agriculture et arboriculture en Algérie avant 1962
Le liège, richesse naturelle de l'Algérie

Le liège est la principale ressource forestière de l'Algérie. D'un tempérament robuste, courte de fût, pourvue d'une ramure irrégulière et d'une cime large, l'essence précieuse se constitue en massif généralement clair, de consistance variable, en raison des différences de terrain, d'exposition, de situation vis-à-vis des incendies et du pâturage. Un sous-bois souvent inextricable couvre le sol.

Dans l'ensemble, la végétation des peuplements se montre assez active dans la région de Tlemcen, le Sahel d'Oran, la région de Mascara ; mais n'atteint son maximum de vigueur que dans l'Atlas blidéen et surtout dans les montagnes du littoral constantinois (Grande et petite Kabylie, régions de Philippeville et de Collo) qui, à la faveur d'un climat relativement humide, se trouvent être la véritable région du chêne-liège.

La récolte du liège se fait au printemps et peut-être n'est-il pas sans intérêt de rappeler sommairement les procédés d'exploitation employés.

Afrique du nord illustrée du 2-2-1924 - Transmis par Francis Rambert
fév. 2021

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A propos du LIÈGE, sur ce site, entre autres:

- Alger, Algérie : documents algériens - Série économique - Le Liège (quercus suber) en Algérie - mise sur site le 25-2-2011 - * Document n° 6 de la série : Économique - Paru le 1er février 1946 - Rubrique LIEGE
- Alger, Algérie : documents algériens - Série économique L'industrie du liège en Algérie - Lièges comprimés pour l'exportation *
mise sur site le 9-10-2011 - * Document n° 37 de la série : Économique - Paru le 20 novembre 1947 - Rubrique INDUSTRIALISATION
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Géographie de l'Afrique du nord - ŕ l'usage du Cours Moyen et de la Classe de Fin d'Études des écoles primaires de l'Afrique du Nord

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LE LIÈGE

Le liège est la principale ressource forestière de l'Algérie. D'un tempérament robuste, courte de fût, pourvue d'une ramure irrégulière et d'une cime large, l'essence précieuse se constitue en massif généralement clair, de consistance variable, en raison des différences de terrain, d'exposition, de situation vis-à-vis des incendies et du pâturage. Un sous-bois souvent inextricable couvre le sol.

Dans l'ensemble, la végétation des peuplements se montre assez active dans la région de Tlemcen, le Sahel d'Oran, la région de Mascara ; mais n'atteint son maximum de vigueur que dans l'Atlas blidéen et surtout dans les montagnes du littoral constantinois (Grande et petite Kabylie, régions de Philippeville et de Collo) qui, à la faveur d'un climat relativement humide, se trouvent être la véritable région du chêne-liège.

La récolte du liège se fait au printemps et peut-être n'est-il pas sans intérêt de rappeler sommairement les procédés d'exploitation employés.

Parlons d'abord du " démasclage". Cette opération, qui a pour but de mettre le chêne en état de reproduire périodiquement du liège, consiste dans l'enlèvement, à l'époque de la sève, de l'écorcé vierge, dite liège mâle, sur le fût des sujets, aptes à être mis en rapport. Elle provoque, dans la végétation de l'arbre, une certaine crise, qu'il importe de ne pas lui infliger prématurément et des règles techniques doivent être observées, L'expérience a, en effet, démontré que des sujets de 0 m 50 ou même de 0 m 60 de tour à hauteur d'homme supportent mal cette crise, qui peut même, parfois, déterminer leur mort. En outre, les arbres trop petits ne donnent que du liège crevassé, de qualité médiocre et on a intérêt, pour augmenter, avec la surface de production, le rendement des récoltes et améliorer leur qualité, à ne démascler que des sujets d'âge moyen, ayant au minimum 0 m 70, ou mieux, 0 m 80 de tour sur écorce à hauteur d'homme.

En principe, un massif donné ayant été totalement démasclé au cours d'une seule année, les exploitations devraient, semble-t-il, revenir périodiquement sur toute la superficie, à intervalles égaux, chacun à âge d'exploitabilité. En fait, la croissance du liège étant très variable, il n'en est pas ainsi. L'épaisseur marchande est atteinte, pour certains sujets, au bout de six à huit ans, alors que pour d'autres il faut douze ou quinze ans, de sorte que, comme l'a écrit M. Lamey : " l'assimilation que l'on a essayé d'établir entre le liège et le bois sous le rapport de l'exploitation n'est pas possible : le liège doit plutôt être comparé à un fruit, qu'il faut récolter à l'époque précise de sa maturité et qui perd de sa valeur si on le prend ou trop tôt où trop tard. Ce principe admis, la méthode du jardinage est la seule qui convienne pour l'exploitation des forêts de chênes-liège, puisqu'elle permet de récolter les produits dans les meilleures conditions, aussitôt qu'ils ont atteint les dimensions voulues ".

Il faut donc parcourir la forêt en prenant, çà et là, les produits ayant atteint la dimension marchande.

Les lièges exploités dans les forêts de la Colonie, qu'elles soient domaniales ou particulières, produisent plus de 300.000 quintaux par an et donnent lieu à un commerce d'exportation actif, qui représente de 10 à 15 millions de francs.

Les lièges sont exportés soit à l'état brut, c'est-à-dire tels qu'ils ont été détachés des arbres producteurs ; soit en planches ayant subi une certaine préparation, consistant généralement en bouillage (cuisson à l'eau bouillante pendant près d'une heure), raclage (enlèvement de la croûte dure et impropre à l'usage), visage (rasement des bords et élimination des parties mauvaises), soit enfin en marchandises ouvrées, telles que les bouchons, ou petits morceaux parallélépipédiques débités pour la fabrication des bouchons.

Les principaux clients de la Colonie en lièges non ouvrés étaient, outre la France, la Russie, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, les États-Unis. Venaient ensuite, par ordre d'importance, la Belgique, les Pays-Bas, l'Angleterre, l'Italie.

Quand aux exportations en liège ouvré, pour la majeure partie (70 % environ), dirigées sur là Métropole, elles sont restées assez limitées.

En somme, l'industrie du liège en Algérie est restée jusqu'alors assez peu active, puisqu'on dépit du développement considérable de la production qui, depuis un quart de siècle s'est accru d'environ 200.000 quintaux, elle n'a guère mis en œuvre, dans les meilleures années, que 10 à 12.000 quintaux de liège.
Cette situation tient à deux causes. D'une part, les besoins locaux de liège ouvré sont insignifiants. D'autre part, les pays gros consommateurs de liège et non producteurs ont pris des mesures pour réaliser chez eux la transformation de ce produit. Ils ont favorisé l'installation d'usines bien agencés et appliqué dés tarifications sévères au liège ouvré.

Ainsi le principal obstacle au développement de l'industrie bouchonnière en Algérie réside dans les droits qui protègent la fabrication étrangère. Cette situation peut d'ailleurs se modifier avec l'orientation donnée à la politique douanière et on ne voit pas, a priori, dé raisons sérieuses pour que l'industrie bouchonnière ne puisse se développer en Algérie et y prendre l'extension si désirable, que certains ont entrevue.