| Secteur d'améliorations 
        rurales 
        
          | Cliquer sur 
              la carte pour 165 ko !
               Carte des secteurs d'améliorations 
              rurales Bilan au 1er Décembre 1947
 |  Les Documents Algériens ont déjà 
        exposé le but ( Série 
        Economique n° 10, du 17 mai 1946 - PAYSANAT - Réformes 
        agraires réalisées en 1945.) 
        et l'organisation générale (Série 
        Economique n° 13, du le, juin 1946 - PAYSANAT - Secteurs 
        d'améliorations rurales.) 
        des Secteurs d'Améliorations rurales. 
 Deux de ces réalisations ont fait l'objet d'études complètes 
        et détaillées (Série 
        Economique n° 26, du 20 mai 1947 - PAYSANAT - Le 
        S.A.R. de M'Rabtin-Djorf. 
        Série Economique n° 36, du 25 octobre 1947 -Le 
        S.A.R. de la vallée du Guir. 
        ) et une mise au point des résultats d'ensemble au 1rr 
        janvier 1946 a été publiée (- 
        Secteurs 
        d'améliorations rurales. 
        ).
 
 Huit secteurs fonctionnaient à cette époque : ils sont au 
        nombre de 81 maintenant, avec les 19 créations nouvelles qui viennent 
        d'être approuvées le 25 novembre 1947 par le Comité 
        permanent du Paysanat.
 
 Le bilan suggestif de ces deux dernières années permet d'affirmer 
        la réussite de la reforme entreprise. Reforme capitale car elle 
        vise à l'amélioration des conditions de vie d'une partie 
        de la population jusqu'ici misérable.
 
 Après une période de mise au point qui a d ailleurs été 
        assez courte, une organisation très souple a été 
        mise sur pied. Les différentes formules ont permis son adaptation 
        à toutes les activités rurales (céréaliculture, 
        arboriculture, élevage, cultures en terrains irrigués) et 
        ceci quel que soit le régime de la propriété.
 
 Certes, les difficultés rencontrées, matérielles 
        et morales, sont nombreuses. Une réforme d'une telle portée 
        ne s'accomplit pas sans heurts, étant données les conditions 
        économiques générales actuelles et la méfiance 
        bien connue de l'homme de la terre, pour tout ce qui semble porter atteinte 
        à son individualité. Cependant, si la précarité 
        des approvisionnements en matériel reste aussi sensible, il semble 
        maintenant que les difficultés d'or dre moral soient aplanies. 
        L'expérience de cette dernière année montre qu'après 
        les réticences de la première heure, les populations rurales 
        sont rapidement gagnées par les formules nouvelles, témoignent 
        d'une entière confiance dans les projets qui leur sont exposés 
        et se plient avec discipline aux directives qui leur sont données.
 LES DIFFERENTS GROUPES 
        DE SECTEURS D'AMELIORATIONS RURALES Bien que le but recherché par les 
        réformes agr aires entreprises depuis 1944 soit unique et vise 
        à l'amélioration des conditions de vie de la paysannerie 
        musulmane, les voies empruntées pour leur réalisation sont 
        multiples. Il s'agit tantôt de recaser sur des terres récupérées 
        (domaniales, communales, propriétés privées achetées) 
        de petits fellahs ne possédant rien, tantôt d'éduquer 
        et d'aider ceux qui, propriétaires et éleveurs n'obtiennent, 
        du fait de leurs manières culturales archaïques ou de leurs 
        méthodes d'élevage défectueueses, que des rendements 
        dérisoires ou des produits dépréciés.La conception générale du paysannat impose de distinguer 
        entre les fellahs et pasteurs algériens qu'ils soient à 
        éduquer ou à recaser des groupes bien définis : Céréaliculteurs, 
        Eleveurs, Arboriculteurs, Maraîchers.
 LES S.A.R. DES CEREALICULTEURS Les S.A.R. des céréaliculteurs 
        s'étendent et sont destinés à se développer 
        dans boutes les régions de l'Algérie, reconnues propres 
        à la culture du blé. Un secteur a été aussi 
        créé dans les Territoires du Sud. Les propriétaires 
        établis occupent des terres qui permettent des récoltes 
        satisfaisantes recevant annuellement une tranche pluviométrique 
        de 375 m/m. au minimum et généralement situées à 
        des altitudes qui échappent aux dangereuses gelées printanières. 
        Pour les fellahs recasés, le principe d'une attribution de 10 hectares 
        comportant l'assolement biennal avec jachères labourées 
        quelle que soit l'organisation envisagée pour l'exploitation, a 
        été adoptée.
 Ce groupe de paysanat de beaucoup le plus important, les céréales 
        étant à la base de l'alimentation des populations algériennes, 
        totalise une superficie de plus de 30t.000 hectares. Si l'on tient compte 
        de ce que les terres cultivées en céréales de l'Algérie 
        sont de l'ordre de 3.000:000 d'hectares, on comprendra la portée 
        dune réforme qui doit dans des délais assez brefs améliorer 
        les rendements du 1/10 des terres actuellement productrices.
 
 Nature juridique des 
        terres
 Les terres où ont été créés les S.A.R. 
        sont de natures diverses. Terres domaniales ou communales récupérées, 
        propriétés privées achetées par l'Administration 
        sont en général la base des secteurs de recasement. Quant 
        aux secteurs destinés à éduquer et aider les fellahs 
        et colons déjà établis, ils sont constitués 
        soit par des terres francisées, soit par des terres Melk ou Arch.
 
 Organisation des S:A.R. 
        de céréaliculteurs
 L'action entreprise a été basée k la fois sur des 
        études techniques et sur une connaissance attentive du milieu physique 
        et humain. Conduite selon un plan, d'ensemble conçu pour répondre 
        au double souci d'augmenter rapidement la production et d'u Miser toutes 
        les ressources, elle a tenu compte de toutes les formules qui, dans la 
        situation présente de l'économie rurale algérienne 
        et de l'évolution des esprits, méritent d'être prises 
        en considération.
 
 On ne pouvait, en une matière aussi délicate, se contenter 
        d'une étude superficielle et d'une exécution uniforme. Aussi 
        le travail de base et de re:,nerche sur le plan local est-il effectué 
        en grande partie par des personnes compétentes et notammen t les 
        fonctionnaires qui ont la responsabilité de la conduite d'une commune, 
        de son évolution et de l'amélioration des conditions de 
        vie de ses habitants.
 
 Une fois constitué, le S.A.R. est placé sous le contrôle 
        direct du Président de la S.I.P. sur le territoire de laquelle 
        il a été créé. La direction technique est 
        confiée à l'Agent technique de la S.I.P. dont dépend 
        la commune et les comptes sont tenus à jour par l'Agent comptable 
        de cette S.I.P. Les fonds nécessaires au démarrage et à 
        la bonne marche du S.A.R. ont parfois été avancés 
        en partie par les S.I.P. elles-mêmes ou par leur fond commun.
 Le plus souvent, cependant, après délibération et 
        décision du Comité du Paysanat du Gouvernement Général, 
        les sommes jugées nécessaires sont prises, s'il s'agit de 
        subventions, sur les fonds du Paysanat (qui s'inscrivent pour 400 millions 
        de francs au budget de 1947), soit sur les disponibilités du Fonds 
        commun des S I.P. s'il s'agit d'avances remboursables. Elles sont ensuite 
        mises à la disposition des S.I.P. intéressées.
 
 Mise en chantier
 
 Lorsqu'il s'agit de fellahs déjà propriétaires, le 
        démarrage du Secteur dépend essentiellement de l'aide plus 
        ou moins substantielle qui peut leur être apportée : c'est-à-dire 
        préparation du sol au tracteur, prêts de semences, de petits 
        équipements, etc...
 
 Il convient, dans ce cas, de ramener dans le cycle de la production des 
        terres qui en sont sorties et qui, en fin de compte, seraient venues dans 
        un délai plus ou moins long agrandir le domaine d'un gros propriétaire 
        terrien européen ou musulman.
 
 Pour faire revivre ces terres, un matériel mécanique, acheté 
        grâce aux avances consenties par les S.I.P. et aux subventions accordées 
        sur les fonds du Paysanat, a été mis à la disposition 
        des adhérents des S.A.R. de céréaliculteurs.
 
 L'ensemble du matériel lourd possédé par cette catégorie 
        de S.A.R. comprend :
 - 21 tracteurs de modèles divers,
 - 8 charrues à disques et 21 charrues lourdes,
 - 3 déchaumeuses (14 disques),
 - 2 charrues balance,
 - 1 sous-soleuse,
 et le matériel léger :
 - 1.054 araires, 267 brabants,
 -513 herses,
 - 25 espicadoras,
 - 14 déchaumeuses légères à traction animale.
 
 Le cheptel de trait et de labour totalise : 1.645 (êtes.
 
 Les difficultés 
        rencontrées
 
 Les réalisations de ces trois dernières années ne 
        représentent certes que le début d'une action beaucoup plus 
        considérable. Les résultats en sont déjà appréciables, 
        mais il serait vain de dissimuler les difficultés auxquelles se 
        heurtent la plupart des S.A.R. L'acquisition de matériel, rendue 
        particulièrement difficile en cette période de pénurie, 
        se fait rarement au rythme voulu et les engins mécaniques existants 
        fournissent souvent un nombre d'heures de travail élevé 
        qui en accélère l'usure.
 
 En de nombreux points, les emblavures doivent être effectuées 
        sur des terrains non préparés et les rendements s'en ressentent.
 
 Parfois la viabilité de la région ne permet qu'un accès 
        difficile au S.A.R., d'où lenteur d'acheminement des matières 
        premières et du matériel indispensable. Mais le fellah, 
        qui a maintenant compris la part qui lui revient dans l'édification 
        d'une oeuvre dont il est le premier à bénéficier, 
        se transforme volontiers en cantonnier, construisant les voies d'accès 
        au S.A.R. et les chemins intérieurs. C'est ainsi qu'aux Berkèches, 
        la caillasse provenant du dépierrement des terres mises à 
        la disposition des fellahs recasés a permis à ceux-ci de 
        tracer et de construire de leurs propres mains toutes les voies internes 
        du secteur.
 
 Il faut espérer que des conditions économiques meilleures 
        permettront la solution rapide des problèmes mat;:riels actuellement 
        posés. Ce qui importait, dans les S A.R. qui fonctionnent actuellement, 
        ce qui importe dans ceux qui démareront prochainement, c'est de 
        gagner la confiance des intéressés. Il semble que le résultat 
        ait été obtenu si l'on en juge par le ton des rapports des 
        différents administrateurs présidents des S.I.P.
 
 Attitude morale des 
        adhérents des S.A.R.
 
 " Les fellahs montrent en général une entière 
        confiance dans nos projets et se plient volontiers à ncs directives. 
        " (S.A.R. d'Aïn-Bouchekif 
        - Administrateur de Tiaret.)
 
 " Les difficultés d'ordre moral ont été sérieuses 
        au départ. A l'exception des trois premiers adhérents, un 
        propriétaire musulman et deux colons européens, qui ont 
        immédiatement compris l'intérêt du S.A R. et dont 
        l'importance des propriétés (près de 300 hectares) 
        assurait, dès le début, l'emploi d'un tracteur, la masse 
        des fellahs n'était pas sans inquiétude sur notre action, 
        croyant y voir une menace de création d'un périmètre 
        de colonisation ou d'un danger d'expropriation ou d'un contrôle 
        de leurs récoltes. Cependant, nos méthodes de travail, l'aide 
        apportée aux premiers adhérents ne tardaient pas à 
        convaincre la population de notre effort, purement désintéressé 
        en sa faveur, et une nouvelle opinion favorable au S.A.R. s'édifiait 
        rapidement. Les succès culturaux enregistrés à la 
        récolte malgré la sécheresse ralliaient enfin définitivement 
        les plus septiques et les plus méfiants. Les demandes de labours 
        au tracteur affluent maintenant à la S.I P. de la part de fellahs 
        non seulement des Touares, mais encore des régions éloignées. 
        Actuellement, la situation morale du S.A.R. est parfaitement établie 
        et aucune difficulté n'est plus à craindre à ce point 
        de vue ".
 (S.A.R. des Touares. - L'Administrateur 
        principal de Cherchell.)
 
 " Comme il s'agissait d'adhésions volontaires au S.A.R., les 
        débuts ont été extrêmement difficiles, les 
        petits fellahs n'ont pas compris tout de suite le sens de l'action entreprise 
        en leur faveur. "
 
 " A l'heure actuelle, les fellahs du S.A.R. qui ont pu ensemencer 
        leurs terres dans d'excellentes conditions se déclarent tous très 
        satisfaits de cette nouvelle formule. Ils se plient progressivement aux 
        indications qui leur sont données, mais il y a encore beaucoup 
        à faire pour obtenir d'eux une exécution ponctuelle des 
        travaux qui leur incombent. "
 (S A.R. du Sersou - L'Administrateur 
        de la Commune Mixte du Sersou).
 
 " Le succès enregistré à la fin de la campagne 
        agricole 1947-1948 a été tel que plusieurs centaines de 
        demandes d'adhésion au S.A.R. (nombre initial d'adhérent, 
        8) ont été reçues au cours de l'été 
        1947. Aussi l'administrateur a-t-il pu, à partir de ce moment, 
        envisager l'avenir avec confiance et n'a-t-il pas hésité 
        à élaborer un projet d'extension du S.A.R. des Ouled-Mimoun. 
        "
 (S.A.R. des Ouled-Mimoun - L'Administrateur 
        principal de la Commune de Sebdou).
 
 Ces extraits des différents rapports d'Administrateurs traduisent 
        l'opinion générale des dirigeants des S.A R. de céréaliculteurs.
 
 Les résultats 
        obtenus
 
 Les résultats de la commercialisation des récoltes dans 
        les S.A.R. fonctionnant actuellement sont déjà fort appréciables. 
        L'amélioration essentielle réside dans le perfectionnement 
        des techniques culturales. Labours profonds en période sèche, 
        apports d'engrais judicieusement choisis, pratique de l'assolement. L'intérêt 
        de cette dernière méthode est difficilement compris d'une 
        façon générale par les fellahs. Seule, l'augmentation 
        des rendements les conduit à entreprendre d'autres ensemencements 
        que celui du blé. Ceci étant d'ailleurs facilement compréhensible 
        en une période où les quantités récoltées 
        suffisent à peine à subvenir aux besoins les plus immédiats.
 
 Les rendements enregistrés pour la récolte 1946-1947 varient 
        avec les régions mais marquent partout une augmentation sensible 
        comparativement à ceux obtenus sur les terres de la région 
        ne faisant pas partie du S.A.R.
 
 - --- S.A R. des Ouled-Mimoun :
 Blé dur : 8 q 40 au lieu de 4 q à l'hectare.
 Orge : 12 q au lieu de 5 q à l'hectare.
 Avoine : 10 q au lieu de 2 q à l'hectare.
 
 - -- S.A.R. des Touares :
 Blé dur : de 12 à 15 q pour les parcelles ensemencées 
        avant le 15 novembre.
 de 6 à 8 q pour les parcelles ensemencées après le 
        15 décembre.
 
 Le rendement moyen était de 3 quintaux.
 
 Certains S.A.R. cependant défavorisés par un démarrage 
        plus tardif ou par des conditions atmosphériques défectueuses, 
        ne donneront de résultats sensibles qu'au cours des prochaines 
        campagnes.
 
 Les rendements les plus bas ont été obtenus au :
 ---- S A.R. de Tamelahat :
 Blé dur, 
        3,5 q à l'hectare
 Blé tendre, 
        5 q à l'hectare,
 et au S.A.R. d'Aïn-Bouchekif :
 Blé dur, 
        2,5 q à l'hectare (à cause d'une sécheresse excessive 
        et de semailles tardives).
 
 Action sociale et morale
 
 Des résultats exposés ci-dessus, il ressort que les fellahs 
        sont dans l'ensemble parfaitement désireux de s'adapter à 
        des méthodes de travail autres que celles qu'ils employaient depuis 
        toujours. Ils comprennent profondément l'intérêt d'un 
        bon labour, par exemple ou de l'emploi de semences de choix.
 Mis en confiance et le premier pas est déjà fait dans cette 
        voie, ils viennent naturellement aux méthodes de culture que le 
        S.A.R.doit leur enseigner.
 La question de l'habitat, pressante sur certains secteurs de recasement, 
        est en voie de résolution. Fermes isolées ou villages sont 
        construits dans la mesure du possible en tenant compte des ressources 
        locales.
 
 Ce problème capital, en ce qui concerne l'évolution des 
        masses paysannes musulmanes, ne présente cependant actuellement 
        qu'un caractère d'urgence relatif pour les petits propriétaires 
        déjà établis et il ne s'agit pour eux que d'envisager 
        d'utiles améliorations à des maisons trop souvent encore 
        primitives et fragiles.
 
 Augmenter les revenus et la production de cette couche de la population 
        ; l'aider à améliorer une situation souvent précaire, 
        tel est le but des Secteurs d'Améliorations Rurales. Mais la création 
        de ces centres n'aurait contribué que dans une faible proportion 
        à réaliser ce projet, s'ils n'avaient pas eu valeur d'exemple 
        et si, dès leur constitution, ils n'avaient pas pris le caractère 
        organique d'une cellule de base à laquelle sont destinées 
        à venir s'agréger les exploitations environnantes, le résultat 
        ayant déjà été atteint avec certaines d'entre 
        elles.
 LES S.A.R. DES MARAICHERS La première expérience tentée 
        en 1938. dans le secteur de la culture maraîchère, fut celle 
        de I3eniOuassine (Commune mixte de Marnia). Considérablement agrandi 
        depuis, ce secteur d'améliorations rurales a évolué 
        vers l'arboriculture qui constitue maintenant l'objet principal de son 
        activité.
 Le seul secteur de maraîchers fonctionnant actuellement mérite 
        une étude spéciale, étant donné sa réussite 
        qu'il convient d'affermir et d'améliorer et qui est due en premier 
        lieu à la compétence de son président, administrateur 
        principal de la Commune mixte.
 
 A Cheria (Commune mixte de Tébessa) un lot communal d'une superficie 
        de 100 hectares qui, au début de 1946, était encore une 
        pauvre terre de parcours recouverte de joncs, est aujourd'hui transformée 
        en un magnifique jardin bordé sur sa partie nord par un superbe 
        verger qui groupe plus de 2.000 arbres fruitiers. 150 chefs de famille 
        (pasteurs ruinés par la présente crise ou bergers dépourvus 
        d'embauche faute de troupeaux) participent. à l'exploitation de 
        ce véritable domaine.
 
 L'extension de centre s'avère possible sur 200 hectares, la composition 
        chimique et physique de la couche végétale des terrains 
        communaux et domaniaux limitrophes étant identique à la 
        sienne et les nouveaux besoins de l'irrigation n'absorbant qu'une faible 
        partie d'une nappe phréatique d'une rare abondance.
 
 L'habitat a fait l'objet d'une étude minutieuse. Une maison type 
        de paysan édifiée pour servir à l'étude du 
        prototype choisi pour la cité de recasement (100 maisons) qui doit 
        être bâtie à Chéria, ainsi que deux logements 
        pour les maîtres ouvriers et deux logements pour les chefs de cultures 
        ont été construits depuis 1946.
 
 Afin de permettre l'écoulement des produits des jardins créés 
        à des prix rénumérateurs, un local coopératif 
        a été édifié qui permet leur stockage et leur 
        vente.
 
 La réussite de l'oeuvre entreprise permet de bien augurer de la 
        mise en valeur de ce vaste bassin : Chéria, hier encore simple 
        halte et lieu d'abreuvement des caravanes, est aujourd'hui un centre actif 
        qui peut fort bien devenir le hardi prototype de la coopérative 
        de production.
 LES S.A.R. D'ARBORICULTURES Cinq S.A.R. d'arboriculteurs couvrant 
        une surface de 10.883 hectares et groupant 966 fellahs tionnent actuellement.
 Arboriculture fruitière, viticulture, oléiculture, accessoirement 
        cultures maraîchères, y sont quées à des degrés 
        d'agancement divers. En effet, tandis que le S.A.R. de Beni-Ouassine donne 
        des résultats notables depuis quelques années, que celui 
        de Djorf ayant achevé des plantations viers sur 1.600 ha., entreprend 
        la réalisation de satroisième tranche (1.603 ha.), celui 
        de Chelafa mence à peine à constituer ses pépinières.
 
 Le fonctionnement de cette catégorie de S.A.R. ressemble assez 
        à celui des S. A. R. de céréaliculteurs. Les Documents 
        Algériens ont d'ailleurs exposé en détail la situation 
        de l'un de ces centres (  Voir Documents 
        Algériens, Série Economique n° 26, du 20 mai 1947 - 
        PAYSANAT - S.A.R. 
        de M'Rabtin-Diorf.)
 LES S.A.R. D'ELEVAGE Présentant une importance aussi capitale 
        que les S.A.R. de céréaliculteurs, les S.A.R. d'élevage 
        sont destinés à améliorer la situation des petits 
        éleveurs algériens qui se présente depuis 1945 d'une 
        manière assez difficile. Etant donné les conditions géographiques 
        et climatiques variables suivant la latitude, le problème a été 
        envisagé de manière sensiblement différente selon 
        qu'il s'agissait des territoires du Nord et des territoires du Sud.
 Les 41 Secteurs actuellement créés sont tous situés 
        dans les territoires du Nord, 21 fonctionnent depuis quelques mois, celui 
        de Boghari depuis un an, 19 viennent d'être créés 
        par décision du 25 novembre 1947 du Comité du Paysanat.
 
 Situation actuelle 
        de l'élevage d'ovins
 
 A la suite de plusieurs années de sécheresse, les troupeaux 
        ovins ont subi des pertes considérables, atteignant et souvent 
        même dépassant les 4/5 de l'effectif. La reconstitution ne 
        se fait que très lentement, car les éleveurs, dépourvus 
        de fonds, vendent à la boucherie, à des prix rémunérateurs, 
        toutes les bêtes en état, y compris les femelles.
 
 La laine est de qualité médiocre, les toisons presque toutes 
        jarreuses. La pratique de la vaine pâture aboutit à un apprauvrissement 
        constant de la flore utile des terrains de parcours et les bêtes 
        sont abreuvées dans dos conditions défectueuses car les 
        points d'eau font défaut en de nombreux points ou sont trop éloignés 
        les uns des autres.
 
 Le troupeau, toujours conduit de façon primitive, n'est pas défendu 
        contre les maladies, notamment la gale, les vers intestinaux et la clavelée.
 Enfin, la culture des plantes fourragères et le stockage des réserves 
        nutritives est inconnu.
 
 C'est pour remédier à ce déplorable état de 
        choses que l'organisation des S.A.R. d'élevage a été 
        mise sur pied.
 
 Les S. A. R.
 
 Dans les territoires du Nord (et c'est le cas de tous les secteurs actuellement 
        créés) les S. A. R., qui s'étendent sur 5.937.741 
        ha, sont des fractions des territoires des S.I.P., véritables petites 
        régions couvrant au moins un douar, mais plus souvent deux ou trois 
        et qui grouperont, à leur dernier stade évolutif, tous les 
        éleveurs vivant sur leur périmètre.
 
 L'organisation de ces centres vise à la reconstitution du troupeau 
        ovin et à son amélioration en quantité et en qualité.
 
 Reconstitution du cheptel 
        ovin
 
 Afin de permettre aux petits éleveurs ruinés, en partie 
        ou totalement, de reconstituer leur cheptel. des prêts de troupeau 
        remboursables en cinq annuités leur ont été consentis. 
        En principe, ces troupeaux ne doivent pas comprendre plus de 20 brebis 
        et un bêlier pour les éleveurs qui n'ont plus une seule bête. 
        Le prêt accordé est alors en moyenne de 75.000 francs. Pour 
        les autres, il est avancé le complément entre ce qu'ils 
        possèdent encore et l'effectif indiqué ci-dessus.
 
 Amélioration 
        du troupeau en qualité
 
 Elle est opérée en deux temps : introduction immédiate 
        de géniteurs de choix, d'un type bien adapté, susceptibles 
        d'améliorer la qualité et la quantité de la viande 
        mais, plus particulièrement, la qualité de la laine, puis 
        sélection dans la race, opération qui sera poursuivie durant 
        de longues années par la castration des mauvais géniteurs 
        et l'augmentation des primes attribuées annuellement par la commission 
        pastorale aux éleveurs présentant des béliers de 
        type recherché.
 
 Défense du troupeau 
        contre les maladies
 
 A l'intérieur du périmètre de chaque S.A.R. seront 
        créés un ou plusieurs centres de traitement où tous 
        les troupeaux (ceux prêtés aux éleveurs par la S.I.P. 
        et ceux leur appartenant en propre) seront rassemblés et visités 
        périodiquement par l'Inspecteur du Service de l'Elevage de la circonscription. 
        Ce technicien effectuera ou contrôlera l'exécution des opérations 
        de : clavélisation, balnéation, castration des mauvais géniteurs.
 
 Un centre de traitement existe déjà à Chabounia, 
        sur le S.A.R. de Boghari, qui a été organisé le premier. 
        Ce centre fonctionne parfaitement : 4.000 moutons peuvent y être 
        traités journellement contre la gale dans une piscine très 
        bien conçue de neuf mètres de long sur un mètre de 
        large. Il comprend, en outre, un parc de triage, deux parcs d'attente, 
        deux parcs d'égouttage, un poste de vaccination, un logement pour 
        le moniteur d'élevage, un puits et un abreuvoir,
 
 Extension des zones 
        da parcours
 
 Certains parcours, riches en herbe, sont peu fréquentés 
        faute de point d'abreuvement. Ils seront rapidement vivifiés par 
        la remise en état des points d'eau existants et par la création 
        de points d'eau nouveaux.
 
 Une liaison étroite établie avec les services de l'hydraulique 
        et de la colonisation a déjà permis quelques résultats 
        intéressants. Six points d'eau ont été remis en état 
        sur l'étendue du seul S.A.R. de Boghari. La réussite et 
        le développement des S.A.R. d'élevage reposent, en très 
        grande partie, sur l'amélioration de l'alimentation en eau et un 
        gros effort d'hydraulique est entrepris.
 
 Amélioration 
        de la qualité des pâturages
 
 La mise en défense, dans chaque S.A.R. pour une période 
        de trois à cinq ans, de vastes zones de parcours soumises, jusqu'à 
        présent, à la vaine pâture, est la première 
        mesure envisagée pour l'amélioration des pâturages. 
        Ces zones seront appelées par la suite à faire l'objet d'ensemencement 
        d'espèces annuelles et vivace et de plentiations de jujubiers, 
        cactus et accacias.
 
 Certes, cette mesure soulèvera, au début, quelques difficultés 
        du fait qu'elle entrave les habitudes consacrés par le droit d'usage 
        avec parcours, reconnu depuis toujours, aux populations pastorales. Mais 
        l'obstacle peut être surmonté par la persuasion et, surtout, 
        par la création d'un climat de confiance semblable à celui 
        qui règne à Boghari où il a été dé 
        montré que l'aide apportée aux éleveurs n'a qu'un 
        but : protéger et sauver tous les troupeaux.
 
 Cultures d'espèces 
        fourragères et stockage de réserves nutritives
 
 Partout où l'eau peut être utilisée, sous une forme 
        économique pour l'irrigation, on entreprend de cultiver des espèces 
        fourragères bien adaptées et susceptibles de donner un important 
        rendement en sec. Dans ce but, la construction de barrages d'épandage 
        de crues est activement étudiée.
 Les fourrages obtenus sur place et séchés constitueront 
        la base des stocks de réserve. Cependant, il est prévu, 
        dès maintenant, le transport rapide d'aliments de haute valeur 
        nutritive cultivés dans les périmètres irrigables 
        du nord, vers les régions d'élevage, pour les années 
        de sécheresse exception. nelles et de graves disettes.
 
 La mise en route des 
        S.A.R.
 
 Il est incontestable que le financement des secteurs d'élevage 
        est autrement important que celui des autres secteurs. En l'état 
        actuel des réalisations, 625.470.000 francs ont été 
        accordés au titre de prêts de troupeaux ou de subventions 
        pour travaux indispensables à la marche de ces S.A.R.
 PERSPECTIVES D'AVENIR On comprendra, en examinant ces chiffres, 
        toute l'importance attachée par l'Administration algérienne, 
        à la réussite d'une opération dont dépend, 
        en grande partie, le relèvement économique ainsi que l'évolution 
        sociale et morale d'une fraction particulièrement intéressante 
        de la population rurale musulmane.
 L'examen de la carte et des tableaux annexés suffit amplement pour 
        permettre de comprendre l'effort entrepris, ces dernières années, 
        dans le secteur du paysanat.
 
 L'ère des expériences est largement dépassée 
        maintenant, mais celle des projets n'est pas close : la création 
        de centres actifs d'élevage dans le Sud et de centrales mécaniques 
        de culture des champs a été récemment étudiée 
        par le Comité permanent du paysanat en vue de réalisations 
        prochaines. La création d'un réseau serré de Secteurs 
        d'améliorations rurales est une réalité réconfortante 
        qui permet tous les espoirs en ce qui concerne les destinées immédiates 
        et lointaines de l'agriculture algérienne.
 
 Au terme d'une évolution qui doit être aussi rapide que possible, 
        les Secteurs d'améliorations rurales, véritables germes 
        de cristallisation, grouperont les terres environnantes et couvriront 
        la superficie productrice de l'Algérie. Certains même, grâce 
        aux travaux actuellement en projet et dont une partie est en cours, apporteront 
        la prospérité dans des régions réputées 
        jusqu'ici stériles. Le S A.R. n'est pas seulement un organisme 
        d'amélioration de la production, mais sa constitution doit correspondre, 
        dans certains cas, à la création de nouvelles richesses, 
        si nécessaires à une population dont le niveau de vie général 
        est encore bas et qui s'accroit sans cesse.
 
 Enfin, le S.A.R. est destiné, souvent, à être le support 
        économique de réalisations sociales et administratives et 
        le berceau de nouvelles unités communales. Le Comité de 
        gestion du S.A.R. peut devenir la préfiguration de futurs conseils 
        municipaux, la pratique de la coopération et l'habitude de l'effort 
        commun devant donner naissance à cette conscience collective qui 
        est l'âme de la cité rurale.
 Annexe sous forme 
        de PDF :  tableaux des céréaliculteurstableau des arboriculteurs
 tableau des cultures maraichère
 tableau élevage
 cliquer sur l'image pour voir tout ça :
  
 |