Lors du Congrès de Marseille, Roger
DORMOY avait participé - très succinctement - à la
conférence de Claude DELAYE évoquant "d'une rive à
l'autre "les départs de nos aïeux de la France vers lAlgérie.
Roger DORMOY ayant fait une très intéressante étude
sur les bateaux en Méditerranée au tout début de
leurs traversées, nous en publions ci-dessous un historique plus
complet
-----Jusqu'à
la prise d'ALGER, l'insécurité due aux pirates grecs et
aux corsaires tunisiens et algériens obligeait les navires (brick,
goélette, polacre, bombarde, etc.) à naviguer en convois
sous l'escorte de bricks de guerre de l'Etat dont parmi eux le "Faucon"
avec ses 18 canons.
-----Les navires
de l'époque étaient de lourdes coques en bois, hautes sur
l'eau, ayant un ou deux mats à voiles carrées ou latines
selon le type. Ces voiliers qui sillonnaient les mers, appartenaient à
des négociants armateurs qui étaient avant tout des commerçants.
Ils transportaient à bord de leurs navires leurs propres marchandises
que les capitaines (véritables fondés de pouvoir) ou associés
étaient chargés, outre la conduite des navires, de vendre
et d'acheter les produits qu'ils rapportaient aux ports.
-----À
Marseille, le premier vapeur à entrer dans son port fut en 1818
le Ferdinando 1er sous pavillon napolitain la coque était en bois
et la machine venait d'Angleterre.
-----Il faut
arriver au mois de janvier 1829 pour voir se fonder une société
pour la navigation des bateaux à vapeur sur la Méditerranée.
Pourtant les préventions du public contre ces bateaux étaient
très vivaces et cet d'esprit devait persister longtemps puisque,
après 15 ans d'expérience en 1846, on appelait encore ces
paquebots des "cratères ambulants".
-----Le ler
voyage du "Scipion", le 20 mars 1832 pour Alger
confirma hélas ces craintes. Au retour, le 12 juin par mauvais
temps, la chaudière éclata, et le pionnier de la navigation
à vapeur et à roues sur les lignes d'Algérie, dut
accepter la remorque d'un voilier qui le ramena à Toulon. Il cessa
de naviguer en 1833.
-----La vapeur
s'imposait pourtant peu à peu, et presque simultanément
une autre entreprise s'organisait à Marseille. Le 25.02.1830, MM.
Charles et Auguste BAZIN, négociants à Marseille, faisaient
construire à la Seyne-sur-Mer deux navires à vapeur et à
roues destinés à un service régulier entre Marseille
et Naples.
-----De l'autre
côté de la Méditerranée, ALGER allait tomber
entre les mains de la France, et se levait donc l'aurore d'un merveilleux
avenir pour la navigation à vapeur.
-----Entre
1830 et 1833 aucun service régulier n'était assuré
de Marseille vers l'Algérie, seuls quelques armateurs et négociants
effectuaient des voyages avec leurs navires à voiles vers cette
nouvelle colonie, et les passagers devaient négocier avec eux le
prix de la traversée.
-----Le port
de TOULON, par contre, connaissait beaucoup d'animation.
-----Dès
les premières années de la conquête de l'Algérie,
les "avisos" de l'État (bateaux à voile, à
vapeur et roues à aube) effectuèrent de nombreux allers-retours
au départ de TOULON, afin de transporter les militaires et leurs
chargements.
-----En 1832,
la chambre de commerce demanda au gouvernement de confier ces transports
à l'armement commercial par contrat, c'était la première
idée des services maritimes postaux modernes. Le 11.8.1832 on annonça
la mise en adjudication des services de bateaux à vapeur entre
MARSEILLE et ALGER, BÔNE et ORAN, services à effectuer pour
le compte du ministère de la guerre. L'adjudication devait avoir
lieu le 15.9.1832 mais la publication du cahier des charges souleva de
la part du commerce, de véhémentes réclamations et
l'adjudication fut ajournée.
-----Le gouvernement
voulait également créer des services ayant un objet exclusivement
militaire et postal, et effectués par des navires de l'Etat. Pour
bien marquer cette volonté, la tête de la ligne devait être
TOULON et non MARSEILLE, les paquebots de l'Etat ne devaient transporter
aucune marchandise du commerce, mais encore aucun passager civil voyageant
pour des motifs d'intérêts privés ne pouvait être
admis à bord.
-----Ce service
entre TOULON et ALGER commença en mai 1833. Il était effectué
par des avisos à roues et à vapeur tel que le Nageur,
le Souffleur, le Pélican, le
Castor, le
Sphinx et par deux plus petits vapeurs - le Rapide
et le Ville du Havre. La marine royale les utilisent hebdomadairement
pour le transport des dépêches et des passagers de l'Etat.
Les départs avaient lieu tous les 8 jours, la durée de la
traversée variait de 60 à 72 heures, les passagers de l'Etat,
mal installés à bord, n'avaient pas plus à se louer
de la nouvelle organisation que le commerce de MARSEILLE, dont les correspondances
acheminées via TOULON par malle poste subissaient des retards considérables
; les plaintes étaient unanimes tant à MARSEILLE qu'à
ALGER.
-----De 1835
à 1839, la Cie BAZIN, pionnière
des armements marseillais à vapeur, organisa quelques voyages sur
l'Algérie très réussis avec leurs vapeurs, le Pharamond
et le Sully, puis le Tage.
-----Le 23
janvier 1835, une première satisfaction fut cependant accordée
au public : il fut décidé que les vapeurs de l'Etat pourraient
recevoir jusqu'à 8 passagers civils en 2è classe et 10 en
3è classe. Ils n'étaient pas admis en 1è classe,
celle-ci étant réservée aux officiers de l'armée
et de la marine.
-----La 2è
classe consistait en un dortoir où l'on payait 105 F pour le passage
; la 3ème classe, c'était le pont : elle coûtait 42
F et il en fut ainsi qu'en 1841
-----MARSEILLE
ne pouvait communiquer librement et directement avec l'Algérie
que par les voiliers ou par les vapeurs de MM. Charles et Auguste BAZIN
(armateurs marseillais) soit le Tage, le Sully,
le Pharamond.
-----L'armement
à voiles, étant encore à cette époque de beaucoup
le plus important, ne voyait pas sans une inquiétude compréhensible
le développement de l'armement à vapeur, la marine à
voiles voulant se réserver le transport de marchandises.
-----Mais
les services assurés par l'État étaient toujours
aussi défectueux. Aussi, le 3 juillet 1841 la Cie BAZIN résolut
de s'implanter en Algérie en desservant régulièrement
ses ports. Le trafic commença par 3 départs mensuels pour
ALGER à 10 jours d'intervalle, le 5, 15, 25, le trajet devant s'effectuer
en 48 h et les prix de passage étaient fixés à 125
F en première classe, 80 F en seconde et 50 F en troisième
classe, nourriture en sus.
-----Le
Pharamond commença le service le 20.7.1841. Il fut remplacé
ensuite par le Tage qui partit pour la première fois
le 5.12.1841. Il faisait la traversée entre 50 et 56 heures. Au
bout de peu de temps, la supériorité de ces navires sur
ceux de l'Etat devint tellement évidente que le ministère
de la guerre, désireux de profiter des mêmes avantages que
le commerce, passa un marché avec MM. BAZIN, et c'est ainsi qu'apparut
un vrai service régulier, plus rapide, plus confortable et surtout
quotidien grâce à l'accord conclu entre l'Etat et la Cie
BAZIN déjà familiarisée avec cette ligne.
-----L'exécution
de ce traité commença le 11.1842. Il prévoyait 3
départs sur ALGER fixés aux 5, 15, 25 de chaque mois, de
manière à alterner avec ceux du service de l'Etat au départ
de TOULON fixés les 10, 20, 30 de chaque mois, qui étaient
maintenus de son côté.
-----La formule
de l'accord présentait de nombreux avantages pour les deux parties,
niais surtout pour l'Etat : transport gratuit du courrier, transport à
prix réduit du personnel et du matériel du gouvernement,
assurance d'une régularité obligée. En contrepartie
la Cie BAZIN recevait une subvention et bénéficiait d'un
véritable monopole dans le secteur civil.
-----L'État
diminuait graduellement son service sans toutefois l'abandonner totalement,
tout le monde put apprécier ces mesures et le maréchal BUGEAUD
adressa une lettre des plus flatteuse à MM. BAZIN où il
affirmait hautement à quel point il était satisfait de leurs
services.
-----Le Charlemagne
accomplit plusieurs traversées en 45 heures et le 8.4.1842 on annonçait
le Sully pour BÔNE et PHILIPPEVILLE.
-----Monsieur
Charles BAZIN mourut le 1.8.1843.
La maison Justin ANDRE et Auguste ABEILLE fondée
en 1842 fit quelques traversées avec le Ville de Bordeaux,
de même que l'armement DERVIEUX, BARRY et
Cie créé à MARSEILLE en 1841 qui envoya l'Elbe
vers ALGER. Une lutte de prix s'engagea, les prix de passages
tombèrent à 80 F et parfois à 50 F.
-----Le 22
mai 1843 un nouveau traité de 3 ans fut signé par le gouvernement
avec la Cie BAZIN et une ligne sur ORAN fut créée, puis
une autre sur STORA. Elle affréta l'Elbe et le Phénicien
et acquit le Sphinx (qu'il ne faut pas confondre
avec le navire de l'Etat qui se perdit en 1845).
-----Le 1er
janvier 1845 son contrat fut renouvelé pour 9 ans avec le Philippe
Auguste en plus, la Cie BAZIN s'engagea à effectuer mensuellement
trois voyages sur ALGER, deux sur ORAN, deux sur STORA. Puis le 1.2.1847,
le voyage sur STORA sera prolongé jusqu'à TUNIS via PHILIPPEVILLE
et BÔNE.
-----1847
verra les premiers bateaux en fer se substituer au bois pour confection
des coques, puis les roues à aubes allaient faire place à
l'hélice. La Cie ARNAUD et Frères
TOUACHE utilise pour la première fois l'éther comme
nouveau propulseur, la voie s'ouvre alors à la véritable
marine de commerce. Le Bonaparte de la
Cie VALERY fut en 1847 le premier vapeur à hélice
sur la ligne MARSEILLE/BASTIA.
-----En janvier
1848, la Cie BAZIN fait construire à LA CIOTAT le Mérovée,
affecté aux services d'Algérie. Leur flotte comprenait 9
vapeurs (l'Elbe, le Sphinx, le Phénicien, l'Amsterdam, le
Tage, le Charlemagne, le Pharamond, le Philippe Auguste et le Mérovée.)
-----Un vapeur
cettois le Languedoc relie CETTE à ALGER 3 fois par mois.
-----L'Etat
n'avait pas complètement renoncé à s'occuper des
transports des colons vers l'Algérie avec en 1848 deux petits vapeurs
à hélice, la "Glaneuse" et le "Pourvoyeur".
-----Le 14.11.
1849 le Pharamond revenait d'ORAN avec 208 passagers.
-----En septembre
1850, la Cie ANDRE et ABEILLE ainsi que la "Cie
Générale Transatlantique" utilisent des bateaux
à vapeur de CETTE à ALGER.
-----En 1851
tous ces services sur les lignes d'Algérie furent définitivement
supprimés et le contrat avec la Cie BAZIN venu à expiration
fut remis en adjudication.
-----Un projet
de convention entre l'Etat et les Messageries Nationales
est signé le 28.2.1851. Il propose un accord pour l'exploitation
des lignes de la Méditerranée pendant 20 ans. L'Etat apporte
14 avisos, dont la moitié a 15 ans d'âge, et les
Messageries Nationales trois bateaux dont le Hellespont, le Bosphore
et le Oronte.
-----On annonce
un remaniement des services d'Algérie : au lieu et place des 12
départs par mois pour Alger qu'effectuait depuis 10 ans la Cie
BAZIN, le cahier des charges de la nouvelle convention prévoyait
17 départs dont 4 de MARSEILLE, 2 de CETTE et 1 de TOULON pour
ALGER, 3 de MARSEILLE pour STORA (BÔNE et PHILIPPEVILLE) et 3 de
MARSEILLE pour ORAN, 1 de CETTE sur STORA et 1 sur ORAN.
-----En mai
1852, MM. Louis ARNAUD et TOUACHE Frères fondaient la "Cie
de Navigation Mixte" et leur premier navire à hélice
et à voiles, le Du Tramblay, effectuait son 1er voyage
pour ALGER. Départ de la SEYNE sur MER le 28.12.1852 avec 50 passagers,
ce navire repartit le 7.6.1853 et arriva le 9.6.1853 à ALGER en
effectuant la traversée en 53 heures.
-----Une nouvelle
adjudication fut enlevée le 27.12.1852 par une Cie cettoise du
nom de "Cie Impériale",
entre la France et l'Algérie. Ce service devait commencer le 01.01
1854. Pour son programme, cette Cie devait construire 10 vapeurs de 350
chevaux en fer et à hélice et 6 autres de 80 à 120
chevaux. On lança à CETTE le 19.03.1853 un de ces derniers,
"la Province d'Oran" qui effectuera un 1"
départ le 30.06.1853 pour PHILIPPEVILLE et STORA. Pour commencer
son service, la Cie impériale acquit et affréta un certain
nombre de bateaux à aubes ou à hélices déjà
affectés aux lignes d'ALGER ou venus du Nord de la France, tel
le Méditerranée, le Havre, la Ville de Marseille,
le Hambourg, le Languedoc, l'Isly, la Province d'Alger, etc...
Malheureusement pour elle, la Cie Impériale dut bientôt,
faute de capitaux, renoncer à la lourde charge qu'elle avait cru
pouvoir assumer, et le gouvernement fut contraint de recourir à
un autre entrepreneur.
-----La "Cie
des Messageries Nationales" (devenue "Messageries
Impériales") offrit alors ses services et fut agréée
par traité du 25.02.1854 pour une durée de 17 ans. Un contrat
spécial est négocié, les 144 voyages qu'elle implique
vers l'Algérie se divisent ainsi
6 allers et retours par mois MARSEILLE - ALGER
3 allers et retours par mois MARSEILLE - ORAN
3 allers et retours par mois MARSEILLE - TUNIS (via STORA - BÔNE).
-----Quant
au transport, elle prévoit la gratuité pour 15 000 passagers
de l'Etat en 4è classe et 3 000 tonnes de matériel, la "Cie
des Messageries Impériales" achète 5 navires de la
Cie BAZIN. Cette Cie utilisa d'abord les vapeurs de la Cie cettoise déchue,
puis en juin 1854 se débarrassa d'une partie de ce matériel
et fit construire à LA CIOTAT, le Thabor, puis le
Sinaï.
-----Au milieu
de ce bouillonnement d'activité novatrice, la marine à voiles
se défendait toujours. En juillet 1853 on annonce des lignes régulières
de paquebots à voiles pour l'Algérie avec départ
à jours fixes.
-----En 1853
s'était fondée la "Cie Générale
de Navigation à hélice". Les premiers navires
de cette société "Le Marocain, l'Egyptien puis
l'Africain, l'Assyrien et le Byzantin desservaient le Maroc.
-----Le 3.1.1854
les maisons BAZIN et Léon GAY fusionnent et la nouvelle raison
sociale est : "La Cie Générale
de Navigation à vapeur". Elle dessert l'Algérie
et le Maroc. Cette nouvelle société fait construire deux
navires : Le Henry (2) et le Sully (2).
-----En 1854
trois gros armements subsistaient
- La Cie des Messageries Impériales
- La Cie BAZIN et Léon GAY
- La Cie Louis ARNAUD et TOUACHE Frères
-----À
Marseille,, le nouveau port de la Joliette avec sa gare voyageurs et ses
dépôts de charbon et ateliers commence à être
opérationnel.
-----En 1855,
parmi les ports français de la Méditerranée, "MARSEILLE
et CETTE" enlèvent la principale partie du trafic, les 2/5
des relations maritimes entre ALGER et la France se font de MARSEILLE.
-----De 1855
à 1856 les messageries ainsi que les Cie de bateaux à vapeur
ont acheté le Simoïs, le Mitidja, Ecarmel, le Jourdan,
le Cheliff et le Danube, et desservent toujours MARSEILLE-ALGER
6 fois par mois, MARSEILLE-ORAN 3 fois par mois, MARSEILLE-BÔNE-TUNIS
3 fois par mois.
-----1856.
La commission établie pour l'affectation des quais d'Alger donne
la liste suivante des services réguliers mensuels
------ Messageries
Maritimes et Cie de Navigation Mixte
- 8 départs et arrivées sur MARSEILLE
- 2 départs et arrivées sur CETTE
------ Cie
des Transports Maritimes
- 1 départ et arrivée par mois sur ROUEN
- 1 départ et arrivée par mois sur ANVERS
-----Société
Ch. Prière et Cie
- 1 départ et arrivée par mois
-----Le service
des paquebots réguliers de la Cie Mixte date de 1850. Celui des
Transports Maritimes de 1867. Celui de la Cie Caillol et Saint Pierre
de 1880.
-----En début
de 1856, la Cie de Navigation Mixte met de nouveaux bateaux en service
pour l'Algérie : le Kabyle, le Zouave, le Sahel.
Elle a 4 départs par mois pour ALGER, 3 pour PHILIPPEVILLE, 3 pour
ORAN, 1 pour BÔNE et TUNIS.
-----1860.
La "Cie Générale Maritime" devient "la
Cie Générale Transatlantique" (Transat) dont
la principale exploitation sera les lignes de l'Amérique du Nord.
Pour l'Amérique du Sud, les Messageries Impériales se portent
candidates.
-----1861.
Deux maisons marseillaises desservent encore l'Algérie avec des
voiliers : MM. COUDERY et Cie et
MM. GROS et Cie. Elles font 11 départs réguliers
par mois pour ALGER et ORAN.
-----Les
Messageries Maritimes (ex Messageries Impériales construisent
10 navires. Les lignes de cette Cie la hisse au 1 rang des armements français
et au niveau des plus importants du monde.
-----À
partir de 1862, trois nouveaux armements desservent l'Algérie
------ La
"Cie Languedocienne" avec les vapeurs
le George, le Vincent, l'Henriette, l'Hélène et le
Charles.
------ La
"Cie des Transports à vapeurs algériens"
avec le Ville de Bone, le Marocain et en 1865, la
Numidie.
------ La
Maison F. MOURON et Cie avec le Province d'Alger, la Gironde
et sur la Tunisie, la Stéphanie.
-----1863.
M. Nicolas PAQUET consignataire à
MARSEILLE des vapeurs de la "Cie Générale
Maritime", achète à cette compagnie le vapeur
Languedoc, le dote d'une machine à hélice
et l'envoie sur les côtes du Maroc, puis il achète le vapeur
turc l'Astrologer et le baptise "Maroc".
Il y ajoute le Cadix, un ancien vapeur espagnol. C'était
l'embryon d'une nouvelle affaire maritime.
-----1864.
Signature d'un contrat annexe avec l'Etat pour un service sur le littoral
algérien.
-----1865.
La "Société Générale
des Transports Maritimes à vapeurs" (S.G.T.M.) des
Frères TALABOT achète les vapeurs le Marocain
et la Numidie et enfin la Ville de Nice pour
desservir les quatre grands ports d'Algérie (ALGER - ORAN - PHILIPPEVILLE
et BÔNE).
-----1867.
Pour la Cie des Messageries, le nombre des passagers et le fret a été
multiplié par huit, dans le même temps, le commerce de la
France entraîné par les liaisons régulières
de ses paquebots a augmenté de 52 % avec l'Algérie.
-----1868.
M. Nicolas PAQUET commande le Souerah d'un type entièrement
nouveau, mâture réduite à deux mâts, pas de
voiles carrées, étrave droite au lieu de l'avant de clipper
et entre 1870 et 1872 d'autres vapeurs comme le Vérité
et la Meuse vinrent s'ajouter à cette flotte.
-----1870.
Abandon du service vers l'Algérie par les "Messageries Maritimes"
qu'elles détiennent depuis 1854. Le contrat venait à expiration
en 1874. Il comprenait alors 8 départs par mois sur ALGER, 4 départs
sur ORAN, 4 sur TUNIS via BÔNE et PHILIPPEVILLE.
-----La nouvelle
adjudication fut enlevée par la Cie VALERY,
le nouveau contrat qui devait rester en vigueur jusqu'au 30 juin 1880,
comprenait 2 départs par semaine pour ALGER, 1 pour ORAN, 1 pour
BÔNE, 1 pour TUNIS.
-----1879. Nouvelle modification le 1.10.1879. La
concession des services postaux sur l'Algérie est attribuée
à la "Cie Générale Transatlantique"
qui vient de s'installer à Marseille avec une flotte de 12 vapeurs
neufs, le Ville de Bône, le Ville de Naples, Abd et Kader,
le Moise, etc., la convention comportant les mêmes services
augmentés d'un départ par semaine sur PHILIPPEVILLE et BÔNE.
-
----1881. MM N. PAQUET et Cyprien FABRE fondent
la Cie Française de Navigation et en juillet 1882, cette
compagnie ajoutait ORAN à ses services.
-----En 1900.
Restent encore le Moïse, le Marsa, le Mythe et
bien d'autres en services sur l'Algérie.
-----À
la fin du siècle dernier, les voiliers ont entièrement disparu
et les perfectionnements apportés à la construction des
navires à vapeur (accroissement du confort et du luxe) pour les
aménagements des passagers, modification dans l'aspect des navires
font que cent ans se sont écoulés depuis que le Henri
IV et le Sully ont franchi les premiers la vieille passe du port
de Marseille, empanachés de fumée et battant lentement des
pâles de leurs roues les eaux qui baignent la Tour St Jean.
Roger DORMOY (Vice Président)
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