Transports
divers
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La Compagnie des C. F. R.
A., quelques années avant la guerre, avait entrepris de rénover
son matériel roulant. Ses ateliers avaient mis en service 17
convois de 3 voitures, les M.R.M. que les usagers ont vivement appréciées
les premiers jours, ces voitures confortables offrant un maximum de
sécurité par leur assise et leurs puissants freins à
air comprimé. On recherchait alors une homogénisation totale du materiel. mais la guerre survenant, la compagnie dut se borner à ne faire desservir par ces convois que la ligne du « haut » (Marabout-Ruisseau). Quant au «bas », il lui fallut attendre, par suite du défaut de matières premières. Mais ces derniers temps, la construction a été reprise. Les ateliers du Caroubier mettent sur roues les chassis, grâce à la récupération de solides fers à U provenant de la démolition du « Thomas-Jones », le grand navire américain échoué sur la plage d 'Hussein-Dey. Tous les Algérois se souviennent de ce grand transport de troupes, à l'arrière mutilé, qui recevait sans broncher les assauts d'une mer souvent en furie et devenait, au cours des alertes, un volcan crachant vers l'assaillant un rideau de feu et de mitraille. Les ateliers de l'E.P.S.M., à l'Arsenal, ont assumé la confection de la carosserie. Une motrice et une remorque en sont déjà sorties et, de retour au Caroubier. sont équipées électriquement avant de passer à la peinture. D'ici deux mois, le convoi n° 38 sera mis en service. Ses trois voitures qui pèsent 30 tonnes pourront transporter 235 voyageurs en charge normale, chiffre très élastique aux heures d'affluence. Les autres convois prévus suivront à une cadence régulière maintenant que tout revient à de plus saines conditions de vie et de travail. C'est qu'il faut dire que les C.F.R.A. ont payé un lourd tribut à la guerre; les bombardements ne les ont pas épargnés et il nous souvient d'ane bombe qui, dans le grand garage de la rue Alfred-de-Musset, réduisit plusieurs voitures el miettes. Seul un trolley se dressait sur les décombres, signe de défi à l'ennemi. La ligne Pointe-Pescade / Baïnem Mais la compagnie ne s'en tient pas là. Elle poursuit une autre tâche qu'elle tient à mener à bien; mais hélas, là encore la livraison lente des matières premières met un frein à l'exécution rapide des travaux. Nous voulons parler de la ligne de trolleybus qui doit relier les deux-Moulins à la Pointe-Pescade et Bainem. Cette ligne sera mise en service dans les premiers mois de 1947, si tout marche à la cadence actuelle. C'est un événement attendu par toute une population laborieuse. Il est regrettable que le projet n'ait pas prévu Alger comme tête de ligne, ce qui aurait évité du temps perdu à chaque transbordement. Mais ne perdons pas espoir; il pourrait se faire que les «Pointus » obtiennent satisfaction. (lire l'article) |
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Ko
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