Les grandes périodes
de l'histoire de l'Algérie
Le mot Algérie n'est apparu qu'en 1838 ou
1839 à l'initiative des autorités françaises
qui, à l'époque, ne contrôlaient que le nord du
territoire sur 100 à 200km de large.
Le reste du territoire était occupé par des tribus nomades
désignées sous le nom de Gétules ou de Zénètes.
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En 1830, lors de la conquête d'Alger par la France
l'Algérie n'existait donc pas en tant que telle puisqu'elle n'avait
pas de nom pour l'ensemble du territoire,
ni
de frontières précisément définies,
ni
de gouvernement unique,
ni
d'existence autonome.
C'était un territoire aux contours un peu flous et administré,
avant la France, par des Turcs.
Pour désigner le territoire on a utilisé de multiples appellations
au cours du temps parmi lesquelles je sélectionne les quatre suivantes
:
Numidie
et Maurétanie dans l'Antiquité,
Maghreb
central après la conquête arabe
Régence
d'Alger à l'époque ottomane.
Pour les noms des villes citées j'utiliserai les
noms de l'époque française avec parfois, entre parenthèses,
le nom de l'époque concernée par mon texte. Je n'utiliserai
pas les noms actuels ou très exceptionnellement en cas de nécessité.
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De 814 à
146 avant Jésus-Christ
Phéniciens et Carthaginois
Les dates repères principales.
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814 : c'est
la date retenue par les écrivains grecs pour la fondation
de Carthage par des navigateurs venus de la ville phénicienne
de Tyr ( Sour dans l'actuel
Liban). Les ruines de Carthage sont en Tunisie, près de Tunis
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· |
146
: c'est la date de la destruction de Carthage par les Romains au terme
des trois guerres dites puniques ; et de la conquête, dans la
foulée des légionnaires romains, des territoires dominés
par Carthage dans la future Tunisie et dans l'est de la future Algérie |
Qu'en reste-t-il aujourd'hui
? Pas grand chose.
La langue punique n'est plus utilisée nulle part.
Les écritures alphabétiques libyco-berbères ne sont
plus utilisées nulle part.
Les ruines des constructions carthaginoises ont été enfouies
sous les constructions romaines ; à de rares exceptions près.
Il reste des emplacements de ville réutilisés
jusqu'à nos jours. Presque tous sont sur la côte où
les Phéniciens, puis les Carthaginois avaient établi des
escales sur la route maritime d'Espagne entre 1200 et 300 avant Jésus-Christ.
Voici leurs noms français d'est en ouest :
Hippone (près de Bône)
Philippeville (Rusicade)
Djidjelli (Igilgili)
Bougie (Saldae)
Dellys (Rusucurru)
Alger (Icosium)
Cherchell (Iol) |
L'extension vers l'intérieur est très mal connue.
Il y a comme exception assurée le Medracen
près de Batna (donc loin des côtes). Il s'agit d'un mausolée
en pierres de taille, de forme cylindrique (59 mètres de diamètre)
et haut de 20 mètres.'
Une autre exception est le Medracen près de Tipasa (
voir Tipasa),
appelé faussement " Tombeau de la
chrétienne " et édifié à la
limite des périodes carthaginoise et romaine.
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De 146 avant Jésus-Christ
à 429 après
L'Algérie romaine
1° Les dates repères principales.
·
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146 avant J-C
est la date de la destruction de Carthage et de l'occupation d'une
partie de son territoire étendu sur l'actuelle Tunisie et
sur l'est de l'Algérie, avec Hippone. Rome appelle Africa
vetus cette nouvelle province.
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· |
429 est
la date de la conquête par les Vandales, appelés à
l'aide par le gouverneur romain Boniface en rébellion contre
Rome. Les Vandales étaient alors en Espagne. Il y a trop de
dates intermédiaires pour les citer toutes. En voici trois
: |
44 après J-C est la date admise
pour l'annexion du royaume protégé de Maurétanie.
La fin du premier siècle voit l'apparition du Christianisme.
La fin du deuxième siècle voit l'arrivée des premiers
dromadaires ; ces animaux sont indispensables pour s'enfoncer loin dans
le désert. Le Christianisme a été éliminé
par la conquête arabe, mais le dromadaire est resté.
2° Les noms des provinces romaines sont :
·
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La Proconsulaire
qui associait à l'actuelle Tunisie l'extrême est algérien,
avec Tébessa au sud et Hippone et Bône (Hippo Regius)
au nord. C'est l'ancienne Africa vetus.
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· |
La Numidie
avec Constantine (Cirta) chef-lieu de la province, Timgad
et Lambèse où était cantonnée la III°
légion Augusta. Ses 5500 légionnaires assuraient la
sécurité partout, avec l'aide de troupes auxiliaires
il est vrai. C'est la nouvelle Africa nova. |
· |
La Maurétanie
césarienne au-delà vers l'ouest, avec Cherchell
(Cesarea) et Tlemcen (Pomaria). Au-delà vers l'ouest la Maurétanie
tingitane, avec Volubilis recouvrait le nord du Maroc actuel. |
3° Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
Des ruines grandioses surtout à
l'est, avec Timgad (Timgad
près de l'Aurès) et Djemila
(Cuicul)
au nord de Sétif.
Aucune ville moderne n'ayant été bâtie à ces
emplacements, le réseau des rues et places est intact. Il n'y a
rien de semblable en France. Ce sont des sites touristiques majeurs. Sur
la côte, à l'ouest d'Alger, Tipasa
doit son charme à la présence de la mer. Un village a été
implanté sur une petite partie des ruines.
Ailleurs en Algérie nombreux sont les bâtiments romains intégrés
dans une ville. Impossible de tous les citer ; je choisis seulement quelques
exemples ; le temple de Minerve à Tébessa
(voir
sur ce site) , le mausolée
de Scipion à Sétif,
des théâtres à Guelma (voir
sur ce site) ou Cherchell
(voir
sur ce site); et dans la campagne le long aqueduc qui alimentait
en eau Cherchell, chef-lieu de la Césarienne.
Au sud, face aux nomades, Rome n'avait pas construit de muraille, mais
disposé de petites garnisons jusqu'à Messaad (Castellum
dhimmidi) à 70km au N.E. de Laghouat.
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De 429 à 533
L'Algérie vandale
1° Les dates repères
principales.
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429. Les Vandales,
venus de Germanie, ont franchi le Rhin en 406, puis la Gaule et
l'Espagne jusqu'en Andalousie. Ils s'y trouvent si bien qu'ils y
restent 20 ans. Pour expliquer leur fuite en 429 trois raisons sont
invoquées : peur des Wisigoths installés à
Tolède, appel au secours du gouverneur romain Boniface et
espoir de pillages.
Ce sont les Romains qui ont fourni les navires pour traverser le
détroit de Gibraltar !
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431.
Les Vandales détruisent Cherchell, puis Hippone après
14 mois de siège. |
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439.
Les Vandales occupent Carthage et les terres qui en dépendaient
en Algérie et ailleurs. |
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476.
Fin de l'Empire romain d'Occident. Aucune menace n'est désormais
à craindre du côté de Rome. |
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533. C'est
l'Empire romain d'Orient qui, sous, l'empereur Justinien
tente et réussit la reconquête. Le général
Bélisaire bat et disperse les Vandales. |
2° L'espace tenu
par les Vandales hors de la future Tunisie est de faible étendue,
même si ses limites sont difficiles à préciser et
sûrement fluctuantes à cause des incessantes révoltes
des Berbères. Il ne devait guère dépasser, vers l'ouest,
Hippone et Tébessa (Theveste). A noter que les Vandales, aux yeux
des Berbères christianisés sont des hérétiques
puisqu'ils sont de bons Ariens. En 484 les Vandales avaient confisqué
les églises, saisi les biens ecclésiastiques et déplacé
ou déporté prêtres et évêques.
3) Que reste-t-il
des Vandales aujourd'hui ? Une si
sale réputation qu'elle a enrichi les langues européennes
: ainsi au vandalisme français correspondent les vandalism anglais
ou russe, et le vandalismus allemand. En dehors du vocabulaire on n'a
identifié comme vandales que quelques tombes du côté
de Tébessa ou sous le pavement d'anciennes églises disparues
à Hippone.
Il reste aussi le nom de la province d'Andalousie au sud de l'Espagne.
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De 533 à 647
L'Algérie byzantine
1° Les dates repères
·
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533. Carthage est conquise
par les troupes de l'Empereur Justinien sous la conduite du général
Bélisaire. Son ancien adjoint Solomon conquiert ensuite le
reste du territoire vandale. Les hommes capables de combattre sont
emmenés à Constantinople pour être enrôlés
dans l'armée byzantine ; les vieux, les femmes et les enfants
restent en Afrique.
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· |
647. Bataille
de Sbeïtla perdue par l'Exarque byzantin Grégoire
face à de nouveaux envahisseurs arabes passés par la
Tripolitaine. A cette date les Byzantins ont quitté la future
Algérie, mais pas la future Tunisie. |
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695. Conquête
et destruction de Carthage par les troupes de Hassan ben
Noman el Ghassani (le persan).La ville ne fut jamais reconstruite. |
2° L'Algérie
byzantine était peu étendue. Hors du territoire
de l'actuelle Tunisie, alors appelée Africa, les Byzantins occupaient
la Numidie et quelques points fortifiés de la Maurétanie
césarienne. La ville la plus occidentale de l'Algérie byzantine
paraît avoir été Cesarea.
3° Qu'en reste-t-il ? Pas grand
chose. Seulement quelques points fortifiés bâtis grossièrement
par réemploi de blocs de pierres taillées trouvées
sur place. Le bâtiment le plus connu qui subsiste encore aujourd'hui
est à Timgad où les
Byzantins ont édifié un fort à plusieurs étages.
Ce qui reste du fort de Tobna, à
l'est du chott el Hodna, est également considéré
comme un héritage byzantin.
On peut noter, pour s'en étonner, que la langue
latine, utilisée plusieurs siècles durant, n'a laissé
aucune trace en Algérie alors qu'elle a donné naissance
aux langues espagnole, portugaise et française. Et ce ne sont pas
les Byzantins, même si entre eux ils parlaient grec, qui sont responsables
de cette disparition. Certains auteurs pensent que le punique était
encore pratiqué dans les campagnes. Or c'est une langue sémitique
comme l'arabe.
La même remarque vaut aussi pour le Christianisme
qui était le même pour les Romains et les Byzantins car le
schisme dit orthodoxe est de 1054.
Il est vrai que les chrétiens étaient très divisés
entre les catholiques, les ariens, les donatistes et les pélagianistes.
Les querelles théologiques sur la double nature du Christ divine
et humaine (querelle du monophysisme) auraient facilité les conversions
à l'Islam considéré par certains comme une nouvelle
forme de christianisme puisque les deux religions sont monothéistes.
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De 647 à 1051
et de 1051 à 1516
Les Algéries des Berbères arabisés
Pourquoi deux Algéries
arabes ? Parce qu'il y a eu, séparées par 4 siècles,
deux conquêtes très différentes par l'origine des
conquérants et par les conséquences immédiates et
lointaines.
Un point commun cependant
: tous ces conquérants sont passés par l'Egypte et ont accompli
leur voyage à pied, le long de la mer, à travers la Tripolitaine.
I° La première conquête
arabe 647-711
Elle est le fait de troupes obéissant à
des chefs dont l'histoire a retenu les noms. Sans s'interdire tout pillage,
elles sont néanmoins assez disciplinées.
Les dates repères
:
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647.
Incursions arabes en Numidie ; sans suite car les envahisseurs
sont retournés en Egypte au bout de 14 mois. |
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681
l'océan atlantique est (peut-être) atteint,
au Maroc, par une armée qui aurait donc traversé toute
l'Algérie, aller et retour, sauf pour son chef Okba
ben Nafi qui, au retour, est assassiné à
Biskra. |
· |
711. l'armée
de Tarik, avec des soldats arabes et berbères volontaires,
franchit le détroit de Gibraltar et passe en Europe. Elle ira
jusqu'à Poitiers ! |
Les conséquences immédiates
sont une progression lente de la langue arabe que nous appelons
dialectale, et aussi de l'Islam parmi les Chrétiens surtout, car
les juifs, nombreux, sont plus réticents. Il s'agit d'un islam
sunnite de rite malékite.
La conversion n'était pas obligatoire mais nécessaire pour
échapper à deux impôts spéciaux (capitation
et impôt foncier : le kharadj ) et au risque de l'esclavage.
La connaissance de l'arabe n'était utile que pour s'adresser ou
répondre aux autorités officielles.
Les conséquences lointaines
et durables sont celles de la fin de l'unité méditerranéenne.
Il n'y a plus de Mare nostrum : la rive nord est occidentale et chrétienne
; la rive sud est musulmane et proche du monde oriental. Ces deux rives
sont peuplées de peuples hostiles. La méfiance est permanente
et les conflits fréquents. Rappelez-vous que Saint-Louis est allé
mourir de la peste en assiégeant Tunis en 1270.
Qu'en reste-t-il aujourd'hui
?
Le mot Maghreb (pays
du couchant)
Le mot Gibraltar
dû à une déformation de djebel Tarik
II° La période de 711 à 1051
Elle est marquée essentiellement
par le Kharedjisme et la dynastie des Rostémides.
·
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657.
Apparition en orient de cette forme d'islam très rigoriste |
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761.
Création à Tahert (près de Tiaret) d'un royaume
rostémide par Abd er-Rahman ben Rostem |
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761 à
909. Existence du royaume rostémide avec Tahert
pour capitale |
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909.
Destruction de Tahert par des adversaires religieux. Les survivants
trouvent refuge au Sahara dans la région d'Ouargla, puis du
M'Zab, autour de Ghardaïa. On les appelle aujourd'hui Mozabites. |
Qu'en reste-t-il aujourd'hui
? Des épiciers mozabites dans tout le nord de l'Algérois
; mais pas des épicières car les femmes ne peuvent quitter
leur région natale.
III° L'invasion (plutôt que
la conquête) hilalienne à partir de 1051
En effet elle est réalisée par des tribus
nombreuses et pillardes, sur une longue période de plus de 50 ans,
sans chefs connus, sans plan d'ensemble.
Elle est le fait, du moins au début, de tribus
venues du sud de l'Arabie (du Hedjaz pour être précis) et
installées en Haute Egypte. Ce sont les Beni
Hilal et les Beni Soleïm.
Elle déplace des familles avec femmes, enfants,
dromadaires et ânes pour porter les bagages nécessaires à
la vie du bédouin. Ces tribus ont traversé la Tripolitaine,
puis longé le versant sud de l'Atlas saharien avant de tourner
vers les steppes plus au nord.
Elle est tout de même le résultat d'une décision
politique du khalife fatimide (donc chiite) d'Egypte, qui trouva ainsi
un moyen commode de se débarrasser d'une population encombrante
et sunnite. N.B. Les Fatimides
ont régné au Caire de 969 à 1171
Elle concerne la zone algérienne des steppes parcourues
par des nomades indigènes et s'arrête au pied des montagnes
de l'Atlas tellien et de Kabylie peuplées par des cultivateurs
sédentaires.
Ses conséquences sont
celles d'un cataclysme économique dû un peu à
leurs pillages et beaucoup à leur genre de vie d'éleveurs
nomades qui ne pouvait s'accommoder des contraintes de la culture. Ces
nomades ont acquis une sale réputation, tout comme les Vandales,
mais avec de sensibles différences.
Les Vandales détruisaient volontairement par goût
du pillage alors que les Hilaliens désorganisaient l'économie
rurale en gênant ou en saccageant les cultures éventuelles
et en surexploitant des pâturages fragiles.
Les Vandales venaient de l'ouest, de l'Espagne, et allaient
vers l'est en s'éloignant le moins possible de la mer alors que
les Hilaliens venaient de l'est, de l'Egypte, en suivant des pistes dans
des régions semi-désertiques. Les Hilaliens craignaient
la montagne.
IV° Les dynasties berbères
de 935 jusqu'à l'arrivée des Turcs au XVI° siècle
Durant plus de 5 siècles le territoire du Maghreb
central (l'Algérie) a été soumis à 7 dynasties
berbères qui ont régné simultanément ou successivement
et qui se sont parfois combattues.
Trois sont issues du Maghreb el Aksa (leMaroc) ;
Trois sont issues du Maghreb central (l'Algérie) ;
Une est issue de l'Ifrikiya (la Tunisie).
Les trois dynasties du Maghreb central sont les Zirides,
les Hammadides et les Zianides.
935-1152 La dynastie Ziride
apparaît en 935 à Achir à l'est de Boghari près
d'Aïn- Boucif.
Son
fondateur est Ziri ibn-Menad.
Ses
capitales furent Achir, puis Mahdia en Ifrikiya.
973-1152 La dynastie Hammadide apparaît
en 973 à Achir.
Son
fondateur est Hammad ibn Bologhine, fils du précédent.
Ses
capitales furent Kalaa des Beni-Hammad (près M'Sila) et Bougie.
1235-1554 La dynastie Zianide apparaît
en 1235 à Tlemcen.
Son
fondateur est Yaghmorassan ibn Zian.
Sa
capitale fut Tlemcen.
Les trois dynasties du Maghreb el Aksa (Maroc) sont les
Almoravides, les Almohades et
les Mérinides.
1062-1147 La dynastie Almoravide apparaît
en 1062 à Marrakech.
Son
fondateur est Youssef ibn Tachfin.
Sa
capitale fut Marrakech.
1147-1269 La dynastie Almohade apparaît
en 1147 à Marrakech.
Son
fondateur est ibn Toumert
Sa
capitale fut Marrakech. Elle règna du Maroc à la Libye et
à l'Espagne.
1196-1465 La dynastie Mérinide
apparaît en 1196 au Sahara marocain, à Sidjilmasa.
Son
fondateur m'est inconnu.
Sa
capitale fut Fès Djedid. En Algérie son royaume s'arrêta
à Médéa.
La dynastie d'Ifrikiya (Tunisie) est celle des Hafsides.
1229-1574 La dynastie Hafside
apparaît en 1229 à Tunis.
Son
fondateur est abou Zakariya.
Sa
capitale fut Tunis ; et vers l'ouest le royaume s'arrêta à
Bougie.
Qu'en reste-t-il aujourd'hui
?
Des
mosquées et des minarets à base carrée (Alger, Tlemcen).
Le
palais du Méchouar à Tlemcen.
Les
ruines d'Achir.
Des
bouts de murailles ici ou là.
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De 1516 à 1830
L'Algérie turque ou ottomane : la Régence d'Alger
Le mot turc désigne à la fois
un peuple d'Asie centrale et sa langue (du groupe altaÏque)
Le turc s'écrit depuis 1924 avec l'alphabet latin; auparavant c'était
avec l'alphabet arabe
Les Turcs sont des musulmans sunnites de rite
hanéfite : donc peu rigoristes
Le mot ottoman est celui du sultan Othman (forme arabe du turc Osman)
intronisé en 1281
I° 1516-1529 L'installation
des Turcs à Alger
Elle est le contre-coup de la construction, par les Espagnols, du fort
du Penon (prononcez penione), sur un des 4 îlots qui faisaient face
à Alger. Le chef d'Alger, Sélim, appelle à l'aide.
·
|
En
1516 c'est un albanais (ou un grec ?) Baba
Aroudj qui rapplique. Il commence par étrangler
Sélim qui l'a appelé et continue par une conquête
du Maghreb central jusqu'à Tlemcen. |
· |
En 1518
il meurt au cours de son voyage de retour de Tlemcen.
Son frère cadet Kheir ed Dine
(surnommé Barberousse) lui succède.
Il se met aussitôt sous la protection du sultan de Constantinople
auquel il prête allégeance. Le sultan accepte. |
· |
En 1529
Kheir ed Dine chasse les Espagnols, relie les 4 îlots pour former
une jetée et crée ainsi un vrai port à Alger,
bien protégé contre les vents du nord.
|
La régence est née.
Les Turcs se lancent alors à la conquête de tout le Maghreb
central et fixe de facto les frontières de la future Algérie
en zone tellienne. Ils
s'emparent aussi des oasis du nord du Sahara :
Biskra, Touggourt, Ouargla.
II° L'administration ottomane du
Maghreb central
Elle est légère car seul le paiement des impôts intéresse
vraiment le pouvoir ottoman. Elle varie peu de 1529 à 1830 bien
que les titres des principaux dignitaires aient changé.
·
|
A Alger de 1529 à
1587 les régents portent le titre de belerbey
de
1587 à 1659 les régents portent le titre de pacha
de
1659 à 1671 les régents portent le titre d'agha
de
1671 à 1830 les régents portent le titre de dey
Les environs d'Alger, sur 200km de long de Cherchell à Dellys
constituent le Dar es- Soltane
ce qui signifie qu'ils sont administrés directement par le
souverain. |
· |
En province il y a 3 beys
:
un
à l'ouest à Mazouna, puis Mascara, puis Oran
un
au centre, celui du Titteri, à Médéa
un
à l'est, à Constantine |
Les populations sont réparties en trois groupes principaux :
·
|
Celles du Makhzen supérieur
exemptes d'impôts mais mobilisables n'importe quand, |
· |
Celles du Makhzen inférieur
payant peu d'impôts et rarement mobilisables, |
· |
Les tribus raïas exemptées
de service militaire mais assujetties à tous les impôts.
Bien sûr il y a aussi des minorités. Depuis longtemps
il n'y a plus de chrétiens, sauf les esclaves pris en mer et
ramenés à Alger ; mais il reste des juifs et des koulouglis.
|
· |
Les juifs sont citadins,
commerçants, artisans ou au service des autorités. Aussi
sont-ils nombreux dans les chefs-lieux de beylikat, Médéa
et Constantine surtout. |
· |
Les koulouglis sont des
métis nés d'un père turc (souvent un janissaire,
soldat d'élite astreint au célibat) et d'une mère
indigène. |
III° Qu'en reste-t-il aujourd'hui
?
Du vocabulaire qui est entré
suffisamment dans nos usages pour être présent dans nos dictionnaires
non spécialisés, tels le Larousse ou le Paul Robert. Je
range par ordre alphabétique les termes que j'ai retenus, avec
leur signification de l'époque turque. Ces mots ont souvent été
importés sous une forme arabisée, voire traduits en français.
·
Agha Officier
·
Bey Souverain vassal du sultan ottoman
·
Bordj Fort ou fortin
·
Caïd Officier au-dessous de l'agha.
Polyvalent : juge, administrateur, soldat
·
Chaouch Huissier
·
Cheikh Chef de tribu
·
Dey Chef de la régence d'Alger.
Vassal théorique du sultan
·
Dhimmitude Statut des non musulmans
soumis à un impôt spécial.
·
Divan Conseil du sultan (siégeant
sur des coussins)
·
Drogman Interprète officiel
·
Hadj qualifie un musulman qui a fait
le pèlerinage de La Mecque
·
Janissaire Fantassin d'élite, enlevé enfant à
ses parents non musulmans.
·
Khaznadar Trésorier
·
Khodja Secrétaire
·
Odjak Gouvernement
·
Pacha Titre honorifique (écrit
bacha en arabe où la lettre p n'existe pas)
·
Raïs Chef
·
Vizir Ministre. A Constantinople le
Grand Vizir est le premier ministre.
·
Zaouïa Ecole coranique
Et beaucoup de bâtiments ; beaucoup
trop pour en dresser le catalogue. La plupart sont à Alger, puis
à Constantine. Et loin derrière Oran restée espagnole
jusqu'en 1791, Médéa et Bougie.
·
|
Plein de mosquées
(djemaâ) avec minaret octogonal comme en Turquie |
· |
Au moins trois palais beylicaux
(Alger, Constantine et Médéa) |
· |
Des forts dont celui dit
de l'Empereur à Alger en hommage involontaire à Charles-Quint
qui est passé par là en 1541. Et aussi le bordj el Kantara
qui existe encore à Maison-Carrée, et qui protégeait
le pont sur l'Harrach aujourd'hui remplacé. |
· |
Et la Kasbah
d'Alger construite entre 1516 et 1590. avec un fort tout
en haut. |
· |
Beaucoup de belles villas
mauresques. |
Je n'ai rien trouvé sur les infrastructures, sauf la mention d'un
hôpital du bey à Alger renommé par les Français
hôpital Maillot.
*
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Que reste-t-il de 132 ans de souveraineté
française ?
En vérité les 132 ans de présence
ne concernent que la ville d'Alger car la conquête, que je ne traiterai
pas, fut difficile et longue ; non pas à cause des Turcs qui n'ont
fait aucune difficulté pour partir, avec notre aide parfois. Le
dey Hussein et sa cour (plus de 100
personnes) ont été conduits à Naples par la frégate
Jeanne d'Arc. Auparavant nous avions ramené à Smyrne, en
Turquie, tous les janissaires. Les autres Turcs, de naissance ou de professions,
peu nombreux dans les autres villes, furent tous expulsés. Mais
pas les Koulouglis qui restèrent.
Commencée par le débarquement à Sidi-Ferruch,
le 25 mai 1830, de 37000 hommes 4500 chevaux et 91 canons, la conquête
ne fut vraiment achevée qu'en 1934 avec l'occupation sans combat
de Tindouf. Soit 134 ans pour occuper le tout.
·
|
Il reste le
nom Algérie qui efface celui de régence.
Apparu dès 1831 dans une ordonnance de l'intendance, il ne
devint officiel qu'en 1838 ou 1839, sans pour autant s'imposer tout
de suite dans les usages. |
· |
Il reste ses
frontières fixées en vertu d'accords multiples
signés avec nos voisins
o en 1901 avec la Tunisie
(protectorat français) et la Libye ottomane,
o en 1905 avec l'AOF (Afrique
occidentale française)
o en 1912 avec le Maroc
pour le sud. La frontière nord remontait à 1845
o en 1912 avec l'Espagne
pour le Sahara espagnol. |
· |
Il reste un territoire national
immense de 2 038 741km² : le 11° du monde. |
· |
Il reste entre
500 et 600 centres de colonisation : le premier (Dely-Ibrahim)
date de 1832 et le dernier( Médrissa) de 1928. |
· |
Il reste
l'usage de la langue française, y compris dans la
presse (plus de 15 journaux francophones) et à la radio. |
· |
Et de
nombreuses infrastructures. Pas d'autoroute ni de métro
(des projets à l'étude depuis 1954 étaient restés
dans les cartons). Mais de vrais réseaux ferroviaire (4105km)
et routier (plus de 20000km asphaltés), 49 aérodromes,
14 ports maritimes de transports, 144 hôpitaux de tous niveaux,
47 lycées et l'université d'Alger créée
en 1902, 2 Ecoles supérieures d'agronomie, 3 medersas, 11 grands
barrages. |
· |
Deux grandes basiliques
à Alger (N.D d'Afrique) et à Hippone |
· |
Et la découverte
et la mise en exploitation de gros gisements
de minerai de fer (Ouenza), de phosphate (Le Kouif et Djebel Onk)
de gaz (Hassi R'Mel) et de pétrole (Hassi-Messaoud et Edjeleh)
avec les réseaux d'oléoducs et de gazoducs nécessaires
vers Alger et vers 2 ports exportateurs : Bougie et Arzew. |
· |
Des
bribes industrielles : cimenteries, cigarettes Bastos,
brasseries, camions Berliet |
· |
Et des cimetières
aux tombes et tombeaux abandonnés. Il n'en reste sûrement
pas des centaines car beaucoup ont été vandalisés
et détruits depuis 1962. |
Et plein de souvenirs pour
ceux qui ont y ont vécu et regrettent de n'avoir pas pu y rester.
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