Notre-Dame
de la mer à Chiffalo petit coin de Sicile...sur la côte algéroise
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Réponse
à un détracteur
« Dernière Heure » du 24 août publiait une lettre d'un de ses lecteurs signée des initiales F. L. Pour simplifier la lecture nous reproduirons cette lettre par le paragraphe suivi de notre réponse.Je me permets de vous faire part de quelques réflexions qui m'ont été suggérées au sujet des cérémonies qui ont entouré, hier et avant-hier, l'installation de la statue de la Vierge à Chiffalo. Ce faisant, je suis sûr de me faire l'interprète des sentiments d'un grand nombre de vrais catholiques pratiquants dont je m'honore d'être. Nous aussi, Monsieur F. L., nous nous réclamons de la réligion chrétienne et c'est précisément pourquoi nous ne sommes pas « assurés d'être l'interprète des sentiments d'un grand nombre » qu'ils soient catholiques ou non, pratiquant ou ne pratiquant pas. Nous sommes plus modestes et avons l'esprit critique plus aiguisé pour n'émettre, en toutes choses, que notre opinion sans pré-tendre qu'elle soit celle d'un grand nombre. Pour ma part, je me méfie des anges sur terre ; ils ne sont que des bêtes depuis Pascal. J'ai trop connu de sépulcres blanchis. De propos délibéré, je ne trouble pas les consciences par mes doutes, de peur d'en rendre compte quelque jour. Si je juge, je m'informe aussi exactement et complètement que possible .« Il ne m'appartient pas de discuter les raisons pour lesquelles, à l'imitation de ce qui venait d'être fait en Espagne, les autorités diocésaines ont donné leur acquiescement à une initiative privée. Il est permis de penser que les statues de la Vierge et du Christ doivent surtout être érigées sur les hauts lieux terrestres et non dans des bas-fonds sous-marins. Une statue religieuse doit être vue du plus grand nombre de vivants possible et non de quelques amateurs de pêche sous-marine. Je crains fort que la Vierge de Chiffalo soit désormais un but d'excursion sans ferveur à l'usage des fervents de natation. » Vous êtes en contradiction avec vous-même : « Il ne vous appartient pas de discuter... » néanmoins « il est permis de penser ». Ayez l'honnêteté intellectuelle d'écrire : « je pense ». Je ne vous cacherai pas ma pensée : je n'aime pas les « ultras qui font le mal en voulant l'assentiment du Seigneur. Confiez donc vos scrupules de conscience à votre confesseur et non pas à notre confrère « Dernière Heure ». Un mot est mal choisi : « à l'imitation de ce qui venait d'être fait en Italie ». Nous ignorions que le Christ-Roi serait immergé le même jour au large de San Fruttuoso. Ce parallèle aurait dû vous inciter à plus de prudence dans votre jugement, parce qu'en-fin nous ne sommes pas les seuls à penser le contraire de vous-même, à savoir que les statues de la Vierge ou du Christ ont leur place aussi bien sur terre que sur mer. En effet, le royaume de Dieu est partout et les trois quarts de notre globe sont occupés par les eaux. A l'origine du monde, les océans recouvraient toute la planète et Dieu sépara la terre des eaux. Ainsi, les océans témoignent-ils la majesté du Créateur. La Vierge ayant été choisie de toute éternité pour être la mère de Dieu, il nous semble un hommage pour elle que son effigie règne aussi bien dans les mers que sur terre, puis-que Marie est Reine du Monde. Vous avancez une interprétation toute personnelle de penser qu'une statue de Notre-Dame doive être érigée plutôt qu'immergée. Probable-ment, n'êtes-vous jamais descendu vous-même dans la mer contempler les merveilles de la création. Quant à votre crainte que la statue ne soit qu'« un but d'excursion sans ferveur à l'usage des fervents de natation », l'abbé Schiano vous apporte tous apaisements à cet égard. « Quoi qu'il en soit, l'installation de cette statue a été le prétexte de manifestations, de publicité et de réjouissances dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est bien difficile d'y trouver la moindre trace de pieuse intention.» Là, vous y allez un peu fort ! Notre esprit est droit et nos intentions propres. Vous ne voyez nulle trace de « pieuse intention ? J'en vois au moins une, la mienne, et si, quelque jour, je fais votre connaissance, vous obtiendrez toutes précisions utiles à cet égard. Si je parle de moi, c'est par probité et non par vanité. Cependant, je m'autoriserai de vous dire que ceux qui menèrent à bien l'idée de Notre-Dame de la Mer, en particulier les trois autres du comité d'organisation, avaient des intentions aussi pieuses que les vôtres car, bien entendu, c'est par « pieuse intention » que vous nous jugez. « L'initiative privée » s'est d'abord accompagnée d'une publicité pour une revue automobile locale. Toute la correspondance échangée par l'« initiative privée » a été adressée sur du papier à en-tête de cette revue, tout comme de la publicité indirecte pour cette revue a été « accrochée » dans une interview à Radio-Algérie. » Nous n'avons recherché nul gain dans cette entreprise. Tout fut gratuit. Les dépenses d'une telle fête demeurent importantes. Seul profit, et nous en convenons volontiers, les sympathies que nous avons pu gagner. Il demeure légitime que notre revue emporte quelque avantage moral de cette fête et que de nouveaux lecteurs sachent qui nous sommes et l'esprit qui nous anime. Si nous avons un budget de publicité de prestige à dépenser, nous préférons offrir une Vierge aux pêcheurs de Chiffalo que de patronner des festivités où votre farouche conscience aurait tout loisir de s'insurger. Peut-être pensons-nous encore que Notre-Dame peut bénir notre travail. Voyez-vous, notre foi est fort simple. Radio-Algérie a rempli sa tâche qui est d'informer, en nous accordant une interview. La plupart des journaux ont parlé de Notre-Dame de la Mer, d'autant mieux que l'Agence France-Presse avait diffusé une information à ce sujet. N'était-il pas d'une élémentaire courtoisie que la radio mentionnât que c'était nous, Algérie Magazine Automobile, qui offrions la statue ?
« Un quotidien du matin a intégré une manifestation publicitaire qu'il patronne dans le programme de la Vierge de Chiffalo. » En l'occurrence, les stocks-cars des moins de 10 ans de la « Dépêche Quotidienne ». Que voulez-vous, on demeure incapable de prier 24 heures sur 24 heures et, lorsqu'on est en liesse, on aime se distraite sainement. Citons encore l'abbé Schiano "L'Algérie, pays neuf, n'a pas encore de traditions. Si nous regardôns seulement vers la France, que dire alors des grands pardons bretons, des « charités » normandes, des kermesses religieuses, des foires mariales (le mot foire peut-il aller avec le mot mariale ? et pourtant...) de toutes ces manifestations folkloriques qui ont lieu à propos de la fête d'un saint du pays! Sans parler de la fête des gitans des Saintes Maries de la Mer ! « Nous avons essayé de faire quelque chose dans ce goût-là à Chiffalo. Résultat positif : Marie a été glorifiée. Et tout le monde a été content de ces manifestations qui, jusque dans les réjouissances populaires, ont été dans le cadre de la fête... ».
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