L'industrie du
liège en Algérie
Lièges comprimés pour l'exportation (Voir
" Documente Algériens ", série économique,
n° 6 - 1er février 1946 : "
Le Liège en Algérie ")
Deuxième pays du monde par ses surfaces couvertes
en chêne-liège, l'Algérie ne se classe cependant qu'au
troisième rang des pays méditerranéens producteurs
de liège par le tonnage de sa récolte annuelle.
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Superficie
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Production
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Portugal
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550.000 hectares
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1.100.000 quintaux
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Espagne
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340.000 hectares
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800.000 quintaux
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Alg้rie
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440.000 hectares
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375.000 quintaux
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Italie
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75.000 hectares
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75.000 quintaux
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Maroc
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300.000 hectares
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40.000 quintaux
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Tunisie
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140.000 hectares
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80.000 quintaux
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France
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150.000 hectares
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85.000 quintaux
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Il n'en reste pas moins qu'avec ses 375.000 qx la production
algérienne a toujours fourni un appoint appréciable à
l'économie du pays, appoint destiné à s'accroître
rationnellement grâce d'une part aux travaux poursuivis par la Station
de Recherches Forestières, d'autre part, à l'Industrialisation
de l'Algérie.
ETAPES DE L'INDUSTRIE DU LIEGE EN ALGERIE.
Avant 1830, le liège, dont le commerce est à peu près
inconnu, sert uniquement aux besoins domestiques des populations autochtones.
Dès 1840, les ressources de la région de Pilippeville-La
Calle, sont signalées par les agents forestiers, mais l'exploitation
des forêts ne se fait que lentement. C'est vers 1867 que s'effectuent
les premières exportations de liège non ouvré. Quant
au liège ouvré, il ne figure dans les statistiques d'exportation
qu'à partir de 1901. A ce moment, l'industrie du liège est
à l'état embryonnaire. Elle ne prend son essor qu'après
la guerre 1914 - 1918 et surtout à partir de 1920. Essor assez
factice d'ailleurs jusqu'en 1945 (les produits ouvrés ne figurent
dans les exportations de liège que pour 7 % environ)
Ce faible pourcentage donne la mesure du développement possible
de l'industrie algérienne qui s'est jusqu'à ces dernières
années consacrée surtout à la bouchonnerie (2).
LIEGES AGGLOMERES.
Le bouchon, objet d'abord unique, ensuite principal de l'industrie du
liège n'est plus à considérer que comme une production
secondaire. En effet, le liège est à l'heure actuelle utilisé
dans la proportion de 80 % environ par diverses industries étrangères
à la bouchonnerie et en particulier pour la fabrication d'agglomérés.
On distingue deux sortes d'agglomérés : les " expansés
purs " et les " agglomérés
blancs " ou " fins ".
Les expansés purs ou agglomérés
noirs sont agglutinés sous les seuls effets de la chaleur
et de la pression. Ils sont utilisés principalement comme isolants
dans la construction et les aménagements frigorifiques sous forme
de briques, de panneaux, plaques, tubes, ainsi que comme matière
anti-vibratoire pour les machines. Matériau recherché pour
sa légèreté et ses propriétés isolantes,
thermiques et acoustiques l'expansé pur s'avère inégalable
pour certains emplois.
Les " agglomérés blancs "
ou " agglomérés fins " sont agglutinés
à l'aide d'un liant spécial (résine synthétique,
caséine, etc...).
La fabrication des agglomérés nécessite un équipement
mécanique important. Elle comporte le broyage du liège à
l'aide de concasseurs, broyeurs, le tamisage qui permet le triage des
grains d'après leur dimension. Ces grains comprimés dans
des moules au moyen des presses sont ensuite enfournés et chauffés
pendant plusieurs heures.
Les agglomérés blancs sont avant le moulage mélangés
dans des malaxeurs à un produit agglutinant.
L'industrie algérienne s'est presque exclusivement consacrée
jusqu'à ces toutes dernières années à la fabrication
des expansés purs et timidement puisque sa production n'a été
que de 30 à 40.000 qx par an. Il semble bien qu'elle soit actuellement
engagée dans une voie d'extension. Plusieurs projets d'extension
ou de création d'usines sont en cours (( Voir
" Documents Algériens ", série économique,
n° 27, du 15 juillet 1947 : "
Industrialisation de l'Algérie ".)) : déjà
une installation est terminée dans la banlieue d'Alger pour la
fabrication d'agglomérés blancs dont la production permettra
de satisfairè une partie des demandes formulées par la Métropole
et l'étranger. Toutefois, il importe de tenir compte en ce qui
concerne le développement de l'industrie du liège en Algérie
de certains éléments économiques.
LES DEBOUCHES (note
du site: normal pour des bouchons ) DES
AGGLOMERES ALGERIENS (Ce
paragraphe et les suivants s'inspirent d'un point de vue économique
général exposé en la matière par l'U.N.I.
T.E.C., au cours d'une série d'études effectuées
à la demande de M. l'Ambassadeur, Gouverneur Général
de l'Algérie,)
Il est incontestable qu'il existe actuellement une forte démande
de liège aggloméré, mais il paraît extrêmement
prudent de considérer ce fait comme momentané. Il n'est
dû, en effet qu'à l'épuisement des stocks et aux reconstructions.
Il est d'ailleurs très difficile de chiffrer exactement ces demandes
car les utilisateurs dans l'espoir d'obtenir plus vite et plus sûrement
satisfaction, s'adressent à plusieurs maisons à la fois
pour les mêmes besoins. On risquerait donc, en totalisant les demandes,
d'arriver à un chiffre trois ou quatre fois supérieur aux
besoins réels.
D'un autre côté, les demandes de liège aggloméré
sont essentiellement fonction du prix de ce matériau. Dès
qu'il est trop cher, on s'adresse à des succédanés
dont certains prennent de plus en plus d'importance, notamment la laine
de verre, le verre multicellulaire. Les produits similaires obtenus à
partir des laitiers peuvent être bien meilleur marché encore.
Or, les prix du liège sont faits par les deux pays gros producteurs
: le Portugal et l'Espagne. Les fluctuations monétaires peuvent
pas suite influer fortemént sur les cours du liège et entraîner
soit de fortes demandes de lièges algériens, soit leur mévente.
Si nous examinons maintenant ce qu'a fait dans le domaine des agglomérés
le Portugal qui en produit 200.000 qx par an (contre 35.000 pour l'Algérie),
nous constatons que les exportations de liège aggloméré
ne s'y élèvent qu'à 10 % des exportations totales
de liège de ce pays. Et cependant, il existe rien qu'aux U.S.A.
un marché pour 90.000 tonnes d'agglomérés.
C'est que les U.S.A. (où va 55 % de la production mondiale) comme
d'ailleurs tous les gros utilisateurs d'agglomérés (Angleterre,
Allemagne, Scandinavie et Japon) sont équipés pour l'agglomération
du liège et, en conséquénce, importent seulement
du brut ou des déchets.
Il est d'ailleurs à prévoir que si tous les pays se trouvaient
gênés dans leur importation de liège brut et de déchets,
par suite d'one production massive d'agglomérés sur les
lieux de production, ils prendraient immédiatement des mesures
pour protéger leurs industries, tout comme dans le domaine de la
fabrication dés bouchons. Ces derniers sont, en effet, frappés
de droits tels dans la plupart des pays, que le seul débouché
d'exportation pour les bouchonneries algériennes est la Métropole.
ORIENTATION DE LA PRODUCTION.
Etant donné les conditions économiques mondiales actuelles
il ne paraît pas très probable que les demandes de liège
aggloméré, assez considérables en ce moment, se maintiennent
dans un proche avenir.
Les débouchés que pourrait alors trouver une industrie algérienne
des agglomérés se réduiraient à ceux-là
méme qu'exploitait l'industrie métropolitaine d'avant-guerre,
soit au maximum : les Balkans, le Mayen-Orient, l'Egypte. Et il est bon
de se souvenir que cette industrie métropolitaine était
à l'époque, dans des conditions économiques d'échange
meilleures, déjà suréquipée en ce domaine.
Pour ces raisons, il serait sans doute sage de ne pas escompter pour des
exportations éventuelles de liégé aggloméré
d'Algérie une proportion de la récolte totale supérieure
à celle que nous avons vue transformer au Portugal, soit 10 %.
C'est donc à 30.000 ou 35.000 qx que se situerait en période
normale et au grand maximum le montant possible de ces exportations.
La commission consultative du liège a fixé, momentanément,
le plafond des quantités de liège destinées à
l'agglomération à 50.000 quintaux. Tant du point de vue
intérieur que du point de vue extérieur, il y peu de chances,
du moins dans les prochaines années que ce plafond soit jamais
atteint.
Un débouché appréciable pourrait être fourni
à l'industrie du liège aggloméré par la fabrication
de futailles en liège surcomprimé destinées au transport
du vin d'exportation. Une usine capable de 30.000 fûts est actuellement
en cours d'aménagement et il semble que ces emballages puissent
être fabriqués dans des conditions très acceptables.
ECHANGES POSSIBLES AVEC L'U.R.S.S.
En raison de l'évolution des conditions économiques mondiales
et dans un souci de recherche des éléments de détente
économique hautement souhaitable dans une Algérie dont l'industrie
naissante a besoin de débouchés, les techniciens et la haute
administration se sont préoccupés de trouver des clients
éventuels pour les lièges algériens.
L'inexistence en U.R.S.S. de produits possédant les qualités
du liège (les écorces de bouleau ou d'essences similaires
ne sont que des remplaçants de peu de valeur pour beaucoup d'emplois)
peut donner lieu à un courant d'échanges intéressants
car les essais d'acclimatation de chênes-lièges sur les rivages
de la Mer Noire n'ont pas donné de résultats sérieux.
Contre le liège fourni, l'Algérie pourrait recevoir de l'amiante
dont l'U.R.S.S. dispose comme ressource naturelle. Ce matériau,
de la plus haute importance pour les usines de tuyaux en fibro-ciment
construites ou en construction au titre de l'industrialisation, ainsi
que pour l'équipement industriel comme calorifuge à haute
température, ne se trouve en Algérie qu'en faibles quantités
dans le Sud oranais.
De ces échanges rationnels, techniquement et économiquement
préparés et organisés, peut dépendre un essor
nouveau d'une industrie prospère actuellement, mais que les conditions
économiques mondiales peuvent venir bouleverser.
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