Rouina (vallée du Chélif), ,
Les mines de fer de Rouina
Afrique du nord illustrée du 3-9-1910 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site : janvier 2021

* La qualité ( pas terrible) des photos de cette page est celle de la revue. On est en 1910. Amélioration notable plus tard.

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Les mines de fer de Rouina

Les mines de fer de Rouina

Les mines de fer de Rouina

Les Mines de Fer de Rouïna

L'industrie minière qui se développe tous les jours en Algérie par la découverte de nouveaux gisements et l'amélioration des conditions de transport, compte parmi ses principales richesses les gîtes de fer qui s'y trouvent très nombreux. Ces minerais se classent en plusieurs catégories suivant leurs conditions de gisement et leurs âges.
Dans la première catégorie figurent des affleurements d'hématite généralement tendre, à surface plus ou moins vaste, se développant dans des calcaires d'âges divers et fournissant des minerais exempts pour la plupart de corps nuisibles.
Ces gîtes seraient les épanouissements d'un ou plusieurs filons traversant le substratum et ayant servi de fentes pour l'amenée des eaux minéralisantes ; l'hématite présentant d'ailleurs fréquemment, dans cette catégorie, des formes épigéniques de la sidérose, il parait évident que la venue du fer a eu lieu à l'état de carbonate.

La deuxième catégorie comprend les filons observés dans les schistes ou marnes schisteuses de consistance suffisante et dans tous les étages compris entre le gault et l'helvétien et dans lesquels le fer est l'élément franchement dominant. Là aussi, la venue du fer a eu lieu à l'état de carbonate, et les travaux ont rencontré la sidérose en place ou des ankérites dès qu'ils ont eu atteint une profondeur suffisante.

Les gisements interstratifiés font partie d'une troisième catégorie. Le minerai est une association de fer oxydulé et d'hématite rouge ou d'oligiste où la proportion des éléments associés parait fort variable suivant le cas. Il est parfois disposé sur lentilles ou couches plus ou moins étendues ou localisées dans les niveaux calcaires du terrain cristallophyllien où elles paraissent tenir la place même des quantités plus ou moins grandes des calcaires.
Une autre catégorie se trouve dans la région de Philippeville où le minerai de fer est inter stratifié dans les schistes liguriens. L'âge de ces schistes a été longtemps discuté, leur aspect, dû à une action métamorphique, les faisant à première vue prendre pour des schistes anciens.

Le minerai est de l'hématite mêlée au fer oligiste. il contient parfois de la pyrite de fer.
La dernière catégorie comprend les gîtes associés aux roches éruptives.

Ces gisements contiennent, en même temps que du fer oxydulé, des quantités assez importantes de pyrite.

C'est à la première catégorie qu'appartiennent les gîtes de Rouïna dont l'exploitation, qui s'est développée avec une rapidité extraordinaire, s'accroît encore tous les jours et donne, d'année en année, des plus-values considérables.

Les mines de fer de Rouïna sont situées dans la province d'Alger et tirent leur nom d'un affluent du Chéliff sur lequel elles sont situées.

Elles sont exploitées par une Société anonyme belge, fondée en 1907, au capital de cinq millions de francs divisé en 20 000 actions de 25 francs l'une, entièrement libérées.

Le domaine de la Société s'étend, à Rouïna, sur 25 hectares environ, dont elle est propriétaire, et sur 800 hectares, dont elle est amodiataire jusqu'en 1977.

Un chemin de fer de 5 kilomètres, construit par la Société de Rouïna, relie la mine à la gare de Rouïna, sur la ligne du chemin de fer de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, d'Alger à Oran ; ses minerais sont dirigés sur Alger où la Société possède un vaste emplacement au môle où ils peuvent être déposés en attendant qu'ils soient embarqués.

La mine de Rouïna donne deux qualités de minerai dénommées A et B, toutes deux à haute teneur de fer.

La première, est une hématite très pure ; la seconde un minerai plus phosphoreux.

Exploitée en 1906 par M. Alfred Theys, l'un des fondateurs de la Société, sa production s'est
élevée à 40 738 tonnes.
En 1907, elle a été de ……….67 706 tonnes
fin 1908, …………………….66 755 tonnes
En 1909, …………………….910 24 tonnes

Elle sera, cette année, de 120 000 tonnes et les travaux d'installation pour développer la production font augurer qu'elle atteindra bientôt une production annuelle de 200 000 tonnes.

En effet, la Société de Rouïna vient récemment d'acquérir, un nouveau domaine minier très important à Beni-Haoua, commune de Ténès.

Ce domaine nouveau comprend la minière de Breira, de 43 hectares en propriété, et la concession de Beni-Akil pour les minerais de cuivre, plomb, argent et autres métaux associés (fer) sur 4 477 hectares.

Cette exploitation va être reliée à la mer, à la baie de Beni-Haoua. par un câble aérien de 9 kilomètres, du système Pohlig, où le minerai peut être directement chargé sur bateau à l'aide d'appareils spéciaux construits pour la Société par la maison Richard, de Paris.

Les minerais de Breira sont très riches en fer et d'une pureté remarquable.

La concession de Beni-Akil, très bien reconnue, sera exploitée sitôt que les installations nécessaires seront achevées.

Comme on le voit, cette affaire s'est puissamment développée depuis ses débuts ; elle vient d'assurer encore sa prospérité par l'accroissement considérable de son domaine minier dans des conditions particulièrement favorables.