-Fort-National
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« Le froid et la neige nous ont tué
plus de soldats que le soleil et là fièvre »,
déclarait un jour le maréchal Canrobert en parlant de
ses campagnes d'Afrique. Aussi, parmi les actions d'éclat que l'histoire de la pacification de l'Algérie a à enregistrer, doit-on compter le passage de la colonne Bosquet; par dessus les cimes glacées du Djurdjura, à travers les lotas sauvages de Yakouren et de l'Akfadou, comme un des plus énergiques. C'est pour tomber sur Bou-Barla. à l'improviste, par des chemins détournés, et à une époque de l'année où la neige rend tous les sentiers de la Kabylie impraticables; que la colonne Bosquet entreprit de franchir les cimes altières, qui ont reçu, depuis, le surnom d'« Alpes Africaines.». Ce Bou Barla (ou Baghla) . était un marabout fanatique qui, venu on ne sait d'où, s'était fait passer pour chérif et avait prêché la guerre sainte, contre les Français, aux rudes montagnards kabyles, soulevant contre nous toute la région de l'Oued Sahel (ou Soummam), qui sépare la Petite de la Grande Kabylie. La colonne Bosquet, partie d'Alger pour se rendre dans la vallée de Bougie, gagna d'abord le bassin du Sébaou. Pour assurer une communication sur ses derrières, elle construisit, au passage à Dra El Mizan (à 113 kilomètres d'Alger), dans une petite redoute en terre édifiée l'année précédente, un blockhauss en troncs d'arbres, où s'installa un jeune lieutenant qui, avec quarante hommes de son choix, parvint longtemps à imposer le respect à une population de plus de cent mille kabyles, jusqu'alors indomptés. Ce lieutenant s'appelait Beauprêtre, et son nom ne devait pas tarder à être connu dans toute l'Algérie. ( suite dans l'article.) |
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