CONDE-SMENDOU,
|
Constantine
était tombé en notre pouvoir
le 13 octobre 1837. On jouissait, depuis, de la plus grande tranquillité
dans toute cette province où l'action secrète d'Ab-el-Kader
ne se faisait pas encore sentir. Du reste la puissance bénévolement
donnée à l'émir par le traité de la Tafna,
n'avait pas encore eu le temps de s'instaurer solidement dans l'Est
de l'Algérie. Mais la position de notre corps d'occupation de l'Est était singulière, car Constantine ne pouvait communiquer avec Alger que par le port de Bône. Le maréchal gouverneur Valée résolut de faire cesser cette anomalie et d'ouvrir à nos troupes de Constantine deux trouées de dégagement, une dans la direction d'Alger, par Sétif et les Portes de Fer ; une autre vers le point le plus rapproché du littoral, qui se trouvait aux ruines de l'ancienne ville romaine de Rusicada (ou Ras Ciccada : le cap des Cigales) à proximité du petit port de Stora. Le soin d'ouvrir le chemin de Constantine à la mer fut confié au général Négrier, dont l'énergie et la hardiesse heureuses étaient proverbiales. Le général franchissait la ligne des crêtes séparant la vallée du Rhummel de celle du bassin de l'oued Saf-Saf, et créait à 30 kilomètres de Constantine un vaste camp retranché sur les bords de l'oued Smendou. Il allait à vingt-deux kilomètres plus loin vers la mer créer le camp d'El-Arrouch, et atteignait, le 6 octobre, sans avoir rencontré de résistance, les ruines de Rusicada où il jetait les bases de la ville moderne de Philippeville. (suite dans l'article) |
140 ko |
|