Chacun sait aujourd'hui que pour briser la
houle avant son entrée dans e port d'Alger, il était nécessaire
de prolonger la jetée Nord sur quatre cents mètres. Et chacun
de se dire pourquoi ne la prolonge-t-on pas ?
Eh bien ! on la prolonge, on peut même dire aujourd'hui qu'elle
est prolongée.
Le gros oeuvre d'un semblable ouvrage n'est, en effet, pas apparent. Dans
une jetée, les blocs, la promenade et les quais ne sont rien. Ce
qui compte. c'est l'énorme base de rocs sur laquelle les superstructures
reposent.
Ainsi, le mince filet apparent qu'est la jetée repose sur une véritable
petite colline artificielle dont la base s'étend en largeur sur
plus de cent mètres de fond. On comprend que pareille masse de
rochers soit longue à immerger et la colline ne peut, surtout dans
les debuts, monter que très lentement. S'il faut 10.000 tonnes
de rocs pour monter le premier mètre, il n'en faut plus que 100
pour monter le dixième et 10 quand on arrive en surface. Ces chiffres
ne sont pas exacts, mais ils donnent une idée approximative du
genre de travail.
Aussi quand on regarde la coupe de la jetée à 50 mètres
du feu blanc, on se dit que le plus gros oeuvre est fait la base
de la jetée est désormais posée. La houle est brisée.
Et chaque jour apporte son contingent de blocs. Le profil que nous donnons
ci-dessous montre l'état des travaux sur les cent premiers mètres
qui font suite au feu blanc. La première tranche montre l'état
des travaux le 2 novembre 1935. La deuxième tranche, l'état
des travaux le 28 mars 1936. Aujosrd'hui, il n'y a pas dix mètres
d'eau à cent mètres du feu blanc. C'est trop peu pour que
passe une forte houle. Le port est
désormais à l'abri du ressac.
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