Massif de l'AURÈS
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LE PAYS DE DIHYA LA KAHINNA Dihya ou Damya, dite la Kâhinna, maîtresse de l'Aurès est une héroïne plus ou moins légendaire qui, à la fin du 7° s., s'opposa à la première invasion arabe en écrasant l'armée d'Hassân, fils d'En-NôMan, et fut tuée au cours d'un nouveau combat contre ce même ennemi cinq ans plus tard. Reine de la tribu de Jerâoua, elle incarne le caractère farouche et impénétrable de son pays. Son souvenir survit depuis plus de 12 siècles chez les Aurasiens qui l'ont auréolé de légendes. Elle fut sans doute chef d'une grande tribu, fait peu surprenant en pays berbère où les femmes passent pour détenir un pouvoir surnaturel et jouent un grand rôle social. La résistance de la Kâhinna ne fut pas la seule manifestation du caractère indépendant et un peu farouche des Berbères de l'Aurès. Déjà les Romains avaient dû créer une ligne de postes fortifiés au débouché des vallées pour contenir leurs incursions et, en l'an 145, la 6' légion Ferrata, venant de Syrie, gravait dans la pierre le souvenir de son passage des gorges de Tighanimine, comme d'un exploit d'ordre militaire. Les Byzantins, trois siècles plus tard, durent se retrancher dans des forts établis au Nord du massif. Celui de Timgad en est l'un des meilleurs témoignages. Après leur victoire sur la Kâhinna, les Arabes pénétrèrent à leur tour dans l'Aurès mais ils ne purent assimiler à la grande unité du monde musulman ce pays qui était déjà resté en dehors du catholicisme orthodoxe et conserve encore quelques-uns de ses rites religieux millénaires. Réduite, ni par les Romains, ni par les Vandales de Genséric, ni par les Turcs, ni par les Arabes, cette population se soumit, en 1845, à la colonne Bedeau. Mais, cinq ans plus tard, pour venir à bout des résistances persistant dans tout le pays, l'armée française devait détruire le village de Nara, près de Menâa ; cette bataille meurtrière pour les soldats n'atteignit ni les femmes ni les enfants mis à l'abri derrière un col. En 1859, en 1879 et en 1916, de nouveaux mouvements insur-rectionnels échouent. Le 1" novembre 1954 les troubles qui éclatèrent en plusieurs points de l'Algérie ensanglantèrent l'Aurès. |
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