LES LIAISONS MARITIMES, AÉRIENNES ET TERRESTRES
DE L'ALGÉRIE
INTRODUCTION
------La question
des communications de l'Algérie avec la France a toujours été
considérée comme des plus importantes, depuis notre établissement
dans le pays, il y a un siècle. D'abord, pour des raisons d'ordre
militaire, puis, à mesure du prodigieux développement des
exploitations agricoles, minières etc. de l'Algérie, pour
des raisons d'ordre économique. Pour produire, il faut d'abord
importer de l'outillage et, pour tirer parti de ce qui est produit en
surplus des besoins de la clientèle locale, il faut exporter. D'où
l'accroissement constant des échanges et la nécessité
de développer les moyens de communication.
------Quelques
chiffres montreront cette importance croissante du trafic entre la France
et l'Algérie.
------En
1887, l'Algérie a importé 220.094.772 francs de marchandises
et en a exporté 200.440.457 francs.
------Quarante
ans après, en 1927, elle importait 4.836 millions de francs (1)
et exportait 3.521 millions (2) de marchandises.
------Sur
ces chiffres (1927), 73,1 % des importations et 69,3 % des exportations
ont été effectuées en provenance ou à destination
de France.
------Rappelons
ici que l'Algérie arrive au cinquième rang des fournisseurs
de la France après la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l'Allemagne
et la Belgique et au quatrième rang de ses clients après
la Grande-Bretagne, la Belgique et l'Allemagne, et qu'au point de vue
des rapports de la France avec ses colonies ou protectorats, l'Algérie
arrive au premier rang, bénéficiant des pourcentages de
42,21 pour les importations et de 48,10% pour les exportations.
------Ces
résultats montrent l'importance du trafic extérieur de la
colonie et l'importance de sa contribution au ravitaillement économique
de la Métropole.
------Jusqu'à ces dernières
années, le problème des communications de l'Algérie
se réduisait à peu près à celui de la traversée
par bateaux de la Méditerranée, environ 800 kilomètres.
Une autre mer autrement redoutable, mer de sable, s'étendant sur
plus de 2.000 kilomètres, le Sahara, séparait l'Algérie
des régions fertiles du Niger. Seules s'y risquaient quelques rares
caravanes de chameaux, exposées aux périls des attaques
des Touaregs et aux périls plus grands encore de la soif.
------Or,
il s'est trouvé que, parallèlement au développement
r-marquable de l'Algérie et à l'accroissement correspondant
de ses besoins de trafic, les moyens de transport ont reçu du génie
humain une extension que, certes, n'avaient pas prévue les premiers
pionniers de l'CEuvre algérienne : création de la marine
à vapeur, des chemins de fer au xlxe siècle, puis, en notre
xxe siècle, création des transports automobiles et de l'aviation.
------Nous
étudierons ici successivement les Liaisons maritimes, aériennes
et terrestres de l'Algérie.
------Mais
il est essentiel d'affirmer une vérité fondamentale c'est
que les différents moyens de transport ne doivent jamais être
considérés comme concurrents. Navires, Avions, Chemins de
Fer, Automobiles, tous les moyens concourent, dans une collaboration commune,
au mouvement général des produits et des hommes. ------Chacun
répond à des nécessités déterminées
et, en se développant lui-même, il sert à développer
les autres. ------D'aucun
on ne peut dire : ceci tuera cela, mais bien : ceci aidera cela.
(1) Importations: matériaux de construction, fers,
machines, produite chimiques, etc.
(2) Exportations : moutons, produits agricoles, vins, phosphates, minerais,
etc.
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