Le nom d'Alexandre Clairac s'auréole
d'un prestige exceptionnel. Il est de la classe des grands avocats
qui servirent le barreau de la manière la plus brillante.
En Algérie où il exerça pendant longtemps et
en France où il est conseiller à la Cour depuis 1936,
Clairac s'est affirmé comme un magistrat intègre sachant
appliquer les lois avec humanité.
Ses compatriotes le savent qui l'ont vu à l'oeuvre.
Comme un grand nombre de ses confrères, Alexandre Clairac,
qui est né à Alger en 1873, a fait ses débuts
à la Cour d'appel d'Alger, après ses études
au lycée d'Alger et à la Faculté. Peu après,
c'est-à-dire en 1897, il devient suppléant rétribué
du juge de paix d'El-Kseur,
puis, un an plus tard, il est chargé de l'instruction aux
tribunaux de Lavaur (Tarn) et de Lourdes (Hautes-Pyrénées).
Le voici en 1902 juge d'instruction à Dôle (Jura).
Les Constantinois le revoient quelques années plus tard dans
la robe de substitut du procureur de la République. Procureur
de la République il l'est, pour la première fois,
à
Batna en 1908. puis à
Bougie en 1911, puis à Blida en octobre 1913.
Là, quelques jours avant la déclaration de guerre,
il préside la distribution des prix.
Le destin avait déjà choisi ses orphelins parmi
ces enfants innocents auxquels je distribuais les récompenses,
qu'ils avaient méritées, déclare-t-il avec
tristesse.
Il part pour le front à sa demande, bien que R.A.T. et père
de quatre enfants. Démobilisé le lee février
1919, avec la poitrine ornée des rubans de la Légion
d'honneur, des croix de guerre française (trois citations)
et italienne, il devient un mois plus tard, conseiller à
la Cour d'appel d'Alger. Il préside en cette qualité
les sessions des Cours d'assises et criminelles d'Algérie.
En 1929, il occupe une fonction de choix : celle de procureur de
la République à Oran.
Exposée ainsi dans ses grandes lignes, la carrière
de notre compatriote serait assez éloquente sans qu'il soit
nécessaire de raconter par le menu les procès dans
lesquels il fut appelé à requérir ou à
se prononcer. Bornons-nous à préciser que chacune
de ses mutations c'est le terme administratif Clairac
fut escorté à son train par une foule d'indigènes
qui tenaient à lui témoigner de cette manière
un peu bruyante la place qu'il s'était faite dans leur cur.
Ces manifestations de sympathie sont couronnées au départ
pour Paris cette fois définitif, de l'éminent magistrat,
par une consécration de marque. En effet, en 1933, Clairac
est nommé président d'honneur de l'Association des
anciens combattants musulmans de l'Oranie.
(suite dans l'article.)
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