Alger,le port : l'Amirauté
LA NOUVELLE HALLE AUX POISSONS

Des escaliers de la Marine et du boulevard de France, les flâneurs assistent depuis quelques jours déjà aux travaux de fondations de la nouvelle halle aux poissons, implantée sur le môle de pêche.
Cette nouvelle création de la chambre de commerce, concessionnaire de l'outillage du port, s'étendra sur une superficie de 3.000 mètres carrés et comprendra des étals pour la vente des diverses qualités de poissons, des chambres froides, des magasins de mandataires, un poste de lavage, etc. La halle de vente proprement dite, en béton armé, sera constituée par une ossature métallique avec un lanterneau, central, flanquée de deux ailes avec terrasses, latéralement, conformément aux plans étudiés par M. Renaud, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, directeur du port d'Alger.

Note du site: Articles de l'Echo d'Alger parus en 1934 et 1937. Il semblerait que la halle aux poissons ait été inaugurée en 1939. Voir cette page sur mon site.

Echo d'Alger du 17-8-1934 et 24-9-1937 et du 10-3-1937 / Transmis par Francis Rambert
Afrique illustrée du 15-9-1937 - Transmis par Francis Rambert
sur site : mars 2014 ...sept.2021

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Sur ce site, différents documents évoquent la pêche, la halle aux poissons. Parmi eux en voici deux.
5-2005
Laboureurs et moissonneurs de la mer- mémoire , Edgar Scotti- Joseph Palomba
18-4-2005 La pêche et les pêcheurs en Algérie
mémoire , Edgar Scotti- Joseph Palomba


Echo du 17-8-1934
LA NOUVELLE HALLE AUX POISSONS




l'amiraute et la douane,mole de peche,la nouvelle poissonnerie,la halle aux poissons

AU MOLE DE PÊCHE LA NOUVELLE POISSONNERIE DE LA VILLE D'ALGER (article de l'Echo d'Alger, 24-9-1937)

Dans deux mois environ la nouvelle poissonnerie modèle de la ville d'Alger ouvrira ses portes. Notre document donne une idée de l'importance de ce bâtiment qui, spécialement aménagé, comportera des salles de ventes aux étals d'une rigaureuse propreté, une cour de réception du poisson et des locaux destinés à la vérification des marchandises vendues et à la perception des droits.

AU MOLE DE PÊCHE LA NOUVELLE POISSONNERIE DE LA VILLE D'ALGER

Pour situer la halle aux poissons

Pour situer la halle aux poissons(plan Vrillon)

Vue aérienne renseignée
Vue aérienne renseignée

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UNE NOUVELLE HALLE AUX POISSONS A ALGER

C'est au pied des vieux, murs de la mosquée et sous les imposantes voûtes soutenant le boulevard, que se place aujourd'hui encore " la pêcherie " d'Alger. Jadis, la mer y régnait et, sur les galets de la rade foraine d'El Djèzaïr, les bateaux corsaires attendaient, en ces lieux, l'heure des courses tragiques et fructueuses des pirates barbaresques. Chaque matin, maintenant, au lever du jour, une animation fébrile et bruyante s'y constate. C'est l'un des endroits les plus, pittoresques parmi ceux, innombrables, qui font le charme de l'Alger moderne. Une foule dense et bariolée s'y agite, tandis qu'une odeur caractéristique ce marée emplit l'air et s'épand jusqu'aux, boulevards, à peu près déserts.
Du quai, où accostent les bateaux de pêche, a cet endroit, c'est un va et vient incessant. Des indigènes transportent sur leur tête, de grands casiers de bois où sont rangés les poissons, fruit de la pêche nocturne. Il n'est rien de plus attrayant que d'assister à ce débarquement. Aux clartés indécises de l'aube, scintillent de feux bleutés ou roses, les écailles des poissons, en tas au fond des barques. De toutes formes, de toutes couleurs, de toutes tailles, les habitants de l'onde amère sont classés par catégories, par grosseur et aussitôt apportés, dans la cour de la pêcherie.
Là, rangés, comme des soldats à l'exercice, les casiers attendent le début de la vente à la criée. C'est voix alors que se déroule une scène pittoresque. Le crieur désigne les casiers et les prix demandés d'une forte et se développant sur le : " A 135 francs li dû casiers di poissôôôon "... et les enchères vont bon train, jusqu'au moment où le fatidique " adjugé " est prononcé par le mandataire. C'est, autour des casiers, une bousculade sans nom. Un cercle se forme qu'il est impossible de franchir et qui va se resserrant à mesure que les ventes et l'enlèvement des poissons s'effectuent.
A l'écart, le vieux marchand de varech enveloppe dans des feuilles de papiers usagés, ses vastes et translucides herbes marines, tandis que les revendeurs placent sur les étals les marchandises qu'ils viennent de s'adjuger. Sous les voûtes sombres, une forte odeur de marée s'allie à celle, plus prenante encore, du désinfectant épandu sur les dalles du parquet.
Ici, avec une agilité et une dextérité remarquables, un marchand dépouille de gros " chiens de mer " ; là, c'est une énorme raie que l'on éventre ; plus loin, les rougets sont rangés en ordre parfait, tandis qu'à leur côté un imposant mérot baille de toute son effrayante gueule jaune et noire.
A l'un ces angles d'un pilier de voûte, pendent d'étranges trophées. Ce sont des mâchoires de poissons carnassiers ou de squales. Desséchées, tordues, ces reliques montrent des dentitions extraordinaires. Certaines laissent voir plusieurs rangées de dents acérées et de taille respectable. Sans doute les pêcheurs qui ont tiré de leur élément ces monstres dentus ont-ils eu beaucoup de mal peur éviter de terribles morsures.
Ce qui est encore remarquable, c'est la quantité de chats qui entourent les éventaires et les casiers posés à terre. Il y en a de toutes tailles et de tous poils. Sans montrer d'impatience, ils attendent leur pitance quotidienne. Dès qu'ils sont servis, ils se sauvent vers les profondeurs noires des voûtes, non sans avoir montré griffes et crocs à leurs voisins trop affamés.
Et tout ce monde : poissons morts, chats étiques, hommes affairés, compose un tableau vraiment captivant. Il y a bien, comme partout où l'on travaille vite, quelques bousculades et de vifs échanges d'injures d'autant plus savoureuses qu'elles sont dites en des langues différentes. Mais, loin d'enlever du charme à la scène, ceci lui donne encore plus de cachet local.
Bientôt tcut ceci ne sera plus que du passé. Nous ne nous en plaindrons point, bien qu'ayant un faible marqué pour tout ce que nos jeunes générations qualifient de vieux, de désuet, d'antique. La pêcherie n'existera plus que dans le souvenir des rares curieux qui, comme nous, n'ont point jugé inutile de s'intéresser à la vie de la capitale, dut-il leur en coûter de se lever très tôt. Et cela, au fond est un bien, une nécessité même.
Le vieux marchand de vareclû
Se rendant compte des inconvénients réels résultant de l'organisation actuelle de la venté en gros des produits de la pêche, la Chambré, de Commercé et la Ville d'Alger ont décidé, d'un commun accord et selon des modalités; financières dent nous ne pouvons nous occuper ici, de déplacer la pîcherie. Pour le plus grand bien de tous, une nouvelle halle aux poissons, dont la constructien est aujourd'hui presque achevée, a été édifiée sur le môle.de pêche lui-même.
Si le pittoresque dcit.y perdre, l'hygiène et l'organisation rationnelle d'un pénible -travail s'en trouveront beaucoup mieux. Il n'est point d'esprit assez chagrin, ou trop ancré dans le sentiment de l'ihrangibilité des organisations périmées, pour trouver à redire à une aussi heureuse initiative.
La nouvelle halle aux poissons a été conçue et réalisée d'après les nécessités du mode de vente en gros usité à Alger et d'après la quantité du poisson mis aux enchères.
C'est ainsi que les calculs ont montré qu'il y avait un arrivage maximum journalier d'environ vingt tonnes, ce qui porte à près de six mille tonnes le tonnage annuel en tenant compte des apports du Maroc, des ports algériens et de la petite pêche.
Pour donner à la halle aux poissons des dimensions convenables, on s'est basé sur ce fait que la vente s'exécute de gré à gré, tous les mandataires venant en même temps/ ce qui exige que la marchandise soit entièrement étalée.
Au fur et à mesu-e des arrivées destinées à la vente, le poisson sera resserré dans une chambre refroidie à six degré, température suffisante pour une conservation de vingt-quatre heures au maximum, mais ne permettant pas la conservation pendant plusieurs jeurs.