Quelques journées
décisives (1)
Au bout de l'horizon, à l'Ouest, le mont Chenoua plongeait abruptement
sa masse violacée dans la mer ; plus près, une succession
de collines ocres et vertes émergeait d'une brume légère
; derrière ces hauteurs bordant la Mitidja inconnue, se découpaient
en toile de fond les cimes bleutées de l'Atlas blidéen ;
et, devant eux, droit vers l'Est, un terrain tout en ondulations s'étageait.
Ces pentes douces, couvertes d'un maquis dense et sombre où perçaient
quelques palmiers, s'élevaient graduellement jusqu'au sommet de
la Bouzaréah, derrière lequel se dissimulait, tous le savaient
alors, l'objectif à atteindre : Alger
Le lendemain, ils accomplirent leur premier bond en direction de cet objectif...
En effet, sur l'ordre du dey, les Turcs ne s'étaient pas opposés
au débarquement. Car Hussein était persuadé que notre
armée serait vite cernée et contrainte à la capitulation,
lui livrant ainsi un énorme butin et d'innombrables prisonniers
qu'il pourrait rançonner. Seules quelques bombes avaient été
lancées, au soir du 13 juin, des deux batteries turques établies
sur les premiers mamelonnements du plateau de la Bridja-Staouëli,
face à la presqu'île. L'une d'elles blessa mortellement un
matelot du " Breslau " ; la première victime de la campagne
d'Afrique (2).
Commencé à 3 heures du matin, le débarquement du
corps expéditionnaire se poursuivit, sans incident sérieux,
jusque vers le milieu de la journée du 14. Mais les troupes turques
commençaient à se rassembler sur les hauteurs proches. Déjà,
leurs canonniers dirigeaient un tir plongeant vers les Français,
tandis qu'une multitude de fantassins embusqués sous le couvert
et armés de fusils à long canon, d'une portée supérieure
à celle des nôtres, harcelait ces derniers d'un feu nourri.
Aussi, vers le milieu de la matinée, le général de
Bourmont fit-il donner deux brigades de la ire division. Elles attaquèrent,
efficacement appuyées par le feu de plusieurs vaisseaux mouillés
dans la baie est. Et rapidement, les batteries turques tombèrent
en notre pouvoir, leurs servants ayant été tués sur
leurs pièces ou mis en fuite. L'une après l'autre, les hauteurs
furent dégagées par nos troupes. Partout, l'" ennemi
reculait en désordre " : il n'était pas encore midi
!
Toutes les collines dominant la presqu'île et commandant le point
de débarquement étant alors occupées, le Génie
entreprit de fortifier le camp de Sidi
Ferruch, le retranchant puissamment, tandis qu'une position
de résistance s'établissait plus en avant, barrant toute
la presqu'île (3).
Le très sérieux Journal des débats
de Paris, hostile à l'expédition, avait menacé
l'armée de devenir la proie des lions, des tigres, des serpents
et même des... sauterelles, sans compter les chameaux, dont l'étrange
aspect devait effrayer la cavalerie - souvenir de la campagne d'Egypte
! - mais ce furent d'autres fauves que les troupes eurent à affronter,
dès leurs premiers pas sur le sol africain. Et les premiers combats
leur révélèrent une forme de guerre féroce
à laquelle ils durent s'adapter rapidement. Quelques notes prises
alors par le capitaine de frégate A.-T. Matterer, commandant en
second de " La Ville-de-Marseille ", vaisseau ancré dans
la baie ouest de Sidi Ferruch, en projettent l'aspect terrible :
" Sidi Ferruch, 15 juin. - Aujourd'hui, à 8 heures du matin,
l'armée de terre se bat pour enlever des positions, le feu se présente
sur le sommet d'une foule de petites montagnes. Le temps est beau, mais
brumeux... 7 heures du soir... Plus à droite, les Turcs disputaient
pied à pied un ruisseau de très bonne eau que nous voulions
enlever (4) ; là, ils nous ont tué un capitaine et huit
soldats. Ils ont pris un sergent auquel ils ont coupé la tête
et un fourrier auquel ils ont coupé autre chose. Mais au moment
où un de ces Turcs coupait la tête du capitaine pour l'emporter,
car nos têtes sont mises à prix, un de nos chasseurs est
tombé dessus et lui a enfoncé sa baïonnette dans le
corps mais trois Turcs sont venus comme des furieux, ont enlevé
le chasseur et lui ont coupé la tête. Voilà ce qui
s'est fait aujourd'hui, et dans toute la ligne des tirailleurs on se tuait
réciproquement ; c'était un roulement de coups de fusil...
"
Et le 18 juin, cet officier de marine rapporte encore :
" On a trouvé dans la broussaille un jeune sous-lieutenant
des voltigeurs du 4e de Ligne, la tête coupée, ainsi que
les deux mains et les deux pieds... "
Le 18 juin, la flotte à l'ancre fut mise en péril par une
tempête heureusement aussi courte qu'elle fut violente.
LA BATAILLE DE STAOUELI
Mais pendant que les Français organisaient
leur terrain, l'armée turque, grossie d'importants effectifs mercenaires,
se rassemblait sur les hauteurs en arrière, se préparant
à l'attaque. Et le 19 juin, dès l'aube, toutes les troupes
du dey s'ébranlèrent dans le brouillard encore dense.
Les premiers, les cavaliers affrontèrent nos lignes. Ils arrivaient
à fond de train, portant chacun en croupe un fantassin qu'ils déposaient
près de nos positions, lâchaient leur coup de fusil et, virevoltant,
disparaissaient rapidement, sans cesse remplacés par d'autres cavaliers
qui perpétuaient cette manoeuvre tourbillonnante, dans une nuée
de poussière. Pendant ce temps, les fantassins, dissimulés
dans les buissons, tiraient sur nos soldats, leur infligeant des pertes
sensibles. Un certain nombre parvinrent même à s'infiltrer
jusqu'aux retranchements français et un Turc vint planter son drapeau
à même le revêtement d'une batterie où le coup
de sabre d'un officier d'artillerie l'abattit (5).
Une contre-attaque générale fut alors ordonnée. Vigoureusement
menée, utilement appuyée sur la gauche par les batteries
des bâtiments Le Ducouêdic, du Griffon et du Sphinx, embossés
dans la baie est, elle surprit les Turcs qui lâchèrent pied
partout rapidement, reculant, déjà désorganisés
et presque démoralisés.
Il était à peine 7 heures du matin, le brouillard se dissipait
et le soleil brillait dans le ciel.
A cet instant, le général de Bourmont, désireux d'exploiter
ce rapide succès, décida l'occupation du plateau de Staouéli
où les Turcs avaient établi leur camp. Aussitôt, nos
troupes reprirent l'offensive sur toute la ligne de front (6). Débordant
une défense opiniâtre, elles bousculèrent furieusement
l'ennemi désorganisé et le repoussèrent plus haut,
dans un désordre total.
La bataille avait été dure ; elle nous avait coûté
57 tués et près de 500 blessés. Mais ce soir-là,
le général Berthezène put dormir dans le camp évacué
par les Turcs, sous la magnifique tente que l'agha Ibrahim venait d'abandonner
précipitamment.
Cette tente se dressait au pied d'un bouquet de palmiers auprès
desquels devait s'élever, treize ans plus tard, le couvent de la
Trappe (7), Et au soir du 19 juin 1830, l'armée française
bivouaquait déjà sur le territoire de la future commune
de Chéragas.
Un immense butin fut saisi dans le camp turc, armes de toutes sortes,
munitions, canons, vivres frais, moutons, chevaux, et, parmi le bétail
capturé, une soixantaine de chameaux qui obtinrent un énorme
succès de curiosité auprès des troupiers. On découvrit
aussi des milliers de chaînes et carcans de fer destinés
aux nombreux prisonniers que comptaient faire les Turcs (8).
SIDI KHALEF
Le nouveau camp, appelé camp de Staouéli,
fut organisé en base avancée et rapidement fortifié.
Mais déjà l'ennemi se regroupait un peu plus haut, à
deux ou trois kilomètres de là, sur le plateau de Sidi Khalef,
autour du marabout de ce saint homme (9) et sous le commandement d'un
nouveau chef, le bey de Titteri,
Mustapha bou Mezrag. Aussi, le général de Bourmont, desireux
de garder l'initiative des opérations, brusqua-t-il les choses
et, dès le 24, à l'aube, toutes les brigades attaquèrent
droit devant elles, refoulant les Turcs assistés de leurs troupes
mercenaires.
Partis d'un seul bond, les régiments engagèrent le combat
à l'arme blanche le plus souvent, délogeant l'adversaire
de ravin en ravin jusqu'à Sidi Khalef puis, maintenant leur pression,
le repoussèrent en désordre sur les hauteurs qui dominent
Alger, vers la Bouzaréah et El-Biar. A 4 heures de l'après-midi,
ce jour-là, nos avant-postes s'établirent sur une ligne
allant de l'haouch Dély
Ibrahim aux premiers contreforts de la
Bouzaréah, au lieu-dit " Chapelle et Fontaine ",
dénomination due au commandant Boutin qui désignait ainsi,
sur son plan, le marabout de Sidi bou Naga et la source qui l'avoisinait.
Ce point se situait précisément, de nos jours, à
l'intersection de la route de Chéragas - El
Biar (N. 41) - Béni Messous.
Cette journée fut un succès pour nos armes, mais l'affaire
avait été rude. Dès le début, le point de
résistance le plus sérieux se cristallisa autour de l'haouch
Aïn Kalâa (10), sur le bord de la profonde entaille de l'oued
Béni Messous et, un peu plus haut, sur les rives de son affluent,
l'oued Defla où une maison de campagne (la " maison crénelée
" des commentateurs), appartenant au Kaznadji (11), ou trésorier
du Dey, devint l'enjeu d'âpres combats, plusieurs fois prise et
reprise au cours de la même matinée, puis définitivement
conquise par les voltigeurs du 49° de Ligne, occupée et aussitôt
fortifiée.
Dans ce secteur, les fortes dénivellations du terrain, ainsi que
les nombreux obstacles naturels qui le hérissaient : fourrés
impénétrables de cactus, d'agaves, épaisses broussailles
de lentisques et d'arbousiers truffées de ronciers, rendirent la
progression difficile, empêchant même l'utilisation de la
cavalerie (12) et favorisant au contraire l'énergique défense
des tirailleurs turcs qui résistèrent dans un corps à
corps acharné. Ils durent cependant céder devant l'élan
irrésistible des brigades Damrémont et Berthezène
et reculèrent, pied à pied, jusqu'à la ligne des
crêtes surplombant Alger.
Le soir même, le gros des colonnes françaises se regroupa
sur le plateau de Sidi Khalef (13), et, ce jour-là, le capitaine
de frégate Matterer put écrire :
" 24 juin, 2 heures du soir. - Le temps est beau, les vents sont
à l'Est. Au moment où j'écris, une forte explosion
vient de se faire entendre au-dessus de la position de nos troupes, c'est-à-dire
au-dessus de Sidi Khalef ; cette explosion est suivie d'un gros nuage
de fumée grisâtre... (Le même jour, 8 heures du soir.)
... Notre armée est maintenant sur les hauteurs d'Alger. On s'est
bien battu. L'explosion que nous avons entendue à 2 heures est
une maison minée (14), quand les Turcs ont vu que nos troupes s'en
approchaient, ils ont mis le feu ; mais ils s'y sont pris trop tôt
car le général Valazé, homme instruit, a fait sonner
la trompette pour faire retirer les troupes qui s'avançaient. Alors
l'explosion a eu lieu ; l'armée a été un instant
couverte de poussière et nous avons perdu quelques hommes imprudents.
Les Bédouins nous ont tué une douzaine d'hommes qui étaient
en amateurs à l'arrière de l'armée ; ils ont contourné
et se sont placés derrière. M. Grandval, volontaire, et
sept ou huit de ses camarades, ont été poursuivis pendant
une lieue de distance par des cavaliers qui, heureusement pour eux, se
sont arrêtés pour massacrer et piller un jeune officier d'artillerie.
On a trouvé un jeune officier de marine ayant la tête coupée.
Il avait été se promener à la suite de l'armée.
Toutes les troupes sont en marche ; le général de Bourmont
est à leur tête. Son fils a reçu une balle dans la
poitrine et en mourra... "
Il s'agissait d'Amédée de Bourmont, deuxième des
quatre fils du général, lieutenant au 49e de Ligne. Selon
certains commentateurs, ce jeune officier fut grièvement blessé
à la tête de ses grenadiers, lors d'une attaque poussée
en direction de l'haouch Dély Ibrahim. En escaladant une clôture,
avancent d'autres, tandis que l'Estafette du 10 juillet 1830 relate :
" Le jeune A. de Bourmont, officier d'état-major, attaché
au 4' régiment de Ligne, avait été chargé
de porter une ordonnance au quartier général. Traversant
un ravin pour éviter de suivre le détour immense d'une colline,
il arrive sur le sommet et là, une balle meurtrière l'atteint
à la poitrine. Malgré cette blessure, il déchire
sa chemise, étanche son sang qui coulait en abondance, prend le
galop et achève sa mission, en même temps qu'il perd connaissance...
"
D'abord transporté au camp de Staouéli, sur un sac à
distribution, sous la tente du général Love' do, A. de Bourmont
fut ensuite dirigé sur le camp de Sidi Ferruch où il mourut
quelques jours plus tard, le 7 juillet.
Il avait été frappé près du sommet de la colline
sur la pente de laquelle devait plus tard s'élever le village de
Chéragas. A cet emplacement, en 1839, l'évêque Dupuch
célébra une messe sous un figuier voisin et, en 1843, les
Trappistes y érigèrent un calvaire (15). A l'aube, cette
croix de fer se détachait sur le ciel, au-dessus du clocher de
l'église, nettement visible de toutes les rues de la localité
orientées Est-Ouest. Par un rapprochement du destin, Amédée
de Bourmont était tombé sur le territoire de la tribu des
Zouaous, tribu qui, longtemps, avait fourni des mercenaires aux pachas
de Tunis et d'Alger, avant de constituer le premier corps ode supplétifs
indigènes de l'Armée d'Afrique, et ce corps devint bientôt
célèbre sous le nom de " Zouaves ".
A Sidi Khalef, les Français virent quelques habitations, les premières
rencontrées depuis Sidi Ferruch. C'étaient, disséminées
sur les pentes descendant d'El Biar et de Bouzaréah d'où
jaillissaient de nombreuses sources, quelques maisons de campagne appartenant
à de riches Maures d'Alger ou à des officiers des Janissaires.
" Il y avait là. dit J.-T. Merle (16), qui y passa le 6
juillet, quelques masures entourées de jardinets dans un état
de semi-abandon, avec quelques restes de culture et, de-ci, de-là,
on trouvait quelques maisons turques au milieu des orangers, des grenadiers,
des figuiers, des citronniers, etc. C'était un curieux mélange
de luxe et de misère : une porte vermoulue ouvrait sur un corridor
pavé de marbre ; au mur de jolies petites fenêtres en ogive,
sans vitraux, mais un plancher croulant ; aucune commodité des
maisons européennes... "
Aucune route ne menait jusque-là, comme partout ailleurs dans la
Régence, à cette époque, simplement un chemin cavalier
venant d'Alger, profondément encaissé comme un ravin et
s'arrêtant à hauteur du marabout. En fait, il s'agissait
du tracé de l'ancienne voie romaine joignant Icosium (Alger) à
Tipasa et Césarée (Cherchell) dont J.-T. Merle put reconnaître
les vestiges dallés en plusieurs endroits (17). Un fortin devait
commander cette voie à l'emplacement de l'haouch El Kalâa
(18), d'où le nom de ce dernier. Les vestiges antiques étaient
nombreux et quelques officiers purent distinguer dans les constructions
turques des matériaux de réemploi empruntés aux villes
romaines préexistant déjà sur le site, dont la pierre
et le marbre avaient été abondamment réutilisés.
C'était le cas, notamment à l'haouch El Kagnadji, ainsi
qu'à l'haouch El Khodja (19), ou secrétaire du dey.
De même, dans les alentours de l'haouch El Kalâa (20), certains
officiers du général Berthezène avaient découvert,
non sans étonnement, de nombreux dolmens disséminés
parmi les lentisques et les cactus. Ils ignoraient alors que ces monuments
mégalithiques - par ailleurs assez modestes - étaient les
vestiges d'une ancienne nécropole s'étendant sur les deux
rives de l'oued Beni Messous (21) et remontant à une époque
reculée. Tous ces vestiges démontraient, et les travaux
archéologiques menés depuis 1830 l'ont vérifié,
que cette région était humainement fréquentée
depuis des temps immémoriaux.
(A suivre.) Gaston PALISSER.
(1) Préparant une monographie sur
Chéragas, l'auteur serait reconnaissant à toute personne
possédant des documents sur ce centre qui voudrait bien les lui
communiquer (ou, simplement, leur reproduction). Prière de se mettre
en relation avec M. Gaston Palisser, 4, rue de l'Eglise, 92420 Vaucresson.
(2) Journal du capitaine de frégate A.-T. Matterer, à bord
de " La Ville-de-Marseille ", en baie de Sidi-Ferruch.
(3) C. Rousset : la Conquête d'Alger ; général Desprez
: Journal d'un officier...
(4) L'oued Bridja.
(5) De Bartillat : Relation de la campagne d'Afrique.
(6) Gabriel Esquer : La prise d'Alger ; C. Rousset : La conquête
d'Alger.
(7) Ce bouquet de palmiers se dressse toujours dans la cour de l'ancien
couvent de La Trappe.
(8) Henri Klein : Feuillets d'El Djezair.
(9) Petit édifice religieux, toujours visible sur la propriété
J. Bernardo, à 1 km environ de Chéragas.
(10) Gabriel Camps Précisions sur la bataille de Sidi Khalef.
(11: Propriété de Fleurieu.
(12) M. Fernel Campagne d'Afrique.
(13) C'est-à-dire, approximativement, sur l'aire s'étendant
à la sortie ouest de Chéragas et allant de la bordure du
ravin de Beni Messous au lieu-dit el-Omara (d'après le relevé
topographique des opérations du général Valazé).
(14) Selon le Précis du théâtre des opérations
en Afrique du général Valazé, cette maison turque
se situait à Béni Messous, sur les confins de la propriété
L. Vidal.
(15) Visible sur la propriété L. Vidal.
(16) J.-T. Merle : Anecdotes pour servir à l'histoire de la conquête
d'Alger.
(17) Berbrugger : Icosium ; J.-T. Merle Anecdotes...
(18) Gabriel Camps : Précisions sur la bataille de Sidi Khalef.
(19) Depuis, propriété L. Vidal.
(20) Propriété Lioré, a haouch Ain Kalàa ".
(21) Gabriel Camps : Précisions sur la bataille de Sidi Khalef.
|