Hussein-Dey,
9è arrondissement du Grand Alger
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Extrait des "Feuillets
d'El Djezaïr" Hussein-Dey ( Voir encore à : Les Villas.), qui comprenait : un pavillon servant autrefois de pied à terre au dey Hussein. Celui-ci le construisit en 1821, sur un terrain qu'il avait acquis en 1815, au prix de 2.500 réaux. Le quartier où se trouvait cette campagne portait le nom de Bidji-Kou. Pour agrandir son domaine, Hussein prit en 1820 un terrain voisin aux enfants du Sid Mohammed, agha des Spahis, donnant en échange à ceux-ci la maison n° 11 de la rue Annibal. Des baraques, des écuries, construites après la conquête, purent recevoir en 1839, 290 hommes et 280 chevaux. Les officiers occupèrent le pavillon du dey. En 1840, le Maréchal-Gouverneur décida qu'on logerait en ce poste, un régiment de cavalerie. Des baraques furent envoyées de France à cet effet, qui logèrent 500 hommes et 460 chevaux. Le jardin avait été pourvu par les Turcs de deux puits à godets. Plus tard, après l'évacuation du poste par les troupes, l'Administration des Tabacs prit possession de ce domaine et créa là un établissement, lequel coûta environ 800.000 francs. Lamoricière qui fut pendant quelque temps chargé de surveiller la région avec une troupe de 100 Arabes et de 200 Français et Espagnols, habita cette résidence princière. Voici ce qu'il écrivit à ce propos : "Le pays où nous sommes est délicieux. L'air est embaumé du parfum des jasmins, des géraniums et des roses. La maison que j'occupe est à 200 pas de la mer. C'est un lieu de plaisance du dernier dey d'Alger. Partout des bassins de marbre, des jets d'eau, des fontaines vives. C'est là, au milieu des merveilles de l'art et de la nature et de l'appareil militaire de mon camp que, matin et soir, je prends mon café et fume ma longue pipe. On s'ennuie, dit-on, en Afrique. Pour moi, le ciel du Midi est un vrai bonheur. Cette nature si variée dans ses paysages et ses productions, si pleine de vie dans ce qu'elle enfante, est une source d'observations qui ne tarit jamais, et je dis un peu comme Victor-Hugo" |
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TEXTE DE L'ARTICLE SOUS LES PAGES
DE LA REVUE. Servir à dénommer
toute une localité, et, bien que située au cur même
de cette localité, à deux pas d'une voie nationale des
plus fréquentées, demeurer ignorée du grand public,
tel a été la destinée curieuse de la très
intéressante villa que dans la banlieue d'Alger, s'était
fait construire, le dernier dey Hussein. Ignorée de la masse,
elle l'était aussi des amateurs du passé, cela, à
un siècle presque, de la Conquête ! Seuls, il y a une vingtaine
d'années, les Feuillets d'El-Djezaïr, de Henri Klein, avaient
donné à son sujet, des détails, puisés aux
archives de la Guerre. L'auteur, président du Comité du
Vieil Alger, voulut que les membres de cette Société connussent
en réalité, ce souvenir d'autrefois. Avec l'aimable autorisation
de M. Juille, directeur du service des tabacs, l'ancienne campagne du
pacha, put être visitée dimanche dernier. Car c'est dans
le vaste domaine possédé à Hussein-Dey, par cette
administration, que se trouve la villa. L'histoire en fut révélée
par le président qui rappela sa fondation, son aspect au temps
de ses hôtes princiers, le séjour qu'y fit Lamoricière,
après sa transformation en quartier de cavalerie. Sa session
au Service des tabacs qui, en ses jardins, édifia d'immenses
magasins, ajouta aux anciens puits à godets, des puits artésiens,
à l'étude desquels s'adonna, M. Aymé, contrôleur
principal de l'administration et licencié ès sciences.
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