-Les transports maritimes à Alger, en Algérie
PREMIÈRES LIAISONS MARITIMES AVEC L'ALGÉRIE - auteur : Roger Dormoy
Cet article augmente "Les relations maritimes de l'Algérie après 1830
" de mr. H.Klein
Extrait de la revue du GAMT, n°76, 2001/4...adhérez
sur site le 3-06-2003

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Lors du Congrès de Marseille, Roger DORMOY avait participé - très succinctement - à la conférence de Claude DELAYE évoquant "d'une rive à l'autre "les départs de nos aïeux de la France vers lAlgérie.
Roger DORMOY ayant fait une très intéressante étude sur les bateaux en Méditerranée au tout début de leurs traversées, nous en publions ci-dessous un historique plus complet

-----Jusqu'à la prise d'ALGER, l'insécurité due aux pirates grecs et aux corsaires tunisiens et algériens obligeait les navires (brick, goélette, polacre, bombarde, etc.) à naviguer en convois sous l'escorte de bricks de guerre de l'Etat dont parmi eux le "Faucon" avec ses 18 canons.

-----Les navires de l'époque étaient de lourdes coques en bois, hautes sur l'eau, ayant un ou deux mats à voiles carrées ou latines selon le type. Ces voiliers qui sillonnaient les mers, appartenaient à des négociants armateurs qui étaient avant tout des commerçants. Ils transportaient à bord de leurs navires leurs propres marchandises que les capitaines (véritables fondés de pouvoir) ou associés étaient chargés, outre la conduite des navires, de vendre et d'acheter les produits qu'ils rapportaient aux ports.

-----À Marseille, le premier vapeur à entrer dans son port fut en 1818 le Ferdinando 1er sous pavillon napolitain la coque était en bois et la machine venait d'Angleterre.

-----Il faut arriver au mois de janvier 1829 pour voir se fonder une société pour la navigation des bateaux à vapeur sur la Méditerranée. Pourtant les préventions du public contre ces bateaux étaient très vivaces et cet d'esprit devait persister longtemps puisque, après 15 ans d'expérience en 1846, on appelait encore ces paquebots des "cratères ambulants".

-----Le ler voyage du "Scipion", le 20 mars 1832 pour Alger confirma hélas ces craintes. Au retour, le 12 juin par mauvais temps, la chaudière éclata, et le pionnier de la navigation à vapeur et à roues sur les lignes d'Algérie, dut accepter la remorque d'un voilier qui le ramena à Toulon. Il cessa de naviguer en 1833.

-----La vapeur s'imposait pourtant peu à peu, et presque simultanément une autre entreprise s'organisait à Marseille. Le 25.02.1830, MM. Charles et Auguste BAZIN, négociants à Marseille, faisaient construire à la Seyne-sur-Mer deux navires à vapeur et à roues destinés à un service régulier entre Marseille et Naples.

-----De l'autre côté de la Méditerranée, ALGER allait tomber entre les mains de la France, et se levait donc l'aurore d'un merveilleux avenir pour la navigation à vapeur.

-----Entre 1830 et 1833 aucun service régulier n'était assuré de Marseille vers l'Algérie, seuls quelques armateurs et négociants effectuaient des voyages avec leurs navires à voiles vers cette nouvelle colonie, et les passagers devaient négocier avec eux le prix de la traversée.

-----Le port de TOULON, par contre, connaissait beaucoup d'animation.

-----Dès les premières années de la conquête de l'Algérie, les "avisos" de l'État (bateaux à voile, à vapeur et roues à aube) effectuèrent de nombreux allers-retours au départ de TOULON, afin de transporter les militaires et leurs chargements.

-----En 1832, la chambre de commerce demanda au gouvernement de confier ces transports à l'armement commercial par contrat, c'était la première idée des services maritimes postaux modernes. Le 11.8.1832 on annonça la mise en adjudication des services de bateaux à vapeur entre MARSEILLE et ALGER, BÔNE et ORAN, services à effectuer pour le compte du ministère de la guerre. L'adjudication devait avoir lieu le 15.9.1832 mais la publication du cahier des charges souleva de la part du commerce, de véhémentes réclamations et l'adjudication fut ajournée.

-----Le gouvernement voulait également créer des services ayant un objet exclusivement militaire et postal, et effectués par des navires de l'Etat. Pour bien marquer cette volonté, la tête de la ligne devait être TOULON et non MARSEILLE, les paquebots de l'Etat ne devaient transporter aucune marchandise du commerce, mais encore aucun passager civil voyageant pour des motifs d'intérêts privés ne pouvait être admis à bord.

-----Ce service entre TOULON et ALGER commença en mai 1833. Il était effectué par des avisos à roues et à vapeur tel que le Nageur, le Souffleur, le Pélican, le Castor, le Sphinx et par deux plus petits vapeurs - le Rapide et le Ville du Havre. La marine royale les utilisent hebdomadairement pour le transport des dépêches et des passagers de l'Etat. Les départs avaient lieu tous les 8 jours, la durée de la traversée variait de 60 à 72 heures, les passagers de l'Etat, mal installés à bord, n'avaient pas plus à se louer de la nouvelle organisation que le commerce de MARSEILLE, dont les correspondances acheminées via TOULON par malle poste subissaient des retards considérables ; les plaintes étaient unanimes tant à MARSEILLE qu'à ALGER.

-----De 1835 à 1839, la Cie BAZIN, pionnière des armements marseillais à vapeur, organisa quelques voyages sur l'Algérie très réussis avec leurs vapeurs, le Pharamond et le Sully, puis le Tage.

-----Le 23 janvier 1835, une première satisfaction fut cependant accordée au public : il fut décidé que les vapeurs de l'Etat pourraient recevoir jusqu'à 8 passagers civils en 2è classe et 10 en 3è classe. Ils n'étaient pas admis en 1è classe, celle-ci étant réservée aux officiers de l'armée et de la marine.

-----La 2è classe consistait en un dortoir où l'on payait 105 F pour le passage ; la 3ème classe, c'était le pont : elle coûtait 42 F et il en fut ainsi qu'en 1841

-----MARSEILLE ne pouvait communiquer librement et directement avec l'Algérie que par les voiliers ou par les vapeurs de MM. Charles et Auguste BAZIN (armateurs marseillais) soit le Tage, le Sully, le Pharamond.

-----L'armement à voiles, étant encore à cette époque de beaucoup le plus important, ne voyait pas sans une inquiétude compréhensible le développement de l'armement à vapeur, la marine à voiles voulant se réserver le transport de marchandises.

-----Mais les services assurés par l'État étaient toujours aussi défectueux. Aussi, le 3 juillet 1841 la Cie BAZIN résolut de s'implanter en Algérie en desservant régulièrement ses ports. Le trafic commença par 3 départs mensuels pour ALGER à 10 jours d'intervalle, le 5, 15, 25, le trajet devant s'effectuer en 48 h et les prix de passage étaient fixés à 125 F en première classe, 80 F en seconde et 50 F en troisième classe, nourriture en sus.

-----Le Pharamond commença le service le 20.7.1841. Il fut remplacé ensuite par le Tage qui partit pour la première fois le 5.12.1841. Il faisait la traversée entre 50 et 56 heures. Au bout de peu de temps, la supériorité de ces navires sur ceux de l'Etat devint tellement évidente que le ministère de la guerre, désireux de profiter des mêmes avantages que le commerce, passa un marché avec MM. BAZIN, et c'est ainsi qu'apparut un vrai service régulier, plus rapide, plus confortable et surtout quotidien grâce à l'accord conclu entre l'Etat et la Cie BAZIN déjà familiarisée avec cette ligne.

-----L'exécution de ce traité commença le 11.1842. Il prévoyait 3 départs sur ALGER fixés aux 5, 15, 25 de chaque mois, de manière à alterner avec ceux du service de l'Etat au départ de TOULON fixés les 10, 20, 30 de chaque mois, qui étaient maintenus de son côté.

-----La formule de l'accord présentait de nombreux avantages pour les deux parties, niais surtout pour l'Etat : transport gratuit du courrier, transport à prix réduit du personnel et du matériel du gouvernement, assurance d'une régularité obligée. En contrepartie la Cie BAZIN recevait une subvention et bénéficiait d'un véritable monopole dans le secteur civil.

-----L'État diminuait graduellement son service sans toutefois l'abandonner totalement, tout le monde put apprécier ces mesures et le maréchal BUGEAUD adressa une lettre des plus flatteuse à MM. BAZIN où il affirmait hautement à quel point il était satisfait de leurs services.

-----Le Charlemagne accomplit plusieurs traversées en 45 heures et le 8.4.1842 on annonçait le Sully pour BÔNE et PHILIPPEVILLE.

-----Monsieur Charles BAZIN mourut le 1.8.1843.
La maison Justin ANDRE et Auguste ABEILLE fondée en 1842 fit quelques traversées avec le Ville de Bordeaux, de même que l'armement DERVIEUX, BARRY et Cie créé à MARSEILLE en 1841 qui envoya l'Elbe vers ALGER. Une lutte de prix s'engagea, les prix de passages tombèrent à 80 F et parfois à 50 F.

-----Le 22 mai 1843 un nouveau traité de 3 ans fut signé par le gouvernement avec la Cie BAZIN et une ligne sur ORAN fut créée, puis une autre sur STORA. Elle affréta l'Elbe et le Phénicien et acquit le Sphinx (qu'il ne faut pas confondre avec le navire de l'Etat qui se perdit en 1845).

-----Le 1er janvier 1845 son contrat fut renouvelé pour 9 ans avec le Philippe Auguste en plus, la Cie BAZIN s'engagea à effectuer mensuellement trois voyages sur ALGER, deux sur ORAN, deux sur STORA. Puis le 1.2.1847, le voyage sur STORA sera prolongé jusqu'à TUNIS via PHILIPPEVILLE et BÔNE.

-----1847 verra les premiers bateaux en fer se substituer au bois pour confection des coques, puis les roues à aubes allaient faire place à l'hélice. La Cie ARNAUD et Frères TOUACHE utilise pour la première fois l'éther comme nouveau propulseur, la voie s'ouvre alors à la véritable marine de commerce. Le Bonaparte de la Cie VALERY fut en 1847 le premier vapeur à hélice sur la ligne MARSEILLE/BASTIA.

-----En janvier 1848, la Cie BAZIN fait construire à LA CIOTAT le Mérovée, affecté aux services d'Algérie. Leur flotte comprenait 9 vapeurs (l'Elbe, le Sphinx, le Phénicien, l'Amsterdam, le Tage, le Charlemagne, le Pharamond, le Philippe Auguste et le Mérovée.)

-----Un vapeur cettois le Languedoc relie CETTE à ALGER 3 fois par mois.

-----L'Etat n'avait pas complètement renoncé à s'occuper des transports des colons vers l'Algérie avec en 1848 deux petits vapeurs à hélice, la "Glaneuse" et le "Pourvoyeur".

-----Le 14.11. 1849 le Pharamond revenait d'ORAN avec 208 passagers.

-----En septembre 1850, la Cie ANDRE et ABEILLE ainsi que la "Cie Générale Transatlantique" utilisent des bateaux à vapeur de CETTE à ALGER.

-----En 1851 tous ces services sur les lignes d'Algérie furent définitivement supprimés et le contrat avec la Cie BAZIN venu à expiration fut remis en adjudication.

-----Un projet de convention entre l'Etat et les Messageries Nationales est signé le 28.2.1851. Il propose un accord pour l'exploitation des lignes de la Méditerranée pendant 20 ans. L'Etat apporte 14 avisos, dont la moitié a 15 ans d'âge, et les
Messageries Nationales trois bateaux dont le Hellespont, le Bosphore et le Oronte.

-----On annonce un remaniement des services d'Algérie : au lieu et place des 12 départs par mois pour Alger qu'effectuait depuis 10 ans la Cie BAZIN, le cahier des charges de la nouvelle convention prévoyait 17 départs dont 4 de MARSEILLE, 2 de CETTE et 1 de TOULON pour ALGER, 3 de MARSEILLE pour STORA (BÔNE et PHILIPPEVILLE) et 3 de MARSEILLE pour ORAN, 1 de CETTE sur STORA et 1 sur ORAN.

-----En mai 1852, MM. Louis ARNAUD et TOUACHE Frères fondaient la "Cie de Navigation Mixte" et leur premier navire à hélice et à voiles, le Du Tramblay, effectuait son 1er voyage pour ALGER. Départ de la SEYNE sur MER le 28.12.1852 avec 50 passagers, ce navire repartit le 7.6.1853 et arriva le 9.6.1853 à ALGER en effectuant la traversée en 53 heures.

-----Une nouvelle adjudication fut enlevée le 27.12.1852 par une Cie cettoise du nom de "Cie Impériale", entre la France et l'Algérie. Ce service devait commencer le 01.01 1854. Pour son programme, cette Cie devait construire 10 vapeurs de 350 chevaux en fer et à hélice et 6 autres de 80 à 120 chevaux. On lança à CETTE le 19.03.1853 un de ces derniers, "la Province d'Oran" qui effectuera un 1" départ le 30.06.1853 pour PHILIPPEVILLE et STORA. Pour commencer son service, la Cie impériale acquit et affréta un certain nombre de bateaux à aubes ou à hélices déjà affectés aux lignes d'ALGER ou venus du Nord de la France, tel le Méditerranée, le Havre, la Ville de Marseille, le Hambourg, le Languedoc, l'Isly, la Province d'Alger, etc... Malheureusement pour elle, la Cie Impériale dut bientôt, faute de capitaux, renoncer à la lourde charge qu'elle avait cru pouvoir assumer, et le gouvernement fut contraint de recourir à un autre entrepreneur.

-----La "Cie des Messageries Nationales" (devenue "Messageries Impériales") offrit alors ses services et fut agréée par traité du 25.02.1854 pour une durée de 17 ans. Un contrat spécial est négocié, les 144 voyages qu'elle implique vers l'Algérie se divisent ainsi
6 allers et retours par mois MARSEILLE - ALGER
3 allers et retours par mois MARSEILLE - ORAN
3 allers et retours par mois MARSEILLE - TUNIS (via STORA - BÔNE).

-----Quant au transport, elle prévoit la gratuité pour 15 000 passagers de l'Etat en 4è classe et 3 000 tonnes de matériel, la "Cie des Messageries Impériales" achète 5 navires de la Cie BAZIN. Cette Cie utilisa d'abord les vapeurs de la Cie cettoise déchue, puis en juin 1854 se débarrassa d'une partie de ce matériel et fit construire à LA CIOTAT, le Thabor, puis le Sinaï.

-----Au milieu de ce bouillonnement d'activité novatrice, la marine à voiles se défendait toujours. En juillet 1853 on annonce des lignes régulières de paquebots à voiles pour l'Algérie avec départ à jours fixes.

-----En 1853 s'était fondée la "Cie Générale de Navigation à hélice". Les premiers navires de cette société "Le Marocain, l'Egyptien puis l'Africain, l'Assyrien et le Byzantin desservaient le Maroc.

-----Le 3.1.1854 les maisons BAZIN et Léon GAY fusionnent et la nouvelle raison sociale est : "La Cie Générale de Navigation à vapeur". Elle dessert l'Algérie et le Maroc. Cette nouvelle société fait construire deux navires : Le Henry (2) et le Sully (2).

-----En 1854 trois gros armements subsistaient
- La Cie des Messageries Impériales
- La Cie BAZIN et Léon GAY
- La Cie Louis ARNAUD et TOUACHE Frères

-----À Marseille,, le nouveau port de la Joliette avec sa gare voyageurs et ses dépôts de charbon et ateliers commence à être opérationnel.

-----En 1855, parmi les ports français de la Méditerranée, "MARSEILLE et CETTE" enlèvent la principale partie du trafic, les 2/5 des relations maritimes entre ALGER et la France se font de MARSEILLE.

-----De 1855 à 1856 les messageries ainsi que les Cie de bateaux à vapeur ont acheté le Simoïs, le Mitidja, Ecarmel, le Jourdan, le Cheliff et le Danube, et desservent toujours MARSEILLE-ALGER 6 fois par mois, MARSEILLE-ORAN 3 fois par mois, MARSEILLE-BÔNE-TUNIS 3 fois par mois.

-----1856. La commission établie pour l'affectation des quais d'Alger donne la liste suivante des services réguliers mensuels
------ Messageries Maritimes et Cie de Navigation Mixte
- 8 départs et arrivées sur MARSEILLE
- 2 départs et arrivées sur CETTE
------ Cie des Transports Maritimes
- 1 départ et arrivée par mois sur ROUEN
- 1 départ et arrivée par mois sur ANVERS
-----Société Ch. Prière et Cie
- 1 départ et arrivée par mois

-----Le service des paquebots réguliers de la Cie Mixte date de 1850. Celui des Transports Maritimes de 1867. Celui de la Cie Caillol et Saint Pierre de 1880.

-----En début de 1856, la Cie de Navigation Mixte met de nouveaux bateaux en service pour l'Algérie : le Kabyle, le Zouave, le Sahel. Elle a 4 départs par mois pour ALGER, 3 pour PHILIPPEVILLE, 3 pour ORAN, 1 pour BÔNE et TUNIS.

-----1860. La "Cie Générale Maritime" devient "la Cie Générale Transatlantique" (Transat) dont la principale exploitation sera les lignes de l'Amérique du Nord. Pour l'Amérique du Sud, les Messageries Impériales se portent candidates.

-----1861. Deux maisons marseillaises desservent encore l'Algérie avec des voiliers : MM. COUDERY et Cie et MM. GROS et Cie. Elles font 11 départs réguliers par mois pour ALGER et ORAN.

-----Les Messageries Maritimes (ex Messageries Impériales construisent 10 navires. Les lignes de cette Cie la hisse au 1 rang des armements français et au niveau des plus importants du monde.

-----À partir de 1862, trois nouveaux armements desservent l'Algérie
------ La "Cie Languedocienne" avec les vapeurs le George, le Vincent, l'Henriette, l'Hélène et le Charles.
------ La "Cie des Transports à vapeurs algériens" avec le Ville de Bone, le Marocain et en 1865, la Numidie.
------ La Maison F. MOURON et Cie avec le Province d'Alger, la Gironde et sur la Tunisie, la Stéphanie.

-----1863. M. Nicolas PAQUET consignataire à MARSEILLE des vapeurs de la "Cie Générale Maritime", achète à cette compagnie le vapeur Languedoc, le dote d'une machine à hélice et l'envoie sur les côtes du Maroc, puis il achète le vapeur turc l'Astrologer et le baptise "Maroc". Il y ajoute le Cadix, un ancien vapeur espagnol. C'était l'embryon d'une nouvelle affaire maritime.

-----1864. Signature d'un contrat annexe avec l'Etat pour un service sur le littoral algérien.

-----1865. La "Société Générale des Transports Maritimes à vapeurs" (S.G.T.M.) des Frères TALABOT achète les vapeurs le Marocain et la Numidie et enfin la Ville de Nice pour desservir les quatre grands ports d'Algérie (ALGER - ORAN - PHILIPPEVILLE et BÔNE).

-----1867. Pour la Cie des Messageries, le nombre des passagers et le fret a été multiplié par huit, dans le même temps, le commerce de la France entraîné par les liaisons régulières de ses paquebots a augmenté de 52 % avec l'Algérie.

-----1868. M. Nicolas PAQUET commande le Souerah d'un type entièrement nouveau, mâture réduite à deux mâts, pas de voiles carrées, étrave droite au lieu de l'avant de clipper et entre 1870 et 1872 d'autres vapeurs comme le Vérité et la Meuse vinrent s'ajouter à cette flotte.

-----1870. Abandon du service vers l'Algérie par les "Messageries Maritimes" qu'elles détiennent depuis 1854. Le contrat venait à expiration en 1874. Il comprenait alors 8 départs par mois sur ALGER, 4 départs sur ORAN, 4 sur TUNIS via BÔNE et PHILIPPEVILLE.

-----La nouvelle adjudication fut enlevée par la Cie VALERY, le nouveau contrat qui devait rester en vigueur jusqu'au 30 juin 1880, comprenait 2 départs par semaine pour ALGER, 1 pour ORAN, 1 pour BÔNE, 1 pour TUNIS.

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1879. Nouvelle modification le 1.10.1879. La concession des services postaux sur l'Algérie est attribuée à la "Cie Générale Transatlantique" qui vient de s'installer à Marseille avec une flotte de 12 vapeurs neufs, le Ville de Bône, le Ville de Naples, Abd et Kader, le Moise, etc., la convention comportant les mêmes services augmentés d'un départ par semaine sur PHILIPPEVILLE et BÔNE.
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1881. MM N. PAQUET et Cyprien FABRE fondent la Cie Française de Navigation et en juillet 1882, cette compagnie ajoutait ORAN à ses services.

-----En 1900. Restent encore le Moïse, le Marsa, le Mythe et bien d'autres en services sur l'Algérie.

-----À la fin du siècle dernier, les voiliers ont entièrement disparu et les perfectionnements apportés à la construction des navires à vapeur (accroissement du confort et du luxe) pour les aménagements des passagers, modification dans l'aspect des navires font que cent ans se sont écoulés depuis que le Henri IV et le Sully ont franchi les premiers la vieille passe du port de Marseille, empanachés de fumée et battant lentement des pâles de leurs roues les eaux qui baignent la Tour St Jean.

Roger DORMOY (Vice Président)