L'oeuvre constructive
du Génie militaire en Algérie
Depuis 1830 le Génie Militaire a participé
sans cesse à uvre constructive de la France en Algérie.
Dès cette date, le Génie a un rôle primordial : tant
que la pacification n'est pas terminée et que l'administration
civile ne peut fonctionner efficacement, c'est lui qui assure le service
des travaux publics,
Pendant cette période qui dure environ cinquante années,
uvre du génie est immense ; les traces de son activité
ne sont plus toujours très visibles actuellement, car les travaux
n'étaient souvent qu'une ébauche rapide. Ébauche
cependant si bien étudiée que les ingénieurs civils
qui vinrent ensuite n'eurent souvent qu'à améliorer ce qui
avait été commencé.
Après 1882 la pacification de l'Algérie est définitive
; le rôle du génie est alors plus effacé. Et cependant,
en dehors des travaux purement militaires qui lui sont dévolus,
il n'a jamais cessé d'apporter son concours au développement
de l'Algérie Française.
Le bref exposé qui suit retrace dans ses grandes lignes uvre
constructive du Génie au cours de ces deux grandes périodes.
LES ROUTES ET LES PONTS.
Jusqu'en 1830, l'Algérie n'avait pas
de route ; les premières routes ont été construites
par les militaires ; l'infanterie donnait des travailleurs, le Génie
avait la direction des travaux et fournissait la main-d'uvre spécialisée.
Pendant les opérations, de simples pistes permettaient aux colonnes
d'avancer; mais aussitôt qu'un centre important était occupé,
les officiers du Génie arrêtaient le tracé des routes
définitives qui étaient aussitôt mises en construction
et sans cesse améliorées. Dans toutes ces routes, le point
de vue stratégique primait sur les autres ; toutefois, les intérêts
futurs de la colonisation n'étaient pas perdus de vue et lorsque
le service des Ponts et Chaussées a pris à sa charge ce
réseau routier, il n'a eu à lui apporter que peu de modifications
se contentant de l'entretenir et de le développer.
La construction
des routes.
Parmi les routes ouvertes à cette époque sous la direction
du génie, citons :
------ les principales routes des environs d'Alger et, parmi elles, les
deux routes d'Alger à Blida
par Douéra
et par Birkadem
leur origine n'est autre que l'actuelle rue
Michelet et la Colonne
Voirol perpétue le souvenir de leur création
;
------ la route de Blida à Médéa par les Gorges
de la Chiffa (remise aux Ponts et Chaussées en 1859)
;
------ la route de Blida à Miliana par Bourkika (remise en 1859)
;
------ la route d'Orléansville à Téniet-el-Haad par
les Gorges de Montenotte (remise en 1860) ;
------ la route d'Affreville à Téniet-el-Haad (remise en
1875)
------ la route d'Orléansifille à ` Téniet-el-Haad
(remise en 1875)
------ la route de Tizi-Ouzou à Fort National (ouverte en 3 semaines
en juin 1857)
-------la route de Constantine à Philippeville (remise en 1849)
;
------ la route en corniche d'Oran à Mers-el-Kébir (remise
en 1839)
Pour ces routes, le Génie a construit des ponts et des ponceaux
en grand nombre ; beaucoup de ceux-ci, construits en bois, n'avaient qu'un
caractère semi-permanent et plus tard le service des Ponts et Chaussées
les a remplacées par des ouvrages en fer ou en maçonnerie.
Cependant quelques ponts en maçonnerie ont été à
cette époque réalisés par le Génie : citons,
un pont de 76 mètres sur le Chéliff (1846-1848), un pont
de 57 mètres sur l'Isser en Kabylie (1849-1850), un pont de 60
mètres sur le Radjetas entre St.-Charles et Jemmapes (1854), un
pont de 43 mètres sur Pisser entre Oran et Tlemcen (18491851).
La Rocade Sud.
A la fin de cette première période d'une cinquantaine d'années,
le Génie dans les travaux de routes est progressivement et entièrement
remplacé par le service des Ponts et Chaussées et, dans
le nord de l'Algérie, son activité se borne à la
création de courts tronçons routiers à intérêt
purement militaire. Et celajusqu'en 1942, date à laquelle le Génie
participe à nouveau à la réalisation d'une grande
artère, la Rocade sud, cette voie d'intérêt stratégique
qui deviendra bientôt d'un grand intérêt économique
et qui, sur les Hauts-Plateaux, d'El-Aricha à Tébessa relie
le Maroc à la Tunisie en passant par Saïda, Tiaret, M'Sila
et Batna.
Les études d'ensemble de cette route furent commencées en
1938 par les Ponts et Chaussées travaillant en liaison avec le
commandement du Génie et reprises en 1941. La réalisation
est décidée le 4 novembre 1942 et entreprise immédiatement.
La direction des travaux est confiée au S.I.T.I.M., organe de direction
militaire actionnant une direction technique confiée au Service
des Ponts et Chaussées. La surveillance des travaux exécutés
par des entreprises civiles est confiée à du personnel des
Ponts et Chaussées et à des officiers du Génie qui
ont été de véritables pionniers de l'oeuvre à
laquelle ils travaillaient.
Après deux années pendant lesquelles les services des Ponts
et Chaussées et du Génie conjuguent leurs efforts, la Rocade
sud est terminée et se développe sur une longueur totale
de 355 km de chemins existants complètement aménagés
ou transformés.
Les travaux comportèrent plus d'un million de m3 de terrassement
plus d'un million de m2 de chaussées neuves recouvertes d'un revêtement
bitumineux sur 4 mètres de largeur. L'aménagement de 670
m. de gués maçonnés et bétonnés, la
construction de 95 m. de ponts en béton armé.
L'uvre dans
les Territoires du Sud.
Si le Génie a cédé la place au Service des Ponts
et Chaussées dans le nord de l'Algérie, il a cependant toujours
conservé un rôle primordial dans le développement
du réseau routier des Territoires militaires du Sud. Là,
les grandes distances, l'éloignement des centres d'approvisionnement,
le trafic réduit ne justifient pas en général la
construction de routes modernes comme celles que l'on trouve dans les
pays à forte densité de population L'économie exige
que l'on se contente de pistes, mais ces pistes, il faut constamment les
améliorer, les entretenir par des travaux qui sont une lutte continuelle,
contre le sable des dunes, contre les ravinements des oueds brusquement
déchaînés par les pluies rares et torrentielles, contre
l'usure même des terrains les plus résistants dont la circulation
automobile rend la surface semblable à la tôle ondulée.
Actuellement, c'est au service du Génie seul qu'est dévolu
le rôle d'assurer la direction et la surveillance de ces travaux
qui maintiennent dans le Sahara cet élément de civilisation
que sont les grandes artères de la piste du Hoggar, de la piste
des Ajjers et de la piste du Fezzan sur lesquelles se branchent tant d'autres
pistes secondaires.
LES CHEMINS DE FER.
Travaux
anciens...
Les premiers chemins de fer en Algérie date de 1857. Les travaux
de la ligne Alger-Blida, la première construite, furent jusqu'à
Boufarik dirigés par le service du Génie : cette section
fut remise au service des Ponts et Chaussées à la fin de
1859.
En 1881 et 1882, à la suite de la révolte de Bou-Hamama,
on activa la construction du chemin de fer de pénétration
sud-oranais. Deux compagnies d'ouvriers militaires de chemins de fer du
Génie participèrent aux travaux de voies sur une longueur
d'une centaine de kilomètres jusqu'à Méchéria.
A partir de 1899, une compagnie de sapeurs de chemins
de fer fut affectée à l'Algérie de façon permanente
; elle a à diverses reprises exécuté des travaux
de voie ferrée pour la colonie, les principaux ont été
les suivants :
----- réfection du pont des C.F.R.A. sur le Mazagran (1900)
----- remaniement de la gare d'Alger-Mustapha (1899-1900)
----- construction de la ligne des C.F.R.A. de Camp du Maréchal
à Boghni, soit 37 kms 500 (1900)
----- pose de voie et d'appareils dans la gare des C.F.R.A. de Maison-Carrée
(1901)
----- rétablissement sous le tunnel d'El-Achir sur l'est algérien
de 1.000 mètres de voies détruits par une inondation (1901)
----- pose de 8 km 500 de voie de l'oued El-Aassi à Béni-Ounif
sur la voie du sud-oranais (1902)
----- lancement d'un pont métallique de 20 m. de portée
sur l'oued Fedjana, près de Zurich (1902)
----- montage et mise en place dans le sud oranais de deux ponts métalliques
tubulaires, l'un de 30 m. l'autre de 3 travées de 40 m. (1903)
----- construction de la voie Biskra-Touggourt (1911-1912)
----- pose de 50 km de voie d'Orléansville à Ténès
(1923)
----- construction de la voie du Kouif à Kaaaà-Djerda à
la frontière tunisienne (1926-1929)
----- renouvellement de voies diverses (1902-1906 à 1911-1924),
Et récents.
Actuellement le Génie participe à la construction d'une
antenne de voie ferrée de 150 km entre Chegga et El-Oued ; il y
apporte une aide efficace aux chemins de fer algériens auxquels
il a fourni un petit détachement de travailleurs et cédé
sur ses approvisionnements le matériel de voie et le matériel
roulant nécessaire.
Terminons cette rubrique en rappelant que les études des différents
tracés du Transsaharien furent pour une grande part, menées
par des officiers du Génie. En 1940, lorsqu'il fut question de
la construction du Méditerranée-Niger et de son doublement
par la piste existante qui devait être améliorée,
c'est encore au Génie que l'on fit appel et des officiers et sous-officiers
furent détachés pour exécuter les travaux confiés
à l'agence Méditerranée-Niger, dont les bureaux de
direction étaient à Alger. Depuis 1943, le Méditerranée-Niger
à la charge des travaux de cette piste, le service du Génie
en contrôlant l'exécution.
LES TRAVAUX D'ALIMENTATION
EN EAU.
Les travaux d'alimentation en eau faits par le Génie
ont comporté des creusements de puits, des installations de norias,
des captations de sources, des constructions de barrages et de canaux,
des poses de conduites, des constructions de citernes, de réservoirs,
de fontaines, de lavoirs, d'abreuvoirs et d'égouts
La majeure partie de ces travaux a été exécutée
pour l'amélioration en eau des diverses localités situées
en territoire militaire, y compris les centres de colonisation nouvellement
créés. Il faut y ajouter l'équipement en eau des
voies de communication et l'établissement d'un très grand
nombre de points d'eau isolés dans le territoire des diverses tribus.
Parmi les travaux importants qu'a dû effectuer le Génie pour
fournir l'eau qu'on lui demandait, citons ceux exécutés
à Aumale, à Bougie, à Constantine (où les
travaux d'adduction de Sidi-Mabrouk exécutés de 1843 à
1848, coûtèrent 433.000 fr.), à Djidjelli, à
El-Arrouch, à Laghouat, à Marengo (barrage de l'oued Meurad),
à Médéa, à Miliana, à Orléansville
(barrage du Thigaout, sources de Lalla Aouda), à Stora, à
Ténès (barrage de l'oued Allala), à Téniet-el-Haâd,
à Tlemcen.
Plus près de nous, citons encore :
------forage d'un puits de 70 m, à Ouargla surmonté d'un
réservoir en béton armé dissimulé aux yeux
par une haute tour en forme de minaret (1934-1935).
------amenée d'eau à l'intérieur de la redoute de
Djanet (1936)
------forage d'un puits artésien à Fort-Flatters (1939)
------actuellement des travaux sont en cours pour le forage d'un puits
artésien à Djanet.
TRAVAUX D'IRRIGATION.
Le service du Génie a exécuté les
premiers travaux d'irrigation ou de dessèchement qui: ont été
faits en Algérie et qui ont permis la mise en valeur de terrains
autrefois incultes :
En 1844 et 1845, le Génie commença un barrage sur l'oued
Djer et des canaux d'irrigation, mais le travail fut interrompu par suite
des événements militaires.
Le barrage de l'oued Meurad est l'un des travaux les plus intéressants,
que le commandant du Génie de Malglaive effectua dans la région
de Marengo de 1848 à 1855.
De 1843 à 1846, le Génie fit un barrage sur le Sig avec
un système de canaux d'irrigation, travail qui coûta 150.000
fr..
Un assez grand nombre d'autres barrages moins importants ont été
de même établis un peu partout par le Génie. En outre,
des oueds ont été dérivés en corrélation
des travaux de dessèchement t et d'irrigation (dans la Mitidja,
à Bône, à Philippeville, oued Deurdeur au sud de Miliana,
etc...)
Actuellement, le service du Génie a commencé la construction
d'un barrage important à Igli (sud oranais) qui va permettre l'irrigation
de toute une région.
Les piscines.
Au fur et à mesure que les localités situées sur
le territoire militaire voyaient leur alimentation en eau s'améliorer,
le Génie leur apportait un élément appréciable
de confort : de nombreuses piscines furent créées et nous
citerons les deux plus belles, celle de Colomb-Béchar, réalisée
en 1933 et celle de Laghouat plus récente encore.
URBANISME.
Dans la première période de l'occupation
le service du Génie dirigeait les travaux de volerie dans les villes
et les villages situés en territoire militaire. Les villes indigènes
avec leurs ruelles extraordinaires, offraient des difficultés énormes
à circulation. D'urgence le Génie s'occupe de remédier
à cette situation en perçant de nouvelles voies, en même
temps qu'il traçait de nouveaux quartiers en prévision de
la fixation et de l'accroissement de la population européenne.
A Alger, c'est le Génie qui, en 1830, créa la Place
du Gouvernement et traça les principales artères
de ce qui constitue actuellement le vie. Alger : rues
de la Marine, Bab-el-Oued, Bab-Azoun Les travaux de la voirie
exécutés par le Génie ont été également
importants à Constantine (nivellement de la Place de la Brèche),
à Batna, à Bougie, à Dellys, à Guelma, à
Laghouat, à Médéa à Miliana, à Ténès.
Quant aux centres de colonisation créés en territoire militaire,
le Génie avait à en faire entièrement les rues et
les places qui, aussitôt créées étaient plantées
d'arbres. A cet effet le Génie avait aménagé et exploitait
un certain nombre de pépinières et c'est à cette
mesure que la majorité des petites villes et des villages algériens
doivent l'aspect riant qu'ils présentent actuellement. Certains
centres de colonisation ont été ainsi créés
de toute pièce : dès qu'une décision avait été
prise sur le choix de leur emplacement le Génie, muni de certaines
directives telles que l'importance de l'agglomération à
prévoir, faisait le tracé du village et effectuait les divers
travaux d'assainissement, d'alimentation en eau et de voirie et même
de construction d'édifices publics.
Ces centres prospérèrent pour la plupart, et certains d'entre
eux devinrent par la suite des localités importantes : Boufarik,
Marengo, Aumale, Philippeville, Sidi-bel-Abbès, Orléansville,
etc...
Édifices
d'intérêt public.
Au cours de cette première période d'occupation le Génie
a construit des édifices de toutes sortes d'intérêt
public : mairies, écoles églises (Dellys), temples (Aïn
Arnat) mosquées (Sétif), etc... La plus importante de ces
constructions est sans doute celle du pénitencier de Lambèse
(1850-1856) qui, à l'époque, coûta environ 3 millions.
Par la suite, le Génie a enrichi l' Algérie de casernes
souvent traitées dans le cadre de l'architecture locale : caserne
des tirailleurs d'Aïn-Sefra, quartier du train à Oran, quartier
d'artillerie à Tlemcen, etc... Des hôpitaux en grand nombre
ont été construits dans les différentes places, et
une grande partie d'entre eux a été cédée
à l'Administration Civile en 1935.
Actuellement encore dans les Territoires du Sud,le service du Génie
continue à enrichir le service hospitalier de l'Algérie
:
- en 1945, avec l'aide financière du Gouvernement Général
il a procédé à l'amélioration de l'hôpital
mixte de Colomb-Béchar en construisant plisseurs pavillons (pharmacie,
bloc chirurgical, chambres de malades...).
- en 1946 la construction d'une infirmerie indigène a été
commencée à Ouargla ; une autre sera réalisée
prochainement à Ghardaïa.
ÉLECTRIFICATION
DES TERRITOIRES DU SUD.
Dans un grand nombre d'oasis le Génie a réalisé
des installations électriques sommaires dans les bâtiments
militaires. Petit à petit dans les oasis importantes la distribution
d'énergie est poussée dans les habitations civiles : c'est
ce qui est actuellement réalisé à Ouargla par exemple,
et c'est un projet qui sera prochainement mis en exécution à
In-Salah, Tamanrasset, Djanet et Fort-Flatters.
AIDE AUX POPULATIONS
SINISTRÉES.
En Algérie comme ailleurs, les sapeurs n'ont jamais
marchandé leur dévouement pour venir en aide aux populations
prouvées par un sinistre.
Le tremblement de terre du 2 janvier 1867, en moins de vingt secondes
détruit plusieurs villages de la Mitidja. Le service du Génie
les reconstruit en entier (532 maisons).
En août 1928, un violent ouragan cause à Djidjelli des dégâts
considérables. Un détachement du Génie est aussitôt
dirigé sur le lieu du sinistre et consolide les bâtiments
endommagés.
Les terribles inondations de l'Oranie pendant l'hiver 1927-1528 sont encore
présentes dans toutes les mémoires : de tous côtés
ne sont que routes et voies ferrées coupées, ponts détruits,
barrages rompus, maisons emportées ; les victimes se chiffrent
par centaines ; le ravitaillement des villes même, est compromis,
leur alimentation en eau potable n'est plus assurée. Des secours
s'organisent ; mais ce qu'il faut avant tout et à tout prix, c'est
rétablir dans le plus bref délai les communication par routes
et voies ferrées : on fait appel aux sapeurs ; des détachements
partent pour Perregaux,
Mostaganem, Orléansville, Ténès,
Bou-Henni. Des travailleurs auxiliaires sont prélevés sur
les garnisons d'Oran, Mascara et Mostaganem. Jusqu'à la fin du
mois de mars 1928, tous animés du même zèle, travaillant
nuit et jour, sous la pluie, dans la vase, dégagent les routes
et les voies ferrées enfouies sous les alluvions, comblent les
brèches des remblais, construisent des passerelles et des ponts
provisoires un pont de pilots pour poids lourds de 152 mètres sur
l'oued Allala à Ténès, un autre de 72 mètres
sur l'oued Hammam à Dublineau, un pont de pilots et de chevalets
de 77 mètres sur l'oued Habra à Perrégaux). En certains
points de nouvelles crues ruinent en quelques instant le résultat
de longs et durs efforts ; sans se décourager les sapeurs recommencent
leur travail. Enfin, ils cèdent la place à des entreprises
civiles, mieux outillées, qui complètent leur oeuvre et
procèdent aux travaux définitifs.
Du 9 au 22 décembre 1945, le Génie construit un pont de
pilots provisoire de 5 tonnes à Soukel-Haâd sur la route
nationale n° 19; le pont de maçonnerie avait été
emporté par une crue de l'oued El Ardjem laissant une brèche
de 35 m.
En février 1946, un violent tremblement de terre cause d'importants
dégâts dans la région du Hodna, Le Génie participe
aux premiers secours et du 21 février au 30 mars, il construit,
avec l'aide des travailleurs civils de la région, une piste de
4 km 500 allant du douar Ghesmia à Cherfa, il effectue des travaux
de déblaiement, il étaie les maisons lézardées
et il commence la construction de deux groupes d'habitations.
Citons encore comme aide à la population civile, les travaux de
déminage réalisés en 1946, parmi lesquels ceux d'un
terrain de 40 ha.à Duzerville, et le prêt de 36 baraques
métalliques (195 m2 de surfaces couvertes) à la ville d'Alger
pour le logement de familles algéroises sans abri.
TRAVAUX DIVERS D'INTÉRÊT
GÊNERAI.
Avant de clore cet exposé des travaux pour lesquels
le Génie a contribué au développement de l'Algérie,
nous rappellerons encore qu'à l'heure actuelle, dans les Territoires
du Sud, le Génie assure la construction de toutes les installations
dépendant du service des essences et des formations de l'Air :
il y est ainsi normalement chargé de l'aménagement des terrains
d'aviation.
Et pour terminer enfin disons encore un mot de l'aide que le Génie
apporte à l'heure actuelle à l'économie algérienne
par ses exploitations forestières : ses coupes de bois de Boghar,
Djelfa, Villebourg, ses ateliers de Boghari, Berrouaghia, du Caroubier
lui permettent de ne rien prélever sur les disponibilités
actuellement réduites de l'économie civile et même
de lui venir en aide puisque, pour le premier trimestre seul de l'année
1946, le cube de bois mis à la disposition de cette économie
a été de 500 m3.
Ainsi donc, après une première période de cinquante
années pendant lesquelles le Génie a joué un rôle
primordial dans le développement de l'Algérie parce qu'il
assumait les fonctions dévolues maintenant au service des Travaux
Publics, il n'a jamais cessé de prendre une part active à
l'oeuvre constructive de la France en Algérie. Et, pendant ces
dernières années même, où la plus grande part
de son activité est utilisée à des fins purement
militaires, le Génie, par là même, contribue au développement
de l'économie algérienne puisque dans le nord, il fait travailler
des entreprises civiles et que dans le sud, il est à peu près
le seul à fournir du travail à des populations deshéritées
qu'il contribue à faire vivre et à préserver de la
famine.
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