coq. Pourquoi ces précautions? Parce que une fois j'avais proposé à ma tante d'aller chercher les oeufs dont elle avait besoin pour faire une omelette.

-----" Tata, je vais aller chercher les oeufs.
-Attends Michel, je vais avec toi.
-Mais non, je peux y aller tout seul " et me voilà parti tout fier de rendre service.

-----J'entre dans le poulailler en poussant la porte déjà entrebâillée. J'y suis accueilli par des cris de poules apeurées, et 2 ou 3 poules volent dans tous les sens. J'ai cru qu'elles voulaient m'attaquer et me piquer. En criant plus fort qu'elles, je me suis enfui, effrayé, et buttant contre une pierre, je m'allonge de tout mon long. Mais voilà qu'un coq, attiré sûrement par les cris des poules arrive très vite en dodelinant sur ses pattes, j'ai crié : " maman ! maman ! " J'ai grimpé les escaliers en vitesse et suis entré dans le café en pleurant. Les clients se sont mis à rire quand ils ont su pourquoi. Et pendant plusieurs jours ils m'ont taquiné en me rappelant ce moment.

-----Aussi maintenant, j'ouvre la porte du poulailler doucement et j'attends que les poules sortent d'elles-mêmes avant de pénétrer. Parfois des oeufs sont encore tièdes, ils viennent d'être pondus. Il y a aussi des poules qui couvent, celles là il ne faut pas les déranger.

-----Il y avait aussi des chiens chez mon oncle, plusieurs chiens. Ceux dont je me rappelle le plus sont deux chiens bouledogues, pas l'air sympathique avec leurs babines retroussées.

-----L'un s'appelait Verdun, l'autre Belfort. Pourquoi ces noms qui ne sont pas des noms habituels? Et bien, pour mon oncle, c'était en mémoire de la guerre dont il était revenu il n'y avait pas longtemps.

-----Verdun était le plus petit, à poils blancs avec de grosses plaques noires. Belfort était plus grand et de couleur marron.

-----Ils étaient très gentils avec nous, mais pas trop avec les étrangers qu'ils ne connaissaient pas. Il ne fallait pas que quelqu'un nous menace ou fasse semblant, ils montraient alors les dents.
C'était aussi des chasseurs de rats. Il pouvait arriver que l'on ait des rats dans l'écurie, c'est ainsi qu'on appelait le bâtiment sous les fenêtres. On mettait des pièges, des ratières pour les attraper. Quand il v avait des rats de pris, on appelait Verdun et Belfort et devant le café, sur la route, on ouvrait la ratière. On était là avec l'oncle, maman et ma tante se réfugiaient dans le café dont elles avaient fermé la porte et assistaient à la bagarre. Les rats essayaient de s'enfuir. C'était la course avec les chiens qui finissaient toujours par l'emporter.

-----Outre Verdun et Belfort, mon oncle possédait d'autres chiens et en particulier trois chiens de chasse.

-----Victor était ce que l'on peut appeler, un vrai chasseur. Il aimait par-dessus tout la chasse, il avait le matériel et l'équipement nécessaires et l'indispensable pour un excellent chasseur : les chiens. Pendant la saison de chasse il était souvent absent, il parcourait la région à la recherche de gibier, sa fonction de garde champêtre lui donnait l'excuse de se déplacer avec son fusil, je ne veux pas dire qu'il profitait pour braconner, mais cela lui permettait de connaître les endroits giboyeux. Et la région était excessivement giboyeuse.

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