----------Guyotville
sait aussi se distraire. Les activités de sociétés
telles la Lyre ou la Patriote, le Cercle Saint-Roch ou le S.G., sont intimement
liées à la vie du village.
----------La
Lyre est la société la plus ancienne, héritage d'un
groupe de musique créé dès 1888, sous la direction
du chef-compositeur Mairetet, puis d'un Algérois venu du Midi de
la France, M. François Dimascolo; dès l'époque M.
Joseph Adorno est sous-chef de musique ; entièrement dévoué
à la Lyre, plusieurs fois chef de musique, participant à
son activité, même pendant ses fonctions de maire, de 1924
à 1932, il ne partira qu'en 1945. Les répétitions
se tenaient dans un atelier appartenant à M. Tissier, alors maire,
dans une petite maison, face à la place Marguerite : c'est là
qu'eurent lieu les premiers bals.
----------Les
statuts de la Lyre sont déposés le 13 février 1891,
approuvés par la préfecture le 5 septembre 1892. Son siège
se situera salle de la Lyre, à l'emplacement actuel du cinéma
Splendid, construite dès 1892 et agrandie par la suite. Chaque
mois, un bal ou un concert y est donné ; la Lyre devient célèbre
et se déplace beaucoup, à Staouéli,
Zéralda,
Chéragas,
Castiglione.
----------Après
la présidence de M. Kingen, en 1889-90, le premier président
effectif est M. Jean Aloy, maître boulanger, Louis Chazot, propriétaire
au plateau (directeur de l'école du Champ-de-Manceuvre
qui prendra son nom), vice-président, Baptiste Salva, secrétaire,
Salvator Palmisano, trésorier, Raymond Orienti, Janvier Vitiello,
Pierre Lonati, Jules Plavis, Emile Maillol, Dumont et Majol, membres.
Sous la direction de Joseph Adorno, les premiers musiciens sont : Jules
Lonati, Joseph Fornès, Marius Sabatier, Louis Galaud, Simon Maggini,
Baptiste Nicolini, Lucien Amiel, François Casanova, Balthazar Frau,
Joseph Jourdan, Dominique Altaras, Michel Gonalons, Michel Mengual et
Baptiste Godet.
----------Par
la suite, d'autres musiciens, bien connus dans le village, serviront de
longues années à la Lyre, pour ne citer que François
Domenéc (toujours alerte à l'âge de 90 ans), Joachim
Mouchet, Fortuné Orienti, Henri Georges, Jean Mazella, Antonin
Espinet, Michel Gagliano, Claude Cau, Gabriel Frau, Antoine Fiore, Antoine
Llinarès, Pérez, Joseph Mora, Hilaire Cuba, Nicolas Méglio,
Albert Ballester, Pierre Miele, Antoine Ortiz, Henri Bardin...
----------Dix-huit
présidents se succéderont de 1890 à 1945: MM. Jean
Aloy, Louis Chazot (1895), Sébastien Marguerite, Docteur Bertin
(1898), Michel Cabeau (ancien maire), Camille Simounet (ancien maire),
Marius Christol, C. Simounet (1919), Paul Chaudière (ancien maire),
Meynadier (1930), Pascuito, Dominique Scotto, Garrigos, François
Moll, François Orénès (1937), Quesnel, Fr. Moll,
Camille Mazella (1945). Parmi les membres du bureau, plusieurs se sont
distingués par leur dévouement et leur longévité
dans la société, tels Christophe Pons, Gaétan Tink,
Michel Gagliano, Joseph Pons, Baptiste Salva, Raymond Orienti, François
Cacciutolo, Adolphe Mouchet, François et Joseph Palmisano.
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----------Quant
aux chefs de musique, autres que Joseph Adorno qui ont dirigé la
Lyre, citons MM. Mondejar, Bitard, Bayada, Perrin, Escoffier, Gobeaux,
puis, après 1945, Casquero, Sèbe
----------Jusqu'à
la seconde guerre, ce sera l'âge d'or de la société
musicale, toute la population aidant à son activité pour
ses nombreux déplacements : elle se distingue sous la baguette
de M. Adorno, récoltant premiers et seconds prix, aux concours
d'Alger en 1892, Médéa
en 1894, concours international de Marseille en 1895, d'Alger en 1895,
Blida en 1896 et 18098, Alger en 1899, Sens en 1904, où
ce fut un triomphe, de même qu'à Saint-Denis en 1907. Puis
vint la guerre, où la société se met en sommeil ;
elle reprend ses activités en 1919 sous la présidence de
M. Simounet, ancien maire, et la direction de M. Bayada. En 1929, elle
se distingue au festival d'Oran. Lorsque M. Adorno prend sa retraite en
1945, M. Sèbe succède comme chef, menant la formation au
concours d'Alger en 1950, aux festivals d'Hussein-Dey
et de Birkadem.
----------La
Lyre attire beaucoup de jeunes ; dès 1932, M. et Mme Devy, professeurs
de musique, organisent l'audition publique de jeunes musiciens dont Tony
Ortiz, 7 ans, Pierrot Miele, 8 ans... ; une phalange de jeunes classes
de musique est créée en 1945. La Lyre sait aussi rester
jeune, acquérir dès 1929, par souscription, du matériel
de jazz, formant une section de jazz très appréciée.
----------Pour
améliorer les finances, la salle de " cinéma la Lyre
est créée en 1913. M. Joseph Adorno s'en occupera jusqu'en
1924, puis M. Adolphe Mouchet jusqu'en 1929 ; ce dernier entreprendra
des travaux en 1927, construisant le balcon et agrandissant le couloir.
E. Pascuito et François Moll lui succèdent. M. Courgeon
loue la salle en 1933, pour que seule fonctionne la salle du Comcedia
; le cinéma sera vendu 1935 et deviendra le Splendid, mais salle
et matériel resteront propriété de la Lyre.
----------Toute la vie du village aura été
rythmée par la musique de la Lyre, concerts et bals, fêtes
du village, aubades du Jour de l'An (précédées de
" bombes " aux quatre coins du village) ou des jours de fête,
devant les demeures des autorités, cérémonies au
monument aux morts, obsèques enfin la musique conduisant le cortège
jusqu'à la Makanghia, parfois jusqu'au cimetière.
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