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jardin d'essai - Alger, le Hamma
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[...] Nous voulons parler des Sablettes. C'est à quinze mètres de l'eau un agréable bâtiment à la fois coquet et vaste, assis sur un solide, plancher de béton et superposant par dessus les terrasses de son rez-de-chaussée, les immenses salles de son premier étage. Le bas est à l'usage de cabines, dont il est plusieurs centaines, de brasserie et de café. En vue de la mer, on vient s'asseoir là devant des boissons fraîches. Sur le sable, à deux pas, des chaises longues s'offrent à vous, en cercle, ou isolées, propices à la conversation ou à la rêverie. Des garçons en veste blanche, un service rapide et bien fait, toutes les boissons du monde, depuis la limonade des familles jusqu'aux cocktails aux mélanges savants et bus avec des pailles. Les fraîches toilettes des dames, les jeunes filles en toile de Jouy, les baigneuses aux belles plastiques moulées par le maillot. En haut, laquées de vert et blanc, les salles communes, les salles privées plus réduites et intimes où déjeuner ou dîner excellemment de la meilleure cuisine qu'on puisse manger à Alger. Nappes blanches, fleurs, la traditionnelle cuisine française avec ses viandes, ses poulardes, ses légumes, ses poissons, ou bien les plats locaux, importés, mais aménagés au goût français, le riz qui vient d'Espagne, le ravioli à l'italienne, la soupe de poissons qui est de partout. A l'impromptu ou sur commande. Car pour un banquet, il n'est qu'à passer un coup de téléphone pour avoir toute satisfaction, dans un style impeccable, N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE. |
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-----Dans la première
décennie du XXe siècle la mer attirait de plus en plus d'amateurs.
Et si se baigner proprement dit était surtout réservé
aux jeunes et aux hommes, cela n'empêchait le sexe dit faible ( ?)
de venir profiter du délassement procuré par les plages et
de la fraîcheur des brises marines réconfortantes par rapport
à la moiteur des appartements citadins. -----Si les criques qui parsemaient l'ouest d'Alger ont de tout temps attiré les baigneurs, par contre la plage qui s'échelonnait après les bassins malodorants de Mustapha, avait la faveur des bourgeois de la ville. Ils y avaient édifié des constructions légères qui lui avait donné le nom de " Plage des cabanonniers ". -----Elle était aussi désignée plage du jardin d'essai qui la limitait vers la terre près de la ligne des tramways qui déversaient, à la saison chaude, de très nombreux amateurs. -----Canotiers pour ces messieurs et assaut de chapeaux à la mode pour ces dames, puisqu'il était malséant de sortir et se promener " en cheveux ". Les amateurs espéraient qu'une route de tourisme serait établie pour permettre une meilleure accessibilité à celle-ci, une " corniche " algérienne donnant une plus value considérable aux propriétaires !. -----Las ! le développement des véhicules motorisés incita les édiles à établir une meilleure pénétrante vers la ville et la plage fut sacrifiée. Cette décision donna lieu à de nombreuses pétitions, interventions politiques et de la presse, qui parla " d'acte de vandalisme ". En vain!. -----Les amateurs furent exilés plus loin de la ville donnant ainsi une impulsion aux transports et Guyotville, SIDI-FERRUCH et leurs hameaux satellites à l'ouest et Fort de l'eau, Cap Matifou, Aïn-Taya et les plages environnantes, à l'est, se félicitèrent de cette décision. |
20-6-1924 |
LES SABLETTES L'hiver, Alger est un séjour
enchanteur, lumineux, doux, tiède, malheureusement trop ignoré
des métropolitains et des continentaux d'Europe, effrayés
à cette époque, par l'idée de traverser la mer.
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