le jardin d'essai - Alger, le Hamma
1.- les bains de mer.
Texte de Luc Tricou,
06/2002
sur site le 28-8-2011
2.- les bains de mer.
Les Sablettes, le plus grand établissement balnéaire de l'Algérie
Extraits de l'echo d'Alger des 16-5 et 10-6-19274 - Transmis par Francis Rambert
avril 2017
3.- Les Sablettes : matinée dansante, feux d'artifices et tout et tout.
Extraits de l'echo d'Alger des 16-5 et 10-6-19274 - Transmis par Francis Rambert
avril 2017

4.-
Les Sablettes,

[...]
Nous voulons parler des Sablettes. C'est à quinze mètres de l'eau un agréable bâtiment à la fois coquet et vaste, assis sur un solide, plancher de béton et superposant par dessus les terrasses de son rez-de-chaussée, les immenses salles de son premier étage. Le bas est à l'usage de cabines, dont il est plusieurs centaines, de brasserie et de café. En vue de la mer, on vient s'asseoir là devant des boissons fraîches. Sur le sable, à deux pas, des chaises longues s'offrent à vous, en cercle, ou isolées, propices à la conversation ou à la rêverie.

Des garçons en veste blanche, un service rapide et bien fait, toutes les boissons du monde, depuis la limonade des familles jusqu'aux cocktails aux mélanges savants et bus avec des pailles. Les fraîches toilettes des dames, les jeunes filles en toile de Jouy, les baigneuses aux belles plastiques moulées par le maillot.
En haut, laquées de vert et blanc, les salles communes, les salles privées plus réduites et intimes où déjeuner ou dîner excellemment de la meilleure cuisine qu'on puisse manger à Alger. Nappes blanches, fleurs, la traditionnelle cuisine française avec ses viandes, ses poulardes, ses légumes, ses poissons, ou bien les plats locaux, importés, mais aménagés au goût français, le riz qui vient d'Espagne, le ravioli à l'italienne, la soupe de poissons qui est de partout. A l'impromptu ou sur commande. Car pour un banquet, il n'est qu'à passer un coup de téléphone pour avoir toute satisfaction, dans un style impeccable,


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TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.

Afrique du nord illustrée du 2-8-1924 - Transmis par Francis Rambert
mars 2021

55 ko - d
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-----Dans la première décennie du XXe siècle la mer attirait de plus en plus d'amateurs. Et si se baigner proprement dit était surtout réservé aux jeunes et aux hommes, cela n'empêchait le sexe dit faible ( ?) de venir profiter du délassement procuré par les plages et de la fraîcheur des brises marines réconfortantes par rapport à la moiteur des appartements citadins.
-----Si les criques qui parsemaient l'ouest d'Alger ont de tout temps attiré les baigneurs, par contre la plage qui s'échelonnait après les bassins malodorants de Mustapha, avait la faveur des bourgeois de la ville. Ils y avaient édifié des constructions légères qui lui avait donné le nom de " Plage des cabanonniers ".
-----Elle était aussi désignée plage du jardin d'essai qui la limitait vers la terre près de la ligne des tramways qui déversaient, à la saison chaude, de très nombreux amateurs.
-----Canotiers pour ces messieurs et assaut de chapeaux à la mode pour ces dames, puisqu'il était malséant de sortir et se promener " en cheveux ".
Les amateurs espéraient qu'une route de tourisme serait établie pour permettre une meilleure accessibilité à celle-ci, une " corniche " algérienne donnant une plus value considérable aux propriétaires !.
-----Las ! le développement des véhicules motorisés incita les édiles à établir une meilleure pénétrante vers la ville et la plage fut sacrifiée. Cette décision donna lieu à de nombreuses pétitions, interventions politiques et de la presse, qui parla " d'acte de vandalisme ". En vain!.
-----Les amateurs furent exilés plus loin de la ville donnant ainsi une impulsion aux transports et Guyotville, SIDI-FERRUCH et leurs hameaux satellites à l'ouest et Fort de l'eau, Cap Matifou, Aïn-Taya et les plages environnantes, à l'est, se félicitèrent de cette décision.

les bains de mer.

Les Sablettes, le plus grand établissement balnéaire de l'Algérie

Les Sablettes, le plus grand établissement balnéaire de l'Algérie

20-6-1924




LES SABLETTES

L'hiver, Alger est un séjour enchanteur, lumineux, doux, tiède, malheureusement trop ignoré des métropolitains et des continentaux d'Europe, effrayés à cette époque, par l'idée de traverser la mer.

On sait ses mérites, le charme de ses belles journées, la splendeur de ses jardins parfumés. Alger l'été est tout différent, poussiéreux, grisâtre. Plus de promenades, Télemly, route de la Colonne ou de Guyotville ne sont que des rubans de poussière où s'abat la flamme du soleil et qui s'ennuagent d'épais volutes au passage des véhicules.

Pour les Algériens retenus par leurs affaires, heureusement il reste la mer. On vit sur les plages : c'est là qu'on vient chercher un peu de brise fraîche, la distraction dont on a besoin. Autrefois favorisée à ce point de vue, le développement commercial et maritime de notre cité, lui a successivement ravi ses plages devenues des quais, des terre-pleins et des bassins profonds. II ne nous reste plus que celle du Jardin d'Essai. Ici le plaisir est double, agreste et marin : l'eau fraîche et bleue à l'odeur de sel et les frondaisons touffues d'un parc équatorial.

Quelle affluence se presse là en semaine et le dimanche, il faut le voir pour le croire.

C'est que deux lacunes viennent d'être comblées ; un service rapide et bien organisé de cars automobiles facilite le voyage, autrefois pénible et mal assuré par d'insuffisants tramways et un établissement enfin digne de ce nom, complet, moderne et confortable s'y érige depuis peu, remplaçant les baraques sordides, les hangars et les cages à poules qui se donnaient, la malice de quelques trafiquants aidant, pour des bains, des hôtels, des restaurants.

Nous voulons parler des Sablettes. C'est à quinze mètres de l'eau un agréable bâtiment à la fois coquet et vaste, assis sur un solide, plancher de béton et superposant par dessus les terrasses de son rez-de-chaussée, les immenses salles de son premier étage. Le bas est à l'usage de cabines, dont il est plusieurs centaines, de brasserie et de café. En vue de la mer, on vient s'asseoir là devant des boissons fraîches. Sur le sable, à deux pas, des chaises longues s'offrent à vous, en cercle, ou isolées, propices à la conversation ou à la rêverie.

Des garçons en veste blanche, un service rapide et bien fait, toutes les boissons du monde, depuis la limonade des familles jusqu'aux cocktails aux mélanges savants et bus avec des pailles. Les fraîches toilettes des dames, les jeunes filles en toile de Jouy, les baigneuses aux belles plastiques moulées par le maillot.
En haut, laquées de vert et blanc, les salles communes, les salles privées plus réduites et intimes où déjeuner ou dîner excellemment de la meilleure cuisine qu'on puisse manger à Alger. Nappes blanches, fleurs, la traditionnelle cuisine française avec ses viandes, ses poulardes, ses légumes, ses poissons, ou bien les plats locaux, importés, mais aménagés au goût français, le riz qui vient d'Espagne, le ravioli à l'italienne, la soupe de poissons qui est de partout. A l'impromptu ou sur commande. Car pour un banquet, il n'est qu'à passer un coup de téléphone pour avoir toute satisfaction, dans un style impeccable,

Le soir, on danse. On danse même toute la nuit, c'est-à- dire jusqu'à deux heures du matin, heure à laquelle s'en retournent vers Alger les derniers cars, au son des musiques les plus nouvelles, les plus joyeuses et les plus endiablées. Jazz-band et tango, il faut bien se venger de la vie, rire un peu, prendre à deux mains la joie qui passe...

Quoi d'étonnant qu'on s'écrase aux Sablettes ?