Musée National des Beaux-Arts, le Hamma, Alger
Cent chefs-d'oeuvre du musée national des Beaux-Arts d'Alger
Avant-propos de Jean Alazard
Deux bronzes
collection B.Venis
sur site: fév. 2017

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Cent chefs-d'oeuvre du musée national des Beaux-Arts d'Alger
cent chefs d'oeuvre

AVANT-PROPOS

LE Musée national des Beaux-Arts d'Alger est un des plus jeunes qui soient en France. Il a été créé en 1930, à l'occasion du Centenaire de l'Algérie française.
C'est grâce aux crédits du Commissariat général de ce Centenaire que se construisit l'édifice situé en face du Jardin d'Essai et que se constituèrent les premières collections de peintures et de sculptures.

Depuis lors, c'est le budget du Gouvernement Général de l'Algérie qui assure le fonctionnement de ce Musée qui, en quelques années, a rapidement grandi en importance.

On y fit d'abord la plus large place à l'art français moderne et contemporain, et on présenta au public d'Afrique du Nord une image aussi complète que possible de ce que fut la peinture dans les dernières années du dix-neuvième siècle et au cours du vingtième.

Ce qui nous sembla d'une incontestable utilité, ce fut de mettre également l'accent sur la sculpture de ces cent dernières années ; et on peut bien dire qu'aujourd'hui il est peu de musées où la statuaire soit mise en valeur d'une façon aussi méthodique et aussi complète. Une galerie de moulages réunit les oeuvres les plus caractéristiques du Moyen Age, de la Renaissance et des Temps modernes, tandis que plus de cent cinquante bronzes représentent, dans ses diverses phases, l'évolution de la sculpture française depuis Rude et Barye jusqu'à nos jours.

Il importait de constituer un ensemble de cette qualité et de cette ampleur dans un pays qui possède des collections comme celles de Cherchell ou du Musée du Bardo de Tunis. L'Afrique du Nord devient dès lors une des régions où on peut le mieux étudier ce que la sculpture nous a donné de plus significatif à travers les périodes les plus diverses.

Il fallait aussi faire en sorte que fussent représentées en ce jeune Musée les écoles de peinture ancienne, et d'abord et surtout celles de France. Besogne délicate et malaisée à vrai dire ; car on sait que les oeuvres de qualité réelle deviennent de plus en plus rares.

Or, malgré les difficultés auxquelles on pouvait s'attendre, les collections picturales du Musée national des Beaux-Arts d'Alger ont pris un tel essor qu'on y peut facilement analyser, dans ses étapes essentielles, l'histoire de notre peinture depuis le seizième siècle jusqu'à l'époque contemporaine.

Il s'y ajoute quelques oeuvres d'Italie et de Hollande qui permettent un plus vaste tour d'horizon. Chaque fois que cela est possible, on s'intéresse à toute forme d'art, d'où qu'elle vienne, pourvu qu'elle soit riche d'enseignements.

Que d'autre part on insiste plus particulièrement sur ce que fut la civilisation méditerranéenne, il n'y a là rien que de tout à fait naturel. Il ne faut pas s'étonner non plus que les interprètes de l'Orient nord-africain ou de l'Orient tout court soient représentés à Alger par des tableaux ou des dessins qui sont parmi
les meilleurs que l'on puisse rencontrer. Un peintre fort connu, qui est en même temps un critique d'art de classe, affirmait récemment qu'il n'avait vraiment compris Eugène Fromentin qu'en contemplant les oeuvres qui ont été achetées par le Musée d'Alger. Ainsi, de Liotard et de Delacroix à Raoul Dufy, Marquet, Matisse et Dufresne, s'exprime tout ce que notre peinture doit à l'exotisme tel que nous le montre l'Afrique du Nord.

Toutes ces oeuvres - si différentes d'inspiration ont trouvé un cadre comme rarement on en a rêvé pour un Musée : aux flancs d'une colline de Mustapha inférieur, et devant les arbres merveilleux du Jardin d'Essai. La vue est incomparable sur la ville et sur la baie. Et cela aussi est pour beaucoup dans les heureuses impressions que l'on ressent en visitant ce centre d'art qui, par bonheur, est voisin d'un autre, plein d'intérêt, la Villa Abd-el-Tif, où séjournèrent quelques-uns des meilleurs artistes du vingtième siècle.

Maintenant qu'un cabinet d'estampes et de dessins s'est ajouté aux salles de peintures, de moulages et de sculptures, on s'aperçoit que le Musée national d'Alger forme un tout cohérent dont le grand intérêt apparaît dans la série de reproductions contenues dans ce recueil.

Ceux qui ont eu la charge de constituer ces collections ont voulu éviter tout ce qui pouvait sembler ennuyeux ou désuet, et faire oeuvre jeune et vivante. Puissent-ils avoir atteint ce but et réussi à créer en terre africaine une image de cette civilisation méditerranéenne dont ils ont tenté de faire revivre les aspects essentiels.

JEAN ALAZARD.


Deux bronzes. Pas d'images des tableaux, ils sont en noir et blanc.
pomone
deux danseuses