Alger, Algérie : documents algériens
Série militaire

L'oeuvre constructive du Génie militaire en Algérie *
mise sur site le 13-6-2011
* Document n° 3 de la série : Militaire - Paru le 30 septembre 1946 - Rubrique GÉNIE

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L'oeuvre constructive du Génie militaire en Algérie

Depuis 1830 le Génie Militaire a participé sans cesse à œuvre constructive de la France en Algérie.

Dès cette date, le Génie a un rôle primordial : tant que la pacification n'est pas terminée et que l'administration civile ne peut fonctionner efficacement, c'est lui qui assure le service des travaux publics,

Pendant cette période qui dure environ cinquante années, œuvre du génie est immense ; les traces de son activité ne sont plus toujours très visibles actuellement, car les travaux n'étaient souvent qu'une ébauche rapide. Ébauche cependant si bien étudiée que les ingénieurs civils qui vinrent ensuite n'eurent souvent qu'à améliorer ce qui avait été commencé.

Après 1882 la pacification de l'Algérie est définitive ; le rôle du génie est alors plus effacé. Et cependant, en dehors des travaux purement militaires qui lui sont dévolus, il n'a jamais cessé d'apporter son concours au développement de l'Algérie Française.

Le bref exposé qui suit retrace dans ses grandes lignes œuvre constructive du Génie au cours de ces deux grandes périodes.

LES ROUTES ET LES PONTS.

Jusqu'en 1830, l'Algérie n'avait pas de route ; les premières routes ont été construites par les militaires ; l'infanterie donnait des travailleurs, le Génie avait la direction des travaux et fournissait la main-d'œuvre spécialisée. Pendant les opérations, de simples pistes permettaient aux colonnes d'avancer; mais aussitôt qu'un centre important était occupé, les officiers du Génie arrêtaient le tracé des routes définitives qui étaient aussitôt mises en construction et sans cesse améliorées. Dans toutes ces routes, le point de vue stratégique primait sur les autres ; toutefois, les intérêts futurs de la colonisation n'étaient pas perdus de vue et lorsque le service des Ponts et Chaussées a pris à sa charge ce réseau routier, il n'a eu à lui apporter que peu de modifications se contentant de l'entretenir et de le développer.

      La construction des routes.

Parmi les routes ouvertes à cette époque sous la direction du génie, citons :

------ les principales routes des environs d'Alger et, parmi elles, les deux routes d'Alger à Blida par Douéra et par Birkadem leur origine n'est autre que l'actuelle rue Michelet et la Colonne Voirol perpétue le souvenir de leur création ;
------ la route de Blida à Médéa par les Gorges de la Chiffa (remise aux Ponts et Chaussées en 1859) ;
------ la route de Blida à Miliana par Bourkika (remise en 1859) ;
------ la route d'Orléansville à Téniet-el-Haad par les Gorges de Montenotte (remise en 1860) ;
------ la route d'Affreville à Téniet-el-Haad (remise en 1875)
------ la route d'Orléansifille à ` Téniet-el-Haad (remise en 1875)
------ la route de Tizi-Ouzou à Fort National (ouverte en 3 semaines en juin 1857)
-------la route de Constantine à Philippeville (remise en 1849) ;
------ la route en corniche d'Oran à Mers-el-Kébir (remise en 1839)

Pour ces routes, le Génie a construit des ponts et des ponceaux en grand nombre ; beaucoup de ceux-ci, construits en bois, n'avaient qu'un caractère semi-permanent et plus tard le service des Ponts et Chaussées les a remplacées par des ouvrages en fer ou en maçonnerie. Cependant quelques ponts en maçonnerie ont été à cette époque réalisés par le Génie : citons, un pont de 76 mètres sur le Chéliff (1846-1848), un pont de 57 mètres sur l'Isser en Kabylie (1849-1850), un pont de 60 mètres sur le Radjetas entre St.-Charles et Jemmapes (1854), un pont de 43 mètres sur Pisser entre Oran et Tlemcen (18491851).

      La Rocade Sud.

A la fin de cette première période d'une cinquantaine d'années, le Génie dans les travaux de routes est progressivement et entièrement remplacé par le service des Ponts et Chaussées et, dans le nord de l'Algérie, son activité se borne à la création de courts tronçons routiers à intérêt purement militaire. Et celajusqu'en 1942, date à laquelle le Génie participe à nouveau à la réalisation d'une grande artère, la Rocade sud, cette voie d'intérêt stratégique qui deviendra bientôt d'un grand intérêt économique et qui, sur les Hauts-Plateaux, d'El-Aricha à Tébessa relie le Maroc à la Tunisie en passant par Saïda, Tiaret, M'Sila et Batna.

Les études d'ensemble de cette route furent commencées en 1938 par les Ponts et Chaussées travaillant en liaison avec le commandement du Génie et reprises en 1941. La réalisation est décidée le 4 novembre 1942 et entreprise immédiatement. La direction des travaux est confiée au S.I.T.I.M., organe de direction militaire actionnant une direction technique confiée au Service des Ponts et Chaussées. La surveillance des travaux exécutés par des entreprises civiles est confiée à du personnel des Ponts et Chaussées et à des officiers du Génie qui ont été de véritables pionniers de l'oeuvre à laquelle ils travaillaient.

Après deux années pendant lesquelles les services des Ponts et Chaussées et du Génie conjuguent leurs efforts, la Rocade sud est terminée et se développe sur une longueur totale de 355 km de chemins existants complètement aménagés ou transformés.

Les travaux comportèrent plus d'un million de m3 de terrassement plus d'un million de m2 de chaussées neuves recouvertes d'un revêtement bitumineux sur 4 mètres de largeur. L'aménagement de 670 m. de gués maçonnés et bétonnés, la construction de 95 m. de ponts en béton armé.

      L'œuvre dans les Territoires du Sud.

Si le Génie a cédé la place au Service des Ponts et Chaussées dans le nord de l'Algérie, il a cependant toujours conservé un rôle primordial dans le développement du réseau routier des Territoires militaires du Sud. Là, les grandes distances, l'éloignement des centres d'approvisionnement, le trafic réduit ne justifient pas en général la construction de routes modernes comme celles que l'on trouve dans les pays à forte densité de population L'économie exige que l'on se contente de pistes, mais ces pistes, il faut constamment les améliorer, les entretenir par des travaux qui sont une lutte continuelle, contre le sable des dunes, contre les ravinements des oueds brusquement déchaînés par les pluies rares et torrentielles, contre l'usure même des terrains les plus résistants dont la circulation automobile rend la surface semblable à la tôle ondulée. Actuellement, c'est au service du Génie seul qu'est dévolu le rôle d'assurer la direction et la surveillance de ces travaux qui maintiennent dans le Sahara cet élément de civilisation que sont les grandes artères de la piste du Hoggar, de la piste des Ajjers et de la piste du Fezzan sur lesquelles se branchent tant d'autres pistes secondaires.

LES CHEMINS DE FER.

      Travaux anciens...

Les premiers chemins de fer en Algérie date de 1857. Les travaux de la ligne Alger-Blida, la première construite, furent jusqu'à Boufarik dirigés par le service du Génie : cette section fut remise au service des Ponts et Chaussées à la fin de 1859.

En 1881 et 1882, à la suite de la révolte de Bou-Hamama, on activa la construction du chemin de fer de pénétration sud-oranais. Deux compagnies d'ouvriers militaires de chemins de fer du Génie participèrent aux travaux de voies sur une longueur d'une centaine de kilomètres jusqu'à Méchéria.

A partir de 1899, une compagnie de sapeurs de chemins de fer fut affectée à l'Algérie de façon permanente ; elle a à diverses reprises exécuté des travaux de voie ferrée pour la colonie, les principaux ont été les suivants :
----- réfection du pont des C.F.R.A. sur le Mazagran (1900)
----- remaniement de la gare d'Alger-Mustapha (1899-1900)
----- construction de la ligne des C.F.R.A. de Camp du Maréchal à Boghni, soit 37 kms 500 (1900)
----- pose de voie et d'appareils dans la gare des C.F.R.A. de Maison-Carrée (1901)
----- rétablissement sous le tunnel d'El-Achir sur l'est algérien de 1.000 mètres de voies détruits par une inondation (1901)
----- pose de 8 km 500 de voie de l'oued El-Aassi à Béni-Ounif sur la voie du sud-oranais (1902)
----- lancement d'un pont métallique de 20 m. de portée sur l'oued Fedjana, près de Zurich (1902)
----- montage et mise en place dans le sud oranais de deux ponts métalliques tubulaires, l'un de 30 m. l'autre de 3 travées de 40 m. (1903)
----- construction de la voie Biskra-Touggourt (1911-1912)
----- pose de 50 km de voie d'Orléansville à Ténès (1923)
----- construction de la voie du Kouif à Kaaaà-Djerda à la frontière tunisienne (1926-1929)
----- renouvellement de voies diverses (1902-1906 à 1911-1924),

      Et récents.

Actuellement le Génie participe à la construction d'une antenne de voie ferrée de 150 km entre Chegga et El-Oued ; il y apporte une aide efficace aux chemins de fer algériens auxquels il a fourni un petit détachement de travailleurs et cédé sur ses approvisionnements le matériel de voie et le matériel roulant nécessaire.

Terminons cette rubrique en rappelant que les études des différents tracés du Transsaharien furent pour une grande part, menées par des officiers du Génie. En 1940, lorsqu'il fut question de la construction du Méditerranée-Niger et de son doublement par la piste existante qui devait être améliorée, c'est encore au Génie que l'on fit appel et des officiers et sous-officiers furent détachés pour exécuter les travaux confiés à l'agence Méditerranée-Niger, dont les bureaux de direction étaient à Alger. Depuis 1943, le Méditerranée-Niger à la charge des travaux de cette piste, le service du Génie en contrôlant l'exécution.

LES TRAVAUX D'ALIMENTATION EN EAU.

Les travaux d'alimentation en eau faits par le Génie ont comporté des creusements de puits, des installations de norias, des captations de sources, des constructions de barrages et de canaux, des poses de conduites, des constructions de citernes, de réservoirs, de fontaines, de lavoirs, d'abreuvoirs et d'égouts

La majeure partie de ces travaux a été exécutée pour l'amélioration en eau des diverses localités situées en territoire militaire, y compris les centres de colonisation nouvellement créés. Il faut y ajouter l'équipement en eau des voies de communication et l'établissement d'un très grand nombre de points d'eau isolés dans le territoire des diverses tribus.

Parmi les travaux importants qu'a dû effectuer le Génie pour fournir l'eau qu'on lui demandait, citons ceux exécutés à Aumale, à Bougie, à Constantine (où les travaux d'adduction de Sidi-Mabrouk exécutés de 1843 à 1848, coûtèrent 433.000 fr.), à Djidjelli, à El-Arrouch, à Laghouat, à Marengo (barrage de l'oued Meurad), à Médéa, à Miliana, à Orléansville (barrage du Thigaout, sources de Lalla Aouda), à Stora, à Ténès (barrage de l'oued Allala), à Téniet-el-Haâd, à Tlemcen.

Plus près de nous, citons encore :
------forage d'un puits de 70 m, à Ouargla surmonté d'un réservoir en béton armé dissimulé aux yeux par une haute tour en forme de minaret (1934-1935).

------amenée d'eau à l'intérieur de la redoute de Djanet (1936)
------forage d'un puits artésien à Fort-Flatters (1939)
------actuellement des travaux sont en cours pour le forage d'un puits artésien à Djanet.

TRAVAUX D'IRRIGATION.

Le service du Génie a exécuté les premiers travaux d'irrigation ou de dessèchement qui: ont été faits en Algérie et qui ont permis la mise en valeur de terrains autrefois incultes :

En 1844 et 1845, le Génie commença un barrage sur l'oued Djer et des canaux d'irrigation, mais le travail fut interrompu par suite des événements militaires.

Le barrage de l'oued Meurad est l'un des travaux les plus intéressants, que le commandant du Génie de Malglaive effectua dans la région de Marengo de 1848 à 1855.

De 1843 à 1846, le Génie fit un barrage sur le Sig avec un système de canaux d'irrigation, travail qui coûta 150.000 fr..

Un assez grand nombre d'autres barrages moins importants ont été de même établis un peu partout par le Génie. En outre, des oueds ont été dérivés en corrélation des travaux de dessèchement t et d'irrigation (dans la Mitidja, à Bône, à Philippeville, oued Deurdeur au sud de Miliana, etc...)

Actuellement, le service du Génie a commencé la construction d'un barrage important à Igli (sud oranais) qui va permettre l'irrigation de toute une région.

      Les piscines.

Au fur et à mesure que les localités situées sur le territoire militaire voyaient leur alimentation en eau s'améliorer, le Génie leur apportait un élément appréciable de confort : de nombreuses piscines furent créées et nous citerons les deux plus belles, celle de Colomb-Béchar, réalisée en 1933 et celle de Laghouat plus récente encore.

URBANISME.

Dans la première période de l'occupation le service du Génie dirigeait les travaux de volerie dans les villes et les villages situés en territoire militaire. Les villes indigènes avec leurs ruelles extraordinaires, offraient des difficultés énormes à circulation. D'urgence le Génie s'occupe de remédier à cette situation en perçant de nouvelles voies, en même temps qu'il traçait de nouveaux quartiers en prévision de la fixation et de l'accroissement de la population européenne.

A Alger, c'est le Génie qui, en 1830, créa la Place du Gouvernement et traça les principales artères de ce qui constitue actuellement le vie. Alger : rues de la Marine, Bab-el-Oued, Bab-Azoun Les travaux de la voirie exécutés par le Génie ont été également importants à Constantine (nivellement de la Place de la Brèche), à Batna, à Bougie, à Dellys, à Guelma, à Laghouat, à Médéa à Miliana, à Ténès.

Quant aux centres de colonisation créés en territoire militaire, le Génie avait à en faire entièrement les rues et les places qui, aussitôt créées étaient plantées d'arbres. A cet effet le Génie avait aménagé et exploitait un certain nombre de pépinières et c'est à cette mesure que la majorité des petites villes et des villages algériens doivent l'aspect riant qu'ils présentent actuellement. Certains centres de colonisation ont été ainsi créés de toute pièce : dès qu'une décision avait été prise sur le choix de leur emplacement le Génie, muni de certaines directives telles que l'importance de l'agglomération à prévoir, faisait le tracé du village et effectuait les divers travaux d'assainissement, d'alimentation en eau et de voirie et même de construction d'édifices publics.

Ces centres prospérèrent pour la plupart, et certains d'entre eux devinrent par la suite des localités importantes : Boufarik, Marengo, Aumale, Philippeville, Sidi-bel-Abbès, Orléansville, etc...

      Édifices d'intérêt public.

Au cours de cette première période d'occupation le Génie a construit des édifices de toutes sortes d'intérêt public : mairies, écoles églises (Dellys), temples (Aïn Arnat) mosquées (Sétif), etc... La plus importante de ces constructions est sans doute celle du pénitencier de Lambèse (1850-1856) qui, à l'époque, coûta environ 3 millions.

Par la suite, le Génie a enrichi l' Algérie de casernes souvent traitées dans le cadre de l'architecture locale : caserne des tirailleurs d'Aïn-Sefra, quartier du train à Oran, quartier d'artillerie à Tlemcen, etc... Des hôpitaux en grand nombre ont été construits dans les différentes places, et une grande partie d'entre eux a été cédée à l'Administration Civile en 1935.

Actuellement encore dans les Territoires du Sud,le service du Génie continue à enrichir le service hospitalier de l'Algérie :
- en 1945, avec l'aide financière du Gouvernement Général il a procédé à l'amélioration de l'hôpital mixte de Colomb-Béchar en construisant plisseurs pavillons (pharmacie, bloc chirurgical, chambres de malades...).
- en 1946 la construction d'une infirmerie indigène a été commencée à Ouargla ; une autre sera réalisée prochainement à Ghardaïa.

ÉLECTRIFICATION DES TERRITOIRES DU SUD.

Dans un grand nombre d'oasis le Génie a réalisé des installations électriques sommaires dans les bâtiments militaires. Petit à petit dans les oasis importantes la distribution d'énergie est poussée dans les habitations civiles : c'est ce qui est actuellement réalisé à Ouargla par exemple, et c'est un projet qui sera prochainement mis en exécution à In-Salah, Tamanrasset, Djanet et Fort-Flatters.

AIDE AUX POPULATIONS SINISTRÉES.

En Algérie comme ailleurs, les sapeurs n'ont jamais marchandé leur dévouement pour venir en aide aux populations prouvées par un sinistre.

Le tremblement de terre du 2 janvier 1867, en moins de vingt secondes détruit plusieurs villages de la Mitidja. Le service du Génie les reconstruit en entier (532 maisons).

En août 1928, un violent ouragan cause à Djidjelli des dégâts considérables. Un détachement du Génie est aussitôt dirigé sur le lieu du sinistre et consolide les bâtiments endommagés.

Les terribles inondations de l'Oranie pendant l'hiver 1927-1528 sont encore présentes dans toutes les mémoires : de tous côtés ne sont que routes et voies ferrées coupées, ponts détruits, barrages rompus, maisons emportées ; les victimes se chiffrent par centaines ; le ravitaillement des villes même, est compromis, leur alimentation en eau potable n'est plus assurée. Des secours s'organisent ; mais ce qu'il faut avant tout et à tout prix, c'est rétablir dans le plus bref délai les communication par routes et voies ferrées : on fait appel aux sapeurs ; des détachements partent pour Perregaux, Mostaganem, Orléansville, Ténès, Bou-Henni. Des travailleurs auxiliaires sont prélevés sur les garnisons d'Oran, Mascara et Mostaganem. Jusqu'à la fin du mois de mars 1928, tous animés du même zèle, travaillant nuit et jour, sous la pluie, dans la vase, dégagent les routes et les voies ferrées enfouies sous les alluvions, comblent les brèches des remblais, construisent des passerelles et des ponts provisoires un pont de pilots pour poids lourds de 152 mètres sur l'oued Allala à Ténès, un autre de 72 mètres sur l'oued Hammam à Dublineau, un pont de pilots et de chevalets de 77 mètres sur l'oued Habra à Perrégaux). En certains points de nouvelles crues ruinent en quelques instant le résultat de longs et durs efforts ; sans se décourager les sapeurs recommencent leur travail. Enfin, ils cèdent la place à des entreprises civiles, mieux outillées, qui complètent leur oeuvre et procèdent aux travaux définitifs.

Du 9 au 22 décembre 1945, le Génie construit un pont de pilots provisoire de 5 tonnes à Soukel-Haâd sur la route nationale n° 19; le pont de maçonnerie avait été emporté par une crue de l'oued El Ardjem laissant une brèche de 35 m.

En février 1946, un violent tremblement de terre cause d'importants dégâts dans la région du Hodna, Le Génie participe aux premiers secours et du 21 février au 30 mars, il construit, avec l'aide des travailleurs civils de la région, une piste de 4 km 500 allant du douar Ghesmia à Cherfa, il effectue des travaux de déblaiement, il étaie les maisons lézardées et il commence la construction de deux groupes d'habitations.

Citons encore comme aide à la population civile, les travaux de déminage réalisés en 1946, parmi lesquels ceux d'un terrain de 40 ha.à Duzerville, et le prêt de 36 baraques métalliques (195 m2 de surfaces couvertes) à la ville d'Alger pour le logement de familles algéroises sans abri.

TRAVAUX DIVERS D'INTÉRÊT GÊNERAI.

Avant de clore cet exposé des travaux pour lesquels le Génie a contribué au développement de l'Algérie, nous rappellerons encore qu'à l'heure actuelle, dans les Territoires du Sud, le Génie assure la construction de toutes les installations dépendant du service des essences et des formations de l'Air : il y est ainsi normalement chargé de l'aménagement des terrains d'aviation.

Et pour terminer enfin disons encore un mot de l'aide que le Génie apporte à l'heure actuelle à l'économie algérienne par ses exploitations forestières : ses coupes de bois de Boghar, Djelfa, Villebourg, ses ateliers de Boghari, Berrouaghia, du Caroubier lui permettent de ne rien prélever sur les disponibilités actuellement réduites de l'économie civile et même de lui venir en aide puisque, pour le premier trimestre seul de l'année 1946, le cube de bois mis à la disposition de cette économie a été de 500 m3.

Ainsi donc, après une première période de cinquante années pendant lesquelles le Génie a joué un rôle primordial dans le développement de l'Algérie parce qu'il assumait les fonctions dévolues maintenant au service des Travaux Publics, il n'a jamais cessé de prendre une part active à l'oeuvre constructive de la France en Algérie. Et, pendant ces dernières années même, où la plus grande part de son activité est utilisée à des fins purement militaires, le Génie, par là même, contribue au développement de l'économie algérienne puisque dans le nord, il fait travailler des entreprises civiles et que dans le sud, il est à peu près le seul à fournir du travail à des populations deshéritées qu'il contribue à faire vivre et à préserver de la famine.