les quais et le port d'Alger
Les deux ascenseurs

---"Quais, quais, quais, marions-les" ! Les quais sont mariés, mais volages : la preuve.
---"Les quais et le port, le port et les quais, les rampes et les quais, la gare et les quais : telles sont les légendes des cartes postales. Les quais sont partout comme le jeudi au milieu de la semaine.
---"Ils ont droit à leur page particulière ( un écran comme on dit ailleurs)
Extrait de "l'Algérianiste, n°113, Edgar Scotti,( qui m'a déjà adressé des textes sur le port d'Alger)

url de la page : http://alger-roi.fr/Alger/quais/quais.htm
mise sur site le 24-3-2006

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elle a remplacé le receveur , à la marine...
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------------Construits après la Première Guerre mondiale, deux ascenseurs dressaient leur fine silhouette entre le bleu des eaux du port et l'amphithéâtre de la ville blanche. Accoudés au bastingage des paquebots en approche, leurs passagers éblouis admiraient ces deux édifices, figures de proue élancées, prenant appui sur les boulevards et sur les quais.
-----------Le premier toujours situé en face du square Bresson devenu Aristide Briand, desservait la gare d'autobus du bastion central et celle des CFA.
-----------Le second en face du Café de la Bourse permettait d'accéder à la Pêcherie et au Rowing Club. Ils étaient tous les deux appréciés des sportifs, des voyageurs, des promeneurs familiers du port, des touristes étrangers ainsi que des navigateurs en escale. Construits par la Société des ascenseurs Otis au début des années vingt, ils étaient gérés par la CFRA. Un receveur, coiffé d'une chéchia, sacoche de cuir en bandoulière, crayon surmonté d'un bout de tuyau en caoutchouc dans une main, planchette de tickets dans l'autre, percevait le prix et assurait, à la main, la fermeture des doubles portes métalliques à claires-voies avant d'actionner le levier de commande du rhéostat. Les travailleurs du port n'utilisaient pas ces deux ascenseurs. Partant très tôt, certains dès 4 heures du matin, à une heure où ils n'étaient pas encore en service. Partageant une même pauvreté acceptée, calfats, dockers, lamaneurs, pêcheurs, scaphandriers, préféraient de loin les escaliers ou la rampe de la Pêcherie. Saluant au passage d'un salam, d'un buenos lias ou d'un buono jomo, les garçons des restaurants spécialisés " poissons ", " Cassar " et " Azzopardi " ou ceux du magasin d'articles de pêche, tous trois situés sur la rampe de la Pêcherie sous la mosquée Djemaâ ed J'did. En 1930, à l'occasion des cérémonies du centenaire, les deux ascenseurs furent entourés de milliers d'ampoules électriques du plus bel effet nocturne.
-----------En 1943, à la suite d'une quarantaine de bombardements aériens, l'ascenseur de la Pêcherie fut détruit afin de supprimer un point de repère aux appareils ennemis visant le port en piqué. Cette destruction eut lieu presque en même temps que celle de la colonne (Bailloud) du Fort l'Empereur érigée à la mémoire de l'Armée d'Afrique. Il n'est hélas pas possible d'en fixer la date, en raison de la censure et de l'absence de nombreux Algérois engagés sur le front de Tunisie.
-----------En dépit de son absence, l'ascenseur de la Pêcherie est toujours présent dans la mémoire du port d'Alger, au même titre que d'autres hauts lieux de la ville blanche, comme la Brasserie de la Bourse et les immeubles de la place du Gouvernement.

Edgar Scotti 31000 Toulouse