| CHAPITRE 
IILES CHEMINS DE FER À VOIE DE 1,055 M
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e) Tramways électriques d'Algérie  ------Deux 
villes d'Algérie eurent des réseaux de tramways électriques: 
Alger et Oran. De plus, les réseaux de ces deux villes furent tous à 
voie de 1,055 m.------Commençons 
parAlger.
 ------Il 
est curieux de constater que cette ville eut trois réseaux 
complètement indépendants de tramways électriques, 
mais que ceux-ci étaient cependant de mêmes caractéristiques 
techniques: voie de 1,055 m bien entendu, mais également tension de 600 
volts continu. Néanmoins, ils n'eurent probablement pas la moindre aiguille 
de jonction, sauf peut-être à titre éphémère. 
Le plus ancien est celui des CFRA.
 
 ------Nous 
venons de voir que, dès 1898, ceux-ci décidaient d'électrifier 
la partie centrale de leur ligne principale de Deux-Moulins 
à Maison-Carrée, 
et les tramways électriques fonctionnèrent à partir de 1900 
sur cette ligne longue de 17 km. Une seconde ligne fut ouverte en 1905. II s'agissait 
de la section urbaine, du Champ-de-Manoeuvre 
à 
Kouba, d'une longue ligne vapeur qui avait été prévue 
initialement pour rejoindre Blida à travers le Sahel. Cette nouvelle ligne, 
longue de 6 km, portait le réseau électrifié des CFRA à 
une longueur de 23 km. En fait, ce réseau fut découpé en 
cinq lignes se chevauchant :
 --- deux lignes se recoupaient au centre d'Alger 
pour desservir respectivement Deux-Moulins et Maison-Carrée,
 --- deux 
lignes se joignaient au Ruisseau pour desservir le Champ-de-Manoeuvre et Kouba.
 --- Enfin, une dernière ligne était exploitée en navette 
sur une courte rocade joignant les deux lignes initiales du Ruisseau à 
Hussein-Dey.
 ------A partir 
de 1945, ce réseau de tramways fut remplacé progressivement par 
des trolleybus, qui furent à leur tour remplacés par des 
autobus.
 ------La 
première ligne transformée en trolleybus fut celle au profil difficile 
du Ruisseau à Kouba, ceci dès 1945, et les derniers tramways CFRA 
circulèrent en 1955 sur une ligne allant de Nelson 
(au pied de Bab-El Oued) au Ruisseau.(d'après 
H.Martin* :la ligne de trams du Ruisseau, dernière ligne des ex-CFRA, a 
disparu en mai 1957 et non en 1955.... la date exacte m'avait été 
donnée par les CFRA eux-mêmes. Christian Ripoll ajoute : "(je 
les pratiquais perso, je temoigne ! ")
 )
 
 ------Le 
second réseau fut celui de la Compagnie des Tramways 
et Messageries du Sahel, les 
TMS 
qui, à partir de 1901, exploita une ligne unique qui, partant 
de la place 
du Gouvernement, montait à l'assaut des collines via 
El-Biar et se terminait à Ben-Aknoun à 8 kilomètres 
du départ. Cependant, en 1935, le quartier d'El-Biar fut desservi par une 
ligne d'autobus des Tramways Algérois, les 
TA (voir ci-après), ligne plus longue mais de meilleur profil. 
Les TMS en déconfiture sont rachetés par le département d'Alger 
et confiés aux CFRA en 1937 .Après une exploitation provisoire par 
autobus, la ligne fut exploitée par trolleybus, avant que ceux-ci ne soient 
remplacés à leur tour par des autobus.
 
 
 |  | ------Le troisième 
réseau fut donc celui des Tramways Algérois, les TA, mais alors 
que les deux premiers étaient essentiellement destinés à 
desservir des banlieues, celui-ci était entièrementurbain. ------Le concessionnaire 
était une filiale créée spécialement à cet 
effet en 1898 de la société Thomson-Houston, et le réseau 
fut ouvert au début du siècle. Il comprenait une longue ligne parallèle 
à celle des CFRA, mais à l'intérieur de la ville. Il allait 
de l'Hôpital 
du Dey (à Bab-El Oued) aux collines de Mustapha Supérieur 
où il se divisait en deux branches, l'une vers la Colonne 
Voirol et l'autre vers le Boulevard Bru. Le réseau des TA avait 
une longueur de 14 km.
 ------On 
peut donc dire que la longueur maximale des tramways d'Alger a été 
de 23 + 8 + 14 = 45 km. Mais l'arrivée des trolleybus allait limiter en 
1937 la ligne de tramways des TA à la portion allant de l'Hôpital 
du Dey à Yusuf, la partie sud et les deux antennes étant transformées 
en trolleybus. (d'après H.Martin* : C'est 
en 1941 et non en 1937 que les TA ont limité 
les trams au parcours Hôpital du Dey - Yusuf.
 Selon Christian Ripoll 
: " A noter que de 1944 à 1951, un service de tram a repris jusqu'au 
carrefour Galieni- Roosvelt (Palais d'Eté) )
 -
 -----Or, la même année, à la suite d'essais 
entrepris depuis 1934, les TA remplaçaient leur matériel d'origine, 
devenu obsolète, par 25 tramways articulés à 3 éléments. 
On a pu dire, non sans raison, qu'au début de 
la seconde guerre mondiale le réseau des TA était le plus moderne 
de France et figurait parmi les plus remarquables du monde entier.
 ----------Ceci explique 
que les tramways des TA survécurent jusqu'au début de 1960. (D'après 
H.Martin* : les trams des TA ont disparu en 1959, à la fin de l'année, 
et non pas comme une "légende" le dit après les barricades 
de 1960.). Signalons à cette occasion que les trolleybus d'Alger 
disparurent de 1962 à 1964, sauf sur la ligne très accidentée 
montant à 
Notre-Dame d'Afrique (construite en prolongement de la ligne TA de 
l'Hôpital du Dey) où ils furent maintenus jusqu'en 1975. Et maintenant, 
Alger attend son métro, véritable serpent de mer qui renaît 
pour disparaître aussitôt après.
 ------Autant 
l'histoire des tramways d'Alger est relativement bien connue, grâce notamment 
aux recherches de Jean 
Arrivetz (cf. l'article de Chemins de Fer Régionaux et Urbains 
cité dans l'introduction ci-dessus), autant celle des tramways d'Oran est 
pratiquement inconnue.
 ------La 
seule chose qui soit sûre est qu'ils étaient bien à voie de 
1,055 m. Il semble qu'entre 1898 et 1900, la Compagnie des Tramways d'Oran ait 
construit un ensemble de 9 lignes urbaines se développant en éventail 
à partir de la place Karguentah du centre ville. Certaines de ces lignes 
furent remplacées par des trolleybus à partir de 1939. Les derniers 
tramways auraient disparu au début des années 50. Le réseau 
comprenait de plus, une longue ligne suburbaine de 16 km, ligne très mystérieuse 
car personne ne sait si elle fut réellement électrifiée dans 
sa totalité. Elle desservait, via Mers El-Kebir, la corniche à l'ouest 
d'Oran jusqu'à Aïn-El-Turk et elle semble avoir été 
remplacée par des autobus à la veille de la dernière guerre.
 ------Au total, 
lignes urbaines et ligne suburbaine, on peut estimer la longueur du réseau 
de tramways d'Oran à quelques 50 km.
 
 * 
: H.Martin : voir sur ce même site les 
transports urbains d'Alger, par Henri Martin :les 
CFRA, 
les TA, la RSTA, Des 
tickets, des tickets !    |