CINEMA à Alger, en Algérie
AU SPLENDID CINÉMA
La saison Théâtrale à Alger" extraits de "La Terre d'Algérie" (ancienne Algérie Hivernale) 11ème année n° 21, Noël 1920
"Envoi Francis Rambert

sur site le 13-11-2008

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AU SPLENDID CINÉMA
---Photo de 1925. Débaptisé, il deviendra dans les années 50-60 "le Donyazad
À côté le Central Touring Hôtel...

Le film a pris dans la vie moderne, une importance considérable. Nous ne saurions clore ce résumé de la saison théâtrale algéroise sans parler du plus coquet, entre les établissements de cinéma : le " Splendid ".

Au centre de la ville, à cent mètres du square Bresson, sur cette grande artère qu'est la rue de Constantine, le " Splendid " jouit de cet avantage inappréciable d'avoir été spécialement construit pour donner des représentations cinéinatographiques.

Merveilleusement disposé, il permet à tous les spectateurs, quelle que soit la place qu'ils occupent,de voir, et ce qu'ils voient ce sont les plus belles, entre les merveilleuses productions de l'art cinématographique.

On sait à quel degré de perfection sont parvenues les grandes firmes françaises, italiennes et américaines qui se disputent la suprématie à l'écran.

Entre leurs productions, un directeur avisé doit choisir parmi les genres très divers livrés à l'appréciation du public, celui qui convient le mieux à sa clientèle.

M. Lecat, directeur du " Splendid " a résolu le problème en sélectionnant les films les meilleurs, entre les plus beaux. Veillant à ce que tous les programmes soient bien combinés, puissent être vus par tous et intéressent les grands, comme les petits, il s'est attaché à ne donner que de véritables chefs-d'oeuvre de technique, d'art, d'interprétation et d'invention.

Nous ne pouvons nommer tous les filins que la direction du " Splendid Cinéma" s'est assurés par contrat spécial, mais, parmi leS derniers représentés, pourquoi ne pas citer le Sang des Immortelles,. ce drame puissant d'André Legrand, mis en scène par A. Liaber et interprété, dans des cadres grandioses par Elmire Vautier, Marcel Vibert, G. Jacquet et Renée Sylvaire ; le Carnaval des Vérités, une merveille photographique sur un scénario de Marcel L'Herbier joué par Suzanne Desprès et Paul Capellani ; le Maître du Monde, un de ces. rares ciné-romans que l'on suit jusqu'au bout avec un passionnant intérêt et Narayana, le petit dieu du bonheur, cette pathétique rêverie de Léon Poitier que réalisent avec Van Daele, Mlles Madys et Marthe Souty et dont chacune des photographies est un chef-d'oeuvre, et Colombia et Son Cornac, et Noblesse de Coeur, et Irène, et le Droit de Tuer, et Silence Sacré et le Penseur et combien d'autres qui, se partageant la semaine ont attiré au "Splendid Cinéma " tout ce qu'Alger compte de personnalités officielles ou mondaines, sans compter
les touristes qui, après les longues randonnées dans le bled aiment à trouver au cinéma un instant de repos qui soit en même temps une distraction saine et intellectuelle.

Le " Splendid Cinéma " d'Alger, peut rivaliser avec les. meilleurs établissements parisiens. Il contribue, par le choix des films, par la sélection des oeuvres et dé son public, à assurer la réputation artistique d'Alger, ville d'hivernage. Nous lui devions une mention spéciale.

P. V.